J28 : Merida, tout le monde descend…

Vendredi 18 février 2011

1ère posada dans la descente du col du Condor (4118mètres) – Merida (1640mètres)

64,09 km

Vmoy : 17,4  km/h Vmax : 52 km/h

Température : 13 ° au départ, puis 21, puis 34 avec une pointe à 42°

Dénivelée positif : 331 m Dénivelée négatif : 2167m selon compteur

Dénivelée positif selon altimètre :  H.S 

Heures sur le vélo : 3H40’47 »

Départ :9h20

Arrivée : entre 15 et 16 heures

 Résumé de l’article : (pour ceux qui roulent ou les flemmards ou les gens normaux que mon délire n’intéresse guère)

  • Objectif atteint : Merida, capitale de l’andisme vénézuelien  ·         Conditions météorologiques : 13° au départ, 29° à l’arrivée, 21° au milieu et pointes à 40°, petit vent frais, ciel couvert au départ puis se dégageant, le vent frais empêche la sensation de chaleur  ·         Etat de santé : parfait, cuisses toujours fatiguées dans les montées, visage cramé

    ·         Degré d’euphorie : un peu nostalgique comme si l’arrivée à Merida signifiait la fin de quelque chose  

50 km de descente, génial non ? Entrecoupée de quatre ou cinq montées, histoire de rappeler que les cuisses sont fatiguées, et bien sûr les dix derniers kilomètres sont ? Montants. Et les derniers cinq cents mètres ? Je pousse, oui, suis nase ça monte pas mal, je titube un peu et il y a trop de circulation, toujours ce problème aux abords des villes, heureusement que les voitures se cantonnent à la ville et à ses abords. A propos de ville pour les prochains cyclotouristes : il existe des sens obligatoires et des sens interdits, jusque là rien d’original, sauf que ces sens sont de fait, c’est-à-dire non signalés par des panneaux, il faut observer. Et dans un certain nombre de villes que j’ai traversées, on peut tourner indéfiniment en rond, dans un sens on monte, et dans l’autre on descend.

Alors cette descente ? Trop, trop géniale. D’abord c’est long, on a le temps d’apprécier. Et lentement, sûrement on passe de la haute montagne avec ses pentes dénudées et jaunes pour retrouver et apprécier le vert que j’aime tant. Au loin se profile l’observatoire astronomique de llano del alto. Les premiers arbres (des conifères odorants) sont comme une renaissance, et lentement la vie renait, la vallée est superbe, des villages apparaissent, les maisons sont pimpantes, de couleurs vives et variées, les rues sont presque propres, l’impression de grande poubelle que donne le Venezuela a disparu. La région est très touristique, les posadas toutes plus charmantes les unes que les autres abondent, quand je pense que j’ai été dans la seule posada pourrie du coin, c’est bien moi ça, j’ai quand même une excuse, c’est l’état de froiditure et de mouilliture dans lequel j’étais. Je n’ai même pas été malade avec ce que j’ai mangé hier ! Je ne sais trouver les mots pour dire combien cette descente a été un enchantement.

Une impression de gaieté, de charme fou, de nombreuses boutiques de souvenirs et de vente d’objets artisanaux contribuent par leurs couleurs vives à égayer cette superbe vallée. L’étalage de couvertures qui ressemblent plus à d’immenses serviettes de plage de chez nous rappelle que le froid n’est pas loin. Et puis je descends, je descends, ne me fatigue pas et vraiment c’est beau, beau, beau.  Les quelques montées sont juste là pour que je transpire un peu, histoire que je me gèle un peu plus dans la descente, j’ai longtemps gardé mon coupe-vent, mes gants et mon bandeau. Vers midi je m’arrête dans un restaurant et gare mon vélo au soleil. Je sors tout mon linge mouillé de la veille, le temps d’avaler une soupe, des arepas que j’aime (pas au maïs) et un jus de fruit et aussi de parler avec le restaurateur, et mon linge a séché. Le restaurateur m’ a prévenu : les dix derniers kilomètres sont montants, j’en bave, je me repose de temps en temps mais ne pousse pas, sauf les derniers cinq cents mètres (vu mon titubement et la circulation, cela devenait trop dangereux), j’ai quand même subi deux ou trois interviews, une vidéo, une traversée de rio, un passage de coulée de boue, mon vélo est retout sale, et un certain nombre d’encouragements. J’ai rencontré des vrais cyclistes et un coureur à pied. Je cherche une posada en centre ville, c’est plus pratique (et la nature je la palpe tous les jours), la première est complète, la deuxième est parfaite, un charme fou, une propreté absolue, un accueil chaleureux, une place de choix pour mon vélo et un endroit où je pourrai le nettoyer, donc parfait sauf que l’eau chaude est froide, mais c’est juste qu’il y a des heures. Pas grave. Je vais rester là quelques jours, demain et dimanche repos. Je vais me renseigner pour aller titiller la montagne. Selon les difficultés je vise le Pico Espejo (4765m) ou mieux le Pic bolivar (5007m), mais là je suis vraiment en terrain inconnu. La montagne ici est très différente de chez nous, et surtout les conditions météorologiques très difficiles, et avec la montagne il ne faut pas plaisanter, l’erreur en général ne pardonne pas. Pour l’instant personne n’a pu me renseigner, je vais voir demain. Je vais aussi essayer de contacter quelqu’un qui habite Merida et qui a laissé un mot sur mon blog et la personne dont j’ai eu les coordonnées à Chichiriviche et qui habite ici, ça c’est le programme de demain, plus la feria, et oui j’ai de la chance, demain ici c’est la fête avec parade de 2000 chevaux, à voir. Quant à mes  eaux thermales, j’avais tellement en objectif Merida que je les ai loupées, elle sont à 20km d’ici, à Tabay où je suis passée, je vais voir si j’y vais en bus ou pas. Donc programme chargé, surtout que pour monter à 5000 mètres je pense que cela ne se fait pas en un jour, je ne sais si il y a des refuges ou pas, bref je vais me renseigner, le plus sage étant quand même je pense de prendre un guide, à suivre. Ce qui est sûr c’est que je ne trimbale pas mes chaussures, mes bâtons et mon sac à dos pour rien. Mon frère Jean, toi qui calcule ma vitesse d’avancement selon des méthodes très scientifiques qui m’échappent, compte-tenu du fait que je veux titiller les sommets de chaque pays où je passe, de combien de temps je dispose à Merida, avec toujours pour objectif d’arriver en février 2012 à Ushuïa ? Je commence à avoir un certain nombre de renseignements sur la Colombie, tous vont dans le même sens, génial. Ce soir j’ai eu une discussion intéressante (et en français) avec un professeur d’université en gastronomie ou diététique, je ne sais pas exactement, il enseigne aussi en Colombie, même son de cloche sur la Colombie, donc ma famille pas de soucis, et les chamois, ce n’est pas encore demain que vous serez débarrassé de moi… Sauf que j’ai lu qu’il y avait à Merida un tremblement de terre tous les cents ans, à quand remonte le dernier ?

Ce soir je  me sens moins fatiguée, la descente ? Le plein de globules rouges ? Et ce soir j’ai mangé à en éclater, une immense salade avocats concombre tomates salade et un truc orange très bon dont j’ai oublié le nom, un énorme plat de frites, 2 portions de pain et toute une plaque de chocolat (petite quand même la plaque). Je viens de mesurer ma masse graisseuse : 1mm (pour les néophytes ça se fait sur la face antérieure du bras, on pince la peau et on mesure), je reprends du poids.

Bisous tout le monde

La’ au-dessus, c’est moi a Merida

Ce contenu a été publié dans Venezuela, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

8 réponses à J28 : Merida, tout le monde descend…

  1. françoise TS dit :

    Un repos vraiment mérité !
    Bravo pour ton passage au-delà de 4000 M !!!!!!!!!!!
    Je suis sans voix devant tant d’ endurance et de tenacité =Chapeau !
    Ce voyage que tu nous fais vivre en direct, est une bouffée d’ o² dans notre routine quotidienne…
    Bonne continuation !Bises.Françoise.

  2. Monica dit :

    Françoise,
    Il y a cette agence à Merida qui organise toutes sortes de rando en montagne, etc,
    Site en francais :
    http://www.guamanchi.com/french/index.html
    A voir ???

  3. GODARD Michel et Nicole dit :

    salut Françoise Nous sommes à la fois rassurés et bluffés par tes récits. Ce n’est pas le temps que cela te demande et nous connaissons tes capacités de bavardage mais là, c’est autre chose. Nous apprécions ton récit par l’épaisseur que tu transmets à ce que certains considèrent comme une folie. Nous sommes bien placés pour apprécier celle-ci même si la solitude ne fut pas de nos expéditions plutôt collectives. Une question sans vouloir te vexer : es-tu l’auteure des poémes que tu cites? Si oui comme nous le pensons , bravo là-aussi c’est un genre que nous apprécions et j’espère qu’Eliane notre poétesse des OURS les apprécie aussi car nous avons lu qu’elle figure parmi tes correspondantes. A ce sujet et pour te donner quelques nouvelles d’ici, Eliane est venue à Paris voir sa petite fille Marion et nous avons pu passer une soirée ensemble d’abord au cinéma puis au théâtre. Ce fut sympa. Tu dois savoir aussi que Charly a organisé déjà les 3 séjours vélo et que nous y sommes inscrits. Concernant tes impressions de voyage, nous ne connaissons pas ces pays que tu découvres et ne pouvons pas confronter tes impressions avec notre vécu. Je remarque que les renseignements sur la Colombie sont loin de ce qu’on en dit en France et c’est tant mieux et celà ne nous étonne pas car ce fut souvent le cas dans nos expéditions surtout lorsqu’on rencontre les gens dans les campagnes. Alors fais-toi plaisir et continue à « chatcher » pour le nôtre aussi. Bises Michel et Nicole

    • Francoise dit :

      Bonjour, oui je suis l’auteur des poemes qui sont dans ce blog, et aussi celle qui a peint les differentes toiles, notamment celle mise en banniere. Je n’y peux rien, je suis comme cela, je pense que les artistes, quelque soit leur genre sont des gens qui ont une perception accrue des choses, que ce soir le beau, la douleur, le malheur ou le bonheur, d’ou la necessite d’un moyen d’expression, car si on ne l’exprime pas on explose, je ne sais si je me fais bien comprendre. Ensuite le talent j’ai l’habitude de dire que c’est une minute d’inspiration, des heures et des heures de travail, et le talent c’est justement que l’on ne voit as ces heures et ces heures de travail…
      Oui j’ai vu que Charly continue a etre tres actif pour le velo des ours, j’espere que vous ferez de super sejours. Il va falloir que je fasse plus ample connaissance avec Eliane. pour la Colombie, pas de souci, c’est parait-il encore mieux qu’ici, et ici je n’ai absolument aucun probleme de securite, je me balade mème la nuit seule, je prefere quand meme les rues ou il y adu monde que les ruelles vides et non eclairees..
      Bisous a vous et a tous les ours, je me repete, mais vos messages me sont precieux.

  4. josely dit :

    hla de verdads me alegra que te valla bien desde aqui por este medio todos los dias te sigo…..besos tus amigas de miranda estado carabobo…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *