J271 : quelle journée…

Mardi 18 octobre 2011

Copacabana – Huatayata

Distance parcourue : 40,93 km
Vmoy : 9,7 km/h Vmax : 60,4 km/h
Température : minima : 14°, maxima : 27°
Dénivelée positif : 332 m
Dénivelée négatif : 482 m même remarque que l’autre jour, je pars du lac et j’arrive au lac…)
Heures sur le vélo : 4H11’56 »
Départ :10 heures 25
Arrivée : vers 17 heures

Résumé de l’article

  • Objectif :  je ne sais pas, ça dépend de la route, cap sur la Paz
  • Conditions météorologiques : beau temps, vent glacial par moments
  • Particularités de la journée : une super route bien asphaltée déserte (barrages, manifestations), un ciel bleu, une montée à 4200, deux belles rencontres, un paysage d’enfer, vue plongeante sur le lac, des sommets enneigés, deux peurs bleues (la barge pour traverser le lac et deux sacs que je croyais égarés), un record de vitesse battu, tout bien quoi.

Depuis quelques jours le temps s’est remis au beau et j’apprécie, oué pédaler sous le soleil c’est quand même plus chouette…

Je découvre la super église de Copacabana (à l’arrivée j’avais pris une petite ruelle)

J’ai une super route, un joli petit ruban bleu asphalté…

Et… Personne, oué pas une voiture… Trop trop génial… J’en profite dans une descente pour battre mon record de vitesse (enregistré) : 60, 4 km/h, j’ai surveillé mon compteur, quand j’ai vu que j’atteignais les 60 j’ai freiné, je suis pas dingue quand même. Je vais passer un col à 4200, puis redescendre puis ça va monter, descendre plusieurs fois pour finalement redescendre sur Tiquina au bord du lac.

Je suis sur une presqu’île, alors j’ai le lac partout, c’est fabuleux…

Trop géant, ce n’est toujours pas la petite balade au bord du lac car ce col à 4200, il faut quand même se le monter, mais quand même, j’adore…

J’ai aussi des cimes enneigées, je sens qu’entre le Pérou et la Bolivie la concurrence va être rude…

Pour celui pour qui je suis transparente, non je ne vais pas gravir une de ces cimes enneigées, la saison est avancée, je vais avoir une neige « dégueu», je ne veux pas gâcher la beauté et l’émotion de l’Ishinca, voilà pour la Bolivie je me contente du sommet de la Isla del Sol (même altitude quand même que le dôme de neige des Ecrins…), et puis je réserve mes forces pour le Sud Lipez, un challenge non prévu au programme, d’ailleurs pour la Bolivie j’avais juste prévu d’aller voir le Salar d’Uyuni… Mais c’est comme pour la route du diable, il ne faut pas me mettre l’eau à la bouche…

Je vous disais quelle journée, oui, je rencontre mon voisin, bin oui c’est possible, enfin pas juste à coté, il habite à Crest, fais la saison de la piscine puis se balade en vélo… Il a « fait » le Sud lipez il y a deux ans, quelqu’un lui a passé le topo avec tous les points de ravitaillement et d’eau qui sont en fait des restaurants. Le topo est chez lui, pas loin de chez moi…  Mais loin de moi…Ce topo est très précis, a été fait par quelqu’un avec un GPS, donc amis cyclos, au boulot, il faut me le trouver… Il me conseille de partir avec 3 jours d’eau et de nourriture, lui quand il l’a fait il avait une remorque à son vélo… C’est très très chaud m’a-t-il dit, enfin chaud façon de parler car la nuit les températures chutent à moins 10 moins 20, et il faut pousser pendant 10 jours car la piste est de sable, et des pistes il y en a plusieurs avec risque de se perdre… Pousser je connais, j’aimerais quand même éviter le portage… Pour les non initiés le Sud Lipez est un désert en Bolivie de plus de 400 km à plus de 4000 mètres d’altitude sans route, que des pistes, pas de fléchage, aucune indication, pas de carte non plus… Bon je prépare bien mon truc, je vais même tenter d’avoir une carte de téléphone qui marche. Dans ma tête j’ai déjà imaginé un système de sac que je vais rajouter au bas de mes sacoches pour y mettre des bouteilles de 3 litres d’eau… Notre rencontre a lieu en plein courant d’air à près de 4200 mètres, je monte, il descend, on a froid, on abrège…

Je continue mon petit bonhomme de chemin, la route est déserte parce que… Il y a une manifestation et des barrages, ici comme au Pérou les barrages de route sont très utilisés pour manifester son mécontentement.

Le premier barrage est petit…

Je me renseigne, que se passe-t-il ? Je peux passer moi ? Oui, moi je suis une amie. Vous voulez savoir pourquoi ils manifestent ? Non ce ne sont pas le résultat des élections d’il y a deux jours qu’ils contestent, selon le village qui manifeste, on a emprisonné à tort un des leurs, selon le village plus bas qui est coincé c’est un criminel qu’on a emprisonné…

 Tout peut être utilisé pour les barrages, la un barrage bidon pas bidon…

Dans le plus gros des barrages, cinq ou six français sont coincés… (Oué parce que les boliviens sont malins ils font plusieurs barrages, alors il y a des véhicules coincés…

Ils ont chacun deux énormes sacs, ils s’apprêtent à réaliser une expédition dans les hautes montagnes boliviennes, ils ont tout le matos, piolets crampons, corde, je pense aussi aliments déshydratés, sûrement mieux organisés que moi, sauf que au niveau saison ils sont un peu limites… Peut-être ai-je rencontré les guides de Chamonix, va-t-en savoir ? Ils me félicitent sur ce que j’ai déjà réalisé. Ils sont en période d’acclimatation car arrivés il y a deux jours, je leur dit que c’est parfait d’être coincé au-dessus de 4000m. En attendant moi ça fait quelques jours que j’ai mal à la tête par intermittence, je ne sais si c’est l’altitude ou mon hypertension qui fait des siennes… Ces français sont super sympas, ils vont me passer le vélo par-dessus la barrière de sécurité pour franchir le barrage. Je franchirais les autres barrages aisément.

Et neige et lac continuent de se chamailler pour savoir qui des deux est le plus beau…

Et si ils continuent moi je ne vais pas vraiment avancer…

D’autant plus que devant moi surgit ? Le Mont Blanc…

Certains arbres ont de la chance, peut-être ils sont tristes mais ils vivent…

D’autres moins…

D’autres planent littéralement…

Et puis je suis sur une presqu’île que je traverse, donc au bout il y a quoi ? Le lac…

Je dois le traverser ce lac, ça y est j’ai ma traversée en bateau, oué sauf que c’est dans une barge qui ressemble aux ponts péruviens , c’est-à dire il n’ y a pas de fond, juste des planches pour les voitures, j’aime pas…

Je suis debout, arc-boutée sur mon vélo, freins bloqués, et il y a du roulis et du tangage, c’est la première peur de la journée.

 Et pour sortir en marche arrière, j’ai du mal avec mon épaule, le batelier m’aide à reculons (au sens propre et au sens figuré…) Ouf je sors de ce truc, entière vélo et bagages aussi…

La deuxième peur c’est quand arrivée à l’hôtel (grand luxe l’hôtel, je ne me refuse rien…)

Au moment du déchargement et montée de mes bagages dans la chambre, du garage du vélo dans le joli petit patio tout bien rangé, je m’aperçois que deux sacs ont disparu, ma tente et celui contenant mon matelas et mon sac à dos, je suis dans tous mes états, en fait c’est moi qui les ai montés en visitant la chambre… Mon frère il a raison, l’altitude ça tue les neurones… 8 mois que je vais titiller les plus de 4000 m, voire 5000, voire 5500, ça commence à faire son effet. Pas de douche dans l’hôtel, pas d’eau courante non plus, je me douche avec mon gobelet en puisant l’eau dans un tonneau. J’ai roulé sans manger, ce n’est pas bien, avant de prendre la barge, un resto, ce n’est pas l’heure mais il me font à manger.

Voilà je suis encore épuisée, mais quelle journée… Trop, trop géniale…

Bisous tout le monde, la sculpture du jour pour la route…

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6 réponses à J271 : quelle journée…

  1. JANODOU dit :

    Quelle journée en effet et tout en couleur !
    Bises à toi

  2. Monica dit :

    Ca ne doit pas être facile de quitter le rivage du lac. Il est si beau !

  3. Monica dit :

    Je viens de faire un tour dans le sud Lipez sur Google, C’est magnifique il y a même des geysers, sable rouge, lac bleu,… Tu vas en prendre plein les yeux. Allez courage c’est plus bas, encore au sud ton désert.
    Bisous

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