J77 : Jubilation totale…
Vendredi 8 avril 2011
Puente seco – Garzon
Distance parcourue : 48,10km
Vmoy : 10,9 km/h Vmax : 46,6 km/h
Température : minima : 24°, maxima : 37°
Dénivelée positif : 808 m
Dénivelée négatif : 610 m
Heures sur le vélo : 4H24’03 »
Départ : 9 heures 15
Arrivée : je sais plus
Résumé de l’article
- Objectif : Garzon
- Conditions météorologiques : la matin soleil chaleur, après je sais plus
- Etat de santé : excellent (doigt toujours pendouillard)
- Particularités de la journée : Le rio le matin dans toute sa splendeur, nos adieux Diego et moi, la raclée aux suisses dans la montée…
Article en décalé, donc les points forts :
- Lever le matin au bord du rio, génial, la lumière est exceptionnelle, le niveau d’eau du rio a monté, il a du pleuvoir en amont. Le rio Magdalena est le rio qui relire Cartagena et donc l’océan à Bogota. Cartagena fut autrefois la capitale de la Colombie, puis les espagnols à la recherche de l’or ont remonté ce rio, ont établi leur camp avancé à Bogota, puis la large vallée a permis l’extension de cette ville qui est devenue la capitale, ceci explique pourquoi ce pys a sa capitale à 2XXX mètres d’altitude.
- Attente pour savoir si la navigation est possible sur le rio, non il y a trop d’eau et trop de courant, dommage j’aurai bien passer la journée avec un pêcheur sur le rio. Mon cyclo-cuisinier colombien décide de rester dans la famille de pêcheur pour apprendre à cuisiner une de leurs spécialités, il revêt son tee-shirt et son grand tablier spécial et le voilà à l’œuvre. Je décide quant à moi de continuer ma route puisque le rio n’a pas voulu de moi, défais et fais sécher ma tente.
- Vers 8h 45 arrivent les suisses, petit coucou, moi je me prépare tranquilos, je pense que les suisses me prennent pour une rigolote, pas encore prête à cette heure-là !
- Nos adieux Diego et moi sont émouvants, nous savons que nous nous ne reverrons jamais, nous savons que nous sommes sur la même longueur d’ondes, c’est cela aussi le voyage, le merveilleux des rencontres et les adieux…
- 9 h 15 je pars il fait beau, il fait chaud, le soleil cogne dur et la route monte sec.
- Je sens ma cervelle qui se liquéfie, je me dis que quand la route le permettra ( c’est-à dire quand elle permettra de s’arrêter sans risque de ne pouvoir repartir, je m’arrêterai pour mettre ma casquette, voilà un peu plus de 3km que je monte et que vois-je ? Mes deux suisses sur le bord de la route, leur vélo à la main, je passe dignement et leur balance avec un grand sourire et pas le moindre petit essoufflement « es un pocito dificil », c’est un petit peu difficile, inutile de vous dire que je ne m’arrête pas, tant pis pour la cervelle liquéfiée, je passe une épingle à cheveux, deux, trois, petit coup d’œil en arrière, fusillés, largués, cloués sur place les petits suisses… Ah ils m’avait dit que leurs clopes ne les gênaient pas jusqu’à 3000 mètres, ce à quoi j’avais répondu que moi j’étais montée à 5300, et pas mal à la tête? Non rien du tout. Je leur ai juste dit que j’avais dormi plusieurs nuits à 3000, je ne leur ai pas dit les paramos montés et descendus, les montées et descentes répétées. Et là cloués sur place… J’ai le temps d’atteindre Altamira, de déjeuner, de faire mes courses, je ne les reverrai plus jamais, ils avaient l’intention de prendre le bus à San Agostin, et bien ils n’y sont pas encore… Je suppose que c’était leur première vraie montée (et entre trimbaler un vélo chargé sur du plat et monter il y a tout un monde…), ils viennent de Panama, sont passés par Cartagena, normalement ils vont à Ushuaia, je risque de les revoir, ils ne vont cesser de me doubler par bus… Quand même j’ai vraiment pris mon pied et je me suis dit que ce que tout le monde me disait était peut-être vrai, peut-être que je suis très forte. En tous cas la cyclo abuela pu trop fluo et à l’air détaché et folklo qu’est-ce qu’elle leur a mis dans la vue aux cyclotouristes suisses et ce malgré son grand âge, ça aussi ça fait partie de moments forts du voyage, clouer sur place des jeunes avec un équipement tech et qui la ramènent… ok je suis vache mais j’assume et puis des vaches cela fait des jours et de jours que j’en vois des milliers, alors je finis par leur ressembler… Je sens que rien que d’y penser ça va encore me donner des forces, je reconnais que tout m’était favorable, la chaleur, le soleil, le matin, mais quand même… Voilà ce fut un moment très fort…
- Sinon question paysage, je vais pouvoir admirer des zones d’érosion toujours spectaculaires, bien sûr le rio Magdalena.
- L’après-midi sera un peu difficile, comme d’ailleurs tous les après-midi, j’accuse la fatigue.
- Je rejoins Garzon qui est comme toutes les villes ici très animée…
Bisous tout le monde