J470 : mon dernier paso…

Vendredi 4 mai 2012

Bivouac sur la piste qui mène au Paso Roballos – Bivouac après la frontière

Kilométrage : 24,20 km
Vmoy : 5,8 km/h, Vmax : 20,7 km/h
Heures sur le vélo : 4h07’59 »
Température : 0 à 15°
Dénivelée : positif : 159m, négatif : 126m

Je sais que je passe une frontière, comme d’habitude je suis toute excitée… Et ce malgré le froid glacial de cette nuit, en fait j’ai eu froid car mon échafaudage de fermeture de tente s’est écroulé durant la nuit…

Le spectacle ce matin est magnifique

Un car scolaire passe, les enfants vont en voyage jusque la frontière, je fais attraction, à leur retour je serai encore sur la route, ils seront encore ravis de me photographier.

Je me déleste sur le bord de la route en laissant la chose bien en vue pour qu’elle soit récupérée, la chose bien en vue est un oreiller pneumatique que j’ai acheté et qui est inconfortable, prochain voyage j’emmène mon oreiller volé dans un avion (chut ne le dites à personne).

Au moment où j’écris je suis chez moi, je viens d’assister à la transhumance des moutons du pré du haut au pré du bas, moment délicat, plein d’émotion menée de main de maître par la bergère. J’ai fait une vidéo et espère vous en faire bénéficier plus tard. Tout s’est bien passé, les moutons ne se sont pas enfuis, ils ne se sont pas enroulés dans les fils, aucun mouvement de panique, au passage ils ont donné un petit coup de tondeuse à ma pelouse, génial.

Revenons à nos moutons, euh à ma journée de passage de la frontière.

Avant de partir je renforce mon porte-bagages.

Je nettoie mon dérailleur de changement de plateau qui va se recoincer dix fois dans la journée, c’est un véritable piège à gravier, sable et cailloux, à tel point que j’ai à portée de main mon pinceau et un bout de pinceau fin pour le nettoyer…

Je croise l’endroit d’où sont extraites les pierres pour construire un nouvel hôtel, certes avec des pierres d’ici mais pas du tout dans la tradition des maisons d’ici…

La piste est……………..PISTE,  bons et mauvais passages vont alterner.

Elle ne manque pas d’obstacles

Et je reste très prudente, mettant toujours pied à terre quand il le faut

Elle offre une vision panoramique assez exceptionnelle.

Et me rappelle que l’hiver approche à grands pas…

Mon pique-nique sera extrêmement rapide vu le froid, quant au vent il sera moyen et tombera le soir.

Un aérodrome surgit au milieu de nulle part

Tout d’un coup je débouche sur trois jolies maisons

Je me dis elle est sympa cette ferme, puis je me rends compte que c’est le poste de police, il n’y a personne, quand même je me méfie, un poste de police au milieu de nulle part c’est bizarre et si c’était le poste frontière ? Je m’arrête, visite les lieux, dans un tout petit coin il y a écrit « aduana », c’est donc le poste frontière. Me voilà partie à la recherche du garde frontière, j’appelle, nul ne répond, je rentre, les ordinateurs sont ouverts mais personne, je vais alors visiter les autres bâtiments, toujours personne, je retourne dans les bureaux, franchis une première porte, puis une deuxième (au passage j’aurais peut-être pu m’introduire dans le site top défense du Chili, mais ne tenant pas à passer le reste de mes jours au fin fond d’une prison chilienne je m’abstiens). Enfin dans une pièce au fond de la maison je trouve le garde-frontière, il n’a vu personne depuis huit jours ! Les formalités sont vite expédiées et il accepte de poser pour la traditionnelle photo souvenir.

Quant à la neige, elle n’est vraiment pas loin

Tout dépend de la direction dans laquelle se porte le regard

Je me dirige droit sur une termitière géante (oui dans ce continent tout est démesuré)

J’avance, j’avance

Celle-là de montagne, je zappe, non, non, je ne l’escaladerai pas…

Je reste concentrée

Zieute quand même un peu à droite

Un peu à gauche

Et me voilà de nouveau au Colorado

J’évite de justesse un horrible piège

Qui l’a posé là ?

Le poste-frontière argentin est lui à 11km, cahin-caha j’y arrive. Bienvenidos a la Argentina… L’émotion est là, toujours intacte…

J’ai l’impression de devoir franchir les douves d’un château-fort.

Comme partout en Argentine l’accueil est chaleureux, j’ai droit à boire et à manger, de la tisane car je ne bois ni café ni thé, et des tartines, je dévore, j’ai vraiment du faire un trou dans leur réserve de pain…

Courageusement je les quitte et reprends la piste, il y a d’abord une centaine de mètres à la limite du poussage-torture…

Le poste frontière est déjà loin.

Dernier petit piège de la journée

L’endroit est toujours aussi sauvage et désert.

Les nuages envahissent le ciel, je m’attends chaque jour à me réveiller sous la neige sans panique, calmement.

Ti vélo lui parade

Allez on vise la termitière

On ne se laisse pas trop distraire, même si c’est chouette de chez chouette

Lentement mais sûrement je monte

Arrive une bifurcation, j’ai bien (enfin je crois) étudié la carte, il ne faut surtout pas que je m’embarque sur la route de droite qui fait un détour de 80 km. Si je ne veux pas faire ce détour il faut toujours que je prenne la piste de gauche. Je vois que le panneau indiquant le poste frontière est sur la piste de gauche qui me paraît également plus grande que celle de droite, je m’y engouffre, et je continue, continue pour faire mes imposés de 25km, je fais là une grave erreur…

La nuit tombe, je cherche un endroit plat pour bivouaquer et un endroit où je ne risque pas d’être emportée par les eaux.

C’est un peu limite mais je m’y mets, la nuit déjà tombe.

A 21 heures les températures sont déjà négatives, je me calfeutre bien dans la tente, la nuit sera très froide.

La lune elle, non ne se met pas en quatre pour nous envoyer ses bisous, mais en deux et c’est déjà pas mal.

Ce contenu a été publié dans Argentine, Chili, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

5 réponses à J470 : mon dernier paso…

  1. Monica dit :

    C’est, une fois de plus , trop beau ! on est ébloui par tant de beauté sauvage.
    Allez, allons voir la suite, …
    Bises

  2. Mylaine dit :

    Pour l’oreiller, que ton fils, ne lise pas ce passage, car cela la « fout » mal, pour une
    maman d’un commandant de bord.
    Toujours aussi arrochant tes récits.
    Bisous, je vais au feu de la St Jean.
    Pense il y a 3 ans tu étais aux guibertes Re bisous.

    • Francoise dit :

      Chut, ne dis rien, mon dernier larcin (un avocat au Vénézuela ) ils m’ont prise en otage pendant deux jours, obligée à manger des trucs bizarres, à danser, à faire de la moto sans casque, à me déshabiller devant les caméras de canal plus, oué on ne sait pas tout mais dur la vue de cycloabuelafluo… Rerere bisous

  3. André dit :

    D’apres le msg de « Mylaine » je vois qu’1 de tes enfants est pilote. C’est en + du velo quelque chose de + qui nous rapproche car 1 de mes filles est pilote à AF.
    Quels sont tes projets pour 2012 et 2013?
    bise André des Cevennes.

    • Francoise dit :

      Projet 2012 : je répare les dégats arrivés en mon absence à ma maison… 2013 : des surprises en pagaille…
      Entre les deux espère faire un saut dans les Cévennnes… Bisous à tous les deux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *