J75 : hammam…

J75 : hammam…

Mercredi 6 avril 2011

Alpe – Neiva – Campoallegre

Distance parcourue : 71,29km

Vmoy : 11,5 km/h Vmax : 49,3 km/h

Température : minima : 23°, maxima : 35°

Dénivelée positif : 381 m

Dénivelée négatif : 382 m

Heures sur le vélo : 5H53’20 »

Départ : 7 heures 45

Arrivée : vers 16 heures 30 dans la chambre

Résumé de l’article

  • Objectif : avancer
  • Conditions météorologiques : la matin hamman, chaleur humidité maximum, l’après-midi sensation de chaud moins intense
  • Etat de santé : excellent (doigt toujours pendouillard), la chaleur me fait du bien.
  • Particularités de la journée : belle route le matin, impression de hammam, ça ruissèle de partout, à midi arrêt dans une assez grande ville Neiva en quête d’argent, pêche maigre, après-midi 20 km difficiles, circulation intense plus de voie cyclable, fatigue, chaleur supportable, arrivée dans une petite ville du Sud entourée de montagnes.

Cette nuit des trombes, mais alors quand je dis des trombes ce sont des trombes d’eau qui me réveillent, ça finit par transpercer le toit et le faux plafond et ça me tombe sur la tête, pas trop quand même ça dure longtemps, ça recommence un peu plus tard moins fort. Au matin dehors ces ont les grandes eaux partout, d’immenses flaques. La nuit fut chaude. Au départ le ciel est couvert et la température enregistrée n’est que de 23°, pourtant la chaleur est intense, la terre renvoie la chaleur de la veille, puis la température va atteindre 35° avec une humidité maximum, vraiment l’impression d’être dans un hammam toute la matinée. Je pédale bien, je suis toujours sur ma petite route à péage à la circulation peu intense. A gauche du vert, à droite du vert, au-dessus du gris. En fait ça fait cocote minute, la terre regorge de chaud et d’eau, les nuages font couvercle et la cyclo pédale gaiement…. J’ai décidé de m’arrêter à Neiva pour passer à la banque. Neiva est une ville beaucoup plus grande que je ne l’imaginais avec tous ses périls, qui ne sont, je vous le rappelle ni le vol, ni le viol, ni la guerillera, mais les bus, taxis, voitures, camions, motos, tueurs… Oh la la il faut que je passe un auto-pont, le souvenir de Bogota est encore bien présent, si j’étais sûre que la route en bas conduise au centre ville je la prendrai bien, je me dis aussi que c’est comme quand on a un accident en quoi que ce soit il faut vite remonter sur l’engin (en l’occurrence l’auto-pont) afin de vaincre l’appréhension, donc je monte (à toute vitesse je monte et je vous rappelle que je suis dans un hammam à 35°), tout se passe bien, je ne suis pas sûre d’avoir totalement vaincue mon appréhension des auto-ponts, sincèrement je pense qu’ici c’est excessivement dangereux, et au passage Jean-Luc je ne voudrais pas te faire peur, mais ici le danger sur la route est immense, on ne peut imaginer, les queues de poisson la règle, le serrage de près aussi, le tout à toute vitesse et à grand coup de klaxon, pire ce matin un bus m’a doublé en empiétant sur ma voie pour se remettre après sur la sienne, je crois que c’est un jeu, sauf qu’ils ne savent pas qu’un vélo chargé ça ne se manœuvre pas comme ça. A mon avis c’était moins dangereux au Venezuela, en plus au Venezuela il n’y a pas ces motos qui se faufilent partout. Ce matin, dans le seul virage de la matinée j’ai vu une voiture de police doubler à grande vitesse sans visibilité et ce malgré deux lignes jaunes. Pourtant la route est parsemée de grandes affiches «plus d’étoiles sur la route», au début je ne comprenais pas, maintenant j’ai compris, les étoiles ce sont les morts, elles sont même dessinées sur la route et la route est constéllée d’étoiles. Donc la route est très dangereuse ici. A Neiva je vois une statue monumentale au bord du fleuve, et sur le fleuve une barque, ça y est les envies d’échange me retorpillent… Je rejoins le centre ville et ses banques. Je n’ose laisser mon vélo sans surveillance et je demande à une boutique de chaussures de jeter un œil dessus, quand je reviens c’est l’animateur du club de VTT de la ville qui surveille mon vélo, j’ai le droit à toutes les photos, c’est vrai j’ai oublié de dire que ces sauvages de colombiens ils ont aussi les ipod et machins de ce genre. Les photos sont magnifiques : vététistes dans la montagne, cascade, et tout le grandiose d’ici. J’ai aussi droit à une invitation à participer à la sortie de ce dimanche, évidemment je refuse, ne suis pas la spécialiste du genre et ne sais plus piloter un vélo vide, rigolez pas les deux fois où j’ai essayé j’ai failli me planter. Et puis je n’aime pas cette ville, d’abord j’ai fait trois banques, autant de caisses automatiques, je n’ai réussi à glaner que 300 000 pesos, soit environ 80 euros. Avant un billet de 50 000 pesos (environ 15 euros) me faisait deux jours, maintenant il m’en faut presque deux par jour. Ici c’est plus cher que dans la région de Santander. Ce matin les militaires gardaient à nouveau la route, je me suis dit, ça y est Jean-Luc a repris le boulot, cet après-midi rien, il a du reprendre à mi-temps. Ce soir dans la petite ville où je suis ça patrouille sec. D’ailleurs la personne qui m’a renseignée aujourd’hui est peut-être un guerillero, il avait l’air de bien connaître la région et le paramo, et le fait qu’il m’ait dit que la guerillera depuis Cucuta j’étais dedans ça veut dire quoi ? Et c’est quoi cette guerillera où on ne voit qu’une des deux parties, et aussi les affiches invitant à dénoncer, c’est vrai que si les autres se montrent il seront immédiatement tués. Ces histoires de guerre et de guérillera m’échappent complètement, je pense sincèrement que l’instinct guérier n’est pas inscrit dans les gènes de la femme, je pense que la femme son désir c’est de donner la vie et pas la mort, là-dessus je n’autorise aucun homme à me contredire, les femmes oui peuvent me contredire, pas les hommes. Une fois un mec m’a dit que j’étais tout le MLF réuni à moi toute seule, je pense qu’il voulait me blesser, moi ça m’a bien été. Une fois un mec m’a dit que j’étais un vrai mec, ça veut dire quoi ça ? Des fois sur la route dans la douceur du hammam on a le temps de cogiter… Je quitte Neiva, et voilà je suis au Sud de Neiva avec tous ses dangers, le premier est que la route a changé, le trafic est intense, ma super piste cyclable a disparue, à la place un bas coté étroit avec un rebord pour rejoindre la route, cela veut dire que si un obstacle surgit devant vous (pierre, trou, branche, etc) vous avez le choix entre piler et passer par-dessus bord, avec un peu de chance vous tomberez dans le rio en-dessous parce que justement là il n’y a pas de parapet, soit vous choisissez d’aller sur la route, vous vous étalez parce que le rebord vous aura fait déraper et alors vous choisissez quoi pour vous faire écraser ? Le bus qui vous frôlent ? Le camion qui vous déséquilibrée, la moto ou le taxi qui vous font des queues de poisson ou le convoi exceptionnel qui tente désespérément d’aller plus vite que vous mais qui ne peut compte-tenu des nombreux contrôles dont ils font l’objet, la liste n’est pas exhaustive. Jean-Luc, en plus des vitamines, prends des calmants avant de venir ici… Allez vous êtes concentrée, prudente et vos anges gardiens sont là, tout va bien. La chaleur a diminué, le soleil pointe un peu le bout de son nez, la route est ombragée, pour un peu on se croirait en France une après-midi d’été, le vert fluo en moins (ou en plus, ça déoend de où on se place) … La fatigue est là, vous dépassez la Rivera , son tourisme, son thermalisme. Les montagnes sont à nouveau toutes proches chapeautées de nuages, la route à péage aussi est revenue mais pas la jolie voie d’arrêt d’urgence-piste cyclable, la circulation est moins intense, biens sûr vous avez des fringales et sofi et vous arrivez au bout de vos provisions et aucun village, alors vous pédalez en comptant les kilomètres. Enfin surgit une buvette dont la propriétaire tire une tête de trois mètres de long comme beaucoup de commerçants ici. Pas la propriétaire de l’hôtel où je suis, elle m’a offert une tisane, un petit pain, nous avons parlé. Il y a beaucoup de points communs entre les colombiens et les français, il y a les sympas et les pas sympas, mais… le colombien moyen est beaucoup plus cultivé que le français moyen et je crois que malgré mon maillot j’ai pris un coup de soleil dans le dos. Tout ici est démesuré et en premier lieu le soleil, ne suis plus qu’à la latitude 2°, ça cogne…

J’ai oublié : spécialités de la ville : papeteries et… boutiques de réparations de vélos…

Bisous tout le monde

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