J168-J181 : J181 : la vuelta J14 : plein les yeux…

Mercredi 20 juillet 2011

Bivouac au bord du rio au fond du canyon qui rejoint le canyon del Pato – Chuquicara

Distance parcourue : 56,50 km
Vmoy : 13,8 km/h Vmax : 35,7km/h
Température : minima : 22°, maxima : 39°
Dénivelée positif : 148 m
Dénivelée négatif : 1064 m
Heures sur le vélo : 4H05’31 »
Départ : 8h35
Arrivée : milieu d’après-midi

Résumé de la journée

  • Conditions météorologiques : soleil, rares nuages l’après-midi, vent très fort l’après-midi
  • Objectif : avancer, peut-être Chuquicara, ça dépend de la route et des kilomètres
  • Etat de santé : bon
  • Particularités de la journée :

Alors le point le plus important de la journée c’est que je vais m’en mettre plein les yeux, mais alors plein plein les yeux et en plus sans trop me fatiguer,

Le plus difficile va être de choisir au milieu de mes 166 photos…

Le bivouac a été tranquille malgré un cauchemar en début de nuit, ça faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivé (la première fois depuis le début de mon voyage), toujours le même truc, il m’arrive un truc horrible (là en l’occurrence on m’attaquait dans la tente et on me volait mon vélo) et je ne peux ni crier ni bouger, c’est ça qui est dur, pas l’attaque… Qui veut interpréter ce rêve ? Après je me rendors tranquillement et me réveille avant le lever du jour qui en ce moment et ici est à 6H25, pas un nuage et le vent est tombé. La route est toujours piste mais a perdu sa pente infernale.

 Et surprise au bout de quelques kilomètres je rencontre des ouvriers…

La route est en chantier…

Bientôt je roule sur un petit billard de terre battue.

Les ouvriers m’ont dit que c’était comme cela jusque Chiquicara, trop génial, ça y est j’en ai fini avec la piste infernale. En plus je descends le canyon et c’est trop, mais trop trop beau.

 Différent d’hier mais prenant pareil, du désert caillouteux vertical et le rio qui se balade au milieu.

Tout d’un coup j’entends un bruit bizarre, aussitôt je m’arrête, me demandant ce qui se passe encore avec mon vélo, ou ce que je suis en train de perdre… Non ce sont juste deux suisses, ils n’ont pas exactement pris le même chemin que moi mais viennent de Pallasca. L’un est en vélo couché, l’autre en vélo normal.

 Parait-il que celui qui est en vélo couché s’est gamelé vingt fois dans les virages de sable, moi j’ai mis pied à terre… Nous parlons un peu… Alexandre va aller à la Casa de Ciclista à Trujillo en bus, il a un problème de frein. Ils ont l’intention d’aller jusque Chuquirara et de se poser un peu, ils en ont bavé, j’ai la même intention qu’eux. Ils me disent que Chuquirara n’est plus qu’à 60km, la route descendante avec le petit billard de terre battue, ça devrait passer, je leur dis que je tente moi aussi, mais que si je suis trop fatiguée je chercherai un endroit où planter ma tente avant.

Je profite un max du paysage, je chante à tue-tête et prends des milliards de photos.

Je rencontre un fennek et un serpent.

Je me familiarise avec les premiers tunnels, je ne sais pas encore que dans deux jours j’en aurais plus de trente-cinq à franchir…

Et bientôt ? Qu’est-ce qui remonte un canyon l’après-midi ? Et tous les canyons, au moins ici et tous les après-midi ? Le vent, parfois il souffle si fort que ma vitesse tombe à 6km/heure. Mais c’est tellement plus facile que ce que j’ai fait…

Et là je suis vraiment dans le grand grandiose…

Le sublime…

Le espectacular..

Le increible…

Le muy hermoso (suis obligée de passer par l’espagnol car ma demande d’aide quant aux synonymes est restée sans réponse…)

Enfin le goudron (je ne sais pas encore que c’est très momentané, en fait il n’y a pratiquement pas de route dans la Cordillère au Pérou, que des pistes, ici il disent « tierra »)

Bientôt arrive une difficulté inattendue : un pont, là c’est dur de chez dur, il y a des trous et le vent manque de m’emporter. Plus loin un deuxième pont, là je ne peux pas, le vent est bien trop fort.

Je décide d’attendre le prochain véhicule pour demander de l’aide, je sais que l’attente peut durer de 1 à 2 heures, mais on ne peut pas avoir le désert vertical pour soi toute seule et le confort de Paris. J’ai de la chance, j’attends à peine 10 minutes, ils vont s’y mettre à deux pour passer mon vélo et me faire passer en voiture (c’est une camionnette). Je m’informe sur la suite des évènements, il y a un autre pont mais il est moins dur, effectivement il y aura moins de vent, mais d’énormes trous dont un bouché par une pierre donc avec le vélo il faut passer dessus sans chuter, j’aime pas. Je continue allègrement en chantant à tue-tête, cette route est trop géniale… Je vais dépasser un oasis avec deux maisons.

Puis je me dis que là et puis là c’est pas trop génial pour planter ma tente, alors j’appuie sur les pédales.

Le vent souffle très très fort.

Je vois des chercheurs d’or, d’ailleurs quelqu’un m’a demandé si je venais ici pour chercher des minéraux, c’est mieux que de me demander ce que je vends (parce qu’hier on me l’a demandé et un autre jour aussi…) Je suis dans le beau et le somptueux et le grandiose que plus beau tu meurs depuis plus de 50km

 quand je vois un village sombre, triste et surtout venteux, à son entrée un panneau « Chuquicara », c’est pas possible, cela doit être le nom de la province ou département ou que sais-je encore. Près de l’entrée du village Christophe qui attend un bus, oui c’est là Chuquicara, eux aussi sont déçus, il n’y a rien, rien que des vendeurs de soda et du vent et du froid.

Christophe et Alexandre ont trouvé une chambre à la station d’essence, quand j’arrive, il n’y a plus de chambre de libre, il faut dire qu’il n’y en a que deux dans le village, je vais chercher ailleurs rien, je demande à la police pour mettre ma tente, pas de problème, mais c’est pas sympa, je demande à une dame d’un restaurant pour mettre ma tente dans son espèce de préau, pas de problème, et finalement Alexandre me dit que comme Christophe va à Trujillo ce soir et qu’il y a deux lits je peux dormir dans sa chambre, ce que je fais. Christophe fait la grande lessive, moi je me contente de laver deux petites culottes et mon maillot bleu pas lavé depuis 14 jours et qui est maintenant assorti à la terre ocre du pays.

Le truc qui pend ce n’est pas pour faire cloison entre les deux lits, c’est la tente d’Alexandre qui pend, ils ont dormi à Pallasca, donc en altitude, donc ont eu l’humidité, moi j’ai dormi dans la sécheresse du canyon…

Il fait froid et le vent souffle. Il n’y a pas d’eau dans les douches, pas grave je me lave à la gourde comme d’hab, me réchauffe dans mon duvet. Je fais des achats de nourriture et boissons pour trois jours vu que après il y a encore RIEN… Donc demain pas de repos, ici c’est trop inhospitalier, le repos sera pour plus tard… Christophe et Alexandre vont faire de même, ils ne partiront que l’après-midi, mais comme là il faut remonter un canyon et que le vent souffle l’après-midi et qu’il remonte aussi le canyon, et qu’ils sont jeunes, costauds et qu’ils avalent  des kilomètres pour eux ça devrait aller car ils sont deux fois plus rapides que moi. En revanche ils font cinq jours de vélo, un jour de repos. Moi je me repose quand je suis épuisée ou quand je me trouve un endroit bien… Je crois que pour mes articles sur internet il va falloir attendre un moment, ici pas d’internet, rien…

Bisous tout le monde

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8 réponses à J168-J181 : J181 : la vuelta J14 : plein les yeux…

  1. françoise TS dit :

    effectivement,les paysages sont magnifiques !!!et toujours la pêche…..bravo!
    bises
    françoise

    • guilly dit :

      incroyable ce voyage à vélo dans ce pays montagneux!!!!!
      comment gardes-tu autant de force…pour pédaler toute la journée!!!!?
      les images sont superbes ..ces couleurs dans les ocres…
      oui cela faut la peine….c’est magique…cette aventure…mais trop spartiate…il faut la niac!!!

      en fait tu as tout sur ton vélo!!!!

      nous en grimpe partout en montagne….mais pas en vélo!!!!

      bon admiration!!!!!!!!
      martine et jeanmichel GUILLY
      bravo!!!!

      • Francoise dit :

        Coucou les Amiensois, comment on dit ? Bin des fois je ne l’ai plus la niac et ca m’enerve, ouf ca revient.. Et le spartiate des fois c’est dur surtout le froid… Sinon tout va bien, bisous a vous deux et a tous les Chamois

    • Francoise dit :

      Bisous a toi aussi Francoise

  2. Monica dit :

    Bravo tu es arrivée là ou tu voulais, après avoir traversé des paysages spectaculaires.
    Merci pour toutes les photos qui doivent te prendre un temps fou à envoyer. Ces ponts semblent bien fragiles. Tu as raison d’être prudente et de te faire aider pour les franchir quand tu le peux.
    Bises

    • Francoise dit :

      Coucou Monica, oui envoyer mes photos me prend un temps fou, la je suis super en retard, et pour une fois que j’ai un internet qui marche je n’ai pas ma clef USB avec moi… Bisous

  3. Des images superbes Françoise et des textes à vous donner l’envie de partir. Tiens, ça tombe bien, je pars dans 4 jours, le temps de boucler mes sacoches.
    J’appréhende la balance quand elle va m’annoncer le poids total du vélo et de son chargement.
    Je te tiens informée des derniers préparatifs et je fonce à Roissy.

    Quel décor somptueux tu viens de traverser ! Je ne sais pas si j’aurai la chance de profiter des mêmes décors car mon temps sur cette terre inca sera plus court que le tien je crois. O
    On verra bien
    Bises à toi

    • Francoise dit :

      Il y a une route que tu dois absolument prendre, je t’enverrai les details plus tard, c’est trop genial et meme les tourdumondistes font le detour, alors si toi tu ne le fais pas… Bisous

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