Coïpasa – Bivouac près du filet d’eau non douce…
Kilométrage : 45,21 km
Heures sur le (ou à coté du) vélo : 7h09’56 »
Vmoyen : 6,3 km/h Vmax : 15 km/h
Températures : min : 9°, max : 31°
Dénivelée positif : 0 mètre
Dénivelée négatif : 0 mètre
Départ : 6h45
Arrivée, je ne sais plus
J’hésite à partir, je ne me sens pas bien, je suis encore fatiguée, j’ai de la fièvre et des vertiges, mais si je reste ici soit j’entame mes provisions, soit je mange la nourriture empoisonnée de la mamita…
Je pars donc avec 2 doliprane, 2 vitamines C. Le ciel est un peu plombé, il n’y a pas de vent.
Sans rancune mes empoisonneurs… La mamita prépare le petit-déjeuner sur un feu de bois, à quatre pattes par terre, l’homme, plus de 70 ans se prépare pour aller travailler sur le salar, le tout après avoir traversé le village et été dans le campo pour faire leusr besoins naturels, excusez-moi, mais quand j’entends des touristes, dire c’est bien ici c’est l’authenticité, je veux bien, je veux bien, qu’ils prennent leur place…
Allez c’est parti…
Je pédale bien sur le salar, au début il y a comme de petites boules de neige…
J’angoisse quand même un peu, je ne sais le nombre de kilomètres que j’ai à faire, j’essaie d’évaluer, en regardant derrière, en regardant devant, j’essaie de voir si je vais réussir à traverser le salar dans la journée, si je pédale ça va, mais si je pousse…
Je vais bénéficier sur une dizaine de kilomètres d’un petit billard, puis les 15 derniers kilomètres seront si cabossés que je ne peux plus pédaler et c’est long, j’ai bien fait de partir tôt.
Un salar ça vit, ça change, ça fait du bruit, petit à petit je me familiarise avec cette étrange matière, quand c’est bien lisse, bien brillant, et bien il ne faut pas y aller, c’est mouillé… Je vais essayer le truc d’Enzo, rouler en fermant les yeux, oué quand je les rouvre j’ai des vertiges…
Rappelez-vous les indices d’Enzo, contourner l’île jusqu’à apercevoir la montagne à deux cornes, viser la montagne, puis viser la corne de droite…
Puis viser L’ARBRE, le seul à des milliers de kilomètres à la ronde, et bien l’arbre je l’ai vu dés le milieu du salar, il faisait comme une barre noire qui coupait la montagne. certains m’ont dit qu’ils ne comprenaient pas mon trajet, qu’est-ce que j’avais été faire cette boucle qui passait par le Chili, et bien c’est tout simple je voulais savoir si L’ARBRE était toujours là… Il était toujours là, seul, triste, mais jamais abandonné, régulièrement visité par des cyclos quelque peu fêlés…
Et puis le salar de Coïpasa, c’est quelque chose… Seule au milieu de ce truc blanc qui craque, qui fait des vagues, qui fait de la neige, c’est une expérience inoubliable. Depuis j’ai traversé aussi le Salar de Uyuni, plus grand, différent, si on veut comparer, je dirais que le Salar de Coïpassa c’est comme le ski de randonnée et le Salar d’Uyuni comme le ski de piste, sauf que il faut pédaler (ou pousser)…
Sur le salar je ne m’accorderai qu’une pause, le temps de manger une orange.
Au pied de l’arbre je mangerai beaucoup, trop peut-être, je me fais même deux chocolats.
Mon intention est de bivouaquer auprès de la mare, mais celle-ci est à sec, un mince filet d’eau court, il s’avèrera être quand même très chargé en sels minéraux, rassurez-vous, je n’ai pas bu de son eau…
En cherchant la mare j’ai entendu un bruit affreux, je croyais que c’était le sel accumulé sur freins et jante qui faisaient ce bruit-là, non c’était un sac étanche avec Kwé et veste polaire qui avait glissé, le sac est mort, le kwé et la polaire salés…
Le vélo est tout salé…
La cyclo aussi…
Je dessale tout dans le petit cours d’eau, je plante ma tente à coté, erreur, elle sera toute salée le lendemain…
Je vois au loin un petit village, je pense que c’est Tres Cruces, j’y referai ma provision d’eau, enfin j’espère.
Le soir je n’ai pas faim, je me fais un bouillon.
Voilà, j’ai réussi, j’ai réussi à traverser ce salar… J’ai quand même pédalé ou poussé plus de 7 heures, ce qui est énorme, le tout aux environs de 4000 mètres d’altitude…. J’attends les applaudissements…
Bisous tout le monde
Clap ! Clap, clap, clap, clap, clap !
Show must go on !
Tu peux refaire, je n’ai pas bien entendu, cela venait d’un peu loin et puis le bruit des vagues est si fort…