J71 : 2ème accident, que des dégâts matériels

J71 : 2ème accident, que des dégâts matériels

Samedi 2 avril 2011

Bogota – Soata – Mosquera – La gran Via

Distance parcourue : 70, 37 km

Vmoy : 15, 5 km/h Vmax : 46, 4 km/h

Température : 14°au départ, 5 mn 32° puis rechute à 13°, puis vallée chaude 28°

Dénivelée positif : 256 m

Dénivelée négatif : 1573 m

Heures sur le vélo : 4H32’16 »

Départ : 7 heures 45

Arrivée : vers 14 heures

Résumé de l’article

  • Objectif : Sortir de Bogota, de préférence entière
  • Conditions météorologiques : Couvert au lever puis brouillard dés 10 heures du mati , allant s’accentuant ne disparaissant que lors de la descente
  • Etat de santé : excellent (doigt toujours pendouillard), mal à la gorge qui revient un peu
  • Particularités de la journée : sortie de Bogota extrêmement difficile, accrochée par un bus, mon rétro vole en éclat, le reste va. Puis petite route pour cycliste puis super route dans un décor grandiose longtemps masquée par un brouillard très dense m’obligeant à mettre mes feux de signalisation, super longue descente de plus de 1500 mètres avec des freins qui freinent, arrêt dans un village sale mais super sympa et un hôtel propre, fringales

Comme d’hab ici ça se réveille dés 5heures, et à partir de 5h30 on ne peut plus dormir, donc à 5h45 on se lève, le temps de toute préparer départ à 7h45.

Les gens de l’hôtel m’ont donné des indications pour sortir de Bogota et rejoindre la route que je voulais prendre, je les suis à moitié, me fiant aux panneaux indicateurs, assez rares. Pour sortir du centre ville, pas trop de problèmes, j’ai l’habitude de circuler en ville. Ici les matadors sont les bus. En centre ville ça va, il suffit de savoir qu’ils font des queues de poisson, l’autre jour il y en a même un qui prenait un chemin à droite qui m’a fait une queue de poisson, m’obligeant à m’arrêter, et ensuite il a du manœuvrer plusieurs fois pour réussir à tourner… Moi je ne peux pas reculer comme ça. Je passe devant un marché de fleurs somptueux. Puis je rejoins un périphérique et là ça se corse un max, pas de voie d’arrêt d’urgences. Je n’existe pas pour les bus, ils me rasent voir me visent. Je renonce à chercher une piste cyclable, c’est encore plus dangereux. Je suis prudente et concentrée. Lors de la montée des ponts je vais le plus vite possible pour réduire le temps d’exposition mais un bus m’accroche, me pousse sur le rebord en béton, mon rétroviseur vole en éclat, le bus poursuit sa route, je n’ai rien le vélo et les sacoches non plus, juste je n’ai plus de rétro. Et les bus continuent à m’attaquer, les camions et les voitures ça va, ce sont les bus. J’en ai parlé autour de moi, paraît-il qu’ils essaient de faire des campagnes de sensibilisation, mais peine perdue… Après le périphérique je rejoins ce que je crois être l’autoroute sud, toujours aussi chargé, toujours aussi dangereux, mon enfer va durer 25km. Je vais voir des pères de famille traverser en courant un enfant dans les bras, des mères de famille, courant elles-aussi tenant fermement leurs enfants par la main, j’en suis malade pour elles. Ils recommandent de prendre la passerelle, oué et comment faire quand il faut faire plusieurs kilomètres pour prendre la passerelle ? Je vais bientôt traverser Soata qui touche Bogota. Un marché de viande répand une odeur nauséabonde, des morceaux de viande avariée jonchent la route, une camionnette pleine de sang me coupe la route. La circulation est très dense. Après l’enfer viendra le purgatoire, un camion a valsé sur le bord de la route, il n’atteindra pas l’enfer. Enfin ça se calme, là un nouveau problème : l’itinéraire, je me rends compte que je ne suis pas sur la route que je voulais prendre. Je demande plusieurs fois, tous veulent m’envoyer sur une autre route, je m’obstine et cherche ma route, puis je me rends à l’évidence, je dois passer par là où on me dit, je fais un point carte avec la boussole pour vérifier où je suis, je vois que je fais un détour mais… Je suis sur une petite route à cyclistes, j’en croise plein, et cette petite route est très belle, traversant de verts pâturages et des zones rocheuses, et surtout très peu de circulation. Certains cyclistes font des aller-retour, il faut dire que l’on passe un petit col, je pense qu’ils font un entraînement scientifique, peut-être ai-je croisé des champions… Le groupe de jeunes est protégé par une moto, bref c’est bien sympa tout cela, sauf qu’à 10 heures : le brouillard… Je finis par aboutir sur une route à péage, c’est une route, pas une autoroute, la circulation est acceptable, et surtout il n’y a pratiquement plus de bus. Le brouillard s’intensifie, on se croirait au milieu des crevasses du Ritacuba Blanco, sauf que là le danger il vient des autres. Je mets ma lumière clignotante rouge à l’arrière, la clignotante blanche devant, et mes bracelets réfléchissants aux chevilles et continue gaillardement. Cela fait plus de 4 heures que je roule, il faut que je mange, je pense qu’en rejoignant Mosquera je vais trouver de quoi manger, effectivement il y a des cabanes qui font restaurant, pas de porte à l’entrée, le brouillard rentre dans la salle, mais malgré cette humidité et les 14° ambiants, je n’ai pas trop froid, la terre renvoie de la chaleur (Quand même j’ai mis anorak, gants et bandeau polaire) je ne mange qu’une soupe et les ¾ d’un snicker qu’il me restait, pas assez, deux heures plus tard je vais avoir des vertiges, j’ai déjà remarqué cela quand j’ai fait une grosse journée, je crois que ce sont des hypoglycémies, il faut vraiment que je surveille mon alimentation… Je ne pose pas, le brouillard ne donnant pas envie de lézarder au soleil, et j’entame une super grande descente sur une super route sans trop de circulation avec des paysages grandioses et des freins qui freinent, une petite merveille. La montagne très verte est à pic et mille monts s’enchevêtrent, je descends, je descends, les bananiers, les bougainvilliers réapparaissent, c’est un enchantement, des boutiques artisanales apparaissent, mêlant leurs couleurs à celles de la nature, je vais voir un chameau et une immense girafe plus vraie que nature. Longue, très longue descente, merveilleuse descente (je vais quand même perdre plus de 1500 mètres de dénivelée), d’ailleurs mes sachets étanches sont tout ratatinés. Je viens d’avoir une fringale pas possible, je me suis jetée sue les ships, puis le pain et le chocolat, au passage je me suis ouvert un orteil (oué en allant laver mon verre dans la salles de bains, obligée de faire du gymkhana car mon vélo est en plein milieu du passage), rien de grave, juste je désinfecte comme il faut car sous les tropiques c’est bien connu, les blessures s’infectent facilement. Mais tout a une fin, la super descente aussi, j’arrive dans un village pas très propre, chaud. Je m’arrête boire un coup et demande un peu comment est la route ensuite, vu que je vois que ça monte, les avis divergent : jusque à La Mesa une demi-heure de carrosse et ça monte, non ça ne monte pas trop, tant qu’on ne l’a pas fait en vélo, on ne peut pas savoir… Jusque Cocuy, oh ça ne monte pas beaucoup… Non seulement 2000 mètres de dénivelée… J’ai des vertiges, je suis un peu fatiguée, il y a un hôtel dans le village, oui, même deux. Un homme qui m’a branchée essaie de me dissuader de rester ici et d’aller jusqu’à la Mesa, c’est à 5minutes d’ici. Les gens ne comprennent pas ce que je viens faire dans un village pas très nickel, et bien l’hôtel où je suis est nickel, décrépi mais propre, la chambre a une fenêtre qui donne sur le patio, la douche est froide mais nous sommes dans une vallée chaude. La salle de bain a été refaite jusqu’à mi-hauteur, le reste est un peu décrépi, les draps sont propres et doux? Voilà je suis bien. Quand à mes fringales, je crois que ce sont les deux jours sans pédalage de Bogota qui font que mon corps il ne sait plus trop où il en est… Ah j’oubliais le principal, j’ai quand même réussi à rouler aujourd’hui avec 10 chaussures : oui les deux de randonnée, les deux savates, et les chaussures pour rouler pousser : celle de Bogota aux pieds, je ne sais pas encore si elles vont aller, les vieilles neuves de Tunja, des fois qu’elles fassent moins mal aux pieds que les neuves neuves de Bogota, et celles de France qui glissent mais ne font pas mal aux pieds. Là je vais donner celles de Tunja, pour celles de France j’attends encore un peu, les chaussures de Bogota, c’est pas le pied, je vais essayer avec mes semelles orthopédiques. Je suis aussi chargé avec deux guides : celui de Colombie et le lonely planète que j’ai trouvé à Bogota et qui éventuellement me servira de carte arrivée en Équateur.

J’ai oublié aussi, dans la montagne j’ai encore rencontré des militaires le doigt sur la gâchette, tenant la route de chaque coté, mais eux avaient l’air réjoui et tendaient le pouce vers le ciel, j’ai d’abord cru qu’ils voulaient m’arrêter, puis qu’ils arrêtaient le bus, puis j’ai compris qu’ils criaient victoire et qu’il fallait que je réponde de même, je ne sais si c’était la victoire d’avoir traversé le col dans le brouillard ou la victoire des militaires…

Voilà journée encore riche en évènements de toute sorte, et au final bonne journée.

Bisous tout le monde

 

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2 réponses à J71 : 2ème accident, que des dégâts matériels

  1. Superbe journée en effet. Je me demande tout de même si je ne vais pas zapper Bogota.
    Qu’est-ce que t’en penses ?
    Hasta pronto !

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