Dimanche 8 décembre 2013
Ban Thom – Ba Na Yen
53 km, près de 6 heures sur le vélo, plus de 1100 mètres de dénivelée positif , temps couvert, quelques timides apparitions du soleil, températures agréables.
Dés le matin je me sens fatiguée, je pense que je paie les efforts de la veille.
Je commence par grimper un petit col, je croise des motos qui transportent des planches
Mais qui m’évitent soigneusement, oui car la planche fait un grand arc de cercle derrière eux.
Cette fois-ci je sais où je suis…
Mais les cochons n’en ont que faire…
Et ça monte… (J’ai du faire une erreur de lecture de kilométrage car mon compteur indique là plus que ce que j’ai écrit dans mon petit carnet…, Et bien non c’est juste que je n’ai encore fait que 5km…)
Je fais une rencontre sympathique…
Et ma corne de brume retentit pour la milliardième fois…
Comme partout les maisons sont décorées de linge multicolore qui sèche ou s’aère…
Et continue la jolie petite route dans la montagne…
Et dés que c’est possible, des rizières en terrasse…
Dans une cascade un homme se lave, nu, non je ne le photographie pas…
Et cette harmonie d’eau et de montagnes me ravit…
Vagabonde vide-grenier parade…
Je traverse quelques villages, trouve un endroit où me restaurer.
Les hommes fument une espèce de narguilé.
Puis un grand col, au sommet, non pas de ventes souvenir, juste les femmes qui vendent le fruit de leur récolte…
Et une descente caracol ( je fais référence à la descente du Paso Christo Redentor sur le Chili..), avec un camion qui descend à vive allure, klaxon bloqué, ok, je me pousse…
J’évite de justesse un buffle, il traversait au moment où arrivait une voiture en face, il a préfèré la cyclo à la vache, ouf mes freins hydrauliques répondent bien… Pas de photo…
Pour la première fois je me sens fatiguée et je renonce à rejoindre une petite ville, je pensais qu’une fois rejoint le fleuve ça allait descendre, non ça remonte encore…
Et me voici en recherche d’un logis, après la réponse habituelle, non, pas de gnani ici, en insistant on me regarde d’un drôle d’œil et on m’envoie dans une épicerie. Un homme charge un autre de me montrer les lieux. On y accède par une ruelle si étroite que mon vélo passe à a peine. Trois chambres en enfilade, enfin si on peut appeler ça des chambres. Une estrade en bois, une fenêtre condamnée par des volets cloués, pas de toilette. Dans la première pièce des enfants de 11 à 15 ans, la pièce est vaguement partagée en deux par une cloison, d’un coté les jeunes garçons, de l’autre les filles, dans un coin un trou pour les toilettes, à raz du sol un robinet.
J’accepte de dormir là, je demande si je peux avoir paillasse, couverture et oreiller, j’ai.
Je m’interroge sur la suite de mon itinéraire, est-ce que je continue à remonter vers le Nord, ou est-ce que je redescends sur Hanoï et vais faire un tour dans le sud, je vais être juste au niveau temps. je suis vraiment fatiguée.
Les petites filles m’accueillent, m’offrent l’accès à leur « toilettes », j’accepte volontiers et repetite séance de streap tease, et lavage bien sûr. La couleur de mes petites culottes ( je ne sais si c’était la rose ou la bleue les fait bien rigoler), ma coiffure ne leur plait pas vraiment, elles me proposent peigne et glace, euh, non, j’ai vu des gens s’épouiller dans la rue. Elles refusent les sucreries que je leur propose.
Toute intimité est impossible, les enfants ne me quittent plus, je transforme quand même mon réduit en palace…
J’essaie de savoir ce que ces enfants font ici sans leurs parents, je soupçonne que ce sont des enfants prostitués… J’en aurais la confirmation le matin quand je leur demanderai à qui m’adresser pour récupérer ma monnaie, elles m’indiqueront « l’homme » là-bas, lequel homme est au coin de la rue une sacoche ventrale peine de billets, je paie le prix d’une auberge « normale ». Je ne discute pas…
Nuit calme, euh, non, pas vraiment… Bisous tout le monde
Les chiffres :
Kilométrage : 53,11 km
Temps sur le vélo : 5h54’33 »
Dénivelée positif : 1122m
Vmoy : 8,97 km/h
Vmax : 36,6km/h
Temps gris, quelques timides apparitions du soleil, températures agréables