Motivations…

Aucun objectif humanitaire ni écologique ni sauvegarde de la planète, rien de rien…

Non juste comme je l’ai écrit à un ami cyclotouriste : «c’est comme un
besoin, quelque chose d’écrit en moi, presque un appel auquel je dois
répondre sous peine de mourir, je sais que toi tu comprends… Et si
il m’arrive quelque chose, c’est juste que c’était mon destin…
».

Je vais quand même mettre un mot sur le forum de l’AFM (association française des myopathes) sur mon projet, histoire de faire partager mon rêve à ceux (rares, maladie rare, ne dites pas orpheline au risque de vous faire tuer par moi) qui sont atteints de la même maladie que moi : myopathie de type paramyotonie, gène identifié, il s’agit d’une canalopathie sodium, la transmission neuro-musculaire se fait mal d’où certains troubles (impossibilité de faire certains mouvements, style grimper à la corde, ce qui risque de vous faire mettre un zéro à l’épreuve de montée de corde au bac, ça peut paraître ridicule à certains, mais ça fait très mal ; impossibilité de passer des surplombs, escalade difficile, obligation de s’entraîner dix fois plus que les autres pour arriver à la même chose, sinon risque de paralysie pouvant durer plusieurs jours, le tout majoré par le froid d’où moqueries diverses et variées quand vous êtes habillés en bibendum… Et des douleurs style courbatures après les efforts, même si bien entraînée…Et des problème de poids (sous-poids, là je sens que ce sont les nanas qui vont me tuer….). C’est vrai qu’on n’en meurt pas…Sauf que ça vous pourrit la vie et que soit on vous classe dans la catégorie des handicapés (étymologie du mot : jeu de hasard de l’anglais hand main et cap chapeau, bon vous avez tiré le mauvais numéro…), soit on vous classe dans la catégorie des simulateurs (vu que ça se voit pas sur le bout du nez), j’ai même entendu des médecins dire « c’est du folklore votre maladie » ou « c’est pas grave, vous êtes bien musclée » ( la petite hypertrophie musculaire liée à la maladie ils ne connaissent pas). Bon cette maladie dans ma famille c’est tabou on parle pudiquement « d’engourdissements », on la cache, ce que j’ai fait pendant 60 ans, et puis j’en ai eu marre, je l’ai dit, je n’ai pas trouvé plus d’empathie, suis née hors norme, hors norme resterai… Point positif, je crois que cette maladie a grandement contribué à me donner la force de caractère et de survie qui me caractérise et aussi la rage de vivre et aussi la sensibilité  qui fait que je suis artiste entre autres…

Et puis juste j’aime ça le vélo, la montagne, l’effort, regarder, parler, écouter, découvrir et la nature… J’aime la nature à en mourir, dans le site de poésie où je sévis, j’ai écrit pour me décrire

« Que j’aime, que j’aime, que j’aime
La nature et ses cris suprêmes
L’heure qui se veut souveraine
Les mots que l’on chante en poèmes
Le pinceau qui dépeint l’extrême »

Je vais aussi là-bas faire le plein d’émotions et les écrire ou les peindre…

Et puis c’est un rêve depuis longtemps et je pense sincèrement qu’abandonner ses rêves c’est déjà mourir…

Observez  ma bannière qui est une toile que j’ai peinte et que j’ai appelé 2R comme 2 aires comme Rêve et Réalité… Je suis définitivement passé de la partie de gauche (le métro, boulot, dodo, l’argent, la puissance, le monde moderne et ses asservissements, sa froideur et ses formes en couperet) à la partie droite, ses rêves, sa douceur, sa chaleur et sa sensualité (entre les deux j’ai failli mourir mais je crois bien que je suis du genre coriace et increvable…) Quelqu’un m’a fait remarquer : « et les montagnes, tu n’as pas mis les montagnes », non je n’ai pas mis les montagnes, les montagnes font tellement partie de moi que e n’ai pas besoin de les représenter… Sauf que des fois je les peins mes montagnes, là, non ce n’est pas une paire de fesses, ce n’est pas de ma faute si devant chez moi les montagnes sont rondes…

Mais derrière il y a MA falaise, à beaucoup elle fait peur, souvent elle part en petits morceaux, moi elle me rassure…

Et puis voilà, c’est comme cela et puis c’est tout…Faut pas chercher les motivations…

C’est et puis c’est tout…

Bisous toutes et tous

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6 réponses à Motivations…

  1. Bon voyage Françoise 🙂

    Tu sais bien que les « engourdissements » ça n’empêche pas de déplacer des montagnes (ou presque)
    il faut juste qu’on prenne du temps pour entraîner notre corps avant l’effort ! Et c’est pas plus mal de savoir qu’il faut prendre soin de soi ! Y’en a tellement qui l’oublie.

  2. Francoise dit :

    Je sais Sophie, je sais, tet même que ça nous a forgé le caractère… C’est une bonne idée de savoir que l’on doit prendre soin de soi, dès fois j’oublie, j’oublie… Merci de ton commentaire et prends soin de toi aussi… Et de voir que quelqu’un me croit capable de déplacer des montagnes, tu peux pas savoir comme c’est encourageant, encore merci ma jolie nièce (enfin une de mes jolies et gentilles nièces, car vous êtes toutes jolies et gentilles)

  3. Nathalie dit :

    C’est vrai que notre handicap nous complique la vie en un sens, mais ça lui donne aussi plus d’intensité. L’envie viscérale de nous dépasser et la joie immense lorsqu’on y parvient. Je viens pour ma part de terminer un stage de plongée, un rêve que je croyais inaccessible et pourtant ! Autres points positifs, on peut manger à volonté sans grossir, on se fait bichonner par nos proches (j’adore quand Greg me boutonne mon manteau !), on apprend à écouter notre corps…
    Alors continue bien ta route Françoise, je te souhaite de belles rencontres et découvertes et d’aller au bout de ton rêve.

    • Francoise dit :

      Bravo Nathalie pour la plongée, moi j’ai pas encore osé… Cyril aussi a osé… J’ai encore du mal à écouter mon corps et le malmène sûrement trop… Je fais des rencontres magiques et découvre des paysages indescriptibles… même sous les tropiques ai réussi à me paralyser les mains !!!!!!!!!! Heureusement mon duvet moins 35° et ma veste en duvet en sont venus à bout.
      Bisous à toi et à Greg et fais toi bien bichonner, moi, c’est un peu triste ce que je vais dire mais ne sais pas ce que c’est de se faire bichonner, c’est peut-être de ma faute, parce que je l’ai toujours refusé…
      rebisous

  4. Martin dit :

    Bonjour Françoise,

    Juste pour te dire que tu es formidable, et que tu as un courage extraordinaire.
    Bise
    Marie Christine de Vienne,

    • Francoise dit :

      Bonjour Marie-Christine, tu es la Marie-Christine de la danse ? Ou une du boulot ? Je pencherai pour celle de la danse, figure-toi que l’autre jour j’ai pensé au spectacle où on avait raté la première partie et où on s’était laché sur la deuxième, obtenant un vif succés… Quoiqu’il en soit merci de ton petit et à bientôt j’espère; mille bisous

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