J12 : une journée d’enfer…

Mercredi 4 décembre 2013
Cao Bang – Bifurcation Tinh Tuc/route 212 vers Phia Deng

53km, près de 1000 m de dénivelée positif, 5h et demi sur le vélo, bruine dans la vallée, soleil dés que j’en sors et douce chaleur…

Rappelez-vous, hier je suis descendu à Cao Bang par une petite route dans des gorges, je croyais que pour retrouver la route que je voulais prendre j’allais devoir reprendre le même chemin, mais pas du tout, on m’envoie dans l’autre sens et je me rends compte que Cao Bang est une immense ville, pleine de rond-points, je demande, je demande sans cesse et quand je vois que le policier retourne ma carte j’en déduis que un il ne sait pas lire une carte, deux que je ne suis pas du tout là où je croyais être, surtout quand je vois un écriteau indiquant la direction de Hanoi, non je ne veux pas retourner à Hanoi, enfin pas tout de suite…

Je croyais trouver ma route sur la gauche, elle est sur la droite, là il y a vraiment un truc qui m’a échappé… Je finis par me retrouver sur le bon chemin…

Et puis ça va être le grand bonheur, après être remontée de 100 mètres je sors du brouillard et de la bruine et j’ai un beau soleil et une super route, un joli petit billard montant désert, le bonheur quoi…

Et c’est beau, beau , beau, un ami m’a dit tu répètes toujours la même chose, que c’est beau, peut-être ne sait-il que la nature est pour moi indispensable, vitale même…

Un jour j’ai écrit :

Que j’aime, que j’aime, que j’aime
La nature et ses cris suprêmes
L’heure qui se veut souveraine
Les mots que l’on chante en poèmes
Le pinceau qui dépeint l’extrême…

Que vois-je, que vois-je ? Les montages du Vietnam qui jouent la symphonie du Perito Moreno…

Oui, je navigue dans le beau, dans l’ immensément beau, sur des petites routes quasi désertes, encore merci Quynh…

Comme partout ici la région est habitée, au début j’ai vu de superbes résidences, à mon avis des résidences secondaires pour vietnamiens nantis, puis la région est redevenue très pauvre…

Dés que le terrain le permet les vietnamiens le cultivent, à coté d’Hanoï les bords de route au trafic très intense est cultivé, et nous qui gaspillons tant et tant…

Et ma route va longtemps être un petit billard à la grande joie des deux vagabondes…

Difficile quand même de faire de belles photos sans avoir des fils au milieu de l’objectif, mais ces fils apportent le courant dans les villages pauvres de la montagne et aussi nos messages… Alors j’accepte…

Quand même il ne faut pas rêver, les petites routes défoncées reviennent, toujours aussi peu fréquentées…

L’eau reste très présente…

Ici même la montagne est cultivée en terrasses avec un système d’irrigation extrêmement élaboré…

Dans un village je trouve de quoi manger, je ne sais si c’est un bol de soupe avec des pâtes ou du riz, j’essaie de faire au moins un repas « normal » par jour. Je n’ai pas les fringales que j’avais en Amérique Latine, il faut dire que je n’ai pas encore perdu 10 kg et je pense que la nourriture ici est très saine, soupe de pâtes ou riz, des légumes , du tofu parfois en général accompagné de sauce tomate, peu de viande, très peu de gras, pas de boisson sucrée, en revanche pour les hommes beaucoup d’alcool de riz, pas de problème d’obésité ici, d’autant plus que le travail physique est très dur ici, surtout pour les femmes qui manient la charrue et la bêche, nul besoin pour elles de fréquenter les salles de sport ni de faire comme en NZ un petit footing à l’heure du déjeuner…i…

L’itinéraire de Quynh et ma carte disent que je dois prendre une route sur la gauche, il y a bien une route mais elle ne m’inspire pas, alors je zappe et décide de faire le détour par Tinh Tuc, avec un peu de chance je trouverai un endroit où dormir…

Et voilà que je me retrouve là où je devais me retrouver, mon instinct encore m’a guidée…

Je me renseigne, à gauche c’est mon chemin ? Oui.
A TinTuc je vais trouver une « gnani » ? Mais il y en a une là…
Tellement grande, tellement inattendue que je ne la vois même pas…

Un truc de dingue, tandis que j’écris cet article en différé je suis devant la télévision, une émission sur le Vietnam et je pleure, ce pays ne m’a pas rendue indifférente…

Revenons à notre auberge, un immense truc au milieu de nulle part avec un karaoké. Ma chambre est tout là haut, personne ne me voit, alors je fais une chose non admise ici (pardon Quynh), je rentre discrètement mon vélo dans la chambre et je le douche…

Le voilà tout beau tout propre, non je ne pousse pas le vice à le sécher au ventilateur…

L’heure du repas arrive, entre temps panne d’électricité ce qui m’évite le karaoké… Malgré  la modernité de l’endroit la cuisine se fait encore au feu de bois…

J’en profite pour me réchauffer, les nuits en montagne sont froides…

Le repas est délicieux…

Le karaoké cesse de bonne heure, en revanche un groupe de jeunes (je pense venus spécialement pour le karaoké et dormant dans l’auberge) va faire du bruit en se couchant et se se levant très tôt, je pense un peu avant cinq heures. Le Vietnam c’est aussi ça, on se lève très tôt et on se couche tôt, en AL c’était pareil.

Que dire ? Une journée d’enfer…

Bisous tout le monde

Les chiffres 
Kilométrage : 53 km 55
Heures sur le vélo : 5h25 ’28’
Dénivelée positif : 961m
Vmoy : 9,72 km/h
Vmax : 40,59 km/h
Départ : 8h15, arrivée : 15h45