J16 : Là voilà, enfin…

J16 : Là voilà, enfin…

Au fait dans le precedent article je me suis trompee, je n etais pas a Biscucuy mais a el Tucuyo- juste 2 jours d erreur…

Samedi 5 février 2011

Barquisimeto-El Tocuyo

70,76 km

Vmoy : 15,1 Vmax : 44,5 J’ai remarqué qu’il fallait que je note cette Vmax dés que je m’arrêtais sinon après elle est fausse

Température :au départ 26°, ouf n’ai pas besoin de me couvrir puis rapidement 34 ° avec des pointes à 40°

Dénivelée positif : 132 m dénivelée négatif : 184m selon compteur

Dénivelée positif selon altimètre :  1137 pieds (qui va me donner les règles de conversion ?)

Heures sur le vélo : 4h39’50  »

Départ : vers 8 heures

Arrivée : vers 15 heures

Etat de santé : meilleur, la fièvre est moins forte puis tombera dans la journée, l’écoulement nasal redevient purulent, les sinus sont moins douloureux, ça tombe un peu sur la poitrine, la turista fera gargouiller l’intestin en début d’après-midi sans plus, bref ça va mieux. Le dos ne supporte toujours pas mieux la position assise devant un ordi, mais adore la position vélo, le genou s’est fait oublier depuis le bracelet magique, à diffuser, vraiment à diffuser.

Moral : toujours au beau fixe.

J’ai une bouteille de tequila venezualana à partager entre amis, qui vient ? Je vais quand même pas me la trimbaler jusqu’à Ushuaïa, d’autant plus que demain ou après-demain les choses sérieuses vont commencer : ascension de l’altiplano. Chacun y va de son conseil, faut pas passer par là, ça monte trop pour une bicyclette, vous allez vous faire tuer, la région est dangereuse, je vous rappelle que je n’ai pour l’instant aucun problème de sécurité et quand on est dans l’insécurité ça se sent, là je me sens au diapason avec les vénézueliens, je n’irai peut-être pas traîner la nuit, en faisant mes courses (et il ne faisait pas nuit) j’en ai vu un qui se roulait déjà par terre ivre, mais ce n’est pas la majorité. L’alcool se vend ici derrière des barreaux, la pharmacie aussi.

Me suis refait le coup de Damas, c’est à dire perdre ma posada (hôtel) et ne savoir ni l’adresse ni le nom, mais en la décrivant une âme charitable m’a ramenée à bon port.

Je rêve de trouver un petit coin de paradis au vert et au calme pou me reposer un jour, ne sais si ça existe dans ce pays, les vénézueliens charmants, vivants sont aussi bruyants, très bruyants…

Aujourd’hui, miracle je touche (presque) la Cordillera Andina, elle est là devant moi, à droite, à gauche, austère, majestueuse, auréolée de nuages, se cachant encore derrière une brume tenace. Et surtout…elle a chassé (presque) tous les camions tueurs.

Bon nous allons reprendre depuis le début (tant pis pour les cartouches d’encre de Marie-Dominique) et tant pis pour votre impatience de savoir l’aventure du jour…

Donc bonne nuit, réveillée quand même à 6 heures du matin par un qui avait décide de se faire réveiller à grands coups de tambourinements sur la porte. Même pas un petit moustique pour me taquiner… Je paresse au lit une petite demi-heure puis me lève, me prépare, déjeune d’1/4 de palmira ( vachement rentables ces palmiras, ça me fait quatre repas) et d’un verre de coca. Je boucle mes sacoches et sors acheter du catogate pour la journée, tout est fermé, le quartier se réveille à peine. Seule une boulangerie est ouverte, mais comme je suis en période de restriction budgétaire et que j’ai ce qu’il faut, je ne cède pas à la tentation et n’achète rien. Je charge mon vélo et pars vers les 8 heures. Je traverse la ville, ça circule, j’adore cela traverser les villes, me faufiler dans la circulation,  regarder les gens se réveiller et vivre… Baraquisimeto est une ville moderne dans sa périphérie, sale, bruyante mais vivante dans son centre. J’atteins bientôt la route principale qui est déjà très animée. Sur la contre-allée il y a un grand marché, je regarde, tout en surveillant mon rétro (qui au passage se dérègle tout le temps) et ne vous inquiétez pas, les femmes sont capables de faire plusieurs choses en même temps, style rouler en vélo dans une circulation dense et brouillonne et faire du lèche-vitrines, vu que toute leur vie elles font ça : bosser, s’occuper des enfants, faire le ménage, la cuisine ( d’ac des fois ça brûle), et en même temps veiller à leur épanouissement personnel… Mais ici les femmes mettent comme moi ce que j’appelle des débardeurs, ce que ma fille appelle des top (qui en ce moment ne sont pas top pour moi), donc pas de chemisier léger, cet après-midi en cherchant un hôtel j’en vois un pas mal, la vendeuse m’annonce le pris : 12 000, ce qui au change normal fait 400 euros, je pousse des cris de stupéfaction et d’horreur et passe mon chemin, mais peut-être y-a-t-il eu confusion car le pain que j’ai acheté il me semble que la vendeuse a d’abord dit 2000 (là aussi grands cris) et en fait c’était 2 bolivares, peut-être y-a-t-il des anciens et nouveaux bolivares, Pierre si tu as eu le courage de me lire jusque là, peux-tu m’éclairer sur la question ? Donc les filles ici s’habillent avec des débardeurs mais ne passent pas 8 heures par jour sous un soleil tapant à la verticale et qui plus est ne s’arrangent pas pour mettre leur dos bien perpendiculaire au dit soleil. Allez j’ai résolu le problème en mettant le sous pull doux et clair et pas chaud que j’ai, pour l’instantt il arrive à sécher pendant la nuit. Donc je pars, finis par sortir de cette longue et interminable ville, me trouve dans un paysage de collines rosées et arides, une longue ligne droite montante de 10km m’amène à une station service où je bois un coca et trouve du catogate; Il y a une bifurcation, me fais préciser la route à emprunter, suis folle de passer par là, il va m’arriver des choses… Je passe quand même par là, je perds ma voie d’arrêt d’urgence et mes camions tueurs, que je retrouve d’ailleurs un peu plus loin. Quand même le trafic a sérieusement baissé. J’arrive à Quibor, là où je pensais faire étape, il n’est pas encore midi et je me sens en état de continuer. Je vais vers la ville pour me payer un resto, tant pis pour les restrictions budgétaires, j’ai faim, autant en profiter. Je trouve un petit havre de paix à l’entrée de la ville, me régale d’une salade d’avocats et de cœurs de palmiers ( quoique le goût acide de conservateur qui enrobe  les cœurs de palmiers finit par écœurer ) de frites et de pain. Luxe suprême je peux me laver les mains avant de manger et les toilettes sont nickel. Ce soir pour compenser je pique-nique dans la chambre de pain au fromage, tomate et pastèques. Puis je repars, la végétation change, elle redevient verte, alors qu’avant ce n’était qu’herbes jaunes et arbres que j’ai pris pour des épineux mais qui n’en sont pas. Je vois des vaches bien grasses, les cadavres de chiens, de chats et d’autres bêtes, les débris de pneus éclatés continuent à faire partie du paysage habituel. Je me confronte à la spécialité du coin : longs faux plats descendants et longs faux plats montants. L’ascension de l’un de ces faux plats, un peu plus montant que les autres me rappelle que je trimballe plus de 40kg. Et puis je peux aussi jouer à un de mes jeux favoris : c’est le jeu des montagnes russes (Cyril, tu connais, je t’ai vu le faire), le jeu consiste à prendre le maximum de vitesse pour remonter en face avec le minimum d’effort, il faut rester concentré pour ne pas valser sur un nid de poule, et juste avant d’arriver au sommet de la cote (qu’en général on n’atteint pas) il faut jouer des vitesses avec doigté, sinon on casse tout… Les kilomètres passent, le soleil tape (surtout dans les montées) je vois des arbres couverts de grosses fleurs jaunes, pas de photo, car ils sont mal situés ( soit dans une montée et si je mets pied à terre je ne repars pas, soit dans la descente d’une montagne russe et je n’ai pas envie de perdre tout mon élan. Et surtout, surtout la Cordillère des Andes est là, et les camions tueurs ne sont plus là.

Voilà, je trouve une posada, la posada colonial, on m’amène les serviettes alors que je suis déjà passée sous la douche et que j’ai utilisé la mienne, pas grave. Vite je cherche un internet, je trouve, ne comprends rien aux explications sur le prix à payer, ne comprend pas non plus comment ouvrir internet, comment ouvrir ma clef USB, comment télécharger les photos, mais avec des explications,  j’y arrive. Je réponds à tous ceux qui ont eu la gentillesse de m’écrire. Pour les photos ce sera pour une autrefois, de toute façon j’ai mal au dos. Demain j’espère atteindre Biscucuy, si c’est trop dur je m’arrêterai avant. Aujourd’hui j’ai discuté avec plein de gens comme d’hab, mais à noter avec un russe, un qui apprenait le français, des jeunes qui sont dans la posada, un qui m’ a escorté un peu en moto, et ça se termine toujours par « buen suerte y que Dio y la virgen te accompagna »

Muchas gracias los venezulanos

Bisous vous tous qui me soutenaient

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2 réponses à J16 : Là voilà, enfin…

  1. Elodie dit :

    Non, non, je dis débardeur aussi et j’aime bien aussi les cœurs de palmier. Bisous

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