J 93 : Dimanche pascal sur les pentes du volcan Galleras

Dimanche 24 avril 2011

Moi je vais voir un volcan en activité et je remarque :

  • Hier il a eu une petite éruption avec fumée et aujourd’hui rien, dodo le volcan
  • Je fais quand même 9 heures de marche, 1500 mètres de dénivelée pour le voir, rien, dodo le volcan
  • Pasto aussi fait dodo

  • J’ai droit à tout : le soleil, la pluie (3 fois), la grêle et l’orage, ah j’aime pas ça l’orage : éclair, un, deux, trois, boum, pas loin quand même…

 

  • Deux passages difficiles, un où le chemin s’est transformé en toboggan, l’autre où t’as le choix entre mourir aspirée vivante par la boue, ou éventrée par le taureau après avoir gravi avec l’aide des dents le talus qui te séparait du dit taureau en espérant que tes dents soient solides, sinon c’est quand même la mort par aspiration dans la boue, tu choisis le taureau et il t’ignore..

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  • Les attaques de chiens sont pour rire, suffit de les menacer avec le bâton, même pas besoin d’élever la voix ils battent en retraite.
  • Penser à lever la tête pour regardre les faux faucons

  • Le chemin d’accès est interdit car risque 3 (de toute façon comme tu ne connais pas l’échelle des éruptions volcaniques, ce risque 3 ça te dit rien), tu soudoies le garde (sur son initiative, mais c’est normal paraît-il…), tu passes.

  • Le garde t’envoie dans un chemin où une armée d’ours (du Glandasse bien sûr) et un troupeau de chamois ( lucois bien sûr) ( qui, je précise ont tous l’habitude d’élaguer les chemins du Diois pour les maintenir en état), bon t’envoies cette armée et ce troupeau pendant une semaine ils ne viennent pas à bout de la végétation, moi je bataille une demi-heure, abandonne, prends l’autre chemin, plus long (théoriquement).

  • Toute la journée t’a le volcan pour toi toute seule et vers 13 heures alors que tu redescends après avoir taquiné les frailejones à 4000 mètres tu croises deux jeunes en VTT qui s’aventurent là pour la première fois (eux-aussi ont soudoyé le garde, mais c’est normal)

  • Tu apprends à la descente que de toute façon si coulée de lave il y a elle risque plus de se faire de l’autre coté que du coté où tu es.
  • Tu découvres que avec ta cape de pluie tu peux te faire un super abri : tu t’assieds les jambes près du corps la cape bien sur toi la capuche mise, sauf que tu mets ta tête à l’intérieur de la tente et tu peux manger et boire, c’est génial… La cagoule comme casque contre les grêlons c’est pas mal non plus
  • Tu as non seulement une indigestion de beau, de vert, de calme et de silence mais aussi de fleurs, il y en a de toutes les couleurs

  • T’as pas envie de redescendre dans la boue, tu choisis la piste, on t’a bien dit que c’était hyper long, et bien c’est hyper long, quand même sur la fin une voiture va te ramener jusqu’à ton hôtel, lui (le conducteur de la voiture) hier il a réussi à prendre en photo le volcan avec sa fumée, toi rien…
  • Tu vas te lever à 5heures et demi et partir à 6heures et demi et marcher, marcher, marcher…
  • Tu ne vas pas trouver le bus pour te rapprocher et 30 km à pied c’est beaucoup…
  • Les renseignements donnés sont tous inexacts ou faux vu que personne il y va au volcan, vu que c’est interdit, déjà qu’ils ne vont pas en montagne, alors là en plus le volcan en activité et interdit… (ils vont quand même pas te le dire que c’est interdit, vu qu’ils imaginent même pas que tu veux monter en haut, juste aller le regarder en bas et attendre qu’il fume…)
  • Évidemment tu rentres crottée, obligée de laver chaussures et pantalons, qui vont pas sécher, qui vont puer et toi avec…
  • Tu vas vérifier que tes bâtons y zon pas aimé le débottage des crampons dans la Sierra Nevada del Cocuy, tu en veux encore à mort à l’agence, au guide et à toi de t’être fait arnaquer comme ça, mais t’as progressé, tu t’imposes mieux depuis.
  • Tu vas quand même apprécier la vieille paysanne qui va faire un bout de chemin avec toi, te raconter la vie difficile del campo, mais que pour rien au monde elle n’irait à la ville…

  • Tu sentiras l’altitude quand tu verras disparaître les derniers champs cultivés, les derniers pâturages, les dernières fermes…

  • Tu regretteras de n’avoir pu aller sur les lèvres du cratère, mais tet c’était très dangereux, néanmoins tu admireras les roches volcaniques, les noires et les rouges fluo…

  • Tu prieras le ciel de ne pas te prendre une descumbre sur la tête…

  • Comme d’hab tu seras contente de ta journée mais tu te dis que tu ne vivrais pas ici, les conditions climatiques et géographiques sont trop rudes (mais tu en connais combien qui accepteraient de vivre dans ton petit coin de paradis « la Béoux » ?)

  • Tu penses que ton dos est très limite, pas de problème à la montée, mais à la descente il valait mieux pas trop le secouer, allez tu t’offriras du repos quand il fera plus chaud… Quand même tu n’as pas eu trop froid aujourd’hui, juste une polaire, l’anorak, le bandeau polaire, la cagoule, les mitaines, les gants polaires…
  • Et tes copains reviennent te faire coucou…

  • Trêve de plaisanteries, renseignements pratiques pour ceux qui auraient la fantaisie d’aller voir ce volcan :
    • Prendre un bus à Pasto direction Jenoy et descendre au terminus qui est la fin du village ou rejoindre la Panam direction le sud, prendre la ruta 4 ( en demandant vu que rien n’est écrit), remonter jusqu’au bout du village là où il y a le terminus de bus

    1. Cheminer dans le village en demandant, du terminal du bus (qui est juste quelques mètres carrés lui permettant de faire demi-tour, toujours rien d’indiqué) prendre à droite, traverser le village,

    je crois que avant il faut monter un escalier

 puis à gauche grimper dans la montagne, puis au niveau de la vierge

 soit monter tout droit, soit traverser par la cour de la maison puis suivre le très mauvais chemin extrêmement boueux, passer d’un bord à l’autre, cheminer dans les champs quand le chemin est impraticable, il y a juste un fil de fer ni barbelé ni électrifié, se diriger vers une station émettrice de mille ondes, on rejoint une piste, la suivre, on arrive devant un portail fermé,

 passer à droite, les barbelés ont été coupés, on rejoint alors la piste principale ( à ne pas prendre au départ, vraiment trop longue) on arrive à la maison du garde avec piste fermée, là trois solutions : soit demi-tour, soit passer en cachette, soit soudoyer le garde, il m’a demandé 10 000 pesos, mais comme il n’avait pas la monnaie de 20 000 il a accepté 7000 (je vois que personne ne lit, j’avais mis 70 000 par erreur et nul n’a remarqué…), si velléité de prendre l’ancien chemin d’écotourisme se munir d’une machette, sinon suivre la piste qui n’est pas carrossable et qui devient bon chemin, moi je suis allé jusque 4000 dire bonjour aux frailejones, je pense que la piste-chemin continue jusqu’au cratère.

  • Équipement nécessaire : des chaussures de marche, de préférence montantes vu la boue, vêtements de pluie, vêtements chauds, le que vous avez l’habitude pour manger et boire, et des yeux grand ouverts.
  • Partir de très bonne heure, le plus tôt possible, le brouillard est là en milieu de matinée, la pluie ou orage ou grêle en fin de matinée, début d’après-midi, oué les créneaux horaires de pratique de la haute montagne sont très très courts…
  • Et après l’éruption c’est au petit bonheur la chance, mais c’est à vos risques et périls, rappelez-vous que l’accès est interdit, sinon la route d’évacuation en cas d’éruption est bien fléchée, mais si longue que je pense qu’elle ne sert à rien si éruption forte il y a..

 

Voilà c’était un dimanche pascal sur les pentes d’un volcan en activité, besos a todos

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8 réponses à J 93 : Dimanche pascal sur les pentes du volcan Galleras

  1. Ange dit :

    J’espère qd même qu’on aura quelques photos de cette épopée (même sans fumée le volcan ca me va, les fleurs, la verdure tjrs et encore, etc)
    Bises

  2. gérard dit :

    Bonjour Françoise,
    D’abord bonne fête de Pâques. As-tu rencontré des campanillas cherchant un clochet sur ces hauts plateaus où l’air paraît parfois étouffant et la terre peut te griller les pieds? Je crains fort que tu es loins d’être arrivée au bout des surprises dans cette terre magique. Et il n’y a pas que la nature mais aussi les hommes de cette montagne qui te reserveront des expériences merveilleuses. Ecoute les paroles de Atahualapa Yupanqui:
    Cuando vayas a los campos,
    no te apartes del camino,
    que puedes pisar el sueño
    de los abuelos dormidos.
    Campesino,campesino…

    Unos, son tierra menuda.
    Otras, son la raíz del trigo.
    Otros son piedras dispersas
    en la orillita del río…. Nunca muertos, si dormidos! Y penseras-tu, Françoise? Gérard

    • Francoise dit :

      Merci Gerard para esas palabras que van derecho a mi corazon…
      Voila je repondrai plus longuement plus tard a chacun, la vous je sais pas, mais moi je suis plus,i l y a trop… Trop de choses qui se passent et qui arrivent, je vais essayer de me poser un peu quelque part…
      Muchos besos y muchas gracias

  3. Courageuse et en plus téméraire cette Françoise !
    Quand te reposes-tu ?

    • Francoise dit :

      Je me reposerai quand j’aurai trouvé un petit coin de paradis, mais alors il me faut tout, le confort, le net, la nature, le soleil, pas trop fort le soleil, le calme et le silence, tiens j’en connais un de petit coin de paradis, il s’appelle « La béoux »
      Bisous

  4. Monica dit :

    Bravo pour cette belle expedition dont nous attendons les photos qui vont nous faire rever. Besos

  5. Ange dit :

    Un grd merci pr le complément en images !
    Bonne pause et douche chaude en équateur.

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