Deuxième petit caillou vert fluo, suite et non fin

Bonsoir, les photos sont encore remises à plus tard, 1 utilise le net perso de l’hôtelière, 2 suis nase de chez nase

Samedi 22 janvier 2011

Maiquetia (près de Caracas)-Chichiriviche

42,76 km

3h51 sur le vélo

Température max :43°

Température habituelle : 35°

Température minimum : 24 °

Dénivelée : 552 mètres

Vmoy :14,6 Vmax : 87, 6 !!!!!!!!!!!!!!!!! Encore un phénomène électromagnétique ou les extraterrestres…………..

Partie pour une petite balade tranquille de mise en jambe en bord de mer, bin c’était pas vraiment ça, mais plutôt journée sportive. Voulais juste me sortir de la zone de Caracas, et voir un peu ce qui se passait, donc le matin ai traîné, ai cherché une boutique où acheter coca eau et de quoi manger à midi, ai pas trouvé, ai déjeuné sur la plage, très bon. Puis ai préparé tranquille mes bagages, ai discuté avec la dame du déjeuner sur la plage, qui elle-aussi m’a fait très très peur, me disant de prendre le bus. Ai discuté aussi avec la dame de l’hôtel, en fait ne connaissent pas plus loin que là où ils sont, ai changé des euros à un taux plus intéressant qu’à l’aéroport, plus de deux fois plus que le taux légal, donc quand je n’en aurai plus, devrai réduire mon train de vie de moitié…

Ne sais si vous avez vu les photos vues d’avion, y avait un petit village sur la colline, et bin la route elle y monte. Et aussi y avait des falaises et bin la route elle monte au-dessus et quand elle peut elle redescend sur la mer.

Que dire de cette journée ? Une journée d’enfer, dans le sens que l’enfer c’était le paradis. D’abord y a pas, mes muscles y marchent mieux quand il fait chaud. Ensuite, en fait d’être escortée par une armée de bandits, ce sont des aficionados qui m’ont accompagnée tout le long du trajet, impossible de mettre le pied par terre, l’honneur de la France était en jeu, ai donc monté la colline sans jamais mettre le pied à terre et arrivée en haut il y avait une épicerie, croyais qu’elle était fermée, vu que le rideau de fer était fermé, non c’est l’habitude, il y a un juste un guichet ouvert, j’ai pu acheter un coca frais et la dame m’a proposé son tuyau d’arrosage pour me rafraichir, un peu dur de prendre une douche quand atteinte par la paranoïa locale on a mis son tel dans sa culotte (faut dire que le tel bibande marche très bien), ses dollars, euros, et bolivares dans ses chaussures et son passeport et carte bancaire (non protégé par sac plastique, faut que les choses trouvent leur place) dans la  pochette ventrale. Quelqu’un aussi m’a aidé à mettre ma béquille et une dame m’ a ramassé mon chiffon que j’étais en train de perdre. Cette montée au village sur la colline c’était presque la montée au Mont Ventoux la veille du tour de France, et après quand je m’arrêtais et que je racontais ce que je faisais, c’était des poignées de main, des félicitations… La circulation s’est faite plus rare, les villages absents et de temps en temps une bicoque en bord de plage, me suis arrêtée dans l’une vers 14 heures, me disant qu’il fallait que je mange et boive un coca, y avait pas de coca, ai bu un soda très dégueu, style bonbon anglais au goût de pomme, ai commandé des « toasts », voulais quelque chose de pas cher et comprenais tonton soit idiot finalement ai compris, ai vraiment du mal avec la langue vénézuelienne, mais m’obstine et parle et parle (enfin quand pédale pas ou pousse pas mon vélo) toujours avec le dico à la main, mais c’est dur, ai la mémoire qui flanche. Au début n’ai pas osé prendre des photos (toujours la paranoïa). La route est passé dans des paysages sublimes, la mer écumante en-dessous, la végétation tropicale partout et puis aussi à la fin de la journée les oiseaux, pas des oiseaux de chez nous. Les bougainvilliers sont en fleur et les aloès aussi. La route est de plus en plus étroite (et au passage mauvaise dés la bifurcation aaaaa), et de plus en plus déserte (j’adore cela, seule perdue dans une nature toujours plus belle) par endroit la végétation occupe la moitié de la route et puis beaucoup, beaucoup d’éboulements qui ont emporté la route, par endroit seuls persistent quelques morceaux de ferraille pas vraiment très bons pour les cyclos. L’heure tourne, vois que la route monte beaucoup, beaucoup, vois les nuages qui occupent les sommets, suis un peu inquiète, me dit qu’un bivouac sous l’orage avec un précipice à droite tet une montagne raide qui s’éboule à gauche, c’est tout simplement illusoire, les rares voitures continuent de m’encourager. Les vénézueliens conduisent comme des fous sur route goudronnée, mais sur piste font gaffe de pas casser leur voiture, ah aussi il y a des gués à traverser, finis par ressembler à une vraie pouilleuse boueuse, me recrème un peu tard, cherchant la crème, l’organisation viendra plus tard. Demande à un vénézuelien qui dégustait à coté de sa voiture une boisson ressemblant à un whisky avec des glaçons si ça monte encore beaucoup, il me dit qu’il y a encore deux grosses montées et après ça descend jusque Chichiriche, me propose de m’emmener, je refuse lui expliquant mes motivations et c’est encore des encouragements. Arrive alors la partie la plus difficile, ça monte sec, dois pousser et même en poussant, heureusement que sur le bord de la route cassée il y a des espèces de graviers coincés dans du béton, cela me sert d’accroche pour les pieds, pour ceux qui connaissent ça ressemble (du point de vue pente, parce que état de la route c’est différent) à la route qui sépare la Thaïlande de la Birmanie, c’est à dire que pousser est difficile. La température s’est adoucie, 28 puis 26 puis 24, le vent parfois souffle et j’ai presque froid et l’heure tourne et je m’approche de plus en plus des nuages et ‘est de plus en plus beau, enfin le sommet et… pu de route… Emportée par les dernières pluies, piste parfois bonne, parfois pas bonne, et avant de descendre franchement y a comme des montagnes russes, et quand enfin ça descend pour de vrai et bien là pousse pas ,retiens,  marche à coté de mon vélo, trop dangereux, la pente, le précipice et l’état de la piste, mais suis heureuse comme pas possible.

Un peu avant d’arriver à Chichirichi je trouve un hôtel, sûrement trop cher si change réel, mais là ça va. Un vrai petit coin de paradis. C’est beau beau beau,, végétation tropicale, piscine, irai pas, pas le temps, arrivée trop tard, j’ai un accès direct de dehors à ma chambre, mon vélo est garé à coté de ma chambre, je n’ai pas eu à traverser la salle de restaurant avec mes sacoches boueuses.

Là écris sur la terrasse, température extérieure 25 °, un peu juste pour moi, ai mis mon pantalon et mon gilet du soir ti bateau rose fluo, au fait aujourd’hui avais la classe débardeur vert fluo assorti aux socquettes de la même couleur (enfin au départ parce qu’arrivée c’était un peu marron). A propos de couleur, toi Pierre qui connait l’Amérique du Sud mieux que personne, et toi Jean-luc qui a un savoir livresque, pouvez-vous m’éclairer sur la géologie de la région, vous savez comme je m’intéresse aux pierres, ici parfois la terre est noire, parfois rouge parfois il y a des filons verts, je sais que c’est juste une oxydation du fer, ou aussi du cuivre, mais si vous pouvez m’en dire plus.

Au fait j’ai oublié, au début la cote sauvage était maltraitée par des dépôts d’ordure, l’usine de je sais pas quoi (vous savez la fumée vue d’avion), par un pipe-line qui la bordait des fois à droite, des fois à gauche.

Donc journée d’enfer dure physiquement, mais l’ascension régulière de mes virages par température négatives s’avère très payante. Et au fait depuis le port de ce bracelet magique (j’y croyais pas et l’IRM montre de graves lésions) n’ai plus du tout mal au genou, en revanche ce soir ai mal au dos, ça doit être le poussage et le retenage.

Suis heureuse, heureuse, heureuse, bisous toutes et tous et un peu de bonheur à vous partager.

J’ai oublié, pas le principal, mais important quand même : 1er déraillage, faut que je rehuile un peu, 1ère chute, pas de la cyclo mais du vélo, ouf le vélo n’a rien, mais la cyclo qui prenait une photo et n’avais pas franchement garé sonvélo, a la jambe gauche zébrée et la jambe droite là c’est un peu plus impressionnant, deux grandes trainée d’au moins six centimètres de large sur vingt de long rouges pas fluo mais presque, un peu mal mais pas trop, je pense que vais avoir de beaux hématomes, reine de grave, c’est le métier qui rentre, et puis à la descente entendais un frottement à l’avant, m’arrête, inspecte, vois rien, ça continue, me dis qu’il faut que je trouve ce que c’est, bon réflexe c’était la bandoulière de la sacoche avant que j’avais omis d’omettre qui frottait, ai évité le pire : cassage de rayons, rechute, déchirement de sacoche, là encore c’est le métier qui rentre.

Rebisous et rebonheur à transmettre autour de vous

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12 réponses à Deuxième petit caillou vert fluo, suite et non fin

  1. ACHARD dit :

    SALUT LA BAROUDIERE ENCORE FELICITATIONS POUR CE MERVEILLEUX VOYAGES QUE TU VIS ET LE SUIVIT PAR INTERNET.TU AURA PLUS QUA ECRIRE TON LIVRE EN RENTRANT LOL PLEINS DE BISOUS ET COURAGE ET PRUDENCE JOEL DE TON COEUR ET SA FAMILLE ET TOUS CES PIEDS DE VIGNE

  2. MERCIER dit :

    Mes recherches sur internet concernant les différentes couleurs géologiques ont été infructueuses. Je continue mon enquête mais peut-être aussi est-ce du aux feuilles de coca que tu venais de mâcher. A consommer avec modération !
    Bons débuts on dirait et que la fête commence !
    Bises à toi
    Jean-Luc

  3. denel dit :

    alors ça y est le grand voyage commence !!
    Je vais suivre de près tes péripéties alors!
    C’est dingue quand on voyage, les gens sont rarement allés à + de 50 km de chez eux. Et au-delà, c’est toujours dangereux selon eux.
    Bonne chance et je te souhaite de belles rencontres !
    au fait connais tu ce site : http://www.warmshowers.org c’est pour héberger des cyclistes en voyage

    • Francoise dit :

      Merci de ton commentaire, Marie m’avait déjà donné le renseignement et ai déjà hébergé un cyclo. Entre mon village et le patelin en-dessous, nous sommes 3 familles warm-shower, moi, ça se mérite(mes 2à virages…). Ici c’est pareil, les gens ne connaissent pas plus de 50km de chez eux, et encore.
      Bisous à los todos

  4. Maryline dit :

    Bonjour,
    J’attrape la fin de votre intervention sur France-Inter, juste assez pour entendre votre nom et retomber sur votre blog. Je le lirai ce soir tranquille mais d’ores et déjà je vous invite à noter mon contact, je suppose que vous passerez par le Chili, je vis à Santiago depuis 25 ans où je tiens ma propre librairie française. SI le coeur vous en dis vous êtes bienvenue. Mon fils est cycliste, il vient de partir en France faire ses études (et essayer de rouler professionnellement).
    Maryline Noël . Portable 56 9 529 1686 – Fixe librairie 56 2 218 7368. Adresse lecomptoir@gmail.com
    A bientôt j’espère, bon vent !
    Maryline

    • Francoise dit :

      Bonjour Maryline et ne manquerai pas de passer vous voir, faut patienter encencore un peu … Si votre fils est encore en France quand je serai de retour me ferai un plaisir de le recevoir ou de lui donner des contacts. sincères amitiés et merci de vos encouragements.

  5. pierre dit :

    je ne suis pas encore allé au venezuela, mais ca me rappelle ailleurs.
    alors d’abord ce n’est pas la cordillere, ni un rejeton causé par la poussée,mais une petite soeur, une autre montagne qui a poussé dans son coin, un peu apres je crois.
    le noir c’est le basalte, ou autre roche volcanique, en general la couche superieure.
    le rouge cest l’ancienne montagne, du gres, qui a 300 millions d’années, la meme qu’on retrouve en australie, parce que l’australie elle touchait par la. cette montagne il n’en restait plus grand chose, 500 a 1000 m d’epaisseur, mais ils ont ete remontes en hauteur par la nouvelle montagne qui poussait en dessous. puis les susdits volcans ont jete le basalte dessus. le vert cest des filons d’argile ou limon ou avec du cuivre.
    voila cest sous reserve de verifications ulterieures.
    a + et fais attention tu vas tomber amoureuse.
    pierre

    • Francoise dit :

      J’ai vu aussi du quartz, donc ce sont des roches magamatiques, quant au changement de décor : passage de la forêt tropicale à des montagnes à la végétation rase, j’ai essayé d’interroger le policier qui était venu satisfaire une curiosité naturelle, mais il ne savait pas… Vais tomber amoureuse de qui, de quoi ? De mon vélo, des voyages, de l’écriture et du reste ? C’est déjà fait… De toi ? Faudrait que tu me rejoignes, et comme je me perds et ne sais pas moi-même où je suis, ça va être dur…

  6. pierre dit :

    bonjour
    pour des infos sur le venezuela, j’ai trouvé sur internet les cours offficiels de l’université du venezuela, de 3 ans a 20 ans.
    c’est par la http://www.rena.edu.ve/index.html
    regarde 3me etapa et 4me etapa, historia, geografia, sciencias de la tierra.
    pour la geologie : http://www.rena.edu.ve/cuartaEtapa/cienciasTierra/Tema20.html

    a + pierre

  7. Francoise dit :

    Oki, irai voir quand ferai un stop, là suis dans une zone pas chouette, le vrai Venezuela c’est sûr mais faut que je parte vite, j’ai trop besoin de nature moi..

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