J 44 : la Colombie c’est…

J 44 : la Colombie c’est…

Dimanche 6 mars 2011

Cucuta – El Diamante
44,21 km

Vmoy : 8,8 km/h Vmax :39,9 km/h
Température : départ 28°, en cours : 36°, arrivée : 23°
Dénivelée positif :756 m dénivelée négatif : 169 m selon compteur
Heures sur le vélo : 4H47’58 »
Départ 9H
Arrivée : vers 15 heures 30 – 16 heures

Résumé de l’article : (pour ceux qui roulent ou les flemmards ou les gens normaux que mon délire n’intéresse guère ou ceux qui bossent comme des malades pour payer la retraite des vieux croulants comme moi sans le c, merci)

  • Objectif : rouler en Colombie, direction Pampelona
  • Conditions météorologiques : 28° à 34°, ciel couvert, sauf pendant une heure, 3 gouttes à l’arrivée, pluie normale d’1/4 d’heure 1 heure après et là (18h30) ca recommence
  • Etat de santé : excellent sauf que jambes retranspercées par les piqûres de bestioles qui je le rappelle ne sont pas des moustiques
  • Degré d’euphorie : élevé, légère inquiétude au départ vu ceux qui veulent me faire peur, rapidement plus aucune inquiétude
  • Particularités de la journée : route de montagne superbe, pas de pluie, je pédale bien, ne pousse que 2 fois et pas longtemps, les vénézueliens me poursuivent et m’appellent par mon prénom et les colombiens sont très sympas, et un hôtel propre et bon marché au bon endroit, le bonheur quoi…

La Colombie c’est bien :

  • T’as le droit de dormir une demi-heure de plus.
  • Il pleut pas ou que quand tu es bien à l’abri (et oui, cela fait 2 jours et demi que je suis là et n’ai pris qu’une goutte sur la tête, et les flaques d’eau sur les bas cotés ? Et le rio tumultueux ? Et le vert fluo ? Et la route effondrée ? C’est rien ça, les catastrophes c’est bien connu s’arrêtent aux frontières. Et même que tu as vu un immense nuage noir sur ta droite et qu’il est parti sans te tomber dessus, et même que tu as vu que tu fonçais vers un autre gros nuage noir, et que les gens t’ont dit de ne pas traîner quand même, alors la route s’est radoucie et tes jambes ont bien tourné. Et puis en Colombie tu as droit à une heure de soleil par jour, plutôt voilé le soleil, mais soleil quand même du kilomètre 10 au kilomètre 20, d’ac le soir tu vas amèrement regretté de l’avoir mis au soleil ton dos…
  • Tu passes une frontière, tu changes de climat, de froid polaire et humide tu te retrouves dans une chaleur tropicale, euh humide aussi, je reconnais.
  • Y a des piscines (oui aujourd’hui j’en ai vu 3 et pas une seule au Venezuela)
  • Le dimanche matin la ville est endormie, seuls les commerçants nettoient leur pas de porte et les employés municipaux les rues. Sur la route les cantonniers travaillent aussi, ici tu laisses passer un jour et ta route tu n’arrives plus à la refaire.
  • Ton pédalier fait un peu crac crac ( nettoyage un peu trop intempestif), tu remets de l’huile, une fois encore, et encore à l’arrivée, ça casse pas. Oh là là que ça dégringole.
  • On te raconte pas des bobars, la direction que l’on te donne est la bonne, même qu’en plus il y a des écriteaux, si on te dit qu’il y a un hôtel et bien c’est qu’il y en a un.
  • C’est tellement bien que les vénézueliens viennent y faire du tourisme (oui un vénzuelien ça fait pas que tuer les étrangers, a fait aussi du tourisme) et te reconnaissen« Francèèèèèèèèèzé », oué c’est comme cela qu’on m’appelait.
  • Les gens sont sympas, ils acceptent de te prêter leurs toilettes, discutent un brin avec toi, en voiture ils s’arrêtent et te donnent du gâteau de semoule jaune au goût un peu acidulé et te disent que c’est plein de calories (je crois avoir repris un millimètre de graisse, mais je dois encore faire pitié)
  • La pluie n’est tropicale qu’après 18 heures, oué, ça dégringole sec
  • Une jeune femme te dit que tu devrais couvrir ton dos et tu pars dans des explications très oiseuses pour expliquer que des le premier jour tu t’es débarassée de ton seul tee-shirt ultraléger, ultraséchant vite à cause du poids et maintenant tu te trimballes des tonnes de guides sans grincher.
  • Le pauvre vieux tout sale accepte de partager tes ships.
  • Elle (la Colombie) t’a convaincue de te sevrer en chocolat et de lui préférer le sucre de canne non raffiné, 312 calories au 100 grammes, qui dit mieux ? Oh là là que ça dégringole. Quelqu’un peut-il me dire, sachant que je pesais 47 kg au départ, que j’ai bien du perdre 5 kg, que mon vélo chargé avec nourriture et boisson doit peser dans les 43kg, combien je dépense de calories à chaque fois que je m’élève d’un mètre à une vitesse de 6 à 8 km/h, la vitesse dépendant de la pente. Ce qui me rassure sur mon état de faim à répétition c’est que j’ai lu l’histoire de quelqu’un qui est allé au pôle nord en autonomie et tirant derrière lui son traineau, il avait vachement calculé son truc, n’empêche qu’il a perdu 10 kg ayant sous-estimé la dépense en calories, ne pas oublier dans le calcul que je me bats souvent contre le froid, que des fois je fabrique plein de globules rouges et aussi les bobos divers et variés.
  • Des fois elle (la Colombie bien sûr) se déguise en col de Bel Air, altitude 336 mètres, col privilégié de la cyclo dans le temps pour savoir son niveau d’entraînement, de 18 à 28 mn sans vent, et sans pluie.
  • 1 km avant que tu ne tombes (bascula) on te prévient, en fait c’était une barrière à un contrôle.
  • On ne te contrôle pas plus qu’au Venezuela.
  • On ne te kidnappe pas systématiquement (attendez que je sois une star, là ça peut changer), oh la la que ça dégringole, franchement je crois qu’il faut que je calcule mes étapes pour ne pas me trouver en fin d’après-midi sur la route. Ca a pété très fort, je ne crois pas que ce soit l’orage mais peut-être un pétard ou une voiture.
  • Dans la chambre de l’hôtel il y a déjà un étendage, sauf que ça y est j’ai réussi à tout faire sécher grâce au ventilateur, tout pue, je vais essayer de mettre un petit morceau de savon dans chaque sacoche, et l’enlever en cas de bivouac car j’ai remarqué que les souris adorent ça.
  • Tu pique-nique tes éternelles ships (là paquet neuf) et crackers, les fourmis t’attaquent, tu déménages, elles te suivent.
  • Tu pars avec un petit pincement au cœur, on t’a encore fait peur, t’arrive dans un état d’euphorie intense.
  • Tu tires 4 fois la chasse d’eau avant de t’apercevoir que c’est l’eau du rio qui est jaune, même que le lendemain tu craques, même avec pastille tu la bois pas.
  • La pluie attend que tu aies déchargé ton vélo, conduit en endroit sûr, regraissé, regonflé, avant de tomber.
  • Tu crèves de faim, il faut faire au moins 30 mètres pour aller manger, mais ça dégringole, finalement tu te décides, relève ton pantalon, notes au passage que le couloir est devenu rio, mais c’est mieux que chez toi, une évacuation des eaux étant prévue, tu arrives au resto, fermé, t’as mal compris, ils ne servaient pas à manger à partir de 6 heures mais plus à partir de 6 heures, ouf il y en a un à coté qui allait juste fermer, tu as une soupe délicieuse pois chiches légumes pâtes, lard, et tu y verses dedans le riz que tu as obtenu, tu sors de table tu crèves de faim, tu te jettes sur ton sucre. Au fait accroc au chocolat je suis, accros resterai…
  • L’eau froide de la douche te réveille.
  • T’as pas eu de manifestations de tes anges gardiens, ni pire une grève, ou encore plus pire qu’ils t’envoient au diable, vu que quand tu as traversé un immense rio fou tu ne t’es pas arrêtée sur le pont étroit pour le photographier, prenant ainsi mille risques de te faire renverser.
  • Le bruit de la pluie sur le toit en tôle ondulé te berce.
  • T’es morte de rire quand sur une portion de route effondrée (donc à une seule voie) deux voitures s’engagent en même temps, nulle ne fait marche arrière et les autres s’enfilent derrière, et après ça devient duraille et pagaille, d’accord tu as été obligée de mettre pied à terre, mais ça va, tu es repartie sans difficultés et tu as tellement ri.
  • Ils te préviennent aussi que tu vas avoir un accident (voir photos)
  • Ils ne t’obligent pas à prendre le pont suspendu au-dessus du rio furieux.
  • Tu ne sais pas encore si tu vas bifurquer vers le parc national naturel Sierra Nevada del Cocuy. Tu n’es pas arrivée trop tard, tu as eu le temps d’étudier le truc. Ton Lonely Planète dit que le mieux c’est d’y faire une expédition de 6 jours, évidemment il n’y a rien, il faut tout porter. On peut aussi faire un petit tour sur un jour. Ils disent que le glacier ne nécessite pas d’équipement spécial, c’est nouveau ça, que la nuit il fait moins 10, là je les crois. Mon guide colombien ne parle pas de ce parc. Toujours selon Lonely planète la marche d’approche se fait à cheval , je sais pas faire du cheval moi, je n’en ai plus peur, vu que j’e n’ai plus peur de rien, mais quand même, oh ça a l’air compliqué ça, et si c’est comme à Merida si tu restes en bas tu vois rien, donc à étudier, qui fait des recherches pour moi sur le net ? Je ne veux pas d’une expédition sur plusieurs jours, je veux un sommet haut sur deux jours. Il y a un autre pain de sucre à 5100 et quelques mètres mais là je crois qu’il faut 8 jours de marche pour l’atteindre, ce n’est pas mon objectif. Il y a plein de montagnes dépassant les 5000 dans cette région, je résume, je veux un sommet non technique qui peut se faire sur deux jours, réponse par retour de net, ça c’est pour singer une ex-chef qui voulait une réponse par retour de fax… Recherches sur le net inutile je viens de renoncer a laSsierra Nevada del Cocuy, temps trop exécrable, doigt cassé,je vais rester dans les classiques qui sont déjà dures de chez dures.

Voilà, allez on ne peut pas généraliser en deux jours et demi, disons que première impression géniale…

Bisous à vous ceux qui me soutenaient

Besos a todos

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9 réponses à J 44 : la Colombie c’est…

  1. ACHARD dit :

    BON COURAGE ICI TRES BEAU TEMPS BISOUS

  2. Monica dit :

    Bonjour Françoise,
    A propos du chocolat en Colombie, la feuille du cacaoyer est utilisée comme tonicardiaque ! tu le savais ? Ca peut aider a monter les cotes ! La pulpe sucrée est utilisée pour la confection d’entremets et d’une boisson aromatique sucrée. Tu auras peut être l’occasion de voir des plantations au cours de ton périple. Le feuillage est persistant, ca doit se reconnaitre facilement.
    besos

    • Francoise dit :

      Depuis hier je me gave de tout, pas seulement de pluie et d’antiinflammatoires, mais de manger, de tout du chocolat, des trucs dans la rue super bonnes. Je crois qu’ici il fait trop froid pour le cacao, mais plus bas sûrement.
      Besos y besos y besos

  3. Et le café, qu’est-ce qu’on en fait ?

    • Francoise dit :

      Quoi, quel café ? Moi je ne bois plus de café et mes intestins me disent merci, c’était un vrai handicap au Venezuela, c’est pire que dans le Nord, on t’en offre à tout heure de la journée

  4. pierre dit :

    bonjour
    pour le sommet, le plus haut cest la sierra santa marta, du cote de cartagena. je ne sais pas combien de temps il faut monter, mais en tout cas il y a un super bain de boue dans un volcan, pres du pied. santa marta par contre cest une ville nulle.
    et si tu vas par la, la pointe caraibe de colombie il parait que cest spectacvulaire, quoique tres desertique
    si tu as achete le meme guide que jeff kruys, il est plutot incomplet sur les parcs
    a + pierre

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