Mardi 2 mai 2012
Estancia Villa Valle Chacabuco – Bivouac sur la piste qui mène au Paso Roballo
Kilométrage : 13,40 km
Vmoy : 6,4 km/h, Vmax : 22,9 km/h
Heures sur le vélo : 2h04’12 »
Température 3 à 9°, une éclaircie, vent fort et glacial au départ qui va ou se calmer ou je suis à l’abri
Dénivelée : positif : 142m, négatif : 142m, alors aujourd’hui je fais fort de chez fort, au mètre près je monte autant que je descends…
Hier je suis arrivée dans ce patelin qui n’est pas un patelin, qui avant était une estancia c’est-à-dire une ferme, une vraie avec des moutons, des vaches ou des chèvres, maintenant c’est un parc… Avec des bestioles qui ressemblent à des vigognes mais qui portent un autre nom, j’ai oublié… L’endroit est plutôt sinistre…
J’apprendrais que c’est le propriétaire de la marque Patagonia et Esprit qui possède ce parc et d’autres aussi… Ma fois il collectionne les parcs comme d’autres les voitures ou les chevaux de course…
Seule la maison d’Alexandra avec les mêmes drapeaux de prière que les miens est avenante…
Hier j’étais dans un état lamentable, trempée, transie, le moral au plus bas, je me dis que toutes les prédictions funestes sont en train de se réaliser, tu ne passeras pas, la Patagonie en hiver, non mais tu n’y penses pas, le vent, le froid, la neige… Si tous les oiseaux de mauvais augure pouvaient arrêter de me saper le moral ce serait pas mal… Sachez oiseaux de mauvais augure que je vous hais… Donc dans cet état de décrépitude avancé je me dis qu’il faut que je trouve une solution, la météo est exécrable pour les cinq jours à venir, que faire ? Dago qui régit cette estancia et qui aurait bien aimé me louer une chambre à 200 dollars ou une place de camping à je ne sais combien de dollars et qui m’a prêté cette cabane de chantier à condition que je dégage le matin, Dago m’avait promis de m’emmener en véhicule à la frontière à 60 km de là, oui parce que passer le paso à cette période, le vent, le froid, la neige… Rendez-vous est dons pris pour après l’almuerzo (le repas de midi); je passe la matinée à nettoyer mon vélo et faire sécher mes affaires en faisant du feu, ce qui n’est pas chose aisée car pour le bois je dois traverser un champ de boue et trouver au milieu d’énormes troncs quelques petits bouts de bois humides, mais bon, j’y arrive, et puis j’ai bien dormi au sec, et puis Alexandra m’a regonflée de son énergie. Toute la nuit il a plu, la veille au soir il neigeait même, un vent glacial aussi soufflait… Et puis en fin de matinée une éclaircie… Quand je vois Dago pour savoir à quelle heure il m’emmène, et bien il ne m’emmène plus et pour la cabane il en a besoin… Je décide donc de partir, mais avant j’ai rendez-vous avec Alexandra pour déjeuner, nous allons à nouveau passer un moment délicieux ensemble, il n’y a pas, le courant passe entre nous deux, et nous nous quitterons avec des larmes dans les yeux…
La piste est plutôt meilleure que la carretera austral, je ne vais rencontrer que deux véhicules dont une jeep de l’armée, pour seules compagnes les vigognes qui sont pas des vigognes…
La piste reste piste avec ses passages de tôle ondulée…
Je vais plutôt bien , je suis en forme, sauf que je ne peux passer sur le petit plateau, bien qu’ayant tout nettoyé le matin, le sable-gravier doit à nouveau bloquer le système, ce qui m’oblige à pousser dans les montées… M’étant arrêtée à la tombée de la nuit je verrai ça demain.
Je vais quand même me prendre une forte averse sur la tête, l’eau reste très présente…
Et la montagne aussi, le paysage est désolé, rude, sauvage, j’adore, beaucoup plus que la carretera austral qui des fois ressemble à un chemin dans la forêt de Fontainebleau, Enzo lui pense à la Suisse, moi à Fontainebleau, chacun son truc…
Oui, j’aime les paysages rudes et dénudés…
Et les bêtes me regardent d’un air ahuri…
Ou me snobent…
Et reau…
Là c’est de l’eau sous forme de neige, c’est là où je vais planter ma tente, chouette non ?
Il y eu un très fort coup de vent, j’ai eu un peu peur car je n’ai pas arrimé le vélo, mais apparemment tout va bien, il repleut aussi, mais avec le vent je pense que l’humidité sera moins présente, il fait aussi très froid, deux degrés quand je me suis enfermée, d’ici là à ce que je me réveille sous la neige…
Bisous tout le monde, le moral est meilleur et le premier qui essaie de me le saper, je le tue, ou le fais tuer, oué les tueurs à gage ça existe…
Très fort coup de vent encore, je crois que je vais devoir prendre mon courage à deux bras pour sortir et coucher mon vélo avant qu’il ne me tombe sur la tête… Je connais l’avenir, le vélo est tombé mais pas sur ma tête…
Bisous de la lune
La petit bête qui ressemble à une vicuña c’est un guanaco.
Merci Enzo, je vais essayer de me souvenir… J’ai besoin de conseils techniques, je renouvelle mon matos et repars au plus tôt, je suis très mal, comme sur quelque chose d’inachevé et donc impossibilité de me réinsérer… J’ai un RV pour mon cadre sur mesure, après l’équipement il me faut des conseils : quelle fourche amortisseuse, quels freins, quels porte-bagages ? Le tubus avant était bien. que penses-tu (compte-tenu de mes problèmes musculaires) des freins à disques hydrauliques ? Tout ça évidemment en attendant que je me réincarne en guanaco… Bisous à toi
bonjour F,
prends ton temps et attends que le printemps ou l’été s’annoncent la bas pour retourner finir le job.
Attention aux freins à disque: Tous les vendeurs te les recommandent MAIS ils sont tres sensible aux chocs (sur le disque) et difficile à regler. Je pense que peu nombreux sont les vendeurs qui font des raids (notre but n’est jamais de « tenir 1 moyenne »mais +tot d’avancer en minimisant les risques de panne) comme nous…ou toi à fortiori. J’ai souvent remarqué qu’ ils conseillent, mais ne pratiquent pas en réalité la même activité que nous, souvent loin de tout. Ces freins, c’est parfait si tous les soirs tu es à leur chevet avec 1 mecanicien et 1 atelier sous la main. De + ils freinent A PEINE 1 peu mieux que les classiques V-braque (DE BONNE QUALITE). J’ai randonné 4 fois (= 40 j au total) avec 1 ami et sa femme qui avaient des freins à disque de haut de gamme. Comme il n’ont pas 1 affinité élevée pour le cambouis, j’ai du bricoler moi même à +sieurs reprises leur freins-Rolls alors que les V-braque Shimano ,c’est bien rare que j’ai à les « fourrager ». Je suis surement déja 1 peu comme les vieux et je radote, mais RESTONS RUSTIQUES et EFFICACES. Actuellement, il y a 1 course à la sophistication car le vélo (comme d’autres sports) devient l’affaire de bobos outillomanes compulsifs. Plus c’est compliqué (et si possible fluo!) , plus ça leur plait. Moi je prefere le simple et couleur « passe muraille » de préférence.
Bise et à bientôt des que tu te seras 1 peu posée.
Tu as raison, qui n’a fait ce que nous faisons ne peut en imaginer le quart du milliardième… qui peut imaginer que des fois tu dois pousser dans les descentes ? Qui peut imaginer le sable qui s’infiltre partout ? La boue ou le vent qui te scotchent sur place ? Non, juste on te demande combien tu faisais de kilomètres par jour… Pour la couleur passe-muraille, ne passant de toute façon pas inaperçue, autant que l’on me voit pour de bon, donc cette fois-ci j’opte pour des couleurs ultra-fluos… Pour les freins renseigne-toi sur les freins sur jante hydrauliques Magura HS33, c’est ce que je compte prendre compte-tenu de mon handicap.
Porte-bagages tubus, rien que tubus, pas de fourche amortisseuse qui finalement ne sert qu’à alourdir le vélo, et tu penses quoi de mettre des sacoches arrière à l’avant, plus grandes qui permettraient de moins charger l’arrière et donc de gagner en stabilité ?
Bisous
J’ai oublié de te parler porte bagages: les tubus sont biens mais sur fourche telescopique le porte bagage avant de la marque impose d’avoir les sacoches assez hautes? cela éleve ton centre de gravité et augmente l’instabilité. Je suis équipé en tubus: ça ne me gene pas trop car vu mon poids (trop gros me dit Valerie!) et mon physique de démenageur, ça influe peu sur la hauteur du centre de gravité, mais pour toi grosse comme 1 pince de Kocher ça serait tres genant. Je conseillerai +tot 1 tubus à l’arriere et 1 autre marque à l’avant.
rebise. André
Snif, snif, c’est la première fois que l’on me dit que je ressemble à une pince de Kocher…
Ton ami André et très technique, il a entierement raison sur les choix que
tu as à faire, en plus une femme seule, »bonne poire », prend le temps de
la réflexion dans tes choix, sert toi d’internet quand tu l’auras de réparer pour
voir avec certains forums, pour profiter de l’expérience de certains, qui comme toi
ou d’autres font des raids de ton genre.
Bisous.
Figure-toi que la femme seule bonne poire ne se laisse plus faire comme avant…