J3 J4 ou 3ème et 4 ème petits cailloux verts fluo
Bon suis perdue dans mes dates y a un perroquet qui vient de tenter de me picorer le pied, y vient de bouffer ma godasse ce con, sait pas qu’il faut qu’elle tienne un an…
Dimanche 23 et lundi 24 janvier 2011
Il fait beau, comme d’hab, ici le matin c’est soleil, et dans l’après midi les nuages envahissent le sommet des montagnes. Suis dans un petit coin de paradis, un hôtel vraiment de charme, hier soir ai chanté en français « joyeux anniversaire » pour André qui fêtait son anniversaire ( c’est bête ce que je dis, tant pis). Ce matin ils m’invitent à desayunar (déjeuner) avec eux, bien sûr j’ accepte. Sont 3 jeunes vénézueliens en week-end, apprennent le français à l’alliance française, Catarina est prof de plongée, André son élève, vont se marier la semaine prochaine. Pour l’anniversaire ils ne mettent qu’une bougie : 1 an de plus, je crois que je vais adopter cette coutume. Nous décidons de communiquer eux en français, moi en vénézuelien ( qui est quelque peu différent de l’espagnol, surtout l’accent,on m’a dit que je parlais le catalan…) Donc nous parlons, parlons, j’apprends mille choses que je mettrai en article ( ce perroquet crois que vais le tuer, ai enlevé mes savates, s’attaque à mes pieds) article donc ( lui crie dessus, au perroquet, pas à Jean-Luc, aucun effet…) article spécial à destination de jean-Luc.
Donc je pars plus tard que prévu, déjà le petit déjeuner est à 8 heures (c’était compris dans la demi-pension, au menu : jus de papaye, c’est bon, bon,bon, 2 rondelles de concombre, 2 oeufs que j’ai choisis brouillés, des toasts, de la confiture carottes-orange, miam, miam, du thé vert (à ma demande, ici la boisson nationale en dehors de la bière et du whisky est le café), explications sur ce que je fais, photos souvenirs, des contacts, notamment à Merida où habite le frère de Catarina, et en plus il connaît très bien la montagne, qui plus est Catarina me fait mon itinéraire pour aller à Merida, lui dit que ça ne me convient pas, elle m’en refait un qui passe par la montagne et qui est »muy bonito ». Tout est donc super, sauf que je pars tard, ceci est la première erreur de la journée. L’hôtelière m’a conseillé de ne pas rejoindre Colonia Tovar directement car la route est vraiment très mauvaise mais de passer par Porto Cruz. Je suis son conseil, pensai rejoindre Puerto Cruz en deux heures maxi, je ne cherche pas spécialement à acheter de quoi manger, pensant trouver là-bas ou trouver de la nourriture sur mon chemin, deuxième erreur de la journée… 5mn de descente et suis au minuscule village de Chichiriviche (l’hôtel était légèrement au-dessus) et là premier obstacle un rio à traverser, très large et surtout très fort courant, impossible à traverser. Demande vérification de mon chemin à quelqu’un, il y a deux routes, il me dit que l’une est très mauvaise et que l’autre aussi est très mauvaise(à mon avis l’autre est celle que je voulais prendre au départ), mais l’hôtelier m’a dit qu’il fallait que je traverse le rio. Je demande donc de l’aide, l’homme me dit que ce n’est pas possible de traverser le rio en bicyclette, trop d’eau, trop de courant, il faut passer par la passerelle oui mais il y a au moins 40 marches, je lui explique que mon vélo fait 40 kg, l’homme va chercher 2 jeunes, et à 3 ils arrivent à monter mon vélo, arrivés en haut les 2 jeunes disparaissent, à mon avis c’est un peu comme cela au Venezuela, si tu veux de l’aide faut demander et on te donne le minimum mais on te donne), donc avec l’aide du monsieur je descends la passerelle. Me voici partie, la pente est si raide que le plus souvent je pousse, le soleil tape, la température atteint bientôt les 38 degrés et ne commencera à baisser que l’après midi, je rencontre deux ou trois 4X4 puis plus personne, au bout de trois longues heures surgit un groupe de paysans, 4 hommes et 2 femmes, les hommes armés de leur machette, les femmes d’un couteau (au passage vous signale que les machettes c’est pas pour couper les cyclos en tis morceaux mais pour se frayer un passage dans la jungle, moi si j’avais eu une machette n’aurais pas les bras éraflés de partout. Je leur demande donc si suis bien sur la route de Puerto Cruz, ils me disent qu’il y a encore trois heures, le choc est rude, moi qui me croyais presque arrivée… A peine les ai-je dépassés que je ne peux continuer à avancer avec mon vélo chargé, arc-boutée sur mon vélo, les quatre patins de frein bloqués mon vélo dérape et recule, commence alors une longue galère qui va durer presque dix heures, je décharge mon vélo, fais des aller-retour, Un pour le vélo, quatre pour les bagages, soit en tout cinq fois le trajet (montée et bien sûr descente), et mon esprit n’étant encore pas tout à fait encore en bouillasse, je compte 3 fois 5 font 15, donc 15 heures et encore je ne compte pas le temps de descente ni le fait que je vais sûrement moins vite qu’un vénézuelien juste chargé de sa machette… Surgie de nulle part une petite maison rouge et bleue, me dit qu’il y en a qui ont trouvé leur petit coin de paradis, que peut-être quelqu’un vit ici. Je m’arrête, et vais voir, c’est une chapelle, je me dis alors que si j’avais de quoi manger je bivouaquerai bien là. Mais je n’ai pas envie d’un bivouac sans nourriture, alors courageusement je continue, quand la route est moins raide je recharge pour redécharger 50 mètres plus loin, mais en contrebas il y a quoi ? La mer sublime dont les vagues viennent écumer les rochers, ça c’est à droite, parce qu’à gauche c’est la jungle sublime, et des papillons, des jaunes, des blancs, des oranges et des grands bleus,encore plus bleus que la mer ou celui du ciel et des oiseaux dont le chant m’est parfaitement inconnu. Tout d’un coup surgi de nulle part 2 4X4 arrêtés, il y a une petite bicoque, un terrain de boules, oué, oué je rigole pas, un terrain de boules avec des gens qui jouent aux boules et d’autres qui jouent aux cartes, et des bouteilles de soda et de bière vides « chic, chic » , me suis dit-je, je vais pouvoir tet boire un coca, tet même manger ou au pire boire une boisson sucrée, je les aborde, mais non ils n’ont rien à vendre, si j’avais su ce qui m’attendait je crois que j’aurais mendier quelque chose. Je me renseigne sur la suite de la route, ils me disent qu’il me reste 4km (soit pour moi 4 fois 5×2 =40), je me dis que c’est peut-être faisable, surtout que je viens de rouler pendant au moins 100 mètres, j’arrive à une bifurcation, à gauche une pente tet pas à 45° mais pas loin, à droite une piste roulable,je je pense que la route est à gauche mais prends à droite, l’idée de redécharger, de reporter m’est insupportable, je commence à être à bout de forces, je prends donc la piste, troisième erreur (ou peut-être pas…), je roule un peu puis reportage, nonnnnnnnnnnn, je voulais plus… Lors d’un portage et dans le sens de la montée et avec le dernier portage, soit le plus léger, je glisse, me fait un peu mal à la fesse gauche et très très mal au poignet gauche, la douleur est quand même moins forte que lors de l’explosage du poignet droit sur ma plaque de glace. Je termine mon portage, m’examine, la douleur est à la base du 1er métacarpien, au pire une fêlure,je mets de la crème anti-inflammatoire, je n’ai pas de bande (délestage avant le départ), je n’ai pas de torchon à transformer en bande (délestage avant le départ), je décide que ça devrait aller comme ça et effectivement ça a été, m’en tire avec un monstrueux hématome face antérieur du poignet, face antérieure et postérieure en regard du métacarpe. Je continue mes portages, suis de plus en plus nase, désespère de trouver Porto Cruz, la route (et bientôt chemin)n que j’ai pris suit la mer et les multiples langues de montagne qui plongent dedans, donc je monte (enfin je porte en en montant, redescends, à chaque fois cinq fois)… Quand tout d’un coup le chemin est à nouveau cimenté, il descend à pic vers la mer, je descends en retenant mon vélo de toutes mes forces, me dis : Puerto Cruz est là, et bien non, Puerto Cruz n’est pas là, c’est juste une crique déserte, enfin pas tout à fait 3 jeunes armés de sac-à-dos (randonneurs ou trafiquants ?), moi je dirais randonneurs, s’apprêtent à embarquer dans une immense barque, si il n’y avait pas de tant de rouleaux (les jeunes se font intégralement mouillés, l’homme est seul dans sa barque, il a bien du mal à la maintenir dans l’axe, l’embarquement des jeunes est scabreux), donc je me dis que si cela n’était pas aussi périlleux je demanderai bien aussi à être embarquée. Me fais confirmer le chemin pour Puerto Cruz, les jeunes ne savent pas, le batelier me dit que le chemin y va, je prends une photo, sont ravis, me font des coucous, ce devait être des randonneurs et non des bandits… Je me dit que si j’avais de la nourriture je bivouaquerai bien dans ce petit coin de paradis, d’autant (petite interruption de mon écriture, je parle avec une jeune fille de15 ans qui vient sur la terrasse faire la lessive), donc si nourriture j’aurai bien bivouaquer là d’autant plus qu’il y a un rio tiède, mais je décide de continuer, espérant toujours à chaque détour de la montagne trouver Puerto Cruz. En attendant ce rio, il faut le traverser et là il n’y a personne, je ne peux compter que sur moi-même, le courant n’est pas trop fort, l’eau est tiède, mais les pierres sont glissantes et les roues de mon vélo se coincent sur chaque pierre, mais j’y arrive sans tomber. Je continue mes efforts de portage, avant c’était d’abord les bagages puis le vélo, j’ai changé de tactique, d’abord le vélo, puis une sacoche arrière dans les bras ( la plus lourde la première) puis l’autre, puis la moitié de ce qu’il y a sur la porte bagage (tente et duvet), puis l’autre moitié ( bazar, bâtons, fanion et les Winnies), dés que je sens que la pente se radoucit je recharge et pousse, le chemin devient de plus en plus étroit, la végétation est dense, je ne compte plus les chutes de vélo, non dues à la prise de photos mais aux opérations de chargement, déchargement, l’une m’entaillera la jambe droite, même que ça saigne (le pédalier, non c’est pas le pédalier qui saigne c’est ma jambe) l’autre cassera le support de la trousse à outils. Et voilà, inlassablement je continue, le jour baisse, je me fais attaquer par des moustiques, ne suis pas en position de me défendre, je pousse. Dés que je le peux je me couvre et me crème. La nuit tombe, je continue, bientôt je vois de l’eau s’échapper du pipe-line qui de temps en temps surgit de la terre ((moi qui croyais que c’était du pétrole) ça sort par une espèce de soupape de sécurité, il y aune plate-forme pour bivouaquer, mais vraiment ce truc fait trop de bruit. Je me dis que je vais prendre de l’eau, avant d’allumer ma frontale pré ferre mettre la crème antimoustique, error fatale, m’envoie le jet en plein dans l’œil, heureusement il y a l’eau, je ne me pose même pas la question de savoir si cette eau est pleine de microbes, je lave mon œil à grande eau. Je remplis deux gourdes et ma petite bouteille de 25 cl, mets une pastille dans chaque gourde, je ne remplis pas les deux autres bouteille pensant vraiment que Puerto Cruz n’est plus loin, je repasse une crique (enfin je suppose, ne vois rien, les vagues font n bruit d’enfer, j’ai l’impression qu’elles sont sous mes pieds, je dois vraiment être au bord de la falaise, suis très prudente, je crois voir une luciole, en fait c’est un oiseau dont l’oeil envoie par moment des éclairs, il s’envole, peut-être suis-je le premier humain qu’il voit, une nouvelle montée avec déchargeage et portage me rebute, il est 19h30, cela fait 9h30 que je fais des efforts ininterrompus et sans aucune nourriture, 1h30 que j’avance dans la nuit… Allez stop. Je prépare mon bivouac, je me mets sur le bord du chemin, pour ne pas me prendre une éventuelle mobylette sur la tête, si j’avais su comment était la suite du chemin je me serai mis en plein milieu. En posant mon vélo conte des arbustes, j’ai les mains qui me démangent atrocement, il ne manquait plus que cela, je mets ma crème anti-inflammatoire, n’ayant que celle-là sous la main et m’installe. Mes affaires commencent à être toutes mouillées, ici c’est la rosée du soir. Je décide de profiter à donf de mon bivouac, même sans nourriture, En guise de protection sous mon matelas autogonflant j’étale les deux Winnie, puis la couverture de survie, vu l’humidité je sors mon duvet. Avec la petite bouteille d’eau me douche ( si j’avais su la suite, je l’aurais gardée…), je cadenasse quand même mon vélo, je me glisse à poil dans mon petit drap de soie et dans mon duvet qui commence à être trempé (à poil sauf mon gilet fushia petit bateau à cause des moustiques), le repas est vite avalé, vu qu’il n’y en a pas… Les souris ni les fourmis ne rentrent dans la tente, vu qu’il n’ y ni tente ni nourriture et là : la récompense du jour, un ciel étoilé comme c’est pas possible, la croix du sud, des oiseaux qui sillonnent le ciel en lançant des éclairs, et même un ovni, oui un ovni : de forme ovoide, de couleur jaune orangé, allant à la vitesse d’un avion mais sans bruit, ce n’est ni une étoile filante, ni un astéroide, ni une étoile filante, je sais reconnaître cela. Je m’endors fatiguée mias heureuse, heureuse… La lune me réveille vers une heure du matin, me rendors, le jour me réveille, remballes mes affaires, le petit déjeuner est vite avalé vu qu’il n’y en a pas…Je recommence à faire du portage, dés que la route se radoucit je recharge pour décharger quelque 1OO mètres plus loin. Je vais de plus en plus lentement, mes portages sont de plus en plus courts, je suis obligée de faire des poses. Le soleil tape, 38° comme d’hab. Je n’ai plus d’eau. Là je prends une décision : celle d’abandonner mon vélo et son barda et de continuer à pied avec le plus précieux dans mon sac à dos c’est à dire passeport vis, argent, ordinateur et ses accessoires, téléphone, gourdes vides. Je désemballe mes bâtons et pars à la recherche d’eau et de nourriture, me disant qu là sont mes principales chances de survie. Je fais 200 mètres et la pente se radoucit, je change d’idée, retourne et reprends vélo et barda, maintenant me voici devant un précipice, la route a été emportée par un éboulement. Je vois que j’ai du réseau sur mon téléphone, essaie d’appeler un ami félé comme moi, Jean-Luc pour ne pas le nommer, juste pour entendre une voix humaine. J’entends la voix, la communication est aussitôt coupée. Allez ma cocotte, t’as pas le choix, faut y aller, là tu es au bout de toi-même, mais pour aller au bout du monde faut savoir aller encore plus loin qu’au bout de soi-même, cela fait maintenant 30 heures que je n’ai rien mangé, 4 heures que je n’ai rien bu, le soleil tape, je titube mais j’avance. Un nouvel éboulement, celui-là est « hard » à passer, un pente raide gravillonneuse, je décharge entièrement le vélo y compris sacoche avant et gourdes vides, fais 2 portages de trucs pas trop lourds puis me dit « y a pas faut t’attaquer au vélo, tu n’as le droit ni de tomber, ni de lâcher ton vélo, j’étudie quand même bien le truc et j’y vais, à un moment c’est dur, dur,dur, je me dis tu dois passer, tu ne dois ni lâcher ni tomber, et je passe, après, le passage des sacoches me paraîtra facile, et je recommence mes opérations de portage et de réamarrage de bagages, roulages 100 mètres et on recommence, enfin une montée et uen trouée dans la montagne, je pense que Puerto Cruz est là, à la sortie de la trouée pas de Puerto Cruz, mais bientôt une ferme, un champ, et dans le champ un humain. Je lui explique ma situation, il me fait rentrer chez lui, m’offre de l’eau sortie de son frigidaire, j’hésite pas une seconde, entre la mort par déshydratation et la turista, je choisis la turista ( que viens d’avoir d’ailleurs au moment où je vous écris), le paysan me dit qu’il n’a rien à me donner à manger, je lui dis que ce n’est pas grave (de toute façon cela fait longtemps que je n’ai plus faim), que si Puerto Cruz n’est pas loin je mangerai là-bas. Je lui demande si il y a une posada ou un hôtel pas cher, il me dit que oui, mais que si je ne trouve pas je peux revenir dormir chez lui. Chez lui c’est une maison en espèce de bambous, la salle à manger est immense, à mon avis plus de 100 mètres carré avec une table qui paraît petite, la cuisine est de la même taille que chez nous, rudimentaire mais cuisine quand même, le sol est en terre battue, on discute un peu, il me dit qu’il est en train d’apprendre l’anglais, en parlant des difficultés d’apprentissage passé un certain âge nous découvrons que nous avons le même âge, en partant il me donne l’accolade deux fois, c’est tout juste si nous n’avons pas les larmes aux yeux, lui de m’avoir donné un peu d’eau, moi de l’avoir reçue, c’est cela aussi les voyages, une rencontre qui ne sera plus mais qui a dégagé tant d’émotions… Le paysan me dit de faire attention que la route est très raide, effectivement, je descends lentement, prudemment en retenant mon vélo, la minuscule route est cimentée avec des rainures, comme partout quand un éboulement ou une coulée de boue n’a pas emporté la route. En face je vois ce qui m’attend pour la prochaine étape : une belle route à mon avis vers les 20% (en-dessous les vénézueliens ne connaissent pas, au-dessus oui ils connaissent…). Je vois Puerto Cruz, enfin ce que je crois être Puerto Cruz, allez encore un petit rio à traverser, l’eau est tiède, j’en profite pour laver mon vélo, il est recouvert d’au moins 10cm de boue ( j’ai oublié, en plus de la route éboulée, des cotes à 45%, y avait des zones boueuses. Ca y est, je suis arrivée, non encore un rio à traverser, celui-là je l’aime pas, l’est grand, mais il n’y a pas trop d’eau. La plage, une boutique bois un grand coca et mange sans faim une mauvaise brioche, puis me renseigne sur la posada. A la derecha après la cola ( la cola c’est la escuela). La posada est pas terrible, la femme m’annonce 700 bolivars, je lui dis que ce n’est pas possible, le prix passe à 100 bolivars, j’ai du mal comprendre. La chambre a l’air propre, j’ai le droit d’y mettre mon vélo, juste la fenêtre qui donne sur un couloir a les carreaux peints en blanc, donc lumière artificielle pas chouette. M’installe, fais comme d’hab, jette mes vêtements sous la douche, me douche à l’eau froide, briii, trouve que ça sent vraiment l’eau de javel, me dis qu’ils risquent pas d’attraper des microbes avec toute cette javel dans l’eau, et quand rince mes vêtements, horreur mon collant noir doux porte cinq taches orange, mon beau débardeur orange a des taches psychédéliques délavées du plus horrible effet, déjà qu’on m’ a dit que je ne risquais pas d’être attaquée vu mon aspect, là je crois bien qu’on va me donner l’aumône sans même que je la demande…
Au total sur ces deux jours c’aura été 17heures 45 d’efforts intenses, quelques 4000 mètres de dénivelée, je sais pas combien de km, mais sûrement pas plus de 2 sur ma selle, des paysages à tomber par terre, une nature belle de chez belle, et aussi le tout 32 heures à jeun, 6 heures sans boire, peut-être le plus beau souvenir de mon voyage, qui sait ? En tous cas une confiance en moi renforcée, vais quand même essayer de ne pas pécher par excès de confiance…
Et le soir la posada ne sert pas à manger, il me faut retourner sur la plge, traverser le rio, tout est fermé, le dernier restaurant quand je lui raconte mon histoire se remet à cuisiner et me sert une tranche de poisson tout frais sorti du congel, des tomates, un demi-citron, et les espèces de galette. Retour à la posada, retraversée du rio dans la nuit, dodo dans mon drap de soie, les draps ici grattent, y a des fourmis dans le lit, pas grave, dans la nuit bzii, bziiiiiiiii, mon truc anti-moustique.
Dodo, demain est un autre jour.
Bisous vous tous et un spécial à celui dont j’ai entendu la voix.
Au fait ici ni réseau, ni internet, j’espère que personne ne s’inquiète.
Ah oui bilan de ce derniers jours : vélo support sacoche outils cassé.
Bonne femme :
- Énorme hématome sur la cuisse droite
- Énorme hématome main et poignet droit
- Coupures face antérieure cuisse droite
- Éraflures bras droit
- 2 croutes sur le genou droit
- Coup de soleil dans le dos, vu la raideur de l’épaule ne peux me crémer, et le torchon qui aurait pu me protéger : délesté, et le tee-shirt qui aurait pau me protéger délesté
- Quelques piqures d’insectes à droite à gauche
- Quelques hématomes (petits sur membre inférieur gauche)
- Le genou plus rien depuis le bracelet
Rebisous tout le monde et promis, juré ne partirai plus sans nourriture et suffisamment d’eau…
Et bien dis donc, que d’aventures…. Profite bien de tous ces paysages…
Tu as pu voir que j’ai mis à jour (modifié) la partie envoie de mail. Maintenant tu peux envoyer un mail à tout le monde (ceux qui ont posté une réponse et ceux qui sont inscrits).
Bon je continue la lecture (je le fais dans l’ordre chronologique).
Bisous
PS, tu as vu que tu as un contact au Chili ?
Non j’ai pas vu, vais voir
C’est ici : http://www.direction-ushuaia.com/deuxieme-petit-caillou-vert-fluo-suite-et-non-fin/#comments
Ce serait dommage de rater cela.