J46 : côtes à la chilienne…

Lundi 25 février 2013

Une maison au dessus de Pyes-Pa – Rotoruora
45 km
Des milliers de mètres de dénivelée

Je quitte ma petite maison

Et sa pelouse nickel chrome comme toute l’herbe de ce pays…

Je remonte la jolie allée, l’estomac vide car ce matin ça coinçait encore… Oui je sais Jean-Luc pour un docteur je suis souvent malade mais ce n’est pas de ma faute, quoique là deux énormes oeufs…

Et je continue ma montée, et pour monter ça va monter…

Et en plus d’apprendre l’anglais, le kiwi et le roru, voilà que je dois apprendre le langage semese in english, moi je vous le dis, dure la vie de cyclo…

Et ça monte

Mon estomac s’étant remis en place je déjeune. Enzo pour les pistes ça va être difficile c’est tout fermé…

On essaie d’étudier un peu la flore…

Idem

Au détour d’un grand pic où je pousse et où je m’accorde une pause je vois arriver un cyclo français qui pousse aussi et qui lui aussi a été surpris par l’intensité du trafic,il a pris un bus d’Aukland à Thames, puis il a essayé de prendre un chemin de traverse et s’est retrouvé bloqué dans du gravier. Il ne s’attendait pas non plus à un tel dénivelé, je crois que je l’ai un peu vexé en lui disant que c’était le métier qui rentrait, que moi le dénivelé ça ne me dérangeait pas mais la circulation oui. Ce week-end il a même envisagé de louer une voiture et de continuer en voiture ; mais là la circulation s’est calmée.

Je continue à m’instruire

J’apprends aussi l’histoire

Très consciencieusement

Monica, Monica, le nom de ce rio ?

Là ce sont les camions dangereux, 100km/h, ils ne ralentissent jamais, empiètent sur MA voie (quand il y en a), me rasent et déplacent un grand volume d’air…

J’arrive sans problème à Roturoa, je me précipite au point information et profite d’un accès internet pour lire mes mails et mettre quelques articles en ligne.

Je trouve un « backpakers » hyperpropre et non convivial au possible, les lits sont destinés à l’entrainement fakir, oui ressorts pointus qui me lacèrent le dos, je demande si il n’y a pas d’autres matelas on me répond 60 dollars… Le français que je rencontrerai de nouveau loge dans une auberge de jeunesse, même prix, même accueil… Bon cette nuit j’ai volé (enfin emprunté) une couette que j’ai mis sur le matelas et ça va.

Je suis dans un dortoir de 10 mais la nuit dernière on n’était  que 4 et cette nuit que moi et un jeune allemand de 18 ans qui voyage en bus avec son vélo replié dans une drôle de valise et il fait du vélo « extrême » aux escales. D’ailleurs ici pour ceux qui aiment les sensations fortes il y a tout, saut à l’élastique, descente en raft, petits trains de la mort, etc, etc, moi j’ai choisi la route du suicide, c’est gratuit…

J’ai oublié le principal, l’autre jour, c’était le matin, c’était un jour sans circulation démente, j’ai rencontré David, dans la première cote il m’a doublé, la suivante je l’ai redoublé, il est tombé dans une rivière, fracture cervicale, tétraplégie, il a partiellement récupéré des bras , ce qui est sûr c’est qu’il ne baisse pas les bras… Une grande leçon de courage…

Les chiffres :
45,22km
Vmoyen : 9,3km/h
Vmax : 45,22km/h
Heures sur le vélo : 4h50’05 ‘’

Bisous tout le monde