Vendredi 19 avril 2013
Bivouac sur la route – Ferme dans la commune d’Orepuki
62 km
Toute la journée il a plu, toute la journée il a fait froid, toute la journée il y a eu du vent, toute la journée ça a monté et descendu (enfin descendu je suppose…)
Je pédale le nez dans le guidon c’est le cas de le dire… Je ne fais que deux photos… Trop dur de sortir la main du gant, risque de ne plus pouvoir la remettre…
La fatigue arrive, il me faut un endroit où dormir, une piste part sur la gauche, je pose mon vélo et pars explorer le terrain à la recherche d’un endroit où poser ma tente. Une voiture passe, s’arrête et s’enquiert de mon sort, je lui explique le vent, la pluie, le froid, la fatigue, je cherche un endroit où mettre ma tente. « Venez chez moi ». Oui mais le chez elle est à 2km de piste montante, je ne peux vraiment plus et l’endroit où on peut mettre sa tente au bord de la route ? A 2km aussi. Je lui dis que vraiment je ne peux faire 2km de piste. Bon je ne bouge pas, elle va chercher son mari, le 4X4, et hop, cyclo, vélo, bagages embarqués et hop à la douche… Et aussi un lit où malgré le gros édredon j’aurai froid, et aussi du chocolat chaud et aussi un délicieux repas et aussi une conversation super intéressante avec des gens super intéressants et aussi un placard où passe le tuyau de la cheminée et où je pourrai faire sécher mes affaires, oué parce que je dégouline de tous côtés…
Lui a 76 ans, travaille encore, elle ne veut pas dire son âge. Ils ont eu 5 enfants, quatre petits-enfants, Un s’appelle comme mon aîné, Eric… Dans la maison, pas de télévision, non qu’ils n’aient les moyens mais par choix, en revanche une bibliothèque impressionnante, elle lit des poèmes, écrit son journal. Ils ont 500 moutons, mais les moutons ça ne rapporte pas, les vaches sont plus rentables.
Ici dans le sud de l’île du sud les fermiers sont assez pauvres. Et Monsieur le Professeur Tournesol vous avez raison le mouton ça se mange, c’est même délicieux, surtout accompagné de courge et de purée avec des pommes de terre du jardin. Ils me montrent une pomme plus grosse qu’un pamplemousse…
Bref je passe un excellente soirée et en apprends encore beaucoup sur ce pays qui a mis longtemps à m’apprivoiser…
J’essaie encore une fois de cerner un peu plus la civilisation Maori et force m’est de constater que la civilisation Maori n’existe plus que dans la mémoire collective, ce qui est déjà pas mal…
Le lendemain ils veulent me reconduire à la route mais je leur explique que j’ai récupéré et que je peux pédaler, la piste d’ailleurs est facile. Juste j’ai quelques problèmes de bazar que j’ai mis dans mes affaires, car j’ai laissé mes sacoches au garage et ce froid humide pour moi est fatal, mes mains se paralysent, mais bon je m’en sors.
A oui, les photos du jour :
Les vaches qui ont bien de la chance de retourner à l’étable tandis que je continue à pédaler dans le vent, le froid, la pluie et la circulation…
L’océan où je ne pose pas ma tente, non parce que c’est interdit mais parce que le vent est furibard…
Et la mer ou l’océan, là je ne sais plus ce que c’est, juste sur la carte j’ai vu écrit Southern Océan…
Et tandis que j’écris il continue de flotter et je désespère d’arriver à faire sécher ma tente…
Je pense aussi à Janick qui m’a conseillé de me renseigner à ChristChurch pour avoir des idées où aller, oui sauf que Christchurch n’existe plus, détruite par un tremblement de terre en février 2011…
Voici la photo de la maison de mes bienfaiteurs, eux, très pudiques ne voulaient pas de photo, je respecte.
Les chiffres :
62,33 km
Vmoy : 10,5 km/h
Vmax : 42,3 km/h
Temps sur le vélo : 5h54 ‘ 04 » soit près de 6 heures, soit beaucoup trop…
Bisous tout le monde et un grand merci à Ruth et Allan pour leur accueil et leur hospitalité.