Voyage au Maradjestan

Ma fille, je t’ai dit : « envoie promener ton boulot, ton mec et viens pédaler avec moi dans la Cordillère des Andes ». Tu m’as répondu : « le boulot d’accord, mais pas le mec, et puis on a un projet : aller vendre des colliers de coquillages en Inde »

Quel beau projet… Alors pour toi ma fille, pour toi la perle je te dis l’Inde…

La perle


Je sais qu’il existe en ce monde une petite perle
Née un après-midi d’été si près du précipice
Accueillie au son des fanfares et des feux d’artifices
Une étoile la préserve des vagues qui déferlent

Perle magique, sublime d’indicible beauté
De son regard d’enfant étincela notre univers
Du destin hasardeux et cruel protégea son frère
De désirs endiablés ensorcela l’humanité

Eclaboussée de chimères fit partir une sonde
De hargne et de courage renouvela ses sourires
Du refuge de ses danses s’exhalent des soupirs
Elle attend, triste et inquiète que renaisse la ronde

De ses espoirs déçus suis encore bouleversée
L’écrin s’est évaporé mais la perle restera
Elle sera merveille bijou précieux de l’au-delà
Elle chantera toujours, éclatante de pureté

Car une perle
Est éternelle
Elle sera toujours notre aimée
Et ce, malgré l’adversité

Perle précieuse
Reste joyeuse
Car l’avenir est devant toi
Et tu sauras trouver ta voie

Namasté

Les milliers de petits points
Un à un se sont éteints
Ici seul brille encore
Triomphe de la mort
Une étoile avertie
Le poète Azerty

Trop d’émotions
Trop de questions
Accrochent mon cœur
De doutes et de heurts

Il est déjà trop tôt
Pour saupoudrer de mots
Ce pays où pureté
Rime avec pauvreté

Ce pays où le divin
Gribouille chaque destin
Ce pays où la splendeur
Efface triste laideur

Alors je m’incline… « Majesté »
Pour toi je murmure… « Namasté »

Entre Udaipur et Jodhpur, le 20 avril 2001

Trois mots

Surpopulation, pollution, corruption

Trois mots qu’elle crache
Trois mots qui arrachent

Pauvreté, beauté, saleté
Trois mots que je hèle
Trois mots qui se mêlent

Couleur, sueur, odeur
Trois mots que tu humes
Trois mots qui parfument

Divin, bénin, malin
Trois mots pour le dire
Trois mots qui inspirent

Inde, avril 2001

Deux enfants si tristes

Deux enfants si tristes
Qui déjà n’espèrent plus
Que saisit l’artiste

Injustic’ du monde
Qui fragmente tout espoir
Que nul pleur n’inonde

Peut-être un jour
Les dieux se réveilleront
Dans un chant d’amour

Etrange  femme indienne

D’un monde où les démons
Egrènent rire et sons
Où palais et splendeurs
Effacent le malheur
Où les divinités
Rim’ de fatalité
Surgirent mille Dieux

Aux clins d’œil malicieux

Du haut des arcs-en-ciel
D’un geste solennel
Fleurirent cette terre
En signe de lumière
De frêles figurines
On l’appelle Sourya
Limen, Rani, Pooja

Parée de rouge ou bleu
Captive alors les yeux
Drapée de jaune ou vert
Magnifique et sincère
Puissance des cités
Cache sa pauvreté
Et inonde les rues
De mystère éperdu

Parfois frappée de deuil
Etincèle le seuil

Car nimbée de mépris
De peur anéantie
Baignée de pureté
La veuve rejetée
Immole sa blancheur
Aux esprits destructeurs

Les cheveux chatoyants
Le regard flamboyant
Petite pierr’ précieuse
Silhouette gracieuse
Créature de miel
Ni triste ni rebelle
De courage épuisant
Elle anime les champs

Sublime et conquérante
Avance souriante
La tête relevée
De ce fardeau léger
La main équilibrant
Son panier de tourment
Se voile de beauté
Avec agilité

Souvent cruel destin
Orne certains chemins
Dépourvue de dégoût
Abîme de cailloux
Corps et âme punis
Consentante et meurtrie
Travaille acharnée
Sous le soleil d’été

Née magique princesse
S’éteint belle déesse
Etrange femme indienne
Exaltante et sereine
D’étoiles parsemée
De croyances figée
Ecrasée de karma
Cherchant le nirvana

Maradjestan, avril 2001

AAAA



Premier regard

Je suis le regard
De celle qui attend
Je suis le hasard
L’avenir cahotant

Je suis la beauté
M’interroge et suis pure
De grâce dotée
Encore miniature

Hélas dans mon pays
Passeront les années
De rêve assoupie
Suivrai ma destinée

Rieuses petites filles

La joie existe encore
Quand on est si petite
Que de si loin la mort
N’a pas rendu visite

Perlées de gazouillis
Si frêles figurines
Elles offrent à ce pays
Le son des mandolines

Incline-toi étranger
Et baisse ton regard
D’elles ressuscité
Oui chantera ton hasard

Le vieux sage

Je suis le vieux sage
De mémoire doté
Je garde ce village

De mes cheveux blancs
De soucis envolés
Je retiens le vent

Tel est mon destin
Avant de pénétrer
Vous tendrai la main

Le vieil homme et son image

Le vieil homme regardait
Son image défiler
Devant lui prosternés
Les riches étrangers

Dans sa main ils avaient bu
En signe de bienvenue
De l’opium trois lampées
En tout’ humilité

Deux cultures rencontrées
Le sage de son image
L’étranger de fatuité
Aboli  tout avantage

Parfois
Parfois la vérité est si cruelle

Qu’elle s’habille de mots
Danse sa ritournelle
Et fait pleurer quand il fait beau

Parfois le destin est si malin
Qu’il se couvre de fatalité
Appelle le souffle divin
Et fait rire pauvreté

Parfois l’espoir est si ténu
Qu’il s’envole vers d’autres lieux
Frémit d’un son diffus
Et des démons inspirent les Dieux

Inde, avril 2001

Bisous mes amis et… Commentaires (bienveillants bien sûr…), merci…

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4 réponses à Voyage au Maradjestan

  1. MERCIER dit :

    Les envies d’espaces et d’aventures ont un air de famille semble-t-il !
    Bises à vous

    • Francoise dit :

      Enfin ma fille elle voyage plutôt dans Paris avec ses petites chaussures à talon, mais quand même des fois…. Elle va s’exiler une année entière en Australie vivant de petits boulots et des choses ramassées dans la ville… Ou elle va faire du mototaxi au Perou, au moment de la saison des pluies, c’est plus fun… Et dormir sur l’île flottante de Je sais plus qui, dont d’ailleurs j’attends l’adresse….bisous Jean-Luc

  2. Elo & Nico dit :

    Peut-être un jour l’Inde, peut-être un jour des colliers de coquillages.
    En attendant, direction Avoriaz dans quelques semaines, pour… vendre des boules de neige. On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher ! C’est moins exotique que l’Inde, mais c’est très bientôt !

    • Françoise dit :

      Trop génial… Dépose vite un brevet, c’est vrai l’idée est géniale… Te rappelle que toute petite tu y ( à Avoriaz) as déjà trouvé un billet de 200F et dedans y avait un autre billet de 200F, et après avoir dit qu’on allait se payer un resto avec et bin on t’as acheté une chaise… Allez bonnes boules de neige

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