J78 : El Trempolino de la Muerte acte 1

J78 : El trampolino de la muerte , acte 1…

Samedi 9 avril 2011

Garzon -Timana

Distance parcourue : 57, 49 km

Vmoy : 11,4 km/h Vmax : 46,6 km/h

Température : minima : 21°, maxima : 3è°

Dénivelée positif : 713 m

Dénivelée négatif : 660 m

Heures sur le vélo : 5H01’23 »

Départ : 7 heures 45

Arrivée : vers 14 heures au village

Résumé de l’article

  • Objectif : avancer, essayer de me faire des étapes cohérentes pour affronter le paramo
  • Conditions météorologiques : couvert, frais plusieurs heures puis chaud
  • Etat de santé : excellent (doigt toujours pendouillard et même rouge et gonfflé et qui me fait mal et qui retentit sur ma main écrabouillée), j’ai retrouvé la montagne, ses paysages grandioses, le moral est au zénith.
  • Particularités de la journée : trop bien ça monte ça descend, c’est beau et la première partie Del Trampolino de la Muerte, une route qui plonge littéralement dans des gorges d’une beauté indescriptible, puis le village où j’ai décidé de faire étape se fait attendre… Et encore une chouette petite ville animée, sympa et où la sécuruté est absolue (sauf pour piétons et bicyclettes sur la route)

Je vois et vis tellement de choses que des fois je ne sais plus ce que j’ai fait le matin…

Ah oui ce matin j’étais un hôtel pas mal, le charme des maisons coloniales,un peu décrépi, une douche froide, mais sous ces latitudes c’est normal, des draps propres et doux et à 5 heures ça broume broume dehors, à 5h30à j’ai tout le chapelet et des ave maria en pagaille et ici il n’y a pas dans ces chants la joie du Venezuela mais une monotonie triste et en plus ça chante mal d’une voix criarde et bien sûr l’hôtel jouxte l’église, et bien sûr les portes sont ouvertes et ils utilisent les hauts parleurs… Garçon est une petite ville de 80 000 habitants, 5 églises, un prieuré et de très nombreux commerces. Je n’ai quand même pas trouvé la couleur de mes cheveux mais ne désespère pas de la trouver, je l’ai bien trouvée à Merida. En plus l’hôtel avait internet wifi, ce qui est quand même pratique. Si je n’avais les Suisses aux trousses, je serai bien restée 2 jours… En plus le matin au réveil il pleut, mais comme je suis presque à l’équateur il faut que je m’attende à ce qu’il pleuve tous les jours, donc à 6h30 je me lève,j à 7h45 je suis partie. Ce n’est pas que je fasse des progrès, c’est juste qu’en ce moment je n’ai pas de problème de séchage. Petit conseil pratique pour les cyclofêlés, les sacoches étanches, elles sont étanches des deux cotés, donc si on introduit un tant soit peu d’humidité ça pue, donc le linge qui n’a pas terminé de sécher il va dehors, donc je fais de plus en plus folklo avec mes chaussettes et petite culotte à la vue de tous, mais la cyclo abuela fluo folklo cette raclée qu’elle a mis aux petits suisses, elle va en jouir encore plusieurs jours, et aujourd’hui quand elle en chiait dans les montées elle se disait mais qu’est-ce qu’ils vont en chier les suisses, mais qu’est-ce qu’ils vont en chier. Et quand elle a commencé le début du trampoline de la mort, et bien elle s’est dit, là ils craquent, c’est sûr ils craquent… Quand même c’est une cyclo, etc… malgré la pluie je me prépare, je fais bien car elle cesse. Je n’ai pas très chaud au départ donc je vais pédaler longtemps avec mon collant qui est ? GRIS, je l’ai dit mille fois, au passage il vient de chez décathlon et a quelques années d’âge, mais il est doux, chaud, etc, etc… Les montées et descentes alternent, ce qui est la règle dans ce pays, ce qui m’inquiète c’est que je descends autant que je monte et je ne suis toujours qu’à 1000 mètres d’altitude, et il va bien falloir que le monte ce paramo et si c’est 80 ou 100 km sans village ça augmente la difficulté, parce qu’on abeau dire mais ici le fait de trouver régulièrement des villages, même si là ils sont de plus en plus espacés (tous les 30km°, c’est un grand réconfort, le gite et le couvert sont assurés pour une somme modique ça aide. Le paysage alterne entre zones érodées spectaculaires, rio de sang, collines verdoyantes de pâturage, vallée suspendue et de rares mais belles maisons. Les militaires sont très présents, lors d’un barrage où ils fouillent un peu, un camion m’oblige à m’arrêter, ils me font signe de passer, je leut dis que je respire un peu, même si c’est de la pollution je respire, l’un d’entre eux fait semblant de s’asseoir sur mon vélo, je lui dis qu’avant il faut qu’il maigrisse, j’ai tort vu que c’est un très bel homme, bref nous plaisantons un peu et j’en profite pour leur demander des renseignements sur le paramo que je dois traverser, voici donc les renseignements si ce n’est sûrs, du moins officiel :

–        Oui, c’est bien un paramo

–        Quelle altitude : plus de 4100 mètres

–        La guérilla : oui il y en a

–         C’est dangereux pour moi ? Plus ou moins, mais la sécurité est assurée par les miltaires, il y en a beaucoup

–        Je peux camper ? Oui, près des maisons en demandant l’autorisation

–        la route est dépavimentée ? Oui

Là où j’ai mangé ce midi on m’a demandé qui m’avait dit de passer par là, je réponds vaguement que San Agostin vaut le détour, qu’il y a un site archéologique, on me dit alors d’aller voir San Agostin et ensuite de faire demi-tour et de passer par La Plata, mais ça ne va pas non, moi je fais demi-tour qu’une fois les difficultés appréciées de visu et que si elles sont insurmontables… Mes petits suisses eux ils ont prévu de prendre un bus à San Agostin jusqu’en Equateur. Mes petits suisses ils vont aussi à Ushuai, ils viennent de panama, ils sont passé par Cartagena, peut-être était-ce leur première montée… Ils fument comme des pompiers, je leur ai demandé si ça ne les génait pas pour pédaler, ils m’ontrépondu que jusqu’à 3000 ça allait, alors je leur ai balancé que moi j’étais montée à 5300, et je n’avais pas mal à la tête, non rien, rien du tout, je leur ai juste dit que j’avais dormi plusieurs nuits à 3000, je ne leur ai pas dit que j’avais passé 10 jours à monter, descendre, à frôler les 4000, redescendre, remonter, me balader au-dessus de 3500 mètres, je ne sais pas par où ils comptent passer pour aller à Ushuaïa, mais je crois qu’ils vont souffrir, du moins au début. En fait je sais pas pourquoi je n’ai pas d’atomes crochus avec eux, peut-être parce qu’ils parlent très mal le français et idem pour l’espagnol, peut-être parce que quand je leur ai demandé comment était l’hôtel ils m’ont répondu 13000, peut-être tout simplement parce qu’ils sont sur MA route et qu’ils prennent des bus pour éviter les difficultés et ME DOUBLER, allez chacun son voyage, je ne cesse de le proclamer…Moi je ne suis pas du style à me faire déposer à la touffe d’herbe que j’ai quittée, non je suis du style à me faire déposer à la touffe d’herbe avant celle que j’ai quittée pour être sûre de ne pas en perdre un brin… Ils m’ont dit s’être fait siffler des fois, pourquoi moi jamais ? Tet je sui moche. Pourquoi moi les camions m’encouragent en levant leur pouce ? Pourquoi les gens me témoignent tant d’admiration ? Tet que avec mes chaussures trop grandes, mon espèce de maillot bleu sans forme, sans couleur et bientôt plein de trous, tet qu’avec mes bagages qui dégoulinent de partout et font pas très tech je fais vraiment fêlée et si c’était seulement mon sourire ? Si c’était seulement l’effort que je fais pour répondre à chacun ? Sauf dans les montées, maintenant je dis « cuando la carretera es subida no puedo hablar, despues, despues» (quand la route monte je ne peux parler, après, après) et je respecte le despues, tet parce que je suis une cyclo abuela fluo, euh j’ai plus que les chaussettes de fluo, pour le reste, au fond des sacoches, protection soleil avant tout, j’ai encore morflé sur le nez aujourd’hui et pourtant je ne crains pas et il y avait des nuages…

Sur les coups de dix heures et demi je fais une pause de 10 mn pour manger et boire, je me dis que je mangerai vers 13 heures, sauf qu’il n’y a rien sur la route… Je continue donc, j’ai depuis longtemps dépassé le premier village, je calcule mes kilomètres, j’en ferai dix de plus, ma carte est très approximative, mais les village et petites villes sont bien marquées, pas le relief, ce qui est gênant. Tiens le monsieur de ce midi il m’a aussi dit que il ne fallait pas trop monter pour aller dans le paramo, j’ai eu beau soutenir la thèse que si c’était vraiment un paramo avec des frailejones, il fallait nécessairement monter vu que les frailejones ils poussaient vers les 4000. Franchement je ne sais pas ce qui m’attend, je vais prendre mes précautions, vêtements chauds accessibles rapidement, nourriture et boissons et monter tranquillement et si besoin de paliers de décompression je les ferai…Je passe un endroit où ils vendent des espèces de biscottes, cela va intéresser mon cyclo-cuisinier. Et après, après c’est l’émerveillement, la route plonge, quand je dis plonge, elle plonge dans les gorges, les gros camions sont obligés de prendre leur virage à gauche. Ce matin j’ai dépassé un dépôt pétrolier, je suppose que le pétrole va rejoindre les états-Unis via la Panamerican, je ne sais si ces camions prennent la route extrêmement dangereuse où les camions risquent (je dis bien risquent car les camions ici sont en général respectueux des cyclistes, en tous cas de moi) de vous jeter dans le vide ou si ils prennent le paramo, on verra, que d’inconnues, que d’inconnues, oué mais El Trampolino de la Muerte c’est ça…. Pour faire mes photos dans la première partie de ce Trampoline de la Muerte, je ne peux mettre le vélo sur sa béquille, alors je reste avec le vélo entre les jambes et je coince la roue avant sur le parapet. Maintenant le vélo chargé et moi nous ne faisons plus qu’un et ça se passe bien. Et après ce passage grandiose, la route reprend ses montées et descentes et le village se fera attendre, attendre, attendre, 10 km et j’ai faim, j’ai soif, ouf le village après deux grandes côtes quand même, au premier restaurant je m’arrête, ils me conseillent sur l’hôtel, je prends le plus cher, en fait je calcule il y a pas quatre euros de différence, juste que les banques ici veulent pas me donner de sous, je réessaierai à San Agostin, de toute façon dans le paramo je n’aurai pas trop besoin d’argent et après il y a une grande ville sur la PanAm, je devrais y arriver, sinon je monnaie mes interviews…

Voilà demain objectif San Agostin et j’ai hâte de voir cette route où personne ne veut que je m’engage, tet il y a un trésor caché, tet il y a de l’or… Ah c’est du suspens ce voyage…

J’ai oublié, une demi-heure après être arrivée, il pleuvait dur, et là il repleut

Et le principal je suis en-dessous de 2° de latitude nord, chouette non et je reressemble à une chouette, là c’est moins chouette…

Bisous tout le monde

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6 réponses à J78 : El Trempolino de la Muerte acte 1

  1. Repose-toi bien avant d’atteindre cette mystérieuse contrée. J’ai hâte de savoir.

    • Francoise dit :

      Je me suis peu reposee, la viste du site archeologique, geniale, trois heures de marche quand meme et l’ecriture et photos en retard, j’ai qusnd meme fait une sieste et une grande nuit…
      Le mystere commence a se devoiler, mais pas pour vous fideles lecteurs…
      Pourquoi tu as change de nom ? Bisous

  2. Monica dit :

    Quel Suspens ! Non seulement tu vas pédaler parmi ces magnifiques Frailejones, mais tu vas aussi faire provision de nouveaux globules rouges !
    Très bonne route, Courageuse Abuela

  3. GODARD Michel et Nicole dit :

    Je continue de te suivre dans tes commentaires! Comment peux-tu tchatcher ainsi régulièrement après tant d’efforts! Tu sembles enfin avoir trouvé rythme et forme, j’en suis content pour toi. C’est loin des conditions du Vénézuéla et je commence maintenant à vraiment apprécier commentaires et photos ; ces dernières sont vraiment superbes et cette route semble un vrai circuit de manège!! Je trouve aussi que les villages semblent plus accueillant , plus proches de mes souvenirs de pérou, Bolivie! Le modèle espagnol conquérant y a laissé des traces: plaza de arma , églises, jardins!!! Le toubib que tu es semble négliger l’état de ton doigt: attention à une mauvaise surprise. Tu sais sans doute que Jean-Paul a démissionné au club!! Certains ours sont peu complaisant et il est profondément blessé! Je lui ai écrit pour qu’il ne se sente pas seul !! Je pars en vélo demain vers Compiègne! Bises et tu tiens le bon bout!! Michel et Nicole

    • Francoise dit :

      Merci les amoureux de me soutenir, oui c’est pire qu’un rebu (orthographe ?) cette route, faites comme moi, patientez… Pour mon doigt, c’est soit abandonner, soit continuer, alors je continue… Bon voyage a velo et bisous a tous les deux… J’ai une peche d’enfer, meme que je laisse litteralement sur place les jeunes…

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