J154 : le désert

Vendredi 24 juin 2011

Pimentes – Péage sur la Panam 

Distance parcourue : 71,48km
Vmoy : 11,6 km/h Vmax : 27,4 km/h
Température : minima : 20°, maxima : 33°
Dénivelée positif : 88 m
Dénivelée négatif : 46 m
Heures sur le vélo : 6H03’45 »
Départ : 8 heures 30
Arrivée : tard mais avant la nuit

Résumé de la journée

  • Objectif : avancer
  • Conditions météorologiques : vent glacial de face mais jambes à l’air
  • Etat de santé : bon
  • Particularités de la journée : départ sous escorte policière, je suis la cote, puis rejoins la Panam, le désert, le vent glacial de face, j’ai faim, quelque difficultés à trouver une endroit où dormir, je vais dormir au péage, c’est bruyant mais suis en sécurité, et en plus des toilettes j’ai une douche et mon coucher de soleil des mers du sud.

Une abuelacyclofluo décide un jour de traverser le désert

Dessin réalisé par un artiste méconnu parce que talentueux, le succés ne viendra qu’à sa mort, souhaitons lui quand même longue et heureuse vie…

Adieu le pacifique et son bivouac de rêve (sauf que j’ai pas pu aller aux toilettes, les policiers y savent pas qu’une abuelacyclofluo ça mange, ça boit, ça pisse et ça c… aussi)

Je suis sous haute surveillance…

Je quitte mon super bivouac escortée par les motards, ça va ils sont plus discrets que la caméra de la télévision vénézuélienne (je rappelle pour ceux qui l’ont oublié qu’au Vénézuela je suis une star, journal, télé nationale, vidéos multiples et même ouverture du carnaval à la ville frontière à la radio, ah, Vénézuela tu m’as fait craquée… Ici suis une cyclotouriste sous la protection de la police, c’est pas mal quand même, jusqu’à un certain point… mais suspens, suspens). Les motards restent derrière moi et ne font pas ronfler leur moteur, ils m’accompagnent jusqu’à la sortie de la ville, puis me laissent, ils ont passé le relai, je ne le sais pas… Le relai sera passé de nombreuses fois, je ne le sais pas, donc je vis ma vie normale de cyclotouriste et je baguenaude dans le désert, avant d’arriver dans le désert la route suit la côte, j’ai bien étudié la carte je peux la suivre un grand moment avant de rejoindre la Panam (qui est pas mon truc vous l’avez compris), j’irai même un peu plus loin, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de route.

Le vent de face est glacial. Je traverse plusieurs petits villages de pêcheurs très pauvres, l’un d’entre eux se distingue par sa coquetterie, les maisons sont peintes et des fleurs égayent le quotidien.

Je bifurque à gauche pendant quelque temps je n’ai plus de vent, la Panam arrive vite, le vent est de nouveau là très fort, face ou trois-quart face. La circulation sur la Panam est très acceptable et je comprends le risque d’attaque, de nombreuses minutes peuvent s’écouler sans voiture. Moi je prends mon temps et fais plein, plein de photos.

Dans un village je suis tentée de m’arrêter car là où j’achète de l’eau on me propose à manger et je suis sûre le gite, mais il n’est que 14heures trente je veux encore avancer et j’avance…

A 15 heures je vais avoir une fringale pas possible je mange tout ce qui me reste comme gâteaux…

Puis je vais traverser 50km de désert sans RIEN…

Mais qui a dit que le désert c’était rien ?

Le désert c’est…

Des zones caillouteuses

De grandes lignes droites sans fin (des fois avec faim)

Parfois une maison surgit de nulle part…

Ou tout un village

Le désert c’est aussi des choses bizarres…

Des envies de cerveza bien fraîches…

Des girafes…

Des bosses et des fois du vert…

Et puis quand un rio passe…

L’oasis fleurit :

De rose…

Ou d’orange.

Certains buissons ont la vie dure…

Les déserts des fois c’est privé…

Ou à vendre….

Ou militaire… C’est quoi le danger de mort ? Des mines antipersonnel ? Bin pour boivouaquer ça va être dur…

Des fois dans le désert il y a des drôles d’engin…

Y a aussi des motos taxis…

Des trucs blancs au loin qu’on sait pas ce que c’est…

Un village qui se confond avec le sable…

Des montagnes

Des bremas en mauvais état…

Des drapeaux blancs…

Ou rouges…

Ou verts… Ca c’est mon petit caillou vert fluo pour le sieur Janoudou, des fois qu’il se perde dans le désert…

Le désert c’est aussi le désert..

Ou un petit arbre qui résiste…

Une chaussure d’enfant oubliée

Et celle aussi de son papa…

Dans le désert faut quand même respecter le code de la route…

Sinon on va mourir, alors là le choix c’est :

Une tombe bariolée…

Ou rester en famille…

Ou être abandonné de tous…

Ou s’assortir au ciel pour y monter plus vite…

Le désert il sait aussi faire des sculptures modernes (avec l’aide du vent, mais ici le vent c’est tous les jours, toute la journée, et que de face…)

Les camions jaunes savent affronter le désert..

Même quand il y a des dunes, mais sont sympas ici y préviennent…

Pas très grandes les dunes, mais dunes quand même…

Et des fois y a des choses qui poussent dans le désert…

C’est vrai que les maisons tombent en ruine…

Dune nième édition, mais c’est pas la même…

Et puis le désert (à droite), suffit de mettre de l’eau (à gauche) pour que ça pousse, c’est magique, faut aussi protéger du vent…

Et faut des bus pour transporter les ouvriers agricoles car l’eau c’est pour l’agriculture, l’exportation, pas pour les autochtones, eux zon juste le droit de travailler…

Et dans le désert y a aussi les couchers de soleil des mers du sud…

Et des animaux aussi bizarres qu’inoffensifs…

Alors qui a dit que dans le désert y avait rien à voir ?

Une station service surgit, elle fait resto, je prends le moins cher : un bol de riz et 3 petits pois, je sens que ça va être dur… Mais le désert c’est aussi ça…

Je continue, à ma droite le désert, à ma gauche d’immenses vergers, bin oui il suffit d’arroser pour que ça pousse dans le désert… J’apprendrais que plus haut il y a un barrage… J’apprendrais aussi que ce sont de multinationales qui possèdent les immenses entreprises de culture destinées à l’exportation, expliquez-moi la différence de avant la réforme agraire, oui expliquez-moi car moi je ne comprends pas tout…Les vergers sont protégés du vent par une double haie : une grande rangée d’arbre et une autre devant type haie de chez nous. Je vais encore vivre un moment de surréalisme, cela fait des heures que je pédale dans un désert battu par le vent et sur ma gauche une dizaine de bus… Oui c’est l’heure de la sortie du travail des ouvriers agricoles…

Je rencontre un premier village qui ne m’inspire pas, je me fie à mon intuition, je continue…

Un deuxième ne m’inspire pas plus, mais si je ne veux pas pédaler dans la nuit il faut que je cherche un endroit où dormir, je demande à un restaurant, ce sont de très jeunes, presque des enfants, refus, ils me disent qu’il y a une ville pas très loin, oué le pas très loin pour moi ça peut-être une demi voire une journée, je sens que je suis repartie pour 50km de désert quand ? ??? Quand surgit un péage, il est le bienvenu, non les bicyclettes ne paient pas, je demande, pas de problème, j’ai un coin d’herbe, j’ai même accès aux toilettes et surprise il y a une douche pas trop glaciale, j’en profite avant qu’ils ne coupent (ici comme ailleurs) l’eau pendant la nuit.

Pas très bucolique comme bivouac, j’ai quand même droit à un coucher de soleil des mers du sud, et même avec les bouchons dans les oreilles c’est très très bruyant, ici comme ailleurs ça circule beaucoup de nuit sur la Panam…

J’ai aussi droit à un cours d’économie politique par le mec du péage, j’apprends, j’apprends mais là j’ai besoin de repos, j’écourterai.

N’ayant pas d’accès internet n’ai de nouvelles ni de ma carte bancaire ni de virement à Westunion. J’ai écrit dans mon petit cahier « Si je ne peux avoir d’argent je continue quand même quitte à mourir sur le bord de la route et les montagnes je les escaladerai sans guide, de toute façon au Ritacuba Blanca, ai atteint 5300 en tête,sans corde, au milieu des crevasses, de la neige qui bottait et sans piolet et sans corde, et dans le brouillard, alors…

Nuit bruyante en toute sécurité…

Bisous tout le monde

Ce contenu a été publié dans Pérou, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

4 réponses à J154 : le désert

  1. Je pense pouvoir me passer de cet itinéraire, sauf si je perds ma CB.
    Je retiens ton bivouac sur les plages du Pacifique. Des images restées gravées j’imagine.

    Désolé d’insister Françoise mais que me conseilles-tu pour le téléphone ?

    A bientôt pour nous raconter ton séjour à Trujillo.
    Besos

    • Francoise dit :

      Pour l’itineraire, moi je suis pas sure que ce soit dangereux mais j’ai eu l’escorte de la police sans rien demander et c’est tres chiant, sauf qu’apres j’a rigole, un peu, je raconterai, apres c’est devenu dur…
      Change pas ton itineraire et pour moi passer a la casa de ciclista etait un incontournable, et tu vois j’a bien fait sinon j’etais en train de casser
      Pour le tel je t’ai deja repondu pour la Venezuela
      Je conseille de ne pas partir avec ton tel sauf si quadrbande, moi j’a arrete ma ligne profitant du changement de taxe qui faisait un changement de tarif me permettant de resilier ma ligne SFR sans rien payer…
      Vu qu’au Venezuela j’avais pas de dollars j’ai pas achete de tel, dans un article j’a dit quel operateur prendre, je crois que j’ai dit aussi pour la Colombie. J’ai achete en Colombie un tel pas cher ca marchait pas bien, en Colombie ils vendent des -minutos- partout. En Equateur j’ai rien compris a leur truc, je me suis fait avoir j’ai recharge le tel pour 5 dollars et quand j’ai voulu appeler, rien, c’etait valable 4 jours… En Equateur et au Perou il faut prendre movistar comme operateur, pas claro. Au Venezuela mon bibande marchait mais j’ai trouve personne pour le debloquer, la je viens d’acheter un tel quadribande debloque un peu plus cher en Equateur, je vais aller voir movistar ici, j’espere que ca va marcher…
      Sinon c’est moins cher de tel d’une boutique de tel sur un fixe, mais pour la France c complique de faire coincider la presence d’une cabine et une heure decente en France, quand c la nuit ici c le jour la-bas et vice-versa
      Bisous a toi et continue a privilegeir la solidite… Et pour le temps pour rallier Caracas a Ushuaia, moi je suis speciale les autres ils vont plus vite, et prends des films sur ton ordi ou un disque dur a part et de la musique que tu aimes, tu verras, ) mois c’est long, bisous

  2. Monica dit :

    Que d’aventures je découvre depuis mon retour a Paris. Les transports en bus pour Cuenca, C.B. récupérée, morsure de chien et ta tête qui va passer par toutes les couleurs, les bandits, et les gentils policiers qui t’escortent, et le désert. Alors là c’est magique quand on aime. Lorsque le regard n’est pas encore trop abimé par la ville encombrée de pubs, d’enseignes et tout le bazar, et si on a encore la capacité de discerner des points minuscules, alors le désert devient aussi riche que tu viens de le décrire. Je me régale de tes superbes couchers de soleil des mer du sud. Trop beau ! Bravo Françoise. Bonne continuation Besos

    • Francoise dit :

      Je me suis vraiment regalee dans le desert et j’ai teste ma capacite a me charger plus en eau, pour le desert d’Atacama il faut prevoir 9 litres d’eau per personne rien que pour boire et comme moi je vais moins vite, il me faudra plus, voila, je vais ien, bisous Monica

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *