Samedi 19 juin 2011
Sullama – Piura
Distance parcourue : 56,87 km
Vmoy : 14,5 km/h Vmax : interférence électromagnétiques
Température : minima : 25°, maxima : 37°
Dénivelée positif : 54 m
Dénivelée négatif : 63 m
Heures sur le vélo : 3H50’09 »
Départ : 9 heures 30
Arrivée : 15 heures 30
Résumé de la journée
- Objectif : Piura
- Conditions météorologiques : couvert puis rapidement soleil, chaleur, vent de face fort
- Etat de santé : dents un peu mieux parce que le doigt je pense que mon diagnostic de fracture articulaire et de rupture du tendon extenseur au niveau de P2-P3 est exact
- Particularités de la journée : une ligne droite au milieu du désert, du soleil, une douce chaleur, du vent de face, la rencontre de deux êtres de lumière sur un drôle d’engin.
Une ligne droite au milieu du désert qui ne monte ni ne descend, une circulation très intense, des bus qui se la jouent à la Colombienne (faut dire qu’il y a pas de place, ils sont en train de reconstruire une voie).
Un ciel qui vite se découvre, une température qui va rapidement monter donnant à mes muscles toute leur énergie, un vent de face fort qui m’empêchera de faire un chrono, voilà cela va durer 55 km et m’enchanter.
Au km 8 deux êtres de lumière sur un drôle d’engin…
Ils viennent de l’Argentine, vont jusqu’en Colombie, ils font comme moi, ils pédalent et grimpent dans la montagne (sauf qu’ils ont un niveau très supérieur au mien, mais là n’est pas l’important). Ils quittent le Pérou avec les larmes aux yeux.
Ils sont suisses, parlent français, nous allons parler beaucoup.
Pourquoi parfois dés le premier regard on sait ? On sait beaucoup, comme j’ai l’habitude de le dire, on sait qu’on est en résonance ?
Catherine va faire un malaise au bord de la route, la chaleur, le fait de rester longtemps debout sans bouger, peut-être aussi encore un microbe, eux aussi ont été souvent malades.
Jean-Christophe va me faire un plan détaillé de mon trajet jusqu’à Trujillo, de l’endroit où je peux bivouaquer dans les 200 km de désert sans ville, des 100 km où ils attaquent systématiquement les cyclotouristes, de la nécessité de se faire escorter par la police et si celle-ci se fait tirer l’oreille pour le faire, d’appeler Lucho, Lucho c’est la personne de la casa de ciclista de Trujillo, eux-aussi m’ont confirmé que c’était quelqu’un d’exceptionnel et que je trouverais là-bas tout le soutien nécessaire tant pour moi que pour mon vélo. Ils sont admiratifs de l’état de mon vélo, me disent qu’on dirait qu’il est neuf, je ne suis pas peu fière, eux ils se contentent d’un coup de chiffon et d’huile toutes les trois semaines, mais ils n’ont pas affronté la saison des pluies, les rios qui débordent, la boue, les éboulements, moi je suis sûre que si je n’avais rien fait mon vélo il serait mort…
Eux aussi sont contents de sortir un peu de la montagne et de trouver chaleur et soleil…
Je leur raconte le volcan Tungurhua, ils me racontent Huaraz…
Je leur raconte les éboulements, ils me racontent les épines de l’Argentine, si grandes qu’elles traversent le pneu de part en part.
Je leur raconte la Colombie, ils me racontent le Perou.
Ensemble nous étudions la carte de l’Equateur et les chemins de traverse… Ils vont faire le détour par Banos, dans le même sens que Corinne et Enzo, c’est-à-dire dans le sens montant, mais de toute façon c’est bien beau de descendre de la Cordillère, mais après il faut remonter… Mais franchement ça vaut le coup d’aller voir un peu ailleurs, l’Amazonie, le désert, la mer…
Catherine et moi allons nous serrer longuement dans les bras l’une de l’autre…
Nous nous quittons… La route c’est comme ça…
Juste de savoir que certains existent est bon…
Ma rencontre, le désert achèvent de me remettre la tête à l’endroit…
Et si des fois je rêve encore de changer de monture…
La réalité vite se réimpose…
J’arrive à Piura, je cherche un hôtel dans le centre pas cher. L’après-midi sera consacré à une visite à l’office de tourisme, j’ai plein de renseignements, un morceau de carte, un endroit où trouver une carte routière (ca s’appelle mapas viales, je fais des progrès, un mot tu me le dis une fois je retiens, avant il fallait me le répéter des centaines de fois), alors c’est au Touring Club du Perou, avenue, pas loin de la gare routière, juste comme à la ville frontière entre le Vénézuela et la Colombie c’est fermé le samedi après-midi. Je trouve une boutique qui imprime les cartes que j’ai mis sur ma clef USB (memoria ici), je dis tout ça pour le sieur Janodou pour lequel je sème des petits cailloux verts fluos… Et les cartes d’Enzo elles sont géniales, juste il faut une loupe pour les lire, et les cartes de Janodou, bin là il faut un microscope à l’envers…
Grâce à mes cartes je ne serai plus obligée de photographier chaque panneau (panneaux juste là pour vous décourager), je croyais que je roulais vers le Pacifique, j’ai encore du me tromper de sens… L’autre jour j’ai vu des oiseaux verts…
Je fais mes courses, vu le poids ça va être dur mais j’ai à boire pour trois jours, a manger pour cinq… Vais sur Internet, clavier moins déglingué qu’hier, débit rapide… J’y passe quand même du temps, les Etres de Lumière ils font comme la famille cyclo, mise à jour une fois par mois… Voilà demain je vais essayer de ne pas partir trop tard…
Bonne nuit Piura
Bisous tout le monde et qui me dira enfin ça ?
Pour ceux qui ne comprennent pas l’espagnol : tes mots tuent mon âme, j’espère que les miens ne tuent pas les vôtres…
Bonsoir,
Tes mots ne me tuent pas, je les lis juste avant de me coucher, c’est un peu mon livre de nuit.
Pas de chance avec les animaux, chiens, ils te laissent sdes traces de leur passage, (les sales bêtes).
Malgré cela, tu continue de me faire rever. Bisous.
oue bin y en aura un de moins il a mordu plein de gens mais pour l’attraper, le mettre en observation il faut payer, les gens ici n’ont pas les moyens, j’a paye j’ai donc fait une oeuvre de salut public… Bisous