J284 : le plus beau jeu de piste du monde 1ère partie : J10, je passe la frontière…

Ou une vraie fausse bonne surprise…

Mardi 1er novembre 2011
Sajama – poste frontière avec le Chili après Tumbo
Distance parcourue : 31,3 km
Vmoy : 6,6 km/h Vmax : 30,8 km/h
Température : minimum : 48°F maximum : 82°F
Dénivelée positif : 334 m (faux)
Dénivelée négatif : 206 m selon compteur
Heures sur le vélo : 4H07’50 »
Départ : 7h38
Arrivée : 18 heures au refuge (qui est pas le refuge…), heure chiliennne (oué Enzo, toutes bêtises possibles je vais les faire…)

Grand beau temps, vent extrêmement violent glacial de face. Il fait très froid, je charge mon vélo au soleil.

Je suis bien les instructions, je vais vers l’église, au terrain de foot je trouve la piste, ensablée certes mais roulable.

La région n’est pas en voie de désertification, ne reste plus que des ruines…

Quelques obstacles jalonnent la piste…

Le premier :

A droite ça ne passe pas, je m’apprête à me déchausser mais vais quand même voir à gauche malgré un chien qui en défend l’accès, je trouve un peti pont, ça passe, juste mais ça passe.

Evidemment c’est toujours aussi beau…

Le deuxième obstacle se franchira aisément…

Quand au troisième…

Sont trop mimis…

Je rejoins la route goudronnée, pour les cyclos, pour aller à Sajama ne pas prendre la piste indiquée, continuer la route goudronnée, dépasser Lagunas et juste avant le pont sur le Sajama il y a une piste qui franchit la route, prendre à droite (dans mon sens)

Dernier adieu aux deux tout-petits…

Adieu au géant…

Le Chili n’est plus loin…

Devant moi la route monte, je me couvre un max, le vent est extrêmement violent et glacial, je crois arriver à Lagunas, je suis à Tumbo, on m’avait prévenu qu’il y avait une grande montée, et bien malgré le vent ça a bien passé.

La file de camion est là pour me dire que je suis à la frontière, je mange mes dernières provisions et donne le reste, donc je n’ai plus rien…

Sauf que la frontière est à 5km et qu’il faut que je me hisse de nouveau à plus de 4600 mètres, de plus avec plus rien manger…

A Tumbo je vais discuter un peu avec les femmes qui sont là et vais piocher dans ma réserve de dollars pour avoir quelques pesos chiliens, je fais bien car la banque chilienne n’accepte pas ma carte visa…

Quand je dis à une des femmes où je vais, elle me demande ce que je vais bien faire là-bas, il n’y a ni pero ni gato (ni chien ni chat), elle a mille fois raison, je ne le sais pas encore…

Le paysage m’envoute… (ca compense le vent…), car la montée est pour moi très dure. Dans la montée j’écris trois poèmes dans ma tête, le vent violent n’invitant pas à s’arrêter pour écrire, une partie s’envolera…

Et que vois-je à l’horizon ?

Un…

Puis deux …

Le premier qui trouve a droit à une nuit dans ma tente avec la fermeture éclair cassée, le vent qui souffle et des températures négatives… Et seul la nuit…

Grande est la tentation de descendre à Arica, ses températures plus cléments, sa civilisation (enfin j’espère)…

Cahin, caha j’arrive au Chili… (la frontière, la vraie, pas le poste frontière, cela a son importance pour la suite des évènements… Je sens Enzo que tu balises, oui balise, car ta balise était peu nette…). La route coté chilien est en plus mauvais état que coté bolivien.

Et là voilà la frontière de la Bolivie, la vraie, pas le poste frontière et à 10 mètres… Une piste, important tout ça, important, je vous rappelle que là commence le plus beau jeu de piste du monde… L’indice : tu retournes jusque la frontière bolivienne, et là, 10 mètres exactement avant de rentrer en Bolivie, tu prends une piste sur ta droite... Pardonne-moi Enzo, je suis taquine, je n’ai pas fini de te faire marcher…

Et voici le poste frontière à 5km de là et surtout quelques mètres d’altitude en moins…

Je vais doubler la file d’attente des camions, plusieurs kilomètres, c’est jouissif, là celui qui a failli me tuer, celui qui m’a doublé en me rasant, là celui qui a fait tomber mon vélo quand je me couvrais, et là, et là encore, jouissif je vous dis, j’apprendrai que l’attente dure parfois plusieurs jours…

Le passage de la frontière est un peu lent, je dois décharger mon vélo , tout passe aux rayons X : mes produits déshydratés non ouverts passent (la nourriture).

Je quitte la frontière (heure chilienne, soit une heure de plus) vers 17 heures 30, on verra les courses demain, je vais chercher le refuge et je suis ligne à ligne les conseils d’Enzo ( oué, sinon je vais me faire disputer…), avant de passer à la ligne suivante, je fais la ligne en cours, vous me suivez ?

Indice : 3 ou 4 kilomètres après la frontière tu trouveras un refuge CONAF sur ta gauche, juste en face du lac Chungara et du volcan…

Voilà, je trouve, il y a une maison qui ressemble vraiment à un refuge, j’y vais, fermée, personne, la phrase suivante disait : petit conseil, lorsque tu es à la frontière chilienne demande à un garde frontière de prévenir le refuge que tu arrives, sinon il n’est jamais là… Bon, c’est raté, pas grave je vais planter ma tente là. Je fais le tour du refuge, une porte derrière est ouverte, je rentre, tout est cassé et décrépi, moi qui croyais enfin trouver un pays civilisé si les refuges sont dans cet état ce n’est pas triste…

Dans la salle de séjour deux matelas par terre dont un presque neuf, je m’installe, il fait extrêmement froid, à part cela je me sens bien.

Demain je vais à Putre me ravitailler, c’est vrai qu’au poste frontière il n’y a RIEN, que le vent et la file d’attente des camions.

Bisous tout le monde et Enzo sois pas fâché, je suis si imprévisible que j’ai réussi à semer la police au Pérou, alors…

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