J397 : changement d’univers…

Mardi 21 février 2012

Bivouac à Puente la Garzas – Pichilemu

Kilométrage : 30,38 km
Heures sur le vélo ou à coté : 3h24’54 »
Vmoy : 8,8km/h Vmax : interférences électromagnétiques
Dénivelée positif : 392m Dénivelée négatif : 683m
Températures : de 59°F à 102°F, grand beau temps

Jamais les choses ne se passent comme on l’avait prévu… Dans ce petit hameau d’une dizaine de familles, la restauratrice m’avait dit que Pichelemu n’était pas loin, 20
minutes de voiture, donc une demi-journée de vélo, ce qui va se révéler exact, enfin ça elle n’avait pas compris… L’homme assez âgé qui tenait le « mini-mercado » (une épicerie) avait trouvé ma demande assez incongrue quand j’avais demandé la
permission de poser ma tente au milieu des eucalyptus, lieu qui sert un peu de toilettes, vu que c’est un des rares endroits sans barbelés… Un chien était passé en courant devant ma porte, un homme aussi, sans regarder, les chiliens sont très discrets… La « humita » que j’avais achetée s’est révélée immangeable, amère, ce truc ne doit pas être transportable… Je m’étais couchée, espérant que le sommeil me prenne avant que le
matelas ne se dégonffle, quand j’ai entendu, non, pas un buenas noches senora, ni un hola mais un allo, je sors, une femme, elle habite une maison derrière les eucalyptus, elle me propose un peu d’eau chaude. Sa maison est entièrement en bois, le bois (des pins
magnifiques) est la ressource de la région. Je refuse le thé, sinon je ne peux dormir et le « mate de hierbas » (infusion) subit un affront dont il ne se remettra jamais, la tasse est pleine d’herbes, je n’en garde qu’une cuiller à café, en revanche j’utilise la cuiller-filtreuse-paille. La maison ne comporte que trois pièces : cuisine, salle à manger, une chambre pour tout le monde. Son doigt qui manque ? Quand elle avait cinq ans, préparant
le bois pour le feu, un coup de hache malencontreux de sa soeur. Son mari ? Il travaille loin, dans les cultures, revient une fois par semaine. Ses enfants ? Elle en a quatre, de 16 à 4 ans ? Sa vie ? Elle l’aime, quand même acheter un stylo aux enfants c’est difficile… La route après Pichulemu ? Elle ne sait pas, elle n’y a jamais été… Je lui laisserai ma carte de la route des poètes…

La nuit sera calme et évidemment la route va ? Monter…

Il va y avoir au moins 5 km sans barbelés, ce qui permettrait de bivouaquer… Des pins, des pins, à perte de vue… Que vois-je ? Les girafes échappées de la savane…

Parfois une trouée dans les pins permet la culture du blé

La circulation est assez importante, mais pas de camions. Lui a du mourir le jour de Noel…

Dans ma tête je me dis que je vais faire mes courses à Pichelemu et continuer après m’être renseignée sur la route.

Pique nique avocat galettes en forme d’allumettes (ça change…)

Il fait moins chaud, quand enfin arrive la descente, je me couvre et même mets mon coupe-vent et j’arrive à Pichilemu.

Pichilemu, capitale mondiale du surf, au moment où j’écris cet article il est 11h, les premiers rouleaux arrivent, les surfeurs vont pouvoir se réveiller après leur nuit agitée…

Monica, le nom de ce rio s’il-te-plait ?

Pour te remercier de ta collaboration, voici un tag

Et le nom de la laguna, dont tout le monde se moque, mais quand meme il faut un peu de sérieux sur ce blog…

Voici l’ancienne gare de Pichelemu, actuellement transformée en centre touristique, mais fermé…

Ici, comme à Avoriaz, des calèches transportent les touristes

La première chose que je vois à Pichelemu est un réparateur de vélo, j’y saute (presque, il y a des marches…), lui va trouver le problème (enfin j’espère) la chaine qui est usée ( ça je m’en doutais) et une des roulettes qui a du jeu, je pense que le petit jeu de la mamita maniaque n’a pas du lui faire du bien… J’essaie et reessaie le vélo, ça a l’air d’aller… Lui aussi sur ma demande va l’essayer

Il m’indique un hotel bien et pas cher, j’y saute aussi…

Et je tombe dans ce truc incroyable, mais vraiment incroyable… Une succession de patios permet d’accéder à de petites chambres transformées en dortoir avec lits à étage.


Dormir coincée avec un lit sur ma tête ne m’enchante pas, je lui demande si il n’a pas autre chose et j’aboutis dans cette chambre incroyable, deux escaliers de meuniers y mènent

En montant deux autres marches et en se mettant sur la pointe des pieds on peut voir
la mer. La chambre est toute de bois, des fenêtres partout où ce matin le soleil se cogne. Hier soir le vent s’engouffrait dans les trous et faisait trembler ce bout de phare… Dans les patios : des tentes, des surfs

Des combinaisons qui sèchent, l’eau est très froide ici…

Et sur les murs des poissons, des poissons partout…

Tu dis quoi Enzo ? C’est pas un poisson, bon c’est quelque chose qu’il y a dans la mer…

Il y a tout, un resto

Une cuisine, un bar…

Des surfeurs ébouriffés (comme moi), des surfeurs comateux avec double perfusion (une dans chaque bras)

Des vélos aussi, le réparateur de vélo organise des trecks en vélo, avec voiture suiveuse, il me dit que c’est mieux que de transporter tout mon barda… C’est sur… Le réparateur de vélo doit aussi avoir des actions dans cet hôtel.Et dans cet hotel incroyable, il y a MA chambre…

Amis cyclos, si vous passez par là, passez-y une nuit, le vent se lève, ma chambre-phare se transforme en bateau et tangue, trop génial, bientot je vais avoir le mal de mer…
Surtout demandez la chambre où a dormi la française qui traverse l’Amérique latine en vélo… Le truc qui est bien d’aller lentement c’est que vous vous faites repérer, forcement ils vont vous voir une fois, deux fois, trois fois, et ils vous adoptent…

Du coup je décide de m’accorder une journée de repos dans ce lieu enchanté, le soir j’irais sur la plage regarder l’océan qui se calme…

Les ombres du soleil couchant…

L’enfant qui se psychédélise…

Une famille heureuse…

Une enfant qui court…

Un chien joueur…

Une cyclo en vacances qui s’amuse…

Un instant, juste un instant, mais quel instant…

Le sac…

Et le ressac…

Bisous tout le monde

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12 réponses à J397 : changement d’univers…

  1. JANODOU dit :

    Quelles images ! Ouaouuuuuuuuuuuuuuuuuuu !
    Bon repos et bises à toi

  2. Monica dit :

    Mais c’est dément cet endroit ainsi que tes photos ! Et tous ces poissons partout…. Oui je cherche le nom de ce rio . Pour le transport handicapé c’est la Joëlette, voir sur ton recit Valparaiso.
    Bises

  3. Mylaine dit :

    sublime, et sans commentaires BISOUSSSSSSSSSSS

  4. Monica dit :

    La lagune la plus proche de la mer c’est La Laguna Petrel. Je cherche le nom du rio sur d’autres sites car il ne figure pas sur Google Earth.
    Le site Handi Cap Evasion organise de nombreux voyages avec la Joëlette.
    Bises

  5. Monica dit :

    Je reviens bredouille de ma recherche du rio. Sur les différents sites on ne parle que de la hauteur des vagues !
    Bises

  6. brigitte jotté de la touche dit :

    la gare de pichelemu !!!
    çan’te rappelle pas une certaine aprés midi de juillet à la gare de LUC en DIOIS:!!
    !aussi calme et belle à y vivre tous les innatendus du monde organisés par ta bonne copine bretonne !!!
    bonne suite !!

    • Francoise dit :

      Y a pas, le diois, y a que ça…
      Que de, que de bons moments…
      Ne me dis pas qu’en Bretagne ils sont aussi chouettes que dans le diois…
      Souvent je pense à toi, je me dis, Brigitte elle aimerait peindre ça, ou ça…
      Bisous à toi

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