J53 : une piste qui monte, longtemps, longtemps, longtemps

J53 : une piste qui monte, longtemps, longtemps, longtemps

 Mardi 15 mars 2011
Capitanejo – El Capitano
Distance parcourue : 48 km (évalués, panne de compteur)
Vmoy : lente Vmax : peu élevée
Température : de 37° a 41°, puis panne de compteur
Dénivelée positif : 1500m
Heures sur le vélo : 8 à 9 heures
Départ : 7h45 Arrivée : 6h45
Résumé de l’article : (pour ceux qui roulent ou les flemmards ou les gens normaux que mon délire n’intéresse guère ou ceux qui bossent comme des malades pour payer la retraite des vieux croulants comme moi, merci d’enlever le c)
• Objectif : El Espino
• Conditions météorologiques : ciel couvert puis soleil, chaleur (37° à 41°), j’adore
• Etat de santé : excellent, doigt stationnaire
• Degré d’euphorie : ca va, baisse avec la longueur de l’etape
• Particularités de la journée : surprise, 100 mètres après la bifurcation, une piste difficile (pierres, trous, sable, gravillons) qui ne me quittera pas. La piste remonte une vallée chaude magnifique sur de nombreux kilomètres, de rares fermes isolees, un village de huit maisons et une école, rencontre d’une dizaine de véhicules motorisés le matin et d’une piétonne, d’un piéton l’après-midi et de trois camions en fin d’après-midi. La montée finale sur le village est tres dure et tres longue. Arrivée au village à la nuit, rencontre d’un camionneur que je suis (involontairement) depuis Cucuta. Manque de boisson les trois dernières heures, vertiges, épuisement a l’arrivée.

 Ecrivant cet article en décalé, je vais aussi l’écrire en impressions fortes qui me sont restées…

• J’étais partie pour une étape difficile de 38km, je savais que la route était mauvaise, que ça montait modérément, en fait ce n’était qu’une piste difficile, il y avait 48 et non 38 km et les derniers 20 km montaient vraiment très fort, ce fut donc très difficile et une fois encore j’ai puisé dans mes réserves que je n’ai pas…
• J’adhère maintenant à la manière d’évaluer les distances ici, les kilomètres ne veulent rien dire, les temps sont beaucoup plus parlants…
• Le matin je suis prête de bonne heure, le crochet d’une sacoche s’est encore défait, je vais batailler près d’une demi-heure pour le remettre.
• La piste est difficile, mais la forte chaleur m’est favorable, j’ai trouvé un truc question vestimentaire, je ne mets plus de débardeur, seulement mon truc léger bleu, cela evite que je ne me traine des les premières minutes avec un truc mouillé sur la peau, mon truc léger a le pouvoir de flotter au vent et de vite sécher.
• Je suis obligée de m’arrêter deux fois et de décharger l’avant le frein avant freinant dans les montées, je ne peux complètement le défaire car il y a aussi des descentes (la piste descend au bord du rio, puis remonte, puis redescend), finalement je desserre le câble, le freinage n’est pas top mais quand j’ai bien cru que je n’arrivais pas à monter (et je pousse) j’étais obligée de choisir. Par ailleurs j’ai usé la semelle de mes chaussures et je patine dans les fortes pentes gravillonneuses, décidément le matériel a souffert. Ceux qui n’ont pas fait ce que je fais ne peuvent imaginer les difficultés, et amis cyclotouristes privilégiez dans votre matériel la résistance.
• Pensant qu’il y a 38km et trouvant dans le village( au kilometre 19) de huit maisons deux restaurants, je fais une pause de trois quarts d’heure, je sympathise avec la dame du restaurant qui vit seule, doit avoir mon age et dont les deux fils sont à Bogota, quand je vais aux toilettes je vois qu’il n’y a pas d’eau courante.
• Au kilomètre 28 mon compteur tombe en panne (hier j’ai vu que c’était la pile, j’ai réussi à tout rerégler sauf la circonférence des roues), sans compteur j’évalue mal comment doser mes efforts, c’est psychologique mais c’est très important, la piste de temps en temps franchit le rio puis s’élève au-dessus, cette vallée chaude est vraiment sublime.
• La piste est par endroit si étroite que l’un des trois camions qui m’a doublée (au passage je me demande comment ils font, y-a-t-il des heures de montée et des heures de descente, se téléphonent-ils, communiquent-ils par radio ?) n’a pu le faire bien que je me sois rangée au plus près coté montagne, il a du attendre que j’arrive à un endroit où c’était moins étroit.
• Dans cette vallée perdue j’ai quand même vu une maison avec piscine ( eau verdâtre non filtrée).
• Arrivée au bout de la vallée la piste s’élève dans la montagne puis en suit le flanc et continue à monter pour atteindre le tout petit village del Espino.
• A l’entrée du village 3 camions sont sur un parking, le chauffeur de l’un d’entre eux se dirige vers moi, nous nous reconnaissons mutuellement, nous nous sommes déjà salués dans le paramo. Il suit la même route que moi (si on peut appeler ca une route, il m’a repéré depuis Cucuta, quand je lui dis qu’il me suit, il me répond que c’est moi qui le suis, il a raison, il arrive toujours avant moi, il n’empêche qu’en fin de compte nous mettons le même nombre de jours. Il appelle ses collègues, reinterview, refélicitations, j’abrège un peu, je ne tieins plus debout, j’ai des vertiges. Il me conseillent l’un des deux hôtels.
• J’ai rempli une gourde d’une eau jaunâtre que j’ai pastillée mais je la réserve pour si état de déshydratation avancée.
• Le temps que l’on appelle le propriétaire de l’hôtel je bois un sprite et un sevenup, une douche froide comme d’hab, mais il ne fait pas très froid, je mange et hop au lit.
• En conclusion immense beauté, très, très loin de tout, les deux dernières heures furent très difficiles, mais voilà, j’y suis arrivée, bisous tout le monde.
• Note de l’éditeur la cyclo vient de réussir à régler son compteur avec la dimension exacte de la roue et à la bonne altitude, qui dit mieux ? La cyclo recommence à avoir mal au genou, son bracelet magique s’est détérioré, qui lui en fait parvenir un autre ? La cyclo vient d’apprendre ce qui s’est passé au Japon est en est toute retournée.
• Bisous tout le monde

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4 réponses à J53 : une piste qui monte, longtemps, longtemps, longtemps

  1. SANS COMPTEUR depuis plus de 20 ans, quelle tranquillité loin des chiffres, avons pédalé Andes, Himalayas,
    Karakorums, Carpathes, Atlas… AVEC CONTEUR, CONTEUSE en l’occurence, merci pour ta Rencontre des Hommes ( femmes et hommes) que tes écrits révèlent du plus profond du coeur et du temps partagé avec les « paisanos »

    • Francoise dit :

      Bonjour les jeunes voyageurs, Verocyclette non ? Merci de votre merci, et pour le compteur, et bin j’aime, j’aime surtout pour gerer au mieux mes efforts, et puis on peut bien avior ses petits defauts, ses petites manies, alors j’aime le compteur, j’aime mon ordi, et j’ai encore mille defauts, bisous a vous, je vais voir ou vous etes

  2. A la prochaine grosse ville, tu vas sans doute faire faire une bonne réparation de ta machine. Ca te rassurera pour la suite.
    A bientôt Françoise et courage !

    • Francoise dit :

      Presque 3 heures d’entretien ce matin, sous une pluie faible. Oui a Tunja je vais changer cable de freins, patins et en prendre en reserve. Je n’ai pas reussi a regler comme il faut mon frein avant, j’ai fait un compromis entre le freinage a la descente et le non freinage a la montee. Si tu voyais comme il brille de mille feux la mon velo… Besos

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