J134 : j’en veux mais j’en peux plus

Dimanche 5 juin 2011

Saraguros – Bivouac sur la Panam pas loin d’un abribus

Distance parcourue :  12,04 km
Vmoy : 5,3 km/h Vmax :  45,5 km/h
Température : minima : 16°, maxima : 27°
Dénivelée positif :  411 m
Dénivelée négatif : 157 m
Heures sur le vélo : 2H16’02 »
Départ : vers 8h30
Arrivée :  vers midi

Résumé de la journée

  • Objectif : avancer
  • Conditions météorologiques : je ne sais plus
  • Etat de santé : affreux, malade à crever
  • Particularités de la journée : ça monte, je pousse, je suis malade à crever, je fais 10 mètres, m’arrête, repars et m’écroule sur un banc d’un abribus, puis plante ma tente au bord de la Panam loin de toute habitation, malade à crever, me dis que lendemain je fais du stop et vais à l’hôpital à Cuenca.

Hier j’étais malade, j’avais de la fièvre et n’arrivais pas à bouger. Ce matin je ne suis pas en forme mais arrive à me lever, je me dis qu’avec du doliprane ça va aller, et bien ça ne va pas aller… La route monte, ça c’est comme d’habitude, le ciel est couvert.

Le paysage superbe comme d’habitude

Je n’arrive pas à pédaler, et bientôt je n’arrive plus à pousser, je fais 10 mètres, je m’arrête, refais 10 mètres, ça tourne au cauchemar. Je m’effondre sur un banc d’un abribus.

 Je vois quelqu’un, je lui dis que je suis malade, lui demande où je peux planter ma tente, il me dit que je peux la planter là, que l’endroit est sûr. Là c’est le deux mètres carrés sur la route à coté de l’abribus. Le village qu’il dessert est 2 km et 300 mètres plus bas, c’est au-dessus de mes forces. L’homme me dit qu’il y a un village à un quart d’heure de là, oui dans l’état où je suis ça peut mettre une heure, j’ai tout le mal du monde à m’extraire du banc, je fais 50 mètres, il y a un endroit avec de l’herbe, protégé de la route par un rebord, je plante ma tente et m’effondre.

Je vais de mal en pis. L’après-midi le soleil fait son apparition, je me dis que c’est bien ma chance ça, je cuis dans la tente, je sors la tête, me fais un coin d’ombre. J’ai quand même le réflexe de faire sécher mes affaires au soleil. Je me dis que je vais attendre la nuit et que si ça ne va pas mieux le lendemain je ferai du stop pour aller à l’hôpital de Cuenca. J’ai beaucoup de fièvre, je vais vomir une fois, je me sens très très mal, j’essaie l’aspirine sans résultat. Je sais que là où je suis c’est dangereux mais je suis si mal que je n’ai même pas peur, juste je voudrais que ça aille mieux, je dors à grands coups répétés de somnifères. Attends le jour pour aller me faire soigner. Personne ne m’assassinera durant la nuit…

Besos a todos

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4 réponses à J134 : j’en veux mais j’en peux plus

  1. Hola Françoise,
    Et si tu profitais du repos sans doute forcé de l’hôpital pour te faire soigner bien sûr mais aussi pour te reposer ensuite dans un hôtel, une semaine, 2 semaines et reprendre des forces en mangeant tout ce qu’il faut pour remettre en route la machine.
    Le carburant que tu as consommé depuis quelques semaines voire des mois était de mauvaise qualité peut-être, mal équilibré sans doute ou peut-être les deux. En remplissant ton « réservoir » de super, ton moteur repartira avec une bonne carburation.
    Ton corps ne suit plus, il ne répond plus à désir d’avancer. Il faut le mettre au repos, ça me paraît aussi évident qu’indispensable.
    Je suis persuadé qu’après cette thérapie, tu repartiras toute revigorée, dans le corps comme dans la tête.
    Qu’en pensez-vous Docteur Denel ?

  2. Francoise dit :

    Je pense les deux mon cher Watson… Je vais mieux et les hópitaux ils m’ont deja fait beaucoup de mal et en plus je n’ai pas de moyen de paiement, ni assurance d’ailleurs, l’artiste travaille sans filet…
    Bious mon plus fidele suporter

  3. Cyril dit :

    L’avantage d’écrire avec un peu de retard c’est qu’on a pas le temps de s’inquiéter en France.
    Repose toi bien (si ce n’est déjà fait) et espérons que ta carte arrive vite pour ne plus que tu sois bloquée.

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