J131 : un bivouac à deux

Jeudi 2 juin 2011

Susudel – Quelque part sur l’E35

Distance parcourue : 22,75 km
Vmoy : 7,2 km/h Vmax : 39 km /h
Température : minima : 15°, maxima : 29 °
Dénivelée positif : 571 m
Dénivelée négatif : 513 m
Heures sur le vélo : 3H08’52 »
Départ : 10 heures
Arrivée : dans l’après-midi

Résumé de la journée

  • Objectif : avancer
  • Conditions météorologiques : matin pluie puis brouillard puis couvert
  • Etat de santé : bon
  • Particularités de la journée : partie tard, arrêtée tôt, ça descend, ça monte et ça remonte. rencontre d’un cyclotouriste belge. Nous bivouaquons ensemble, il m’aide à régler mon dérailleur et je le laisse mourir de faim…

 Il est pas super mon bivouac à la communauté de Susudel ?

Ce matin il pleut, puis il y a du brouillard, alors je traîne car rouler sous la pluie est une chose, partir sous la pluie en est une autre, et puis je remarque qu’il pleut plus (j’ai dit plus, pas que) la nuit et le matin, donc je décide de m’organiser un peu différemment en partant plus tard, reste que le jour se couche toujours à 18 heures 20, donc ça complique un peu…

Après la pluie va venir le brouillard, parce que ça aussi c’est un truc dont il faut tenir compte le brouillard, c’est plus le matin et en fin d’après-midi, mais aussi dans la journée, bref c’est compliqué…

Je traîne, deux hommes du village viennent me rendre visite, j’en profite pour leur demander si ils n’ont pas la clef adéquate pour enlever cette pata (béquille) qui gène le cable de mon changement de vitesse, oui ils ont, oui ils sont pleins de bonne volonté, mais… incomptétents, résultats des courses : mon dérailleur complètement déréglé, mon cable un peu plus abimé, mon tournevis cruciforme émoussé… JE VEUX PLUS QUE PERSONNE Y TOUCHE A MON VELO…

1o heures, je pars, je veux acheter du coca avant de partir, les hommes me disent que je vais en trouver en chemin à la prochaine ville qui n’est pas loin, oué sauf que 25 km ça peut être 5 heures. Ils doivent être fâchés avec l’épicerie à coté, ici comme partout les querelles de clochers, j’ai tort de les écouter, je vais me passer de mon coca toute la matinée… JE VEUX PLUS ECOUTER PERSONNE…

Je commence par une longue descente de 7 km puis j’attaque la route qui m’a nargué en face de mon bivouac toute la soirée et toute la matinée…

 Cette montée est longue et difficile, je pousse beaucoup et ne peux passer ma petite vitesse… Et j’ai pas de coca… Il ne pleut pas et le paysage est superbe.

Même trop beau…

Et mes copains y sont en train de me faire faux bond…

J’arrive à San Felipe de Oro, il y a un restaurant, sans personne. La femme me fait à manger, j’attends longtemps, nous parlons un peu, elle voudrait partir d’ici, visiter le Chili ou émigrer en France, elle compte sur moi, j’ai beau lui expliquer que ce n’est pas possible et que tout là-bas n’est pas aussi rose qu’elle l’imagine… Elle a voyagé, a été en Espagne, en Italie. Elle me fait cadeau d’un bracelet. Sa fille (qui fait la cuisine pendant qu’elle blablate) voit passer un cyclotouriste, je sors, l’interpelle, il se retourne mais ne me voit pas et continue son chemin.

Je reprends la route qui continue à monter très fort, des fois sortie d’on ne sait où une église…

J’hésite entre bivouaquer ici, il y a du terrain plat et quelques maisons ou continuer, je calcule dans ma tête qu’il va me falloir une heure et demi ou deux pour monter à un faux col et je ne sais ce qu’il y a derrière mais aujourd’hui je n’ai pas beaucoup avancé entre le départ tardif et la longue attente au resto. J’en suis là de mes réflexions quand je vois devant moi mon cyclo descendre d’une camionnette. Il est belge mais pas de langue française, donc on parle espagnol. Il m’avait entendue à Oro, mais pas vue. Il vient du Panama, a 5000 km dans les jambes (moi qu’un peu plus de 4000), il trouve que là c’est difficile (moi le Vénézuela et la Colombie m’ont vaccinée), il est fatigué, il hésite à bivouquer là ou continuer en stop. Du coup le temps a encore passé, je lui dis que moi je vais bivouaquer là, il y a un super endroit, je vais demander, faut dire que pour le blablabla je suis championne. J’apprends que là où je veux me mettre (à coté d’une super maison qui a l’air fermée) c’est une résidence secondaire de gens qui habitent à Cuenca, alors je dis à la femme que j’ai interrogée que je vais m’y mettre et qu’elle ne s’inquiète pas, je ne vais pas sqatter la maison… Du coup mon cyclotouriste qui s’appelle Pitz décide de bivouaquer avec moi. Il va m’aider à régler au mieux mon dérailleur. ce n’est pas ça mais au moins la petite vitesses passe. Lui a un système différent, beaucoup plus lourd mais beaucoup plus solide : tout est dans le moyeu arrière dans un cylindre fermé, seul entretien, remettre de l’huile tous les 5000 km. Il me dit aussi que pour l’entretien de sa chaîne il n’utilise aucun produit, juste il l’essuie avec un chiffon doux et change de chaîne tous les 5000 km. Nous voilà bien maintenant avec cinq méthodes : essence puis huile, ou gazoil, ou essence blanche puis huile, ou produit miracle de composition inconnue et huile, ou chiffon doux ou herbe et changer tous les cinq milles. Quant à mon dérailleur il me dit que jamais je n’aurais du laisser toucher à l’écrou qui tient le cable, bon c’est trop tard… Il me dit qu’à Loja je vais trouver des réparateurs de bicyclettes.

La petite soeur Vaude

Le grand frère Vaude…

Après cette séance entretien et réparation de bicyclette Pitz s’installe dans son palais et écrit. Lui aussi écrit beaucoup, il écrit aussi poésie et philosophie. Nous n’avons pas tout à fait la même philosophie, moi c’est ça passe ou ça casse, lui apprend à accepter les choses comme elles viennent. Il va aussi à Ushuaïa. Il a un impératif de date : décembre. Il est fatigué, on est tous fatigué après 4 ou 5000 km…. Pour écrire il a choisi un Ipod, que 700g. Malgrè le poids de son vélo et la taille  de sa tente il est plus léger que moi mais n’a ni les chaussures de rando ni le bâtons ni la tonne de vêtements dont j’ai besoin. Je m’enferme dans ma tente pour procéder à mes petites ablutions, quand je sors il est enfermé lui aussi, je lui demande si il dort, il me répond que oui. Je pense qu’il est très fatigué et le laisse en paix. Le lendemain au moment où nous nous quitterons j’apprendrais qu’il n’avait rien à manger. Je m’en veux encore de ne pas m’être enquérie de ça. moi j’ai pas de repas normal mais j’ai dess hips, des cakers, le pain d’ici (sucré) du chocolat ou autres sucreries. Des fois je me fais encore avoir de n’avoir pas assez mais c’est de plus en plus rare. Amis cyclotouristes sachez qu’ici en Equateur il vous faut emmener deux ou trois jours de provisions et de boissons. Des fois il y a des épiceries mais il faut chercher et demander et des fois il n’y a rien et des fois il y a des trucs bons à tomber par terre, alors là il faut pas hésiter il faut se goinfrer et en emmener. au moins j’ai appris ça en Equateur : un tien tu l’as (dans ton ventre) vaut mieux que deux tu l’auras…

Encore une bonne journée

Bisous tout le monde et pardon Pitz…

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10 réponses à J131 : un bivouac à deux

  1. Je retiens la leçon des provisions d’avance en Equateur.
    Je trouve que les hôtels ne sont pas légion et que tu profites un max des bivouacs. Tant mieux !
    Hasta pronto Françoise et continue de prendre soin de ta santé.
    Besos

    • Francoise dit :

      Oui, tu verras, la Colombie c’etait plus dur physiquement mais tant de securite, tant de facilite, petits hotels partout, tiendas aussi partout, la Colombie m’a fascinee, l’Equateur m’a apporte le meilleur et le pire et la je vais le quitter et je vais encore pleurer… Besos a toi et tu as fait ton compte a rebours ?

  2. Cyril dit :

    Et bien dis donc tu avances bien…
    Tu as vu que j’ai mis un compteur de jour sur le site ? Il compte depuis le 22. Janvier heure de paris… bientot les 150 jours. En tous cas lzq 4000 km dont depasses depuis bien longtemps (il manque toujours qq etapes sur le début de parcours)
    Bisous

  3. monica dit :

    Tu sembles aller un peu mieux, ça ne t’empêche pas de tracer, monter, descendre, installer ton nid pour la nuit, …avec super vue au réveil. Ouf, c’est dure la vie d’une abuela cyclo !
    J’espère que tu vas enfin avoir des nouvelles de la C.B. et pouvoir bien te soigner.
    Mille Besos et bon courage pour l’Aventure … On pense à toi,…

    • Francoise dit :

      je suis sous antibiotiques et y a pas c’est efficace ce machin, je pete la forme, aussi apres tous ces ñilliers de jours passes au-dessus de 3000 ou 3500 ou plus les globules rouges y s’agitent de partout…
      Derniers baisers de l’Equateur

  4. ARDUIN-BOREL Marie-héléne dit :

    Bonsoir,
    Je ne sais pas dans quel restaurant tu vas le faire ce repas, mais quand le moment va arriver, tu seras un ogresse à table. (façon de parler) car vu la graisse qui t’enrobe, mais tu vas l’apprécier.
    Pense à te soigner, et sois prudente.
    Chez nous on a chute de température, après 8 jours de pluie et pour continuer dans la bouffe, je mange des radis de mon jardin et de la petite salade.
    Sois prudente, et courage ma petite mère. Bisous mylaine.

    • Francoise dit :

      Quand j’etais chez les Quetchuas j’ai voulu leur montrer comment on preparait les radis en France, sauf que c’etait pas des radis et quand ils m’ont vu manger ca cru ils etaient inquiets, bon j’ai ete un peu malade vu que ce se faisait cuire… J’ai enfin trouve le soleil et moi je mange des tas de trucs que je sais pas ce que c’est juste j’aime ou j’aime pas, bisous

  5. brigitte jotté de la touche dit :

    j’ai pas pédalé autant que toi !! ça c’est sur (maintenant !!!)
    mais a une époque ? tu t’en souviens ? ou je me couchais de bonne heure (ou de bonheur ?????????????) pour arpenter les kms depuis les ulis and co !!!!les copains disaient déja quoi ???????????, tu ne mets jamais d’huile ni de graisse!!!!!
    ect !!
    laisse tomber toutes ces saloperies :::!!! seulement un chiffon doux!!!!
    c’est comme dans la vie quoi !!!la douceur !!! en aquarelle !!, en sport !!; en matériel !! et en Amour !!!on le sait bien nous deux tout cela;;;;alors si tu veux rouler cool jqu’a ushuaia ‘ va DOUCEMENT ‘
    je t’embrasse et reste admirative !!!!baisers

    • Francoise dit :

      Oue le chiffon doux et quand use on jette ? Va voir l’article Saraguros, il y a une peinture que j’eusse aime faire… ce n’est pas la douceur mais la sensualite… bisous a toi, des fois quqnd meme il faut la hargne… pour y arriver, un doux melange quoi… Je me suis deleste de mon crayon, taille-crayon et gomme, vu que depuis 4 mois et demi je n’y ai pas touche… Mia j’ai des idees en tete… Au retour…

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