Le Sud Lipez, un aperçu…

Morte ?

Non, plus vivante que jamais…

Bonjour à toutes et à tous, j’ai pris un tel retard dans mes récits au jour le jour que le rattrapage va être difficile, alors pour ne pas trop vous faire languir je vais vous raconter en bref le Sud Lipez…

Pourquoi aller dans le Sud Lipez ? D’abord parce que c’est beau et puis parce que dans le milieu des cyclotouristes c’est un des plus grands défis… Alors, j’y suis allé…

C’est quoi le Sud Lipez ? Un désert que plus beau tu meurs entre 4000 et 5000 mètres d’altitude avec des pistes qui ne sont pas vraiment des pistes mais des traces dans le sable ou les tout petits graviers, des montées raides parsemées d’énormes cailloux, rien ni personne, nous sommes dans un désert et surtout, surtout le vent, parfois il se calme la nuit, pas toujours, parfois on a deux heures de répit, pas toujours, à chaque heure qui passe il gagne en violence pour atteindre son apogée en fin d’après-midi et début de soirée, au moment où tu cherches un endroit où te poser et sans abri c’est strictement impossible… Et puis le froid la nuit entre moins 10 et moins 15… Et n’oublions pas, c’est beau, c’est beau, c’est beau, une nature immense, grandiose, puissante, farouche devant laquelle tu as intérêt à te montrer humble…

J’y suis arrivée sans casse (sauf pour le matériel qui a énormément souffert et aussi les crevasses au doigts, et les lèvres gerçées et nez et gorge irrités par le vent, le sable et ce qu’il y a dedans et aussi la peau desséchée par le petit bain dans les eaux thermales…), je crois que j’ai eu un immense « buen suerte »…

Alors d’abord je voudrais remercier les cyclos ( en particulier Enzo) qui m’ont parlé de ce défi, au passage je les ai haïs un certain nombre de fois (en particulier Enzo)…
Je voudrais remercier le ciel, l’Etre suprême, appelez-le comme vous voulez qui a mis sur mon chemin (à l’hôtel des baroudeurs à Uyuni) ce couple espagno-ukrainien qui s’apprêtait à faire le même circuit, et bien sûr les remercier eux chaleureusement de m’avoir passé le topo, qui certes présente un certain nombre d’erreurs, mais sans lequel je pense que les choses eussent été extrèmement plus compliquées… Dans ce topo sont indiqués les km, les difficultés et surtout les points d’eau et de ravitaillement et, hyper importants les zones de bivouac, j’en ai trouvé d’autres mais elles sont rares, et sans elles risque de mort (deux cettte année sont morts de froid…)
Je remercie aussi le buen suerte d’avoir fait que mon pneu arrière usé n’ait ni explosé ni crevé, que mon changement de vitesse ait tenu (sauf un jour mais j’ai réparé)…

Je remercie tout particulièrement tous ceux qui m’ont aidé dans ce défi hors normes :
En premier lieu « l’hôtel del desierto » et son personnel, ils ont récupéré une épave (ne vous inquiétez pas ont-ils dit, tous les cyclotouristes arrivent ici dans le même état) et ont réanimé l’abuela cyclo plus fluo à coups d’excellente nourriture, de douche chaude, de lavages de vêtements, en m’offrant une chambre de luxe au prix de la chambre de bonne, en me donnant de l’eau, des bananes, des sucettes, en partageant avec moi leur repas de midi, en me racontant leur vie si difficile dans le désert, 3 mois de travail de 5 heures du matin à 23 heures, 18 jours de repos à la Paz, en allant jusqu’à me proposer de demander à un 4X4 de m’emmener à la Laguna Colorada, en ayant tellement peur pour moi, merci aussi à la communauté qui a mis 12 mois à construire cet hôtel tout en pierre et écologique (presque, il y a quand même les générateurs pour puiser l’eau du puits et donner de l’électricité aux touristes en soirée)
Merci au 4X4 qui s’est inquiété de l’endroit peu abrité où je mettais la tente.
Merci au camion qui m’a dit qu’il’était ma dernière chance…
Merci aux motards corses accompagnés de leur voiture assistance « Madame vous avez bien conscience de la précarité de votre abri ? » Ouf ils ne savent pas que ma tente ne ferme plus… « Il y a un refuge pas loin » « oui j’ai mis 7 heures pour en venir » 7 heures de pédalage poussage, 10 heures en tout…
Merci au couple belge avec qui j’ai passé une excellente soirée à l’hôtel del desierto, leur amour l’un envers l’autre, leur amour pour la montagne et les grands espaces, leur énergie a déteint sur moi.
Merci au groupe de touristes au refuge de la Laguna Colorada de m’avoir acceptée à leur table, merci à ce médecin au destin exceptionnel, bolivien il a été remarqué à 19 ans et a bénéficié d’une bourse d’un riche bolivien qui échappait aux impots en faisant des fondations, muni de son diplome de médecin il est retourné en Bolivie, a travaillé en pédiatrie et là a vu les enfants tomber comme des mouches lors d’une épidémie de rougeole ou toute autre maladie bégnine sous nos contrées, il a alors décidé de faire de la santé publique, retour en Suisse et muni de ce nouveau diplôme il revient se mettre au service de son pays, c’est le temps de Pinochet, on lui confisque son passeport, on lui conseille de fuir, ce qu’il fait, il a fait sa vie en Suisse, la Bolivie est encore son pays… Il m’a beaucoup appris sur la Bolivie, Bolivie qui me désespère…
Merci aussi à la guide de m’avoir donné quelques feuilles de coca…
Et encore mille mercis à tous ceux que j’oublie et à vous aussi chers lecteurs…

On m’a tout prédit : les camions et 4X4 tueurs, l’altitude, le froid, les trafiquants de cocaïne qui se donnent rendez-vous en plein milieu du désert, la mort par épuisement, faim ou soif, le curé qui la nuit attrape les femmes pour brûler leur graisse dans les églises (franchement là je ne risque pas grand chose), et puis aussi les pumas… Deux sont mortes après avoir bu l’eau des lagunes, un est passé sous les roues d’un camion (en tout 7 camions rencontrés, l’a vraiment pas eu de chance…) On a oublié le principal : le vent… Et le sublime : le beau, le si beau que tu meurs… Et la solidarité et l’aide de tous… Que rien que d’y penser tu pleures…

Et je vais connaître tous les sentiments, traverser un désert seule des jours et des jours sur des pistes si infernales que même pousser à la descente c’est dur et ce entre 4000 et 5000 mètres, et bien c’est toout sauf évident… Je vais connaître la haine, la rage, le désespoir, l’espoir, un sentiment d’extrème puissance ou d’impuissance totale, le je n’y arriverai jamais, la joie, l’exaltation, un bonheur sans pareil, tout quoi… Toujours j’ai pensé m’en sortir (y arriver, pas toujours), j’avais déjà mis au point la stratégie de défense si jambe cassée, je mets au point la stratégie de passage de nuit si pas d’abri : je m’habille avec tout ce que j’ai, je me mets dans le duvet, je m’enroule dans la tente, je mange et bois et j’attends le soleil…

Allez hop, c’est parti…

Femme libère-toi…

On part en train ?

Bin non, on prend la piste…

Je suis donc sur une excellente piste de terre battue, cassée par endroit mais bonne, je pédale.

Ouf, je n’ai pas à passer le rio à gué…

Je suis attentive et suis bien les cairns…

Déjà je repère les abris…. (non pas les abris antiatomiques, les abris contre le vent…)

Mon vélo est encore à peu près entier…

Ciel, un nouveau danger… En fait c’est de la terre battue toute neuve et moi ça me va bien…

Un camion tueur à l’horizon, vite on se planque…

On admire les mini tornades, on les aime quand même que de loin…

Ciel, encore un nouveau danger…

C’est bien joli tout cela mais il faut quand même songer à remonter…

Et ne pas oublier d’admirer les formations géologiques…

Je ferai mon premier bivouac au bord de la route avant San Cristobal à l’abri d’une colline. C’est vrai que j’ai rencontré quelques 4X4 qui m’ont croisée à une allure folle, balançant des cailloux… Mais juste quelques, d’ailleurs les 4X4 vont se faire de plus en plus rares, la route entre Uyuni et la Paz est bloquée par des manifestations, si j’ai bien compris c’est la guerre entre Potosi et Oruro… (sans commentaires, triste Bolivie…) . J’ai des problèmes de changement de plateau, mon guide câble sorti de ses gonds… Je vais commencer une lutte infernale contre le vent…

Là le danger est grave, c’est une tempête de sable, avant je croyais que c’était la pluie, j’en ai déjà essuyé deux de ces tempêtes, au bord du salar du Coïpasa et une autre je ne sais où, arque-boutée sur la tente, les yeux griffés par le sable, la douleur qui met 48 heures à se sauver…

Je pédale à toute vitesse, je crois le village à quelques kilomètres (ma carte n’indique pas les kilomètres…), il sera beaucoup plus loin, mais caché dans la montagne j’en vois un autre. J’y vais, le nuage noir se rapproche de plus en plus, la première maison, deux enfants, un chien dans le jardin « Où sont vos parents ? » « Pas là » « Mais vous n’êtes pas seuls, je peux rentrer ? Tenez votre chien ». Je trouve dans la cuisine une mamita assise par terre en train d’éplucher des légumes, elle est aussi effarée de me voir que moi de sentir la tempête de sable qui arrive, je parlemente, j’ai un abri, trop tard, je vais lutter contre la porte qui ne laisse pas passer mon vélo, lequel s’écroule sous une tôle qui est en train de s’arracher…

Le bruit est assourdissant, la nuit tombe,  je cale la porte de la pièce où je suis avec une masse et j’attends, j’attends une heure et demi, et puis ça se calme, le jour se relève, je récupère mon vélo entièrement sablé, intérieur des saccoches compris… J’ai eu très peur…

Le lendemain je remercie la mamita…

Je dis bonjour aux vigognes…

Adieu aux derniers hameaux…

Bonjour aux premiers bans de sable…

Je me la joue coule, j’ai décidé de shunter cette route de 150km dans la montagne où il n’y a rien ni personne… Alors je ne renouvelle pas ma réserve d’eau, je m’offre un deuxième petit déjeuner au bord de la lagune…

Une moto passe, on discute… Bin la piste sur laquelle je suis c’est celle qui va au volcan Ollague et donc rejoint la piste qui va à la laguna Hedionda, donc la piste infernale des touristes en mal de sensation forte (en 4X4) et des cyclo ultrafêlés… « Combien de temps jusqu’à la bifurcation ? » « Deux heures de moto ». Allez la piste me plait, pas mauvaise, pas de circulation, je me sens en forme, j’y vais…Enfin, le temps de ramasser mon vélo qui subit sa nième chute… J’ai quand même peur de manquer d’eau…

Je monte allègrement, on m’a dit un col à 5000…

Je rentre dans la vallée de Las Rocas, le vent a sculpté  les formes les plus incongrues…

Je ne vous livre que quelques échantillons…

Au loin le volcan Ollague fume….

Le vent souffle très fort, j’ai à nouveau atteint ou dépassé les 4500m, j’ai froid, je suis fatiguée, le ciel s’est couvert, je décide de me mettre à l’abri d’un rocher pour pique-niquer quand l’orage se met à tonner très fort, j’ai peur, je plante ma tente dans l’idée de faire la politique de l’autruche, puis l’orage va passer, il n’est que 3 heures, maintenant j’ai chaud dans ma tente et l’ombre est rare, je me repose comme je peux….

Nuit calme, je reprends la route qui se désertifie de plus en plus et continue de monter…

Une lagune vient agrémenter le paysage…

La piste est bonne, puis cassée, puis sableuse, bonne dans l’ensemble, je pédale, là un petit dérapage incontrôlé suivi d’une sortie de route, sans chute…

Parfois la nature joue la fantaisie…

Et ça monte…

Un camion en panne fait bloquage aux deux autres camions de la journée. Deux personnes attendent un hypothétique bus, « pour aller à la laguna Hedionda c’est la piste à gauche », je me méfie, déjà la route indiquée pour Tres Cruces j’ai du faire du portage, c’est plus court me disent-ils, oué sauf qu’il n’y a strictement personne « Et là aussi il n’y a personne » « Si 2 ou 3 véhicules par jour » Je joue la sécurité et décide de faire le tour du cerro et de rejoindre la piste indiquée sur mon topo…

Selon mes calculs (approximatifs, ma carte ne comporte pas le kilométrage) j’arrive à la bifurcation où je dois tourner, horreur, ce n’est pas possible, un mur s’élève devant moi, un 4X4 (le premier depuis des jours) s’y engage, confirmant mes craintes, un deuxième arrive, je l’arrête, oui c’est bien là… Je commence par me confronter à des ornières de 60cm de petits graviers, c’est l’horreur, une autre piste semble moins pire, et bien sortir des ornières en biais avec des épines qui vous narguent c’est pire que l’horreur….

Le pire du pire restant à venir, pas de photos, je ne peux pas  : un chemin extrèmement pentu avec de très grosses pierres, il faut passer en force, je n’ai pas de force, je passe, comment ? Une force suprême… Pendant 2 jours j’aurais mal à mon poignet cassé il y a deux ans…

J’avais décidé de manger à l’intersection, mais devant le mur j’ai préféré retarder, et là-haut j’ai trouvé une piste de sable et un violent vent de face, alors j’ai retardé… Puis j’ai craqué et mangé… Puis les 5 ou 6 4X4 rencontrés ont disparus, puis le kilométrage du topo était faux et la Laguna Hedionda jamais là… En revanche un petit salar indiqué sur aucune de mes cartes…A un moment j’ai posé mon vélo et suis allé voir plus loin, une laguna, pas l’Hedionda, la Canapa…

Une colline (à 6000 la colline quand même) coupe un peu le vent, je m’en rapproche et plante ma tente… Je suis très inquiète sur la suite des évènements si le kilométrage est faux… Et la piste aussi difficile… Le doute commence à m’envahir….

Sur le topo que j’ai fait imprimer manquaient les deux dernières lignes d’une page, horreur quand je consulte le topo sur mon ordi je vois qu’à l’hôtel de la Laguna Hedionda ils ne vendent pas d’eau… Après le doute, l’angoise… Je me la joue coule le matin, j’ai décidé de m’arrêter à l’hôtel de la Laguna Hedionda et d’y dormir. Et puis la piste devient moins difficile, même que des fois je pédale…

Du coup je ne fais qu’un arrêt mangeage et lavage de culottes, je repars avec deux sandwich oeuf tomates, des snickers et de L’EAU (ils en vendent) et je suis confiante, je pense que maintenant ça va être facile… ERREUR, ce n’est jamais facile, le vent que j’avais dans le dos repasse de face et devient extrèmement violent, l’orage menace mais ne me tombera pas sur la tête.

Un oiseau surveille ma progression, à moins que ce ne soit le pigeon voyageur que vous ayez envoyé pour avoir de mes nouvelles…

Bon je galère presque autant à écrire cet article que dans ce périple de dingue… Je viens de perdre deux heures de mise en ligne…

Je disais que je n’allais pas vite car je respectais les limites de vitesse MOI…

Je voudrais m’arrêter mais ne peux, pas d’abri, enfin je rejoins une colline à 6000 qui me coupe du vent d’ouest, je plante ma tente, je pense être à 1km du col à 4700 mètres, ERREUR, reste 10km… Piste tôle ondulée, sable, je pousse plus que je ne pédale…

Les 4X4 ne sont pas sympas comme dans l’autre vueltita, mais ne me tuent pas… Et à partir de 14 heures 30, fini, plus personne… Le moral revient, je suis bien dans ma tente, dommage que la fermeture éclair soit cassée et que tout gèle…

Dans ma tête défilent les lagunes…

L’oiseau qui pour une fois s’est laissé photographier… Mais qui s’est envolé dans les nimbes du net…

Et puis il y a des gens sympas, ceux qui essaient de balayer tout ce sable…

Les fans…

J’essaie de partir tôt (à cause du vent), je me stresse et décolle à la même heure qu’hier, 8 heures…

Je dis adieu à ma dernière fleur…

La piste devient de plus en plus dure, un très grand passage de gravier, le poussage est très dur…

Puis une montée raide de pierres…

La sous-estimation du kilométrage du topo me tue, à chaque fois ce sont des espoirs déçus, je crois y être, non je n’y suis pas… Et je suis seule, le matin j’ai aperçu trois quatre-quatre au loin, l’après-midi deux, l’un me donnera des sucettes.

Une nième chute de vélo, la béquille est cassée et le bâton dans le sable plus le vent, ce n’est pas top…

Le dernier 4X4 voyant que je m’apprête à bivouaquer me conseille de poursuivre jusqu’à l’hôtel du desierto, mais je ne peux, je suis trop épuisée, il va longtemps insister, il a vraiment peur pour moi, oui ce n’est pas loin (une heure) oui ça descend, mais la couche de sable est si épaisse qu’il faut pousser…

Mon abri est précaire, une aire de bivouac derrière un rocher, mais mal orienté, le vent va souffler toute la nuit, je ne vais pas dormir… Ce jour-là j’ai été dans la douleur, trop dur… Je calcule mon eau, je calcule le pourcentage d’erreur du kilométrage (et faire une règle de 3 c’est déjà difficile, alors à 4700 mètres quand le vent souffle je vous dis pas) je trouve 21%, j’applique ce pourcentage à tous les kilométrages et je désespère… Le problème ce sont les zones de bivouac et le vent et mon état d’épuisement…

Le lendemain je vais à l’hôtel del desierto (il faut faire un détour) qui était effectivement à 1heure et 5 km, mais du poussage dans la descente de sable.

J’y arrive dans l’idée de faire provision de nourriture et d’eau, j’y resterai toute la journée et la nuit…

Je vais faire un dernier délestage : mon tee-shirt, mes chaussettes vert fluo, elles me manquent là, ce que je crois être mon dernier débardeur (me reste le vert fluo mais plus les chaussettes, snif, snif), mes poils superflus (c’était pas pour les poils mais pour les trois bandes de cire que j’avais… ) Mes limes à ongle… Tout est passé en revue, je sais que j’ai encore deux cols à 4700 et un à presque 5000 et le vent, et le froid, et le sable, et le vélo lourd de nourriture et d’eau, tout quoi…

Et je repartirai en forme, inquiète quand même devant cet immense désert…

Le soir je prépare tout pour décoller le plus tôt possible, à 7 heures je suis partie après un super petit déjeuner et avec de nouvelles réserves d’eau et de nourriture, l’eau vient du puits mais est filtrée et je rajoute des pastilles. le kilométrage du topo s’avère là être juste, je vais pousser les 10 premiers kilomètres puis je vais pouvoir pédaler.

Puis le vent tente de me jeter par terre et tue mon fanion… Je pique-niquerai à l’abri du vent dans la maison en ruine.

Je rencontre un 4X4 qui a des problèmes de roue, je sympatise avec les touristes, avec l’écossais je parle de la lumière de son île, au vénézuelien je lui dis combien j’ai pleuré en quittant le Vénézuela, l’espagnole me donnera un gâteau, puis chacun reprend son chemin…

Je suis en forme, j’essaie d’analyser pourquoi : ma bonne nuit ? la bonne nourriture ? L’accueil de l’hôtel ? L’énergie dégagée par le couple de belges? Les feuilles de coca ? Aujourd’hui avec le recul je pense que les nuits entre 4700 et 5000 sous tente où tout gèle me tuent…

J’atteinds l’Arbol de Piedra qui est un peu en dehors de la route.

Le vent est furieux, je choisis mal mon rocher-abri, j’attendrai longtemps le soleil et les touristes viendront faire de l’escalade au-dessus de ma tête avant 6 heures du matin… Le garde viendra s’inquiéter de mon sort…

Après une nuit difficile (froid), je quitte mon bivouac envahi par les touristes…

Un petit adieu à l’Arbol de Piedra et me voilà repartie sous un beau temps froid avec un vent qui a décidé de souffler dés le matin…

Allez une petite dernière (de arbol de piedra) pour la route…

La der des ders…

La piste est meilleure et ça descend, pour une fois je pédale plus que je ne pousse… Je fais de la trottinette, oui quand il y a des passages infranchissables (sable ou tôle trop ondulée) qui ne sont pas trop longs je reste sur mon vélo et m’aide du pied droit, je vais même faire de la trotinette à deux pieds…Bien sûr je continue à être respectueuse du code de la route…

Un seul 4X4 va me doubler dans la journée… En fait les 4X4 ont tous le même circuit et les mêmes heures… Le paysage est merveilleux, mille couleurs du blanc au rouge vif en passant par l’ocre, je me régale…

La Laguna Colorada approche…

Mes photos ne sont pas très réussies, elle-aussi passe du rouge profond au blanc, parfois une tornade blanche vient rompre sa fausse quiétude, ah oui, j’oubliais dans toutes les lagunes les éternels flamands roses…

Le refuge jouxte l’entrée du parc, il est à l’image de la Bolivie, en état de décrépitude avancée, rien n’est fait, rien ne bouge, on dirait que la Bolivie s’est figée il y a 2000 ans…

Je mange avec les propriétaires un bol de pâtes pâteuses où nagent trois minuscules morceaux de lama, mais ce n’est pas mauvais et je ne serai pas malade… Il y a deux « tienda » avec RIEN, si je vais trouver des snickers Les snickers, mon luxe depuis Cusco, le luxe aussi des français qui me tracent…), du coca, de l’eau, rien de plus. Je passerai une excellente soirée avec des touristes dont le médecin suisso-bolivien, eux se lèvent à 4h30 pour partir à 5h30, oui, dur la vie de touriste… Leur babillage me réveillera doucement, pour moi le lever est à 5h30, oui, dur la vie de cyclotouriste… A 7 heures je suis partie, je ne passe pas trop mal la partie difficile (sable, tôle ondulée). Je suis en super forme…

Le topo, les km faux, un volcan mal positionné et une super piste sur ma gauche m’induisent en erreur… Ceci étant dit, peut-être que sans le topo je serais morte…

Et si on retrouve la carcasse on est considéré comme disparu complètement ou pas ?

Quand même c’est beau…

Quand même c’est dur… Mais ce jour-là ça baigne…

J’hésite à la bifurcation…

Un 4X4 passe, je l’arrête mollement, donc il ne s’arrête pas, elle est trop belle cette piste sur la gauche je m’y engouffre et vais plein est, ce n’est pas bon ça… En fait je sais que je me trompe… 3km et demi plus loin, un autre 4X4, je l’arrête franchement, bin oui je me trompe, devant mon air navré il me dit que je peux couper…

Je tente, attends c’est déjà difficile sur la piste, alors en dehors ce n’est pas possible… Demi-tour, je perds presque une heure, je pense que cette heure perdue va me sauver la vie… Je retourne à la bifurcation, en fait il y a trois pistes, je prends celle qui va à l’ouest, je peux vous dire que la boussole me sert… Ce qui me fait plaisir c’est que les jeunes français costauds ont eu les mêmes difficultés que moi… Sur la droite une piste part vers un village caché, une moto s’y engouffre, je ne peux la rattraper pour l’arrêter…

Au fait c’est beau, je ne le dirai plus…
Grand beau temps froid, vent glacial forcissant d’heure en heure, je ne le dirai plus, c’est tous les jours la même chose…

Au loin je vois une piste, j’ai le choix entre la droite et la gauche et franchement je suis perplexe, je vois un 4X4 non touristique qui lui passe à travers les cailloux, je lâche mon vélo, lui court après en faisant de grands signes, il s’arrête et me renseigne.

La montée sera très longue…

Je vais quand même rencontrer une huitaine de 4X4, l’un manquera de m’écraser, l’autre me demandera si je n’ai besoin de rien et je continue… En tout je pédale, pouse, pendant 7 heures, le tout sans rien manger, je suis dans un état second, très euphorique, je sens que le plus dur est derrière moi, je ne sais pas que je vais encore galérer…

là c’est la quebrada où le garde du parc m’a dit que je pouvais m’abriter, oué il a oublié de me fournir corde de rappel et jumars pour remonter…

 

 

Ciel un camion, le premier depuis des jours et des jours…

Je vois le col au loin, bien sûr le vent souffle très fort et rien pour m’abriter et puis un petit tas de sable, ce sera mon abri…

Je gravis le rebord d’un coup d’un seul, aujourd’hui je vous l’ai dit je suis dans un état second…

Deux motards corses accompagnés de leur voiture assistance arrivent, on se salue « Vous êtes bien consciente madame que votre abri est très précaire ? » « Oui, je le sais un tas de sable contre le vent et je suis à 5000 mètres » Ouf, ils ne savent pas que la fermeture éclair de ma tente est cassée…

Allez au boulot, mon vélo est triste avec son fanion envolé…

Comme d’habitude je passe une heure à effectuer un arrimage soigneux de ma tente… Qui n’a pas goûté à ce vent ne peut savoir…

Avant j’attachais mon vélo à ma tente, maintenant j’attache ma tente au vélo…

La température descend à vue d’oeil… Je n’ai encore jamais bivouaqué si haut… 5000… Je calfeutre bien tout, je fais la technique des trois couches : le duvet, les polaires et tout ce que j’ai d’étanche, sac poubelle, les sacs que j’utilise sur mon porte-bagage, le lendemain même la bouteille de 2 litres sera à moitié gelée (dans la tente bien sûr), mon snicker aussi…

Je vais peu dormir…J’attends non le dégel… Mais au moins le le soleil pour bouger…

Je ne pars qu’à 9 heures. Je croyais n’être qu’à 2 ou 3 km de la descente, en fait l’altiplano fait 11km, est très alti (5000m) et pas très plano…

Après l’ancien contrôle de douane ( un contrôle à près de 5000 mètres je rêve)

Une route montante caillouteuse me fait souffrir… Je trouve un minuscule abri pour m’offrir un énorme pique-nique…

Je réalise que si je m’étais engagée là la nuit il n’y avait aucun abri avant 3h30 de vélo…

Un volcan me nargue…

La piste ondule…

Je continue à respecter le code de la route…

La nature ne cesse de m’éblouir…

Puis ça descend je pédale, dans une zone très sableuse je pense à Ocros et ma fracture, alors je mets pied à terre… (enfin à sable…), l’odeur de souffre des geysers tout proches me rappelle que je suis dans une zone volcanique, je ne ferai pas le détour, je garde dans ma tête ceux de Sajama… En regardant mon topo je lis que le restaurant où on peut dormir à condition de dégager à 6 heures est au bout de la lagune.

La piste n’est pas trop mauvaise…

Mais je suis nase… Alors je cherche un endroit près de la montagne pour dormir et je trouve une aire de bivouac éloignée de la route, je peine pour porter mes affaires, le soir d’immenses éclairs sans tonnerre illumineront les lointaines montagnes.Je vais passer une bonne nuit.

Je suis à seulement 3 km du restaurant… Toute la journée ce ne fut pas la grande forme, je pense que la nuit à  5000 mètres y est pour quelque chose…

Le matin je repars. Et si je disais le matin je ne repars pas ? bon l’altitude a pas mal mangé mes neurones…

Les lagunes ne vous lassent pas encore ?

Un petit coup de flamands roses ?

Et ? Devant le restaurant les thermes…

Je tâte l’eau, chaude, plouf je m’y prélasse 1 heure, je me dis que mon truc ça ne doit pas être que de la souffrance… Et après un deuxième super petit dej… Ah oui je suis devant le Salar-Laguna de Chalvari, ses flamands roses, ses odeurs de lagune (pour ceux qui ne le savent pas, tout le temps de ma
scolarité j’ai eu droit à la lagune, ses flamands roses, ses odeurs, deux à quatre fois par jour et je haïssais l’école, alors les lagunes…

Un peu de flamands roses, quelle lagune ? Récompense surprise à la première bonne réponse… Pour vous aider il y avait la laguna hedionda, couleur non précisée, la laguna de chalvari, la Colorada, la Blanca, la Verde, la Canapa et des dont j’ignore le nom… Et des avec plein de couleurs…

Et pour tromper les cyclos la Blanca l’était verdâtre, d’ailleurs je me suis trompée une fois de plus…

Et pourquoi je ne vais pas vite ? Je respecte le code de la route MOI…

Ce que je suis venue faire ici ? Bin voir les lagunes et le flamands roses, mais aussi le désert, les paysages volcaniques et sûrement me confronter avec moi-même… Quand on s’est retrouvé à San Pedro de Atacama les trois français, on était tous dans le même état, hagards, complètement désorientés, débarquant d’une autre planète… Voilà on a fait du cyclo-tourisme extrême dans des conditions géographiques et climatiques très très difficiles… Sur des routes qui sont pas des routes…

Pierre et Sébastien eux ont pataugé toute la matinée, mais ils ont réussi à passer le col, pas moi… Oui moi je suis handicapée par mon manque de force et ma petite vitesse, je compense par la durée de mes efforts mais je finis par m’épuiser… Je vais vraiment jusqu’au bout et souvent un peu plus loin… Et je ne sais toujours pas quels sont les signes précurseurs de la mort par épuisement, qui peut me dire ? (forte récompense : la traversée du Sud Lipez en solo et vélo chargé… Parce que quand même arrivée à San Pedro de Atacama, encore j’ai pleuré…de joie, d’émotion…)

Le restaurateur me dit que derrière le col je vais trouver des abris, il n’y en aura pas, mais le vent est devenu si fort, si fort que je peine comme une malade pour pousser mon vélo, aucune étape n’est facile sur ce circuit… Cinq ou six camions vont me doubler, le dernier me dira que je suis sa dernière chance et mon oeil aiguisé me fera trouver une aire de bivouac, je suis super épuisée…

Les vigognes elles sautent comme des lapins…

Le lendemain sans vent (l’accalmie de 2 heures) les derniers cent mètres où j’ai calé me sembleront d’une facilité dérisoire, mais encore une fois j’ai bien fait de ne pas m’aventurer plus loin, il n’y avait plus d’abri avant très longtemps… Je me rends compte qu’à chaque fois je suis passée très juste, le buen suerte ou ma connaissance et mon intuition de la montagne ?

Au fait je suis dans le desierto de Dali, une des plus belles parties de mon périple…

Et ce volcan qui se rapproche petit à petit je crois bien que c’est le volcan Licanbur, je peux me tromper, il y a des volcans partout…

 Me voici triomphante à 4926 mètres…

C’était le dernier camion, nul ne passera dans la nuit, tout encore gèlera… Je suis à 4700… (ça c’était le lendemain de la nuit, oui mes neurones envolés…)

Après une nuit à peu près correcte je continue à apprécier ce désert… Et puis maintenant je pédale dans tout, le sable, le gravier, la tôle ondulée…Mon changement de plateau est bloqué, j’arrive difficilement à passer le moyen plateau j’y reste en pensant à la descente sur San Pedro de Atacama… Pour une fois je suis bien le topo, ils disent de tourner au panneau « Laguna Verde, mais il n’y a plus de panneau, alors je ne tourne pas…

Et je me refais 4×2 km jusqu’au moment où j’atteinds une cote et je vois la laguna vert fluo derrière moi (vue de près elle sera moins vert fluo, quand je vous dis que toutes mes erreurs me portent chance…, celle que j’ai suivie était vert laiteux, oué c’est compliqué ici, demi-tour…

C’est compliqué mais si beau…

Avant de rejoindre le refuge qui est à 7km je monte (à pied) au mirador en coupant par la pente raide, mais c’est facile et mes chuassures achetée à Cusco et de fabrication colombienne (euh chinoise comme tout) ont une bonne accroche…

Me reste à franchir le petit rio qui relie les deux lagunes, lma photo est si mauvaise que je ne la mets pas, je crois que je vais devoir refaire le circuit pour les photos… NONNNNNNNNNNNN, ça on le fait une fois dans sa vie, pas deux, ou alors avec des chameaux, requestion : pourquoi n’y -a-t-il pas de chameau dans ce désert ?

J’arrive au refuge sans problème, j’ai le vent dans le dos…. C’est bien la première fois… Accueil triomphal par le parc qui ne contrôle pas mon billet (je n’en aurai vu aucun de garde), refuge à l’image de la Bolivie, cassé avant d’être fini… Une assiette de pâtes à 6 heures à la sauce tomate les pates, c’est mieux que rien mais il n’y a rien d’autre…

Je repars, je sais que la route est plus facile mais qu’il me reste un col à 4700 à passer, je pars tôt à cause du vent qui bien sûr me rattrapera…

A la frontière je délire…

Enfin le poste frontière bolivien, car les chiliens ils ne sont pas fous, ils ont mis leur poste frontière beaucoup plus bas… A San Pedro de Atacama…

Je sais aussi que à 15 km je vais trouver le goudron… Et je redélire…

ET ? Descente de 2200 mètres sur 43 km et presque aucun virage, trop génial… Je m’arrête de temps en temps pour reposer mes mains, évidemment la main écrabouillée par l’hôpital de Die me fait mal… Je ne peux pardonner, on ne peut pardonner que quand on demande pardon, les gens qui font du mal, les médecins qui font des erreurs médicales devraient comprendre cela, nul n’est à l’abri d’une erreur mais la reconnaître fait tant de bien aux victimes, avant je ne comprenais pas pourquoi les victimes étaient tant accrochées à leur procés, je me disais ça ne leur rendrait pas ce qu’ils ont perdu, non, mais ça adoucira leurdouleur…

Donc j’arrive à San Pedro de Atacama, je pleure… J’attends l’ouverture du poste frontière, ici le contrôle est rapide, pas comme à Tumbo je sais pas quoi où tout est passé aux rayons X.

Quelques derniers dangers :

Ouf nous somme bientôt en été…

Ok, je ne vais pas bivouaquer là…

Un ultime regard en arrière…

Je suis consciente d’avoir réalisé un exploit, mais vous pouvez me le dire…

J’ai vu du sublimement beau…

En fin d’après-midi je rencontrerais deux français Pierre et Sébastien, nous et les vélos sommes dans le même état, hagards, on ne sait plus où on est, nous venons d’une autre planète, les vélos ont souffert, nous aussi, même épuisement, même peau desséchée, mêmse crevasses qui saignent aux doigts, même lèvres gerçées, mêmes lumières dans les yeux…

Voilà, bisous tout le monde…

Quelques bonus :

En attente, je veux vite mettre cet article en ligne

Les bivouacs :

Les chiffres :

  • J306-J307 : escale technique à Uyuni

Je trouve l’hôtel des baroudeurs, dortoir, mais patio où je peux entretenir mon vélo, faire ma lessive, et miracle je rencontre un couple de cyclotouristes, lui est espagnol, elle ukrainiennne, ils sont frais débarqués de la Paz, ils ont quand même fait la descente de la mort, il sont pour 3 mois en Amérique Latine et font des tronçons mythiques, ils me donnent le topo de ce que je compte entreprendre, sans ce topo c’eût été très compliqué, ma carte est inexacte, n’indique pas les km et bien sûr ni les points d’eau, de ravitaillement et d’aires de bivouac, je pense que ce topo m’a sauvé la vie…
La dernière nuit mon dortoir dormira peu, un des jeunes a perdu sa sacoche avec tout, le passeport, la carte bancaire, l’argent, la route de la Paz est bloqué par des manifestations, son voyage est compromis, chacun le réconforte comme il peut, je lui conseille de modifier son voyage mais de ne pas arrêter, je lui indique la western union, papa lui enverra de l’argent, je le comprends, mon absence de carte bancaire m’avait pas mal minée…

Je vais aussi voir le cimetière de train, 8km de marche à pied…

Et puis je prépare soigneusement mon équipée, notamment au niveau nourriture, eau et demande de renseignements à tous…

  • J308 : vendredi 25 novembre 2011

Uyuni-Bivouac sur la route qui mène à San Cristobal
Kilomètres : 72,06
Heures sur le vélo : 6h30’11 »
Vmoy : 11km/h Vmax : 20,8 km/H
Température : minimum : 53°F, maximum : 96°F, impression de forte chaleur l’après-midi
Départ : 7h20
Arrivée : je sais plus

  • J309 : samedi 26 novembre 2011

Bivouac sur la route qui mène à San Cristobal – village à 800 mètres en dehors de la route qui mène à Alota
Kilomètres : 61,70
Heures sur le vélo : 6h20’16 »
Vmoy : 9,2km/h Vmax : 26,2 km/h
Température : minimum : 55°F, maximum : 96°F
Départ : je sais plus
Arrivée : je sais plus

  • J310 : dimanche 27 novembre 2011

Village à 800 mètres en dehors de la route qui mène à Alota – Bivouac sur la route internationale qui va à Ollague
Kilomètres : 36, 93
Heures sur le vélo : 5h11’38 »
Vmoy : 7,1 km/h Vmax : 20,5 km/h
Température : minimum : 48°F, maximum : 100°F
Départ : je sais plus
Arrivée : je sais plus

  • J311 : lundi 28 novembre 2011

Bivouac sur la route internationale qui va à Ollague – Bivouac à 500 mètres de la Laguna Canapa
Kilomètres : 39,50 dont 26 sur la piste internationale d’Alota
Heures sur le vélo : 6h33’12 »
Vmoy : 6 km/h Vmax : 27 km/h
Température : minimum : 55°F, maximum : 95°F
Départ : je sais plus
Arrivée : je sais plus

  • J312 : mardi 29 novembre 2011

Bivouac à 500 mètres de la Laguna Canapa – Bivouac 10 km avant le col à 4700 mètres
Kilomètres : 27,50
Heures sur le vélo : 6h12’26 »
Vmoy : 4,4 km/h Vmax : 14,8 km/h
Température : minimum : 57°F, maximum : 89°F
Départ : 8 h
Arrivée : 16 h 30

  • J313 : mercredi 30 novembre 2011

Bivouac 13, 23 km avant le col à 4700 mètres – Bivouac dans la descente du col
Kilomètres : 17,22
Heures sur le vélo : 5h14’54 »
Vmoy : 3,2 km/h Vmax : 6,4 km/h (je ne sais vraiment où je n’ai fait que pousser…) (au passage je note que les mecs super forts qui ont fait le topo sont montés à 3km/h… Moi des fois j’ai vu mon compteur proche des 2km/h)
Température : minimum : 64°F, maximum : 98°F
Départ : 8 h 10
Arrivée : 16h30

  • J314 : jeudi 1er décembre 2011

Bivouac dans la descnte du col – hotel del Desierto
Kilomètres : 4,18
Heures sur le vélo : 0h59’16 »
Vmoy : 4,2 km/h Vmax : 8,2 km/h
Température : minimum : 62°F, maximum : 91°F
Départ : 8 h
Arrivée : vers 10 heures

  • J315 : vendredi 2 décembre 2011

Hotel del Desierto – Bivouac à l’Arbol de Piedra
Kilomètres : 29,36
Heures sur le vélo : 6h56’33 »
Vmoy : 4,2 km/h Vmax : 13,6 km/h
Température : minimum : 48°F, maximum : 82°F
Départ : 7 h
Arrivée : 16 heures 30

  • J316 : samedi 3 décembre 2011

Bivouac à l’Arbol de Piedra – Refuge de la Laguna Colorada
Kilomètres : 17,26 ( je joue la sécurité, je dors au refuge)
Heures sur le vélo : 2h50’15 »
Vmoy : 6 km/h Vmax : 15,4 km/h
Température : minimum : 23°F, maximum : 82°F
Départ : 9 h
Arrivée : vers 13 heures

  • J317 : dimanche 4 décembre 2011

Refuge de la Laguna Colorada – Bivouac à environ 1 km du col à 4926 m
Kilomètres : 17,26 ( je joue la sécurité, je dors au refuge)
Heures sur le vélo : 7h15’54 »
Vmoy : 4 km/h Vmax : 13,4 km/h
Température : minimum : 39°F, maximum : 82°F
Départ : 6 h 30
Arrivée : vers 17 heures

  • J318 : lundi 5 décembre 2011

Bivouac à environ 1 km du col à 4926 m – Bivouac au bord du Salar-Laguna de Chalvari
Kilomètres : 31, 29
Heures sur le vélo : 5h35’00 »
Vmoy : 5,8 km/h Vmax : 20, 7 km/h
Température : minimum : 50°F, maximum : 77°F
Départ : 9 h
Arrivée : 18 heures dans la tente
Je ne marque plus les dénivelées, trop faux…

  • J319 : mardi 6 décembre 2011

Bivouac au bord du Salar-Laguna de Chalvari – Bivouac 100 mètres avant le col à 4700 mètres
Kilomètres : 20, 09
Heures sur le vélo : 4h42’33 »
Vmoy : 4,2 km/h Vmax : 14 km/h
Température : minimum : 46°F, maximum : 77°F
Départ : je ne sais plus
Arrivée : je ne sais plus

  • J320 : mercredi 7 décembre 2011

Bivouac 100 mètres avant le col à 4700 mètres – Refuge après la Laguna Blanca
Kilomètres : 34, 06
Heures sur le vélo : 5h17’35 »
Vmoy : 6,4 km/h Vmax : 20, 02 km/h
Température : minimum : 46°F, maximum : 68°F
Départ : je ne sais plus
Arrivée : je ne sais plus

  • J321 : jeudi 8 décembre 2011

Refuge après la Laguna Blanca – San Pedro de Atacama (Chili)
Kilomètres : 56,86
Heures sur le vélo : 4h41’38 »
Vmoy : 12,1 km/h Vmax : 39,8 km/h
Température : minimum : 8°C, maximum : 36°C
Départ : vers 6h30
Arrivée : je ne sais plus, en plus il y a le changement d’heure avec le Chili

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19 réponses à Le Sud Lipez, un aperçu…

  1. cyril dit :

    Et bien dis donc, ça valait le coup d’attendre… J’ai enfin rattraper mon retard pour le kilometrage des étapes. Encore bravo pour tes prouesses, nous ici tout va bien. L’hiver mène le bout de son nez et on commence a avoir froid.

    Gros bisous.

    • Francoise dit :

      Là j’ai mis les km du Sud Lipez mais il manque encore le tour et les traversées des salars; c’est affreux je ne me suis plus… Et il faut rajouter les 500km sans compteur…
      Bon je vais mettre les photos des bivouacs, ce n’est pas triste… Maintenant je peux tout affronter, j’ai fait la chose la plus difficile de ma vie… Avec les jambes, les bras mais aussi la tête les yeux le coeur, tout quoi… Je suis encore en stand by à San Pedro de Atacama, vélo et lessive faite, en plein dans le site… En même temps je mange et je bois… Bisous

  2. JANODOU dit :

    J’ai l’impression que tu viens de cotoyer le terrible et le sublime à la fois.
    Je suis impressionné par ta volonté à toute épreuve. En aurai-je autant ?
    A bientôt Françoise et chapeau bas pour ce que tu viens de réaliser !
    Bises à toi

    • Francoise dit :

      Honnêtement ce que j’ai fait c’est pas à faire en vélo, trouve-toi un chameau… Après la survie c’est à la fois la connaissance de la montagne, parce que on est toujours entre 4200 et 5000 avec un vent furieux, honnêtement je suis dans la survie depuis presque 2 mois, là je me défoule à San Pedro, et aussi il faut faire attention à tout, et puis aussi dans sa tête, une volonté farouche de vivre… Merci de me suivre, encore et toujours et en secret tu peux me dire quand tu comptes partir, je te demande pas ton projet, tu feras comme moi tu le modifieras… Tiens je viens de partler avec un français sur l’intérêt d’être apte à modifier son projet durant les voyages… Quand même donne-toi un peu plus que 9 mois ou alors fais les parties peu intéressantes ou hyper dangereuses en bus, bisous à toi

      • JANODOU dit :

        Arrivée à Caracas le mercredi 4 mars 2012.
        Je contourne la capitale par le sud/est.
        J’ai hâte (2,5 mois à attendre !!!!)
        Bises à toi

        • Françoise dit :

          Bon bin c’est un scoop ça, bravo, et surtout sois prudent, Venézuela et Colombie ils sont vraiment tarés au volant, évite les tronçons trop dangereux. En colombie la ville avant la ville frontière je me suis retrouvé sur une autoroute qui rejoignait une autre autoroute par la gauche, autant jouer à la roulette russe, à éviter, franchement à éviter… Là je vais tater la Panamericana mais si trop dangereux je reprends les pistes avec 17 litres d’eau…
          Et si il te reste encore des choses à préparer, du solide, le plus solide possible, tu as vu la casse de Sébastien et Pierre? Moi l’avantage de mon petit poids, de mon manque de force, et le fait que je sois une femme fait que je suis douce avec le matériel, j’ai moins de casse, mais j’en ai quand même. Fais mettre une petite béquille à l’avant, ça soulage l’autre. Je croyais tout trouver au Chili, il y a tout pour manger, pour s’habiller joliment mais dés que tu passes dans le technique il n’y a rien… Peut-être Antofogasta mais je crois que je n’aurais pas le courage de me repayer deux jours de ville, alors je vais continuer comme çaet prends TOUTES les cartes, pas moyen d’en trouver ici… Et prends-toi des films et de la musique voire des livres mais électroniques. Les cartes électroniques à mon avis il y plus de risques de défaillance que le papier mais après c’est un choix personnel… Et ne ronge pas ton frein, tu as fait l’espérience que ça peut servir, quoique pour toi il eût mieux valu un accélérateur… Bon je rigole, bisous

  3. Enzo dit :

    Et le jeudi 8 décembre 2011, Françoise, dans un grand élan de génie, réussit à paramétrer son altimètre afin d’avoir les températures indiquées en °C.
    (oui, je sais l’altimètre c’est en principe pour l’altitude)

    :o)

    • Françoise dit :

      Non ça s’est fait tout seul… Mon compteur il est capricieux, un jour en degré celsius le lendemain fareinheight (ça s’écrit comment), quand à la fonction altimètre au-dessus de 4000 il perd les pédales, ce qui est un comble pour un compteur de vélo….

  4. Enzo dit :

    Ah oui j’oubliais… La laguna hedionda.

    • Françoise dit :

      Ca y est, tu veux faire le Sud Lipez à vélo ? Moi je te conseille vraiment la Cordillera Blanca au Pérou, franchement pour toi le montagnard c’est plus que grandiose… Tu n’es pas encore trop vieux, tu laisses de coté femme, enfants et petits-enfants, enfin attends que la petite ait pris un peu de poids mais d’ici cet été, l’hiver là-bas, la meilleure saison pour gravir ces montagnes (enfin pas loin de 200 sommets), j’espère bien que la crevette aura pris du poids…
      Bisous à tous

  5. ACHARD dit :

    bjr je te souhaite encore pleins de belles aventures;soit prudente que tu nous revienne entiere pour nous raconter de belles histoires;desole de me voir seulement jai eut des gros problemes de sante et jai dut subir une grosse operation chirurgicale;a bientot de te lire;bisous

    • Françoise dit :

      Heureuse d’avoir de tes nouvelles Joël de mon coeur, envoie-moi un petit mail privé pour me raconter tes ennuis de santé, j’espère que maintenant c’est de l’histoire ancienne et que tu vas bien, bisous à toi, aux enfants et à Annick

  6. salut Françoise

    on était voyageur aussi en c car.pendant 8 ans de 2004 à2011 autour du monde et on est passé au sud Lipez!
    Maintenant on fait partie du club des Chamois de Luc.avec Jacques, Marie Annick…et habitons à Lesches.
    On avait adoré le désert de Dali!
    Félicitations , on est impressionné et à juste titre car des fois on en avait même bavé en voiture!! Quelle force! Mais c’est vrai que c’est beau, des couleurs jamais revues ailleurs qu’en Bolivie! On regrette même de ne pas encore avoir plus réalisé sur place, maintenant on regarde les photos avec grande émotion!!

    peut être A ++++ à Luc un jour BON Noël

    • Françoise dit :

      Bonjour, enchantée de faire votre connaissance… On va faire deux clubs de chamois lucois, ceux qui ont fait le Sud Lipez et les autres… Ne me demandez pas comment j’ai fait pour passer là où je suis passée, je n’en sais rine, c’est un truc de dingue…
      Bisous à vous
      Vous pouvez toujours y retourner en Bolivie… Je crois que rien n’a changé depuis des millénaires…

  7. bravo !!!!!!!
    quelle chaine de télé regardes-tu le soir dans ta tente ??

    j’ai photographié une petite tente dans un camping à lacanau dans les landes avec .. une parabole

    et maintenant , tu nous fait la région des lacs et volcans autour de bariloche

    ciao bella

    • Françoise dit :

      Cette nuit j’ai regardé les étoiles, je n’ai pas monté la tente pour gagner du temps sur le vent…

      Je croyais que la traversée du dsésert d’Atacama ce serait de la rigolade après celui du Lipez, pas du tout, à partir de 13, 14 h tu ne peux plus rouler, le vent m’a jetée par terre, je faisais du 4 à l’heure sur du plat et du goudron (j’étais plein ouest, y avait un tas de sable…. J’ai mis mon matelas le duvet et attendu que le matin viennne, apèsè entre 20 et 30km/h, je vais donc devoir mettre en place une nouvelle stratégie contre le vent….

      C’est bon j’ai vu où était Bariloche, je n’y suis pas encore, alors patience…
      Ce que je regarde à la télé le soir ? Avant-hier les étoiles et aussi un avion qui passait, un peu plus je dormais sur la piste d’aterrisage… Hier les chiliens qui se défonçaient au karaoké… Ce soir c’est dodo je repars dans le désert…
      Le problème dans le désert en plus du manque d’eau c’est que c’est désertique, alors pas d’électricité non plus et les cyclos de forumvoyages réfléchissent depuis des mois à la dynamo dans le moyeu je sais plus si c’est avant où arrière… Ici franchement je pense qu’une éolienne serait plus adaptée…
      Bisous hombre

  8. Ping : J308 à J321 : le plus jeu de pistes du monde 2ème partie : traversée du Sud Lipez par le chemin des lagunes | Direction Ushuaïa

  9. JEAN DE JONCH dit :

    ouf ! quel régal, mais que de souffrances derrière ces photos.
    Ici la route est toujours bonne, il faut comme tous les hivers faire attention dans les virages à l’ombre car le sol est très gelé, même sans neige ces derniers jours c’était bien verglacé.
    Je vois que tu as des séquelles dans le poignet. J’ai fait une radio du pied récemment dans le même hôpital que toi, avis d’un radiologue de Lyon : mauvaise qualité et … erreur de diagnostic !
    Courage, il faut garder le moral
    Bisous

    Courage,
    Bisous

    • Francoise dit :

      L’hôpital en question je vais le nommer, c’est l’hôpital de Die, si j’en avais eu le courage j’aurais monté un collectif de femmes estropiées, oué parce que nous les femmes avec notre ostéoporose on se casse plus que vous (faut bien qu’on rééquilibre un peu les choses, vu toutes les maladies que vous avez et qu’on a pas, sans compter notre espérance de vie..), j’espère que l’erreur de diagnostic n’a pas porté à conséquences… Très très bonne année 2012 et bisous

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