J100 : cent jours, je lutte contre le vent, le froid et la pluie… Questions…

Samedi 20 avril 2013

Ferme à 4km d’Orepuki – Bivouac dans l’aire de pique-nique de Wallaceton
60 km

Cent jours que je suis partie… Oubliée de tous ou presque… Hier soir j’ai rencontré un couple de belges d’une trentaine d’années, partis en voyage, bus, stop, voiture, moto, marche, vans, avec petit à petit un projet qui a mûri dans leur tête, changer de vie, s’investir dans autre chose, en l’occurrence le thé. Nous avons parlé, parlé, jusqu’à 4 heures du matin, il y a des gens comme cela avec qui on se sent en phase, tout de suite. Entre autres nous avons parlé de nos blogs ou sites, appelez ça comme vous voulez et je me pose la question, je continue ou je ne continue pas ? J’arrête purement et simplement ou je continue sous une autre forme ? Eux ont carrément posé la question, vu le peu de réponse ils ont cessé d’alimenter leur blog régulièrement, là ils ont 3 mois de retard… Moi aussi je me pose la question… C’est vrai que pour moi c’est un peu ma mémoire, et moi je suis eule, alors je parle à mon blog… Mais vous qui me lisez et me soutenez ? Je comprends que je puisse lasser, je comprends que mes états d’âme à lutter contre le vent, la pluie le froid finissent par n’intéresser plus personne, alors à quoi bon ?

Et cette ombre que je poursuis inlassablement, sachant que jamais je ne la rattraperai, pourquoi ? Pourquoi ?

Et voilà que maintenant je ne sais même plus quelle mer ou quel océan j’ai devant moi…

Oui c’est beau, mais pourquoi toujours courir après le beau ?

Finalement c’et facile de faire une photo carte postale, un premier plan sur le coté, toujours respecter la règle de 1/3 (c’est valable aussi en peinture, on peut en sortir mais c’est plus difficile…)

Les new-zélandais cela fait longtemps qu’ils ne se posent plus de questions, leurs routes elles montent et descendent inlassablement…

Mon vélo il ne me demande pas : je peux tomber ? Il tombe, là le pire, il faut que je l’extraie du fossé, je ne sais plus quand je me suis fait horriblement mal à la fracture de l’humérus en le relevant…

Les new-zélandais ne se posent pas la question de je grillage ou je ne grillage pas, ils grillagent…

Et le vert fait ses gammes…

Regardez à droite, une échappée d’Aukland, elle va à la même vitesse que moi, désespérant…

Là c’est moi qui ai posé la question, c’est quoi là ? Une rivière, l’océan, des inondations ? Et bien c’est l’estuaire de deux rivières qui subissent la marée…

Petite église sympa qui attend son tremblement de terre (toutes les églises de Christchurch sont par terre…)

Ces derniers jours je n’ai pas écrit, d’une part j’avais la flemme et à 20 heures je dormais, d’autre part, l’humidité avait fini par infiltrer chaque parcelle de mes affaires, l’eau ruisselait de toute part, dedans comme dehors, alors ça a été la bonne excuse pour ne pas sortir l’ordinateur…

Voilà, je vous pose donc la question : qui désire que je continue à alimenter ce site ? Et si oui sous quelle forme ? La même ? Une autre ? Ce peut être un article par portion de route, un article quand quelque chose d’intéressant se produit, un article par mois, à vous de décider, j’attends vos réactions…

Donc ce jour-là le vent était contre, glacial, courageusement je pédalais, pourquoi, pour qui ? Pour aller au bout du bout, au point le plus au sud de cette île, et j’aurais quoi de plus ? Ne serait-ce que vanité ? Je crois bien que je n’ai plus rien à prouver. Je crois bien que ce que j’ai fait sort du commun. J’ai envie d’autre chose, j’ai envie de prendre plus de plaisir, j’ai envie d’arrêter de me faire ces journées de dingue, j’ai envie de pédaler au soleil, de m’offrir des pique-nique cools…

Non je ne veux pas changer de vélo…

Là pour mon pique-nique, j’ai été invitée dans la cuisine du musée de Riverton où j’étais rentrée pour prendre un peu de chaud et en plus des degrés centigrades j’ai eu la chaleur humaine de la réceptionniste…

Le soir c’est l’aire de pique-nique de Wallaceton qui m’accueillie, le superbe coucher de soleil était un peu gâché par les réverbères…

Mais derrière un joli petit cours d’eau…

Partie à 8h30, arrêtée vers 18 heures, la nuit tombe, c’est de la folie et je me pose beaucoup de questions…

Les chiffres :
59,71 km
Vmoy : 8,9 km / (le vent contre)
Vmax : 36,6 km /h
Temps sur le vélo : 6h42’14’’

Bisous interrogatifs ?????????