J68 : je trace… Bogota… dur, dur…

J68 : je trace, j’arrive à Bogota, traversée de la mégapole sur 30km, très très dur

Mercredi 30 mars 2011

Villapinson – Bogota

Distance parcourue : 102,32 km

Vmoy : 12,8 km/h Vmax : 51,7 km/h

Température : 8°au départ, puis variable entre 15° et 22°

Dénivelée positif : 380m

Dénivelée négatif : 563m

Heures sur le vélo : 7H57’17 »

Départ : 6 heures 45

Arrivée : vers 18 heures 30

Résumé de l’article

  • Objectif : Bogota centre ville
  • Conditions météorologiques : brouillard au lever puis couvert puis quelques rayons de soleil, puis énorme nuage noir, soleil en arrivant au centre de Bogota, alternance de chaud et froid
  • Etat de santé : excellent (doigt toujours pendouillard), mal à la gorge depuis deux jours, va en diminuant dans le journée, pas de fièvre
  • Degré d’euphorie : excellent, je sens que j’avance
  • Particularités de la journée : l’autopista a disparue puis réapparait, quasi déserte, le paysage rappelle le massif central, pas de trop fortes montées, je trace, à 15 km de Bogota dans une petite ville ça se complique, plus d’autoroute, une mauvaise voie pour véhicules lents, beaucoup de circulation, un camion en sens inverse sur ma voie, je crains le pire pour Bogota, puis ça se calme, à 10 km de Bogota, super autoroute quasi déserte, à 5km de Bogota la circulation devient très intense, la voie d’arrêt d’urgence a disparue, l’autoroute aussi, cela devient très difficile, il faut savoir qu’ici voitures, camions et bus conduisent comme des dingues et ne respectent ni les vélos ni les piétons, au km 78 je trouve une piste cyclable, je me crois sauvée, erreur funeste, je perds la piste cyclable au km 79, puis la retrouve et là ça va être l’horreur, je manque de me faire écraser à chaque traversée de rue avec les taxis et bus qui viennent dans le même sens que moi, que je ne peux voir et qui tournent à droite, je manque de passer par dessus bord deux fois (freinage brutal avec freins qui freinent), je vais ainsi traverser plus de 100 rues, la piste cyclable de plus se transforme souvent en gymkhana, en jeu de piste, en décapitage de tête, en piège à cycliste avec absence de plan incliné, bref c’est l’horreur, puis il faut monter une passerelle, la piste cyclable est de l’autre coté à contresens des véhicules, je n’ai donc plus le problème des véhicules qui me coupent la route sans que je les voie arriver, en revanche je ne voie plus le numéro des rues vu que les véhicules motorisés sont rois et l’indication des rues est dans le sens de la circulation des dits véhicule à moteur. Je vais encore remonter 100 rues et enfin trouver la calle 13 qui aboutit en centre ville. Cette rue est jalonnée de magasins de vélos, mais… piste cyclable impraticable car envahie de piétons. Bogota, ville très étonnante…Description demain… Je suis obligée d’acheter un truc juteux et sucré dans la rue sous peine de tomber dans les pommes, ce sera une grosse tranche d’ananas. Recherche difficile d’un hôtel qui ne soit ni un bunker à 200 000 pesos la nuit, ni un truc pourri, je trouve. Je suis encore allé au bout de mes forces… Mais j’aime ça…

Réveil 5h20 par la musique à fond du préposé de l’hôtel, relayée à 5h30 par les grandes cloches, ce n’est pas grave, je veux partir de bonne heure, mais quand même ça m’énerve, d’ailleurs je suis énervée depuis la veille, me déroutant sur un village pour trouver un hôtel correct et tombant dans ce truc pourri et cher qui en fait est aussi sur le bord de la route, faisant remarquer à la propriétaire que son truc il est plus cher qu’à Tunja et moins bien, elle me répond que c’est cher parce qu’il n’y a que 5 chambres, que répondre à cela ? En voilà une qui a compris les bienfaits du monopole. Ma chambre est sans fenêtre, le lit est sale et la douche reliée directement à l’électricité. L’absence de confort ne me gêne pas, même si des fois ça fait du bien (le confort, pas l’absence, quoique…), c’est juste que la bonne femme c’est une vendeuse de sommeil, la chambre qui jouxte la mienne comporte 10 lits, pas de toilettes mais une fenêtre. Après la douche électrifiante je vais au village acheter mes provisions pour le lendemain, je me dépêche de rentrer à l’hôtel pour y manger sauf que le resto n’ouvre que le midi, donc je retourne au village, en tous je vais faire 5 traversées de chantier, oui c’est compliqué, et en plus j’ai oublié mon appareil photo lors du premier aller au village et il y a une église magnifique toute en pierres de tailles, et en plus quand je cherchais un hôtel les policiers ont cru que j’étais une hippie, vous n’avez pas de marijuana ? Non j’ai juste mon coca, gatolate et chocolat… Même pas juste un petit peu ? Non même pas juste un petit peu, tet ce soir ça m’aurait aidée… Donc je suis énervée, tant mieux, je me prépare vite, hier je n’ai pas vidé mes sacoches vu que tout est sec depuis Tunja. Le balcon donnant sur le vide étant débarrassé des sacs de ciment que j’ai du escalader la veille avec mon vélo, je charge le vélo dessus en faisant quand même gaffe de ne pas tomber. Une fois mon chargement terminé je retourne dans la chambre vérifier que je n’ai rien oublié, la propriétaire est déjà passée, a ouvert les sacs plastiques que j’ai laissés sur la table de chevet ( c’est de la nourriture dont je ne veux plus, mais cela aurait pu être autre chose, je trouve cela pour le moins indélicat), bon depuis hier je lui fais la gueule à la bonne femme, et si je veux faire la gueule je sais la faire… Me voilà partie, la route va bientôt laisser place à une super autoroute quasiment vide, les cotes ne sont pas trop relevées, je trace un max, de temps en temps je prends une photo. Survient une très longue montée, je mets un point d’honneur à ne pas mettre pied par terre et j’y arrive. A 10 heures je m’arrête dans un sympathique « café », je ne sais comment l’appeler, c’est mignon nickel-chrome, je prends un coca et des pralines et comme il y a un rayon de soleil je m’installe dehors et enlève mon anorak et gilet sans manche, histoire de sécher en-dessous. Je suis bientôt rejointe par un jeune homme, le propriétaire de l’établissement, nous discutons, de ce que je fais, religion, il a l’air d’adhérer à mes idées, je ne sais si c’est vrai ou si il était parti pour me convertir… En attendant le soleil s’est recaché et moi je me suis refroidie, je repars dans une descente avec des mains très limites, heureusement il va y avoir deux montées qui vont me réchauffer, je vais passer la journée à avoir des chauds et froids. Une fois dans Bogota, les murs vont jouer le même rôle que la terre, renvoyer la chaleur. A une vingtaine de kilomètres de Bogota, je suis dans une zone urbanisée, beaucoup de circulation, l’autoroute a disparue, sur la mauvaise voie d’arrêt d’urgence un camion arrive en sens inverse ne me laissant aucun choix, je me déporte à gauche en espérant ne pas être renversée par un véhicule à moteur. Les plus dangereux sont les cars, et ici ils n’ont pas le syndrome du petit mais le syndrome du grand, plus ils sont grands plus ils vous rasent, même si l’autre voie est libre. Je suis hyper prudente, roule sur la voie d’arrêt d’urgence quand elle existe. Elle est souvent pleine de gravier, parfois de sable et parfois d’obstacles imprévus… Lors des descentes je reste sur la voie principale car on ne stoppe pas comme cela une bicyclette d’environ 43 kg (passagère non comprise) qui roule à plus de 50 km; mais tout se passe bien. La circulation est à nouveau rare, je me dis que je vais rentrer dans Bogota les doigts dans le nez, erreur, erreur, erreur. A 5 km tout change, voitures, camions, bus et motos font un vacarme infernal. Je regrette de ne pas avoir mis mon rétro, mais j’étais trop énervée hier. Franchement je galère un peu, je savais que Bogota était une grande ville mais je ne pensais pas trouver une telle mégapole. Au km 78 une voie cyclable, je crois mon cauchemar terminé, non il ne fait que commencer…Je perds la piste cyclable au km 79, la retrouve 200 mètres plus loin, et là franchement je trouve que les colombiens exagèrent, ils se targuent d’être la capitale détenant le plus de voies cyclables du monde mais il faut voir quelles piste cyclables. Le plus dangereux ce sont les taxis et bus qui arrivent dans le même sens et qui tournent à droite, impossible de les voir arriver, inutile de chercher à forcer le passage, ils ne ralentissent pas. L’autre jour j’ai vu une émission à la télévision où ils montraient des piétons qui se faisaient écraser et ils démontraient que c’était la faute des piétons. Allez il suffit de le savoir et de faire avec. A Bogota il y a des milliards de bus, quand le feu est rouge pour eux ils se touchent tellement, empiétant sur le carrefour qu’il est parfois impossible pour les piétons de traverser… Je vais donc traverser plus de 200 calle (rues), j’ai le choix entre descendre et remonter de vélo à chaque fois ou de tenter… J’ai failli valser deux fois lors d’un coup de frein brutal (mes freins ils freinent, d’ailleurs je ne comprends qu’en France on ne m’ait pas équipé de ces freins…), alors des fois je descends je pousse, et les plans inclinés sont vraiment pentus, des fois je tente, mais pas souvent. A cela il faut ajouter le fait que parfois (et seulement parfois, mais en France c’est la même chose) il n’y a pas de plan incliné… Le seulement parfois c’est juste pour vous surprendre… Des fois aussi vous avez intérêt à baisser la tête, sinon décapitée par l’escalier qui monte à la passerelle…Des fois c’est un vrai jeu de piste pour retrouver la piste cyclable… Des fois il faut monter et descendre une passerelle… Des fois ce sont les piétons qui ont envahi la piste et des fois il y a une voiture garée dessus (mais ça c’est comme en France)… des fois c’est tellemnt dangereux qu’ils vous obligent à mettre pied à terre…Bref pendant 30 km je ne vais pas m’ennuyer… Je demande mon chemin à des policiers, ils me disent que je suis complètement tarée de faire ce que je fais, ils feraient mieux de m’indiquer un peu le chemin correectement, ils savent juste me dire derecha, derecha, derecha (tout droit). Un gros nuage noir me menace puis s’éloigne. Plus loin je trouve une femme charmante qui me dit que je dois remonter jusqu’à la calle 13, que là je vais trouver une piste cyclable qui me conduira au centre de Bogota, et c’est vrai. Mais je n’en suis qu’à la calle 100, je fatigue mais n’ai pas le choix. Enfin la piste cyclable va passer de l’autre coté de la route à six voies encombrée et au moins je vois les voitures qui me coupent la route, donc ça va mieux, plusieurs heures plus tard me voici à la calle 13, oui, c’est la route des cyclistes, un magasin de vélos tous les 10 mètres, je demande à l’un d’entre eux de me prendre en photo devant son magasin je ne sais pas ce qu’il fait avec mon appareil, je crois avoir perdu toutes mes photos, ouf le soir je les retrouverais. La piste cyclable la plus réputée de Bogota est impraticable, des milliers de piétons, je repasse sur la route mais ça va. J’ai chaud, c’est le soleil qui m’accueille à Bogota, à part les véhicules à moteur aucun problème de sécurité. Je cherche un hôtel, le premier est à l’étage et ne m’inspire pas, je demande, j’aboutis à un hôtel style hôtel international cinq gardes devant, dix derrière. Devant on m’empêche de rentrer. Je passe derrière, pose tranquillement mon vélo, franchis sans problème le contrôle de sécurité qui est un contrôle sérieux avec ouverture de sacs, etc, pénètre dans l’hôtel, ai le temps de voir un salon de travail, deux salons, les hommes d’affaires et politiques affairés sur leur ordinateur et leur téléphone portable, je sais que cet hôtel n’est pas pour moi, mais quand même je regarde et vais me renseigner. J’approche de la réception quand soudain deux gardes complètement affolés m’abordent et me demandent ce que je fais là. Moi ? Je me renseigne pour une chambre… Visiblement les gardes sont affolés. Dites-moi le prix quand même 200 000 pesos, ok je m’en vais… Comme quoi on peut mettre dix gardes du corps, ça ne protège rien du tout, moi je suis contente du tour joué. Allez il fait nuit, je titube, j’ai des vertiges, j’achète une tranche d’ananas dans la rue, il me faut absolument du liquide et du sucré dans le corps sinon je tombe et je réussis l’exploit de pousser mon vélo chargé tout en mangeant ma tranche d’ananas. Je demande un hôtel « normal », je finis par aboutir à l’hôtel Santa Maria de Jesus qui est juste ce que je cherche, propre, avec une fenêtre (quand même un peu de courant d’air, la fenêtre ne ferme pas, il y a internet dans le hall qui sert aussi aux prières, je rigole pas, c’est vrai, et les réceptionnistes quand ils n’ont rien à faire fabriquent des chapelets, vrais de vrai, la vierge est partout, mais moi je suis bien et la douche n’électrocute pas. Un homme de la réception réussit à mettre mon vélo chargé dans l’ascenseur. Et voilà, je suis à bogota, vivante, épuisée mais entière. Vite je me douche, vite je sors pour manger, il est près de huit heures, ici c’est tard pour manger, mais je me dis que dans une capitale on peut manger un peu plus tard, pas dans le quartier où je suis. Le premier restaurant où je vais, la bonne femme ne me répnd même pas je renouvèle ma question pour savoir si je peux manger, toujours pas de réponse, je vais ailleurs, la soupe est bonne comme d’habitude, le reste mauvais mais pas cher. Allez dodo, les draps sont propres et doux…Et c’est vrai que depuis que je suis en Colombie j’ai refait un peu de gras….

Bisous tout le monde

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6 réponses à J68 : je trace… Bogota… dur, dur…

  1. ARDUIN-BOREL Marie-héléne dit :

    bonsoir Françoise,
    Tu gras tu peux en faire, tu l’auras vite perdu, à pédaler comme tu le fais.
    Aujourd’hui j’ai vu ta petite famille, car Salomé avait une course sur Monétier,
    elle est venue me voir à ma caisse, elle est bien bronzée, elle a « la patate » bon signe
    Bon soit toujours prudente, bisous, Mylaine

  2. Je lis les articles dans l’ordre inverse et je confirme que je n’ai pas envie de passer par Bogota. C’est tout de même une grosse galère tu trouves pas ?
    Muchos besos

    • Francoise dit :

      Ca va pas non , bien sur qu il faut passer par Bogota, il ne faut pas zapper les capitales, c est la que vivent je sais pas si c est le quart ou le dixieme de la population, apres ca depend de ce que tu recherches non c est pas une grosse galere, c est une galere, mais je regrette juste d avoir zappe caracas, voila bisous et je suis super contente d avoir ete a Bogota avec mon velo, apres ce que nous faisons c est hors du commun, chacun son itineraire, chacun sa verite, chacun ses desirs, bisous

    • Francoise dit :

      NONONONON, si tu veux pas de galere reste devant ta tele…. Achete un CD sur Bogota, muchos besos

  3. Idalia dit :

    This is the perfect way to break down this inforamoitn.

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