J50 : touchee mais pas coulee, suite

J50 : touchée mais pas coulée

Samedi 12 mars 2011

El Presidente – Cerrato, petit village andin inexistant sur les cartes

Distance parcourue :  28,97 km dont 12 de montée

Vmoy : 6,4 km/h  Vmax : 22,6km/h

Température : 13° départ°, en cours : 21°, arrivée : 15°

Dénivelée positif : 275m dénivelée négatif : 1311m selon compteur

Heures sur le vélo : 4H28’45 »

Départ : 8h00

Arrivée : je sais pas

Résumé de l’article : (pour ceux qui roulent ou les flemmards ou les gens normaux que mon délire n’intéresse guère ou ceux qui bossent comme des malades pour payer la retraite des vieux croulants comme moi, merci d’enlever le c)

  • Objectif : passage du col à 4000 mètres d’altitude puis Cerrato ou Malaga
  • Conditions météorologiques : ciel bleu d’enfer, puis petit vent glacial et bien sûr atteinte du col dans le brouillard
  • Etat de santé : pourrait être mieux, pourrait être pire
  • Degré d’euphorie : physiquement dur, paysage d’enfer

Particularités de la journée : montée d’un col à 4000 mètres au milieu des frailejones par une piste, pas la grande forme, descente sur une piste caillouteuse technique, arrivée dqns un village typiquement indien

Les personnes qui ont dormi ici se lèvent vers 5H30. Moi je reste dans mon duvet, je vais mieux mais ce n’est pas la super forme. Au bout d’un moment je vais voir ce qui se passe dehors : grand ciel bleu, je ne peux rater ce créneau, la température à l’intérieur est glaciale, de l’autre coté de la route où d’ailleurs quatre femmes prennent le soleil il fait bon. Je mets mon short au soleil pour le faire sécher. Je transporte mon vélo au soleil, je charge au soleil, arrive à boire un peu de sevenup et à manger une brioche à la confiture, je m’élance sur mon vélo, j’essaie un coup, je n’y arrive pas, deux coups pareil, je pousse. Lentement, sûrement je vais ainsi grimper le col, quelque rares voitures, camions ou bus me croisent. Il y a une piste en bas qui permet d’éviter l’éboulement. C’est ainsi que je vais rencontrer des gens qui m’ont aider à passer mon vélo, quelqu’un qui m’ a vu à Calcuta, quelqu’un qui me donnera des berlingots d’eau, quelqu’un qui me donnera des trucs à la noix de coco trop bons. Plusieurs chantiers sont ouverts sur la piste, pour évacuer les éboulements ils transportent boues et pierres plus loin et construisent un mur de béton pour sécuriser la piste. Le paysage est grandiose, la montagne est déserte, une immense cascade jaillit à un des rares moments où je pédale, tant pis pour la photo, les frailejones sont à nouveau là, signe que j’ai gagné en altitude, le vent s’est levé, il est glacial et me transperce. Au seul croisement une voiture me double et me dit de prendre la piste de droite qui va à Cerruta et Malaga, l’autre va se perdre très loin dans le paramo, mais vu les pentes à 20 % que je vais avoir je vais le maudire, pensant qu’il m’a fait prendre un mauvais raccourci, suis même tentée de faire demi-tour, il faut dire que je peine vraiment, mais l’autre route n’ayant jamais rattrapée celle-là, je me dis qu à cette heure je serais peut-être perdue dans le Paramo, ma tente et mon duvet moins 3( m’auraient sauvée…Sous l’effet du soleil la température va grimper à 22° puis rapidement redescendre à 11°; Au col, rien, personne, je suis seule, pour seuls compagnons une montagne âpre, les frailejones, le vent , le froid et ??????????? le brouillard, oui le créneau-soleil est terminé. Ici les gens le savent bien, hier lors de l’éboulement ils m’avaient dit que ça allait me mettre en retard pour passer le col et que j’allais être juste. Aujourd’hui j’ai été juste, mais je suis passée. Alors a commencé une longue descente très difficile, mauvaise piste pleine de cailloux, très technique, je ne raffole pas du VTT, et du VTT chargé encore moins, j’ai encore le souvenir du Mexique où je venais de dire « heureusement qu’on a l’habitude de faire du VTT » quand une pierre plus grosse qu’une autre m’a fait chuter, je n’ai pu r mon pied du cale-pied, suis tombée de tout mon poids sur le genou gauche et là encore j’ai du appliquer mon traitement de choc, quand même je n’ai pas pu pédaler pendant deux jours. Donc je suis hyper prudente, je freine beaucoup, pense que je vais encore y laisser quatre patins de frein. Surprise je suis doublée par un vététiste, nous avons été tellement surpris tous les deux que c’est à peine si nous avons eu le temps de nous saluer. Je descends dans un paysage superbe, plutôt vert foncé, très différent de ce que j’ai vu. Je croise quelques indiens, certains à cheval, des chiens aussi, alors les chiens colombiens : inoffensifs, seul un m’a couru après, je lui ai crié dessus, il a aussitôt cessé sa course. Je dépasse quelques maisons, j’arrive à un village très différent de tous ceux que j’ai croisés, la population est exclusivement indienne, à l’entrée du village un homme fait sécher des gousses d’ail, je demande si on est à Cerruto, oui, je ne fais pas l’erreur de m’arrêter au premier hôtel (enfin je ne sais pas) on m’envoie à l’hôpital, non l’hôpital c’était hier. J’arrive à un hôtel qui paraît nickel, il l’est sauf les draps pas changés depuis des mois et l’eau annoncée chaude qui est froide, mais la femme me laisse l’usage de sa cour carrelée et de l’eau pour laver mon vélo, après être passée dans 20cm de boue , ce n’était pas du luxe, je vais encore passer deux bonnes heures à la toilette de madame, un âne demande moins de soins et serait mieux adapté… Donc douche froide, je suis gelée, mains paralysées, je ne prends pas le temps de faire la technique réchauffage, je cherche un point internet, il n’y a que des femmes, rapidement nous sympathisons, le net rame, je leur montre des photos du village de l’autre coté du col, elles sont ravies, échange de mails, photos, elles m’offrent des bonbons, c’était sympa, je vais manger dans le restaurant du premier hôtel, je ne peux manger ni les pommes de terre sautées ni le steak, trop le goût huile de vidange, je vais bientôt arriver à 48 heures sans manger, ouf sur la place il y a un stand d’objets artisanaux et de douceurs, je fais une trop petite provision, c’est très bon tout ça, et voilà,le premier col à 4000 mètres s’est passé sans problème, celui-là a été très dur…

Bisous tout le monde

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4 réponses à J50 : touchee mais pas coulee, suite

  1. Cyril dit :

    Bon appétit alors… Prends quand même des réserves. On ne sait pas de quoi demain sera fait… surtout si ca fait 48 heures sans manger.

    Bisous

    • Francoise dit :

      je suis revenue a mon point de depart de ce matin apres avoir grimpe la montagne d’en face ( par erreur… mais la j’ai repere pour demain, grosse etape de montagne mais pas a 4000) le village est tout autre le dimanche soir, tres sympa, ca y est je connais tout le monde, ayant fait les boutiques pour trouver un pinceau pour le nettoyage de mon velo et une lime a ongles

  2. As-tu lu mes mails Françoise ?

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