J141 : chemin de traverse, 3ème jour, le clou du spectacle…

Dimanche 12 juin 2011

Huacozas – Sozoranga

Distance parcourue :  34,39 km
Vmoy : 7,8 km/h Vmax : 39,4 km/h
Température : minima : 20°, maxima : 35°
Dénivelée positif :  688 m
Dénivelée négatif :  1140 m
Heures sur le vélo : 4H’21’18’
Départ :  8 heures 55
Arrivée :  vers 16 heures

Résumé de la journée

  • Objectif :  Sozoranga
  • Conditions météorologiques : beau temps, vent glacial parfois très violent
  • Etat de santé : bon, les dents s’améliorent sous l’effet des antibiotiques, le dos sous celui des anti-inflammatoires, extension de P3 de D4 de la main droite définitivement out, ce qui je le rappelle est très génant pour le crémage, le lavage et essorage du linge (le cremage de la peau, pas du linge) 
  • Particularités de la journée : super petite route de montagne déserte…

Départ d’un bivouac troublé en première partie de nuit par la musique d’une fête à l’autre bout du village de dix maisons, et en deuxième partie de nuit par un vent violent qui fait claquer la tente, n’ayant pu planter les piquets pour cause de terrain sec et dur…

Tu t’attendais à une étape de montagne (merci la carte de l’office du tourisme avec son relief en couleurs, pas le même que chez nous, mais tu comprends vite et surtout l’échelle est sympa : 1:450 000), et bien c’était une étape de montagne au-delà de tes espérances…

Ca monte, ça monte et ça monte encore… Et quand tu crois que tu es arrivée au col, et bien non parce que, un, ici les cols sont rares, il y a les faux cols, il y a les routes que tu crois que tu es en haut, mais non ça suit le flanc de la montagne et donc quand tu tournes derrière ça remonte, et aussi il y a la spécialité du coin, style te faire suivre la ligne de crête aux alentours de 3500mètres et te faire monter et descendre… Aujourd’hui c’est tu suis le flanc de la montagne et tu montes et puis tu suis le flanc d’une autre montagne et tu  montes et le soleil est d’enfer mais le petit vent glacial de la Cordillère te fait supporter ta polaire, quand même tu garderas les jambes nues longtemps… Et même des fois tu es obligée de descendre de ta monture car le vent veut te jeter par terre, qu’importe, tu es heureuse…

Et des fois il y a même des barrières de sécurité…

Et c’est beau, c’est beau, c’est beau, c’est vrai que sous le soleil la montagne est plus « riante ».

Et la route ?

Moins cassée qu’hier (enfin à la montée parce que la descente ne sera pas triste), la circulation ? ABSENTE, mais alors absente de chez absente, peut-être dix voitures ou bus dans la journée, quelques rares fermes isolées, deux villages, un triste à mourir à 2600 mètres d’altitude, même que tu crois que derrière ça va descendre, oui ça va descendre pour remonter… Un autre village coloré (à 2600 lui-aussi), vivant, gai, plein de jeunesse, l’école accueille 300 élèves venant des fermes environnantes… On est dimanche, il fait beau, tout le monde est dehors…

Parfois l’homme s’allie à la nature pour sculpter des formes époustouflantes, le plus souvent jaunes, mais aussi rouges, seul inconvénient  : le sable que tu ne peux éviter et qui est et restera piège pour les cyclotouristes (moi en particulier).

Et puis viendra la descente qui te fatiguera presqu’autant que la montée, la route est si cassée qu’elle en devient piste avec son lot de cailloux, de sable et de gravier et plus la route est exposée, plus tu risques de valdinguer (normal c’est là où ça s’effondre, où ça s’éboule, où le flot des eaux emporte tout, où la neblina n’est jamais bien loin…)

Tu t’accorderas deux grande pauses, à chaque fois pour manger et boire, d’ailleurs c’est fou ce que tu manges, tu es partie sur ton chemin de traverse avec des provisions pour huit jours pour deux personnes (histoire de ne plus laisser un pauvre cyclotouriste mourir de faim sur le bord de la route), tu as trouvé sur ton chemin un resto, on t’a donné à manger une fois, et bin t’as quand meme réussi à manger les trois quarts de tes provisions…

Tu te surprendras à chanter…

Tu entendras les oiseaux chanter aussi…

Le  ciel sera d’un bleu d’enfer et tes copains les nuages qui  te laissent à peu près tranquille depuis trois jours..

Vont s’unir pour donner dans le sublime…

Tu réfléchiras aussi, à ce dont tu as besoin, à pourquoi tu as été mal pendant dix jours, et tu comprendras et tu prendras une décision : tant pis si tu arrives en hiver à Ushuaïa et qu’il fait moins 60 et qu’il y a des vents à plus de 200 km/heure, tu trouveras bien une solution, style quémander une combinaison spatiale… Mais à chaque fois que tu en as envie tu t’offres un chemin de traverse et tant pis si ça te demande quatre fois plus d’efforts et quatre fois plus de temps… Et le bus ? NOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNN, sauf pour aller chercher la carte bancaire ou si problème technique, mais après faut revenir à la touffe d’herbe d’avant d’où tu es partie…

Et puis voilà,tu arrives à Sozoranga, le premier hôtel est plein, le deuxième rudimentaire à 3 dollars te plait à mourir, vue d’enfer sur la montagne…

Évidemment l’eau froide est toujours pour toi une épreuve, avec nécessité de te mettre dans le duvet pour te déparalyser les mains, mais quand même tu es au calme, face à la montagne, bien, très bien, pleine lune ce soir…

Bisous tout le monde, et vraiment aujourd’hui c’était chouette de chez chouette…

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6 réponses à J141 : chemin de traverse, 3ème jour, le clou du spectacle…

  1. Encore une fois, je me répète, je l’ai déjà écrit, il radote le vieux : CA, C’EST DE L’AVENTURE ! Je ne sais pas si j’aurai ton courage de plonger dans ces chemins de traverse. A voir sur place et selon le temps d’horloge dont je disposerai entre le 10 août 2011 et le 30 avril 2012. Près de 9 mois pour réaliser la traversée, je m’demande si j’ai pas calculé trop juste. C’est ma grosse interrogation.
    ??????????????????????????????????????

    • Francoise dit :

      L’horloge, j’ai decide de l’oublier, sinon je sentais que ca allait gacher mon voyage, avec un peu d’effort je pense arriver en fevrier 2012 a Ushuaia… Je vais te dire un truc, les chemins de traverse pour moi c’est le principal alors… Reste que j’ai un peu hate d’etre dans un pays avec un minimum de conditions d’hygiene, la je deguste un max, j’ai appris que Piet le belge que j’ai rencontre il a aussi deguste…
      Bisous

    • Francoise dit :

      Arrete de te poser des questions, sur place tu improvises… Bisous

  2. Marie-Do dit :

    Enfin quelques photos avec du ciel bleu comme celui des Guibertes, un beau bleu comme il n’en existe qu’en montagne… il est vrai que l’avantage de tes nuages c’est que ça donne une montagne bien verte…c’est beau aussi faut avouer mais quand même le ciel des Guibertes c’est celui que je préfère!
    Sinon plus « terre a terre » j’ai tél au LCL ta carte est bien partie en recommandé le mardi 31 mai donc ne désespère pas elle arrivera peut être avant que tu sois arrivée à Ushuaïa pendant ce temps là tu dépenses pas tes sous… faut positiver!
    Bisous @+

    • Francoise dit :

      Non la si elle n’arrive pas ca va etre complique, je ne veux pas rogner sur la nourriture apres ca va me couter plus cher en medicament; Quoiqu’il en soit demain je passe au Perou et je me renseigne sur comment me faire envoyer de l’argent, je sais que ca peut de faire et tu feras, merci d’avance, bisous

      • Marie-Do dit :

        houé je pourrais peut être t’envoyer un mandat mais faut aller a la poste et la poste… tu connais le sketch de Dany Boon sur la poste? bon je te laisse car en France ce soir c’est éclipse de lune et chez nous il fait beau alors … au spectacle!
        bisous

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