J79 : un dimanche artistique

J79 : Un dimanche artistique

Dimanche 10 avril 2011

Distance parcourue : 54,63 km

Vmoy : 9,3 km/h Vmax : 46,6 km/h

Température : minima : 19°, maxima : 33°

Dénivelée positif : 786 m

Dénivelée négatif : 395 m

Heures sur le vélo : 5H51’53 »

Départ : 8 heures 15

Arrivée : vers 17 heures

Résumé de l’article

  • Objectif : San Agostin
  • Conditions météorologiques : couvert, chaud, froid, 3 averses de rien du tout
  • Etat de santé : excellent (doigt idem)
  • Particularités de la journée : une forte montée au départ, puis jolie route qui serpente entre les volcans, égayée de jolies maisons fleuries et de peintures… Décrochage de sacoche sur un casse vitesse… Montée à San Agostin rude mais spectaculaire ( volcans entremêles, cascade, rio de couleur bronze en contrebas).

Je vois et vis tellement de choses que des fois je ne sais plus ce que j’ai fait le matin… Encore moins la veille… Hier dure journée, je me suis dit pas d’écriture ce soir, dodo.

Ah oui hier j’étais dans un hôtel un peu impersonnel mais propre avec internet dans le hall. Il a plus le soir et puis toute la nuit… Je sors de la ville qui bien que l’on soit dimanche est encore très animée. J’attaque une montée assez rude, je suis obligée par deux fois de mettre pied à terre. La route est belle, il n’ y a plus cet espèce de bas coté extrêmement dangereux, ce qui me permet de rouler sur la route en toute impunité. Elle serpente au milieu des volcans, la région est très touristique.. Nous sommes dimanche, peu de circulation, je ne rencontrerai que moins de dix vrais cyclistes, et tout d’un coup surprise : oui surprise, la route s’est transformée en musée d’art moderne à ciel ouvert. Toutes les peintures sur de grands panneaux style panneaux publicitaires rivalisent de couleurs et parfois d’originalité, je vais les photographier presque toutes, je néglige celles qui sont trop détériorées et celles où l’arrêt est difficile. De peinture en peinture je finis par atteindre la ville de Pitalito, je la traverse par les boulevards extérieurs, je demande mon chemin à une personne d’un certain âge.

  • Vous n’allez pas aller à San Agostin en vélo ?
  • Bien si, je viens de Caracas, alors je peux bien aller à San Agostin.
  • Caracas au Venezuela ?
  • Oui.

Qu’y-a-t-il donc dans cette région que tout le monde m’empêche d’y aller ?

Le vieux me montre alors le ciel.

  • Il va pleuvoir ?
  • Que Dieu soit avec vous.

Ah oui c’est vrai le ciel il est pas là que pour vous tomber sur la tête, il est là aussi pour vous protéger.

A la sortie de la ville une averse m’oblige à m’arrêter pour me protéger, une station-service m’ouvre les bras. Bien sûr il y en a qui plaisante et me demande si je mets de l’essence dans mon moteur. Le temps que je fasse le sauve-qui-peut général pour la pluie (sauve-qui-peut bien rodé maintenant) l’averse s’arrête, resauve-qui-peut en sens inverse. Il est trop tôt pour généraliser mais je crois que les averses ici ne durent pas longtemps, elles peuvent être de quelques gouttes à de quoi te mouiller pour plusieurs jours. Au moment où j’écris reaverse, forte, je surveille la durée… Je subirai une deuxième forte averse, je fais comme le vélomoteur, je m’abrite sous un arbre, je n’enfile que le kwé qui s’avérera bientôt plus gênant qu’utile. Et je continue. J’ai décidé de ne manger qu’après Pitalito car je me doute que la montée à San Agostin va être rude. Une fois la ville traversée, plus rien, je décide de pédaler encore un peu et si rien de pique-niquer. Quand soudain, au milieu de rien, sur la gauche un restaurant, il est presque midi, je m’arrête et vais avoir un repas délicieux (toujours avec soupe trop trop bonne et la bandera avec une salade faite de salade verte, mangue et pomme trop bonnne). Je reprends la route toujours aussi belle et égayée de maisons superbement fleuries. Lors d’un passage peut-être un peu trop rapide de « reductor de velocidad », soit des casse vitesse, je suis un peu secouée, une de mes sacoches arrière est violemment propulsée sur la chaussée. Des gens tranquilement installés sous le auvent de leur maison commentent l’incident mais ne viennent pas m’aider, remarquez je préfere, sinon ils risquent de casser. Je récupère la sacoche qui s’est désinsérée de ses crochets, ce n’est pas la première fois et c’est déjà arrivé sans choc. Je vais galérer un petit moment pour l’arranger, j’ai compris le truc, il faut glisser la pièce métallique dans l’encoche puis revisser le crichet dessus, sauf que la vis n’est pas assez longue et que le crochet s’enfonce et que pour le maintenir je n’ai trouvé que la solution de l’opinel, risquant à chaque d’y laisser un nouveau doigt. Je vous laisse imaginer le tableau : la cyclo à quatre pattes au bord de la route, tout ses baages fluo étalés par terre et pestant contre Vaude qui au prix où ols vendent leurs sacoches pourraient faire des trucs qui tiennent la route. Futurs cyclotouristes ne vous laisser pas berner, moi le marchad m’a dit que Vaude c’était aussi bien qu’Ortlieb et moins cher (normal il avait Vaude et pas Ortlieb) et bien préferez Ortlieb, je n’ai encore jamais entendu quelqu’un s’en plaindre. Je finis par m’en sortir, et maintent je prendrai les casse-vitesses comme les autoctones, à zéro à l’heure. Enfin ça dépends des casse-vitesse, il y a ceux bien arrondis qui se passent bien et ceux qui sont faits d’ensemble de deux bandes rugueuses peu surélévées, allant toujours par multiple de deux, ceux-là ils sont mortels, vous secouent comme pas possible… Quelque charettes menée par un cheval me double, l’une d’entre elles me proposent de me prendre à bord… Décidemment ça me poursuit ça l’idée de l’échange… Je vais faire la connaissance de mon premier cratère, rassurez-vous le volcan est éteint, ce qui ne sera pas le cas dans quelques jours… La route est magnifique, les volcans s’enchevêtrent, la terre est noire, même les pans les plus abrupts des montagnes sont cultivés, il faut dire qu’entre le climat chaud et humide, le terre volcanique tout pousse, et très vite, je vois sur la route des graines de ces espèces d’immense haricots de plus de 50cm de long et dont j’ai oublié le nom qui sont déjà en train de germer. Je commence sérieusement à fatiguer, autant le matin je pédale avec entrain, autant l’après-midi est difficile. J’arrive à la bifurcation route allant à Popayan (que je prendrai plus tard et San Agostin, il se fait déjà tard, il me reste 5km qui montent très fort, autant dire un demi-Granon. Je vais pousser presque tout le temps mais je finis par y arriver. En montant je perds des degrés et commence à avoir un peu froid, mais, alors là c’est l’éblouissement, le paysage est d’une beauté surprenante, très accidenté, les volcans s’enchevêtrent de tous les cotés, une cascade de plus de 500 mètres de haut me nargue, le rio Magdalena en bas est couleur bronze dorée, c’est ce que l’on appelle chez nous un paysage d’une beauté à couper le souffle, et ici on dit que c’est « espectacular ». A propos je parle et comprends de mieux en mieux l’espagnol et souvent on me félicite… L’averse continue… Pas rassurant pour les prochains jours… Une goutte vient de tomber sur mon ordinateur… Je cherchais un hôtel, un homme m’a prposé le sien, semblable à mille autres pareils, maison coloniale très décrépie, bâtie sur le même principe : chambre humides, froides et sombres, donnant sur le patio, avec un peu de chance il y a une fenêtre (chance que j’ai), le principe étant de garder ces chambres fraiches, j’ai testé, une fois j’ai réussi à avoir une chambre avec fenêtre, il faisait 35° dans la chambre. Sauf que quand on est en altitude on n’a plus le problème de la chaleur et moi à 19° j’ai froid… Et une douche froide à 19° = mains paralysées pour une heure ou deux… voilà la journée s’achève certes dans la fatigue et la pluie qui commence à tomber, mais tant, tant de beauté…

Bisous tout le monde

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2 réponses à J79 : un dimanche artistique

  1. Enzo dit :

    Hola,

    A mon avis tes sacoches doivent être « mal montées ».
    Si elle s’expulse ainsi (ce qui n’est jamais arrivé avec les nôtres) c’est peut-être parce que tu n n’as pas inséré le petit bout de caoutchouc (fourni avec les sacoches) dans les fixations.
    A mon avis tu vas bricoler un truc à la Mac Gyver pour que cela n’arrive plus.

    Kisss

  2. pierre dit :

    bonjour
    entre 2 videos, je lis des nouvelles.
    pour les sacoches, deja tu peux les maintenir par un extenseur. et sur les miennes, ortlieb, jai remplace les vis qui tiennent les crochets par des vis alene, plus facile a serrer quavec le couteau.
    a + pierre

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