J129 Voyage gâché

Le 8 août 2016

Bivouac après Ostrov – Bivouac après Gulyantsi : 58 km

Je me souviens qu’au réveil le vent avait tourné, le vélo ne retenait plus ma tente. J’ai tout replié en catastrophe et je suis partie. 12 km plus loin j’ai trouvé un endroit où abrité j’ai pu déjeuner et me laver les dents.
Je me souviens avoir aimé ce no man’s Land venté et m’être dit que l’hiver ce devait être terrible.
Je me souviens avoir fait mes courses à Gulyantsi, puis fatiguée avoir cherché un endroit de bivouac.
Il me paraissait parfait cet endroit de bivouac, terrain plat, non visible de la route, ni vent, ni pluie, ni trop chaud, pas de moustiques. J’en profite pour recoller une de mes chaussures.
Soudain à 30 m devant moi, d’un chemin que je n’avais pas remarqué débouche une charrette tirée par un cheval blanc avec deux jeunes.
Les premières fois où j’ai vu des charrettes je n’ai pas osé les photographier, puis j’ai demandé la permission et non seulement je l’ai obtenue mais les gens étaient ravis et s’arrêtaient. Je fais donc de même. Après avoir été pris en photo les jeunes descendent de leur charrette et me réclament de l’argent, je leur en donne un peu, ce n’est pas assez, ils me disent qu’ils en ont besoin pour fumer, je leur dis que ce n’est pas bon de fumer. Ils me font alors comprendre que c’est pour manger, je leur propose de partager mon pain.
L’un d’eux me montre sa main toute cailleuse, je lui montre mon genou dans le même état (ménageant mon dos je mets très souvent un genou à terre). Ils m’offrent des graines de tournesol. Ils m’invitent à aller caresser le cheval blanc. Puis l’aîné fait signe au jeune de se dépêcher.
Je retourne à ma tente et attache mon vélo du mieux que je peux puis comme d’habitude je vais faire la photo de mon bivouac. Horreur : appareil photo et IPhone ont disparu. Vite je mets les choses de valeur dans les sacoches, je vais au village à 3 km et je me rends à la police.
L’homme qui me reçoit ne parle que quelques mots d’anglais. Il me dit d’attendre, qu’ils vont chercher un interprète. C’est le professeur de français de l’école qui arrive. Une fois ma déposition faite, ils m’emmènent récupérer ma tente et Marinella (le professeur de français, femme d’une cinquantaine d’années très élégante) va m’héberger et me dorloter pendant deux jours.
Je m’en veux à mourir, je me suis comportée comme une bleue et ai été d’une naïveté incroyable.
Il n’y a que cinq chevaux blancs dans le village, les voleurs sont donc faciles à retrouver mais la police ne fera rien le soir même, ils n’ont pas le droit de rentrer dans les maisons la nuit… Je sais que demain il sera trop tard.
Marinella me nourrit, m’offre un lit, son ordinateur et internet. J’essaie sans succès de bloquer ma carte SIM.
La seule photo qui me reste de cette journée car publiée sur FB.

IMG_1313

Les chiffres :

Kilométrage : 57,82 km
Dénivelée positive : 223 m
Temps sur le vélo : 4h 56′ 07’´
Conditions météorologiques : grand beau temps chaud, vent fort contre, la température a baissé (36°)

Bisous tristes mes suiveurs.

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5 réponses à J129 Voyage gâché

  1. Jean-Marie dit :

    Arrêtes de culpabiliser, n’importe qui aurait pu se faire avoir! Décidément, il y a des salopards partout!

    • Francoise dit :

      Oui ça m’a fait mal, des gens à qui tu accordes ta confiance qui te volent comme ça oui ça m’a fait mal, et puis outre le fait que j’ai perdu un certain nombre de photos outre le fait de la perte matérielle, j’avais pris l’habitude avec mon forfait free qui intègre les pays européens d’avoir des contacts réguliers avec ma famille et mes amis et là franchement après ça m’a manqué , alors qu’en Amérique du Sud je me suis passé pendant 18 mois de téléphone et c’était pour moi un bonheur total…

      • Jean-Marie dit :

        C’est tres bien dit, je suis totalement impuissant de rajouter quoi que ce soit. Je dirai simplement : Pas de bol.

        • Francoise dit :

          Quand même, quand même je me suis avoir comme une bleue, parce que la technique est connue, tu détournes l’attention du propriétaire de l’objet convoité et hop le tour est joué.
          Remarque c’est aussi la technique des vendeurs is t’emmènent sur un terrain qu tu aimes en ayant un peu analysé ta personnalité et tes goûts et hop ils te vendent n’importe quoi… Sauf que en France quand c’est du démarchage à domicile tu as 10 jours pour te rétracter…

        • Francoise dit :

          Non sur ce coup-là j’ai été très naïve mais cela m’a peut-être empêcher qu’ils reviennent la nuit pour me voler mon vélo !

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