J92 : billard montant…

J92 : billard montant…

Samedi 23 avril 2011

Chachagui – Pasto

Distance parcourue : 27,79 km

Vmoy : 6,5 km/h Vmax : 39,4 km/h

Température : minima :15 °, maxima : 27°

Dénivelée positif : 868 m

Dénivelée négatif : 418 m

Heures sur le vélo : 4H14’14 »

Départ : 7 heures 27

Arrivée : compliquée début d’après-midi

Résumé de l’article

  • Objectif : Pasto
  • Conditions météorologiques : soleil puis couvert et froid, puis pluie diluvienne
  • Etat de santé : bon sauf le soir apparaît une douleur à l’embouchure du sciatique pas habituelle extrêmement violente et qui me fait peur
  • Particularités de la journée : Route en excellent état qui monte, paysage toujours aussi beau et vert, super du soleil au départ mais froid et pluie glaciale ensuite

La nuit s’est bien passée, ayant préparé mes sacoches le soir je suis vite prête d’autant plus que je vois que ça se dégage au-dessus de Pasto.

A 7H27 je suis partie et le soleil brille. Comme prévu ça monte, j’ai vite chaud et me découvre. Mais le soleil au bout d’une heure va se cacher et le froid s’installer. La route est en excellent état, le paysage toujours aussi sublime et verdoyant. Les camions sont en congé et les voitures de tourisme circulent comme chez nous pour le week-end pascal…Comme d’habitude les vingt premières minutes sont difficile puis je prends le rythme. Quand je pense qu’une personne m’a dit que la route était plate jusqu’à Pasto, je lui ai dit que c’était impossible vu que Chachaguï était à 2000 mètres et Pasto à 2551 mètres, en fait je vais devoir monter , 850 mètres en pédalant, le reste en poussant. Je passe un col puis descend sur Pasto qui est une grande ville, je dépasse des quartiers sur la colline qui ont l’air plus que pauvre et je suis prise dans une pluie diluvienne très désagréable. Je me dirige vers le centre, cherche un hôtel et un magasin de bicyclette en même temps, je cherche longtemps, l’hôtel est trop cher, le premier magasin de bicyclette n’a pas de mécanicien, il tombe toujours des trombes d’eau. Je repère le deuxième magasin de bicyclette, lui dit que je vais d’abord manger et boire sinon je vais mourir (et c’est vrai). Je me fais aborder par un vieux de mon âge qui me sort une photo de quand il était jeune et faisait du cyclotourisme… Puis dans le magasin de bicyclette c’est l’attroupement, examen (et admiration) de la bicyclette, interview (et admiration) de la cyclo… Essai de la bicyclette par le mécanicien, le diagnostic tombe et est sans appel, ce n’est pas grave, ce n’est pas le dérive-chaîne mais la pédale. Il va pour démonter ma pédale avec une clef à vis, je l’arrête vite et lui dit que tout se démonte avec une clef allen, pour une des pièces il n’a pas la bonne clef, je sors (pas peu fière) les miennes, puis la pédale va passer sur le billard (on est vraiment dans le billard aujourd’hui), elle est serrée dans un serre-machin il force dessus avec des clefs, je n’aime pas ça, je n’aime pas ça, il remonte le tout, vérifie tout, me dit que tout le reste va bien, refuse que je le paie, je le paierai quand même, puis il y a la séance photo, échange de mails, l’habitude quoi… Tout le monde me dit que je suis « guapa », je ne savais pas trop ce que cela voulait dire, c’est parait-il un grand compliment, cela veut dire courageuse. La guapa elle s’est fait indiquer un hôtel moins cher avec eau chaude, en plus il y a une fenêtre et la wifi qui arrive pas dans sa chambre, ce qui fait qu’elle s’est installée dans le salon pour lire ses mails et maintenant elle a le dos vrillé juste à la sortie de nerf sciatique et ça l’inquiète vachement, surtout que tandis que je corrige les fautes ça descend dans le nerf sciatique, aïl, aïl.

Ce soir sortie, visite des différentes manifestations pascales, il y le concert rock au bénéfice d’associations caritatives ( je crois d’état) qui clame « rumba christo », la cérémonie dans la cathédrale qui est d’un triste à mourir, et dans une petite église un chant d’une beauté prégnante… Ici Pâques est l’équivalent de Noël chez nous.

Pour une fois j’ai pris la précaution de prendre la carte de l’hôtel, je me fais aider par des policiers qui ne connaissent pas la ville car ils sont de Bogota, mais en cherchant à trois et en demandant à d’autres on trouve. Un des policiers s’était proposé de me raccompagner. Ici la ville est très pauvre, qui dit pauvreté dit risque d’insécurité. Que de différences d’une ville à l’autre, d’un village à l’autre, différences de toutes natures, culturelles, la manière de s’habiller, de vivre et même de parler, les maisons sont différentes aussi, la richesse ou la pauvreté aussi, et apparemment selon ce que les gens me disent cela ne pose pas de problème.

Tandis que j’essayais de lire et de répondre à mes mails une femme m’a branchée, je crois qu’elle voulait aussi me convertir, mais mes convictions sont tellement profondes que mes interlocuteurs le sentent, ce qui n’empêche pas de dialoguer, de parler de la vie, de la Colombie, j’apprends beaucoup de choses, j’apprends un point de vue, je ne veux pas généraliser.

Et puis on finit par parler de la pluie et du beau temps, ce qui est sûr c’est que le climat a changé, qu’il est devenu imprévisible et compliqué…

J’ai vu le journal de ce jour, on ne parle que de ça, partout les routes sont coupées et des gens se retrouvent sans abri. J’ai quand même eu deux jours et demi de répit…

Voilà je suis contente de ma journée sauf cette douleur au dos qui est différente de celle de d’habitude, la douleur de d’habitude que je sais apprivoiser, celle-là elle me fait peur.. J’espère ne pas être à nouveau clouée au lit demain… Parce que là il va me falloir trois ans pour aller à Ushuaïa… Et demain je voudrais voir le volcan et avec un peu de chance il y a un créneau entre sept et huit pour ne pas être dans le brouillard, y a pas, ici c’est compliqué. Que des gens soient venus ici guidés par la recherche de l’or, je veux bien, mais que des villes se soient développées dans un environnement si dur, j’ai du mal à comprendre…

Bisous tout le monde

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8 réponses à J92 : billard montant…

  1. Courage la championne, tu vas bientôt passer la ligne de l’Equateur.. Après, c’est tout droit et ça descend. Si, si, j’ai regardé mon globe terrestre, ça descend jusqu’à Ushuaia.
    Hasta pronto !
    Besos

    • Francoise dit :

      Et tu sais que le sommet de l’Equateur est plus haut que l’Himalaya, compte-tenu du fait que le globe terrestre est aplati aux poles, oui il est plus près du soleil…
      tet même que là (je suis à 3000) je suis plus près du soleil que là-haut sur ‘lHimalaya…
      Besos del sol

  2. Ange dit :

    Lol en lisant le comm de Jean Luc…
    Tiens bon bella guapa !
    Le cul sur ma chaise parisienne j’ai qd même fait une dizaine d’étapes juste en claviotant et en qqs minutes…. Bien entendu le plaisir n’est pas le même mais c’est tt de même agréable ce partage. Merci.

    • Francoise dit :

      Bin moi quand j’ai le cul sur ma chaise devant l’ordi c’est là où je souffre le plus du dos, donc en ce moment je suis une cure de traitement de mal de dos :vélo à outrance…

  3. Monica dit :

    C’est vraiment ennuyeux cette douleur,ca va surement se calmer avec le repos de la nuit. Courage tu vas bientot basculer dans l’hemisphere sud. Suis en ce moment a Arcachon pour feter les cents ans de ma mere !!! Il fait un temps d’ete. Ce matin je suis montee au sommet de la dune du Pyla. Un exploit pour moi. J’etais heureuse d’avoir reussi,malgre mon handicap

    • Francoise dit :

      Bravo Monica, il n’y a pas de petit et de grand sommet, chacun le sien, bisous. Et la douleur du dos, ça va, ça vient, je gère au mieux, si j’avais écouté la gente médicale ils voulaient m’immobiliser… Ca c’est pas possible…
      Besos

  4. Monica dit :

    Besos a bientot

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