J220 : la route diabolique J8… On passe à l’attaque…

Dimanche 28 août 2011

Ayacucho – hameau de 2 maison dont une habitée que lors des travaux dans les champs

Distance parcourue : 27,96 km
Vmoy : 6,2km/h Vmax : 45,5 km/h
Température : minima : 17°, maxima : 40°
Dénivelée positif : 812 m
Dénivelée négatif : 81 m
Heures sur le vélo : 4H18’52 »
Départ : 10 heures
Arrivée : vers 16 heures 15

Résumé de la journée

  • Conditions météorologiques : beau, chaud, j’adore, après-midi vent frais faible, à partir de 16 heures et comme je suis pas loin de 4000 le froid arrive
  • Objectif : avancer
  • Etat de santé : bon sauf cette nuit rage de dents, là c’est très moyen, l’état des jambes s’améliore
  • Particularités de la journée : ça monte, c’est goudronné, je squatte une maison

Je passe une nuit moyenne, suis réveillée dans la nuit par le téléphone, l’hôtelier s’est trompé de numéro de chambre, moi qui me passe de téléphone depuis plus de 7 mois c’est un comble… Puis une rage de dent me réveille, toujours à gauche, mais plutôt en bas, pourtant mon hygiène dentaire est rigoureuse, j’ai même acheté une brosse à dents électrique, alors que celle prévue je m’en suis délestée avant le départ vu le poids, et je me passe aussi de toutes les confiserie aux cacahuètes…En plus j’ai du sommeil à rattraper, je me rendors jusque 8 heures, un exploit pour moi… Je ne pars donc qu’à dix heures, il fait déjà chaud, je peux me mettre en short et suis ravie.

Me voilà partie pour la grande attaque, il me faudra presque 5 km pour sortir de la ville, un dernier adieu à une jolie église

Puis la route est quasi déserte et… surprise… goudronnée.

Ca monte, je le savais, je monte bien, suis toujours aussi surprise de voir avec quelle facilité désarmante je monte maintenant… Je monte pendant 17 km, puis ça descend 2 km puis ça remonte sans jamais s’arrêter.

Même les épines se mettent à fleurir…

Et je rencontre mon premier girasol (tournesol), un peu rabougri mais tournesol quand même…

Et puis des trucs qui poussent, je ne sais pas ce que c’est…

Au bout de deux heures une petite boutique sur le bord de la route qui vend des trucs à manger et des trucs à boire. J’achète pour une sole (¼ d’euro) 2 œufs durs et de petites pommes de terre cuites appelées péruviennes, trop, trop, trop bonnes.

La jeune fille qui sert n’a que 15 ans, on est dimanche, elle aide ses parents, ici comme dans les autres pays traversés les enfants travaillent en aidant leurs parents et je trouve que c’est très bien, je ne suis pas sûre qu’en coucounant nos enfants comme nous le faisons en France nous leur rendions le meilleur service… Et la jeune fille va m’étonner, elle connait Louis IX, Louis XVI, Napoléon, la révolution française, elle en connait un bout aussi sur la pollution et tant d’autres choses, en tous cas les pommes de terre que je mange sont bio. En poussant mon vélo sur l’espèce de parking mi-sable mi-pierres, je me prends un retour de pédale, je n’ai rien vu arriver qui m’ouvre bien le bas de la jambe gauche, je prends le temps de désinfecter soigneusement, avec toutes ces petites blessures je vais bientôt ne plus avoir de bétadine, je pense en trouver facilement.

J’ai perdu ma carte professionnelle, pour me ravitailler en pharmacie c’est gênant… La dernière fois que je m’en suis servie c’était à Cuenca, non je ne retourne pas à Cuenca…

Après cette sympathique pause je reprends la route qui inlassablement monte…

Le
décor est moins spectaculaire, des montagnes jaunes dénudées, la
remontée en altitude se devine et… J’adore…

Parfois un soupçon de spectaculaire…

Parfois la pente est plus soutenue et je reconnais que là je peine un peu, mais pour l’instant même si c’est moins facile que ce matin ça va. La route à certains endroits est marquée par des cairns, j’imagine que par mauvais temps ici ce ne doit pas être triste…

L’air se rafraichit, les ombres s’allongent, je me dis qu’à la première maison je m’arrête car ici il n’y a encore personne… Arrive deux maisons, une à gauche en contre-bas, une à droite pas loin. Trois personnes sont un peu plus haut dans un champ, je les hèle pour
demander si je peux mettre ma tente là, je ne comprends pas bien ce qu’elles me répondent, je me couvre et je renouvelle mes appels, et je comprends un si. Je pense d’abord mettre ma tente dans la paille à coté de la route près de la maison, auparavant je vais inspecter les lieux pour voir si il n’y a a pas un endroit plus discret, deux enfants de dix-douze ans arrivent, je leur demande si la maison est habitée. Elle ne l’est que quand c’est le moment des travaux dans les champs aux alentours, les propriétaires habitent plus haut, peut-être est-ce eux que j’ai hélés. Les enfants habitent aussi plus haut, bon si ici les alpages sont en bas, ça devient compliqué. La maison en contrebas est habitée, j’entends les chiens et j’ai entendu les coqs. En inspectant les lieux je remarque une maison fermée et une maison d’une pièce, apparemment la cuisine, ouverte. Je dis aux enfants que je vais
m’installer là pour plus de sécurité, histoire qu’ils le disent à leurs parents et que je fasse par les choses de manière cachée. En début de nuit, je me dis que ce serait vache de venir me déloger. Les suisses se sont fait déloger une fois… Une voiture vient de s’arrêter, ça y est je me dis on vient me déloger, vite j’arrête mon ordi et me tiens sur mes gardes, non au bout d’un moment elle repart. Voilà, j’ai juste un peu peur, pas trop… On ne me voit
absolument pas de la route. Je pense que la maison en-dessous m’a repérée, si ils avaient quelque chose à dire ils l’auraient dit, il y a juste le village au-dessus que je ne sais pas où il est… Peut-être à une heure d’ici, peut-être moins, peut-être plus… Quand même j’installe un piège avec mes extenseurs à l’entrée de la maison, vous allez voir que c’est moi qui vais m’étaler…

Bisous tout le monde…

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4 réponses à J220 : la route diabolique J8… On passe à l’attaque…

  1. Jean dit :

    Sculptures étranges
    Je pense qu’au Pérou comme dans d’autres pays l’on paye les impôts sur une construction à l’achèvement, d’où la tentation de ne jamais les terminer en laissant du ferraillage en attente. Comme c’est particulièrement laid, ils ont eu probablement l’idée d’enjoliver en resserrant les fers en forme d’ogive !

  2. Françoise dit :

    C’est affreusement laid mais ce n’est pas dans tout le pays, ouf, non là c’est une maison en construction mais j’ai trouvé ça sympa. Et quand je suis revenue du Pérou la première fois où j’y ai été je suis revenue avec une impression de laideur et là tout est tellement différent, tout tellement grandiose… Y compris les chutes…

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