J467 : déluge et échouage…

Lundi 1er mai 2012

Bivouac bifurcation Carretera austral – Estancia Valle Chabuco
Kilométrage : 11,26 km
Vmoy : 5,7 km/h, Vmax : 22,6 km/h
Heures sur le vélo : 1h57’52 »
Température 7°, pluie, quelques rafales de vent, pluie qui tourne au déluge
Dénivelée : positif : 207m, négatif : 204m

La nuit le bivouac où j’avais dormi fut moins froide que les précédentes et moins humide car il y avait un peu de vent, néanmoins toutes mes affaires sont à nouveau mouillées

Il pleut, pas encore trop fort, je pars

La piste est piste, soit alternance de tôle ondulée, gravier, trous et là en plus boue et énormes flaques, comme d’habitude je pédale quand je le peux, sinon je pousse…

Je rentre en plein dans la montagne

Et vas-y que la piste comme à son habitude monte et descend…

Sur un rocher quelques animaux me regardent, le temps que je termine mon poussage, hop ils sont partis, mais d’autres viendront m’admirer…

Je vais en tout et pour tout rencontrer deux véhicules dont la police deux fois, une fois dans un sens, une fois dans l’autre, elle me propose de m’emmener à l’estancia, je refuse, le moral est encore bon et puis je veux aller plus loin, j’ai calculé mes provisions pour un minimum de 20km par jour, plus un jour de secours…

La montagne rougeoie

Et blanchit

La piste reste piste et la pluie se transforme en déluge, je décide de faire étape à la estancia.

J’y arrive, le restaurant est à moitié fermé car nous sommes le premier mai, à l’intérieur deux personnes emmitouflées, bonnet, gant, doudoune, le feu n’est pas allumé, je me sauve…

Je frappe à la porte d’une maison où je vois de la lumière, une femme entrouvre à peine sa porte puis va m’ouvrir grand son cœur, elle s’appelle Alexandra, a 44 ans et une vie difficile aussi… Elle a vécu quelque temps en France avec un ami qu’elle a fui car violent, il y a 4 ans elle a vécu un grand amour avec un homme plus âgé qu’elle de 20 ans, il y a 6 mois Pablo est mort d’un cancer généralisé, elle va m’offrir tout, de la chaleur, à manger et son amitié. Elle est professeur à l’école de l’estancia. L’estancia était auparavant une ferme, elle est maintenant transformée en parc naturel et tenez-vous bien le propriétaire est un riche américain qui a fait une fondation, beaucoup de parc au Chili sont ainsi entre les mains des américains, ne croyant nullement à la misanthropie de ceux-ci, pensant sérieusement que l’hôtel à 200 dollars la nuit n’est pas rentable, je me pose des questions : impérialisme ?  Une manière d’échapper à l’impôt ? Voire blanchiment d’argent sale… Quoiqu’il en soit je réfute l’hôtel à 200 dollars et échoue (c’est le cas de le dire) dans une baraque de chantier, il faut que je libère les lieux demain matin…

Le soir en rejoignant mon palais il neige…

Bisous tout le monde

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4 réponses à J467 : déluge et échouage…

  1. Monica dit :

    J’aime beaucoup la photo n° 2, la piste noire avec cette brume blanche en suspension, et la montagne noire en arrière plan. On dirait un décor de film de vampires façon Polanski ! C’est superbe. Au bout, du bout du chemin, heureusement tu as trouvé du réconfort avec Alexandra. Et une drôle de baraque de chantier
    Merci Françoise, de nous faire profiter des épisodes manquants.
    Bises à toi

  2. Enzo dit :

    Je sens vraiment la fatigue des derniers jours car avec 11 km par jour, finalement, tu aurais été plus loin et plus vite à pied.

    J’adore ces couleurs patagoniènes… même sous la pluie.

    On sent très bien l’arrivée de l’hiver.

    Kisssssss !

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