J138 Prise dans la tempête, des roumains m’accueillent

Le 17 août 2016

Pension à Ion Corbu – Chez l’habitant à Ciocâlia de Sus : 53 km, 550 m de dénivelée.

IMG_1409

Mon idée est d’essayer de rejoindre Constanta, sinon de bivouaquer, de préférence en sécurité, la tempête que je vais essuyer (violent vent de côté me faisant faire des écarts de presque 2 m sur une route à forte circulation) décideront pour moi.

Mon repas préparé avec amour hier aurait mérité une zone de pique-nique moins décrépie…

IMG_1416

Petit vélo remplit à merveille son rôle d’etendage… ( je vous appelle la lessive faite hier)

IMG_1414

La première montée se passe bien, il y en aura beaucoup d’autres, J’ai quelques problèmes avec le réglage de ma selle, trop haute j’ai mal au dos, trop basse j’ai mal aux fesses. D’heure en heure le vent forcit, d’abord de face puis de côté. Mon espoir de rallier la mer noire ce jour s’envole…

Après quelques écarts de route je décide de m’arrêter. Premier village je fais mes provisions à l’épicerie et demande si je peux planter ma tente sur leur coin d’herbes décrépies devant la maison. La propriétaire n’est pas là. Où est-elle ? Elle est en vacances. Bon bin alors je peux me mettre là. Elle ne me verra pas. Non c’est impossible. Bon ben je vais aller dans les tournesols c’est dangereux ? Oui.

Pour une fois je réfléchis vite. Il vaut mieux me faire voler mon matériel et rester en vie….
Les deux marchandes passent des coups de téléphone. Et la situation s’arrange. Il faut que j’attende un peu et une petite fille viendra me chercher. Elle arrive sur son vélo et m’emmène chez elle. Chez elle c’est chez ses grands-parents. Ses parents travaillent en Norvège (je les verrai grâce à Skype) et ne reviennent que deux fois dans l’année. Ils travaillent pour construire leur maison pour leurs enfants. Sauf que quand ils auront fini leurs enfants seront grands et partiront…

IMG_1411

Je suis accueillie comme une reine. Impensable de dormir dehors dans ma tente. Je ne suis pas un chien. J’ai le droit à une douche, deux repas là c’est un peu dur, surtout avec la charcuterie et le fromage très salés que je n’aime pas… Les ressorts du matelas sont pointus, mais une couette qui traîne par là arrange le tout. L’homme parle bien l’anglais. La petite de 10 ans connait quelques mots de français appris à l’école. Quant au bébé de deux ans je lui apprends le français, elle retient avec une facilité désespérante.

L’homme passera deux heures à arroser ses tomates grâce à l’eau du puits (la nappe phréatique est à 16 m) qu’il a fait tiédir auparavant toute la journée.

IMG_1410

Bref je passe une très bonne soirée et une excellente nuit.
Le lendemain je les remercie avec des euros qui ne sont pas refusés. J’ai compris que dans ces pays où ils manquent de tout (les WC sont comme du temps de mes grands-mères dehors au fond du jardin), le meilleur moyen de remercier est encore de donner de l’argent.

Les chiffres :

Kilométrage : 52,54 km
Dénivelée positive : 542 m
Temps sur le vélo : 4h 47′ 58’´
Conditions météorologiques : grand beau temps chaud, vent violent de côté.

Bisous mes suiveurs.

Ce contenu a été publié dans Roumanie, Voyage de l'espoir, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à J138 Prise dans la tempête, des roumains m’accueillent

  1. Jean-Marie dit :

    Pauvres gens! Et nous on se plaint! Nous sommes nantis à côté d’eux. Mais sommes nous plus heureux pour autant??? A méditer. Tu as bien fais de leur donner quelques € JM

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *