J378 à J 383 inclus : escale technique à las cabanas « Despertar de Horneros » sur la commune 3 de Mayo

Mercredi 1er février au lundi 6 février 2012 inclus

Ma journée sans intérêt m’ayant épuisée je décide de m’arrêter (oh seulement pour la nuit) aux cabanas;

Moi je croyais qu’une « cabana » c’était une cabane dans un parc, non c’est un genre de studio (ou plus grand si vous voulez pour les familles dans une zone de nature.

Avec des arbres

Et des endroits où pendre son linge

Comble du modernisme, là où je suis il y a de l’eau chaude, de l’électricité et la WIFI et la clim. Il y a aussi un coin cuisine mais comme je vais être immobilisée et que le village est à quelques kilomètres je ne pourrais en profiter, n’ayant pas les ingrédients nécessaires. La propriétaire propose des repas très bons, ici l’ambiance est familiale. En revanche le ménage n’est pas assuré mais les draps sont propres.

M’y sentant bien je décide de rester deux jours, de me reposer et de mettre mon site à jour.

Il y a aussi une piscine…

Le premier jour les propriétaires me proposent de profiter de la piscine mais la température a baissé, ça ne me dit rien. Puis la température va à nouveau grimper, grimper (cycle normal ici, ça grimpe, grimpe, grimpe pendant quelques jours, jusqu’à 49°, puis il y a un violent orage, puis la température chute et ça recommence, ça c’est pour l’été, l’hiver la température peut descendre à 5°, le gel est rare mais possible.
Les pluies aussi sont possibles mais sous forme de petites pluies fines qui peuvent durer deux jours, comme chez nous quoi.

Le deuxième jour, il recommence à faire très chaud, la température de la piscine est agréable, je craque, j’y vais, c’est délicieux, je fais quelques longueurs (6M50 quand même la piscine) une longueur en brasse, une longueur en brasse sur le dos, j’adore, oui mais le lendemain et le jour suivant d’intenses douleurs musculaires sur les quadriceps m’empêchent de
marcher, je prends anti-inflammatoires et antalgiques, aucun effet, je me dis que ça va disparaître à l’effort et ne retarde pas mon départ.

Avant de partir j’accorde une interview au journal local et accepte une petit photo publicitaire pour la cabana, oué moi je suis une star sympa et accessible…

Là c’était avant que je pleure…

Et je pars.800 mètres me séparent de la ruta 40, je pédale, en plus on me regarde, en plus on me photographie, j’ai mal à hurler… Je traverse quand même la ruta 40, je me rends compte que je me mets en danger car je ne peux accélerer si il y a un danger. Impossible aussi de passer la jambe par-dessus le vélo, retour peu glorieux à la case départ en poussant avec grandes difficultés mon vélo, au lit et je pleure…
Et lance un appel de détresse auquel je vous remercie tous d’avoir répondu.

L’après-midi Enzo me fera rire à mourir, ce qui a pour effet d’intensifier la douleur mais de faire remonter le moral en flèche.

Je prends mon mal en patience et fais du lit, du lit, des extensions, des massages, des applications de linge chaud à l’aide du fer à repasser de mon hôtesse (auquel je dois apposer deux adaptateurs car même entre eux ils ont des problèmes avec les prises, Jean-Luc je vais te faire une photo de l’attirail nécessaire au cyclotouriste traversant l’AL et ne pouvant se passer de ses multiples engins électroniques , à quand l’Europe des prises en AL ?) et du net ce qui a pour effet de calmer mes
myalgies et de me déclencher une lombalgie, oui mais la lombalgie elle passe avec anti-inflammatoires et antalgiques.

La propriétaire m’a aussi emmener à la ville la plus proche où outre manger une glace j’ai pu retirer de l’argent, histoire de pouvoir la payer et de ne pas être condamnée à nettoyer la piscine le reste de mes jours.

Et j’ai été invitée à partager le repas traditionnel dominical :

Barbecue de viande, boudin, saucisse, bien meilleur que chez nous (saucisses et boudins)

Toujours en famille

Tout ceci m’ a fait réfléchir, j’ai réalisé que je malmenais beaucoup mon corps et qu’il me rappelle à l’ordre avec violence, en y réfléchissant je vois que j’ai fait du vélo difficile (avec passage à 4800 m), qu’en 15 jours je n’ai pris aucun repos, dormant le plus souvent sous la tente et parfois dans des conditions climatiques très difficiles et que je n’ai pris que 3 repas normaux en 15 jours.

Alors j’ai pris une très grave décision : JE RENTRE

Non mais ça va pas, vous n’avez pas cru ça une seconde j’espère, j’ai dit seule la mort et une jambe cassée, bon je ne suis pas morte et je n’ai pas l’intention de me casser une jambe… Non j’ai décidé de ne pas tenter l’Aconcagua pour plusieurs raisons, la première est un facteur temps, après recherches , réflexion et tout si je veux avoir une chance de succès (je parle pour moi) c’est trois semaines d’expédition, plus la préparation. Mon matériel est soit inadéquat soit en loques et sans surpantalon en duvet et autres choses, ce n’est même pas la peine d’essayer. Cette ascension n’était pas dans mon projet au départ, mon projet ça a toujours été de rallier Caracas à Ushuaïa en vélo en solo et en autonomie et je m’y tiens (y avait aussi le désert d’Atacama et j’y suis arrivé). Telle que je suis partie j’ai encore une chance d’être à Ushuaïa avant l’hiver. J’ai des renseignements extrêmement fiables sur Ushuaïa (le frère de la propriétaire des cabanas y a travaillé plusieurs années). L’hiver la route est dégagée, mais enneigée, possibilité de rouler avec des chaînes, je n’ai encore jamais roulé avec de la neige sur la route, j’ai roulé sous des tempêtes de neige mais qui ne tenait pas au sol, c’est différent…

Donc voilà je dis adieu Aconcagua et si ça me retitille trop je reviendrai exprès…

Je dis aussi adieu à l’île de Pâques, ce qui au passage ne m’oblige plus à passer par Santiago, puisque Santiago était motivé par son aéroport, en revanche je vais passer par Valparaiso, paraît-il que le vin y est meilleur…

Projet : demain à nouveau la route, aller manger la glace recommandée par Jean le cyclotouriste, passer un jour à Mendoza, tenter quand même de trouver un anorak… Idée
fixe… Peut-être une nouvelle polaire pour remplacer la orange qui est pleine de trous et a perdu son pouvoir calorifique, tenter de trouver mes médicaments, là je n’y crois plus et j’ai un vrai problème, le cardiologue a eu beaucoup de mal à trouver un médicament que je supporte et qui fasse baisser ma tension sans la faire chuter à 8, ce qui est très désagréable et ne pas perdre mes cheveux ce qui est aussi très désagréable. Il faudrait que je m’en fasse envoyer, en sachant que ça peut prendre un mois et demi ou moins, où, comment ?  Si quelqu’un a une idée… Rechercher de meilleures cartes et d’autres petites choses…

Puis repassage au Chili par le paso Sistema Cristo Redentor, (là je fais la valse des pasos), je ne sais à quelle altitude il est celui-là, mais sûr il va falloir remonter, je rejoins Valparaiso et la cote Pacifique où ça monte encore et fort selon les cyclos qui y sont allé… Et puis…
Direction Ushuaïa… Qui a dit « t’es à Quito ? Pas de
problème ça descend jusqu’à Ushuaïa… »

Bisous tout le monde

 

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7 réponses à J378 à J 383 inclus : escale technique à las cabanas « Despertar de Horneros » sur la commune 3 de Mayo

  1. Jean dit :

    A Valparaiso, va visiter la maison de Pablo Neruda. fais aussi attention dans la ville aux nombreux pickpockets.

    • Francoise dit :

      Moi ce qui m’intéresse c’est le vin, pas pour moi mais j’ai promis d’envoyer du vin du Chili à des amis et je voudrais en envoyer aussi à mes enfants et aux parents. Les deux caves déjà visitées et le propriétaire viticole rencontré ne pratiquent pas l’exportation. Quand même ce vin du Chili, on doit bien pouvoir l’exporter… Tu t’es fait visiter tes poches à Valparaiso ? Moi on est plutôt du style à m’interdire l’accés aux toilettes car on croit que je suis une clocharde…

  2. Monica dit :

    Oui , Oui , j’espère que tu pourras prendre des photos de sa maison. Il a écrit un poème « Ode à La Bicyclette » tu vas peut être le trouver dans un format intéressant pour l’ offrir a ton vélo ! Tu fais la photo de ton vélo avec le poème de Néruda a coté !
    Tu sais que mon grand oncle et tante ont vécu a Valparaiso dans la famille Hurtado. Ils étaient a leur service et venaient chaque année avec eux en Europe, en bateau car il n’y avait pas encore d’avion de ligne. C’est une très belle histoire d’ailleurs que je te raconterai un jour. Ton programme pour rejoindre Ushuaïa avant l’hiver me semble très raisonnable. Toi seule est capable d’évaluer tes capacités physiques, pour arriver Victorieuse A Ushuaïa !
    Bisous.

  3. Monica dit :

    Tu passes à Valparaiso commander ton vin et un peu plus loin …. Pablo Neruda t’attend. A ne pas manquer !

    • Francoise dit :

      oui, tu me redonneras les precisions, la je sors du syndicat d’initiative, la prochaine portion de route devrait ètre sans problème
      Un an pour trouver l’accent grave sur ces claviers…
      Bisous

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