J45 : première blessure sérieuse
Lundi 7 mars 2011
El Diamante – Pamplona
27,99 km
Vmoy : 5,5 km/h Vmax :37,9 km/h
Température : 16 départ°, en cours : 21°, arrivée : 13°
Dénivelée positif : 924m dénivelée négatif : 26m selon compteur
Heures sur le vélo : 5H01’43 »
Départ : 8h30
Arrivée : vers 16heures
Résumé de l’article : (pour ceux qui roulent ou les flemmards ou les gens normaux que mon délire n’intéresse guère ou ceux qui bossent comme des malades pour payer la retraite des vieux croulants comme moi, merci d’enlever le c)
- Objectif : Pamplona
- Conditions météorologiques : 13° à 21°, 1 mn de soleil, pluies intermittentes se faisant continues et fortes
- Etat de santé : bon jusqu’à la chute entrainant fracture articulation P2P3 du 4ème doigt de la main droite et peut-être lésion du tendon extenseur
- Degré d’euphorie : raz les chaussettes quand pluie au départ et fin de nuit agitée vu la circulation, s’améliorant avec les conditions météo meilleures, le paysage à tomber par terre, la constatation de la circulation rare, se dégradant après la chute et avec la pluie
- Particularités de la journée : ça monte, pluie, paysage d’enfer, chute fracture doigt, pluie forte
Début de journée difficile, je suis réveillée par le passage incessant de camions, je me dis, ce n’est pas possible, ma petite route touristique du dimanche s’est transformée en route à fort trafic, je me lève en sursaut pensant que je ne me suis pas réveillée, il n’est pas 5 heures, je me recouche inquiète quand à la future journée. Suis à nouveau réveillée, je pense encore que je n’ai pas vu l’heure pour m’apercevoir qu’il fait encore nuit. Je me prépare, je sors, il doit être huit heures, il pleut, pas fort mais il pleut et les nuages accrochent encore le flanc des montagnes, ça dégouline de partout. Je charge mon vélo, je cherche longtemps la boulangerie dans ce village d’une vingtaine de maisons, pas d’enseigne, elle ne ressemble pas à une boutique et en plus n’a pas de vrai pain ni brioche, rien, j’ai quand même des petits pains complets qui j’en suis sure vont me triturer les intestins. Je déjeune, encore assise par terre et je pars, déjà les ouvriers sont au travail et déblaient les coulées de boue de la nuit (je vous rappelle les pluies tropicales intenses de la moitié de la nuit) et là la pluie cesse, j’ai même droit à une minute de soleil, top chrono. J’essaie de noter les heures de pluie pour que Sieur Janodou puisse faire une modélisation du temps, puis je renonce vite : en gros jusqu’à midi : de temps en temps petite pluie, tu décides de ne pas te protéger ça tourne en grosse pluie, tu décides de te protéger ça s’arrête et tu te mouilles par l’intérieur. J’ai bien chaud avec la montée, le paysage est superbe de chez superbe, pour un peu on se croirait en Suisse, ou en Irlande, du vert, du vert à en être ébloui, une région peu habitée, de rares maisons, de rares villages, une belle route qui monte, et la circulation ? Après interrogation de la population les camions partent aux aurores, donc presque personne. C’est super beau, je pédale bien, je commence à avoir faim et cherche un endroit où m’arrêter, c’est toujours difficile, il faut un endroit plat pour que le vélo puisse reposer sur sa béquille, ne gênant pas trop la circulation, sans vent et pas au bas d’une montée, bref des fois ça demande plus d’une heure. Quand je crois trouver : pluie, qui vraiment s’intensifie. Sur le bord gauche de la route une boutique qui pourrait être un resto, non c’est juste une vente de boissons, j’achète du coca, demande l’autorisation de me mettre sur le banc branlant à l’abri, mange mes ships, attaque le pâté de survie, pas bon, mon pain pas bon et du chocolat que j’ai trouvé ce matin super bon. Je discute avec les gens de passage, les motards qui enfilent leurs combinaisons étanches, les jeunes conducteurs dont le moteur chauffe et un jeune qui doit être de la maison, je me couvre, commençant me refroidir et enfile moi-aussi ma combinaison de plongée. Je repars, devant la boutique un terre plein en gravier noir mouillé, derrière moi le jeune qui continue à me parler, je suis à gauche du vélo, je n’arrive pas à pousser mon vélo à gauche et comme la béquille est à gauche, à chaque montée et descente du vélo j’effectue un exercice périlleux et pas très esthétique qui consiste à passer au milieu de vélo, redescendre de l’autre coté pour être selon les besoins coté béquille ou coté poussage, alternant un freinage avant et un freinage à gauche, sautillant quand je n’ai plus la force de lever ma jambe à trois mètres de haut au-dessus de la barre qui est trop haute pour moi, cet exercice là est bien rodé et se passe en général bien, juste ça demande un peu de temps et ça intrigue les spectateurs, vas-t-en savoir pourquoi je ne le fais pas, me disant que pour trois mètres ce n’est pas la peine, grave erreur, est-ce que j’ai été distraite par les questions du jeune colombien, est-ce qu’il a voulu m’aider en poussant, quoiqu’il en soit le vélo a dérapé, est parti sur le coté droit, je l’ai retenu de toutes mes forces, mais il m’a entraîné dans sa chute, face contre terre et ma main droite s’est explosée par terre, j’ai un peu mal à la main, aux deux jambes, et surtout une douleur insupportable au quatrième doigt de la main droite, oh que je n’aime pas cette douleur atroce signe de gravité, la troisième phalange pend lamentablement, j’ai mal à en crever, le doigt enfle à vue d’œil, je pousse, au bout d’un quart d’heure la douleur deviendra supportable, évidemment je ne peux freiner, évidemment la pluie redouble, je pousse, ça monte, je n’ai plus le cœur à pédaler, je rencontre le chantier mobile qui à gros coups de bulldozer et de pelleteuse déblaye la route et qui vont plus vite que moi, je rediscute avec le jeune qui fait la circulation, il m’a vu à tous les stades de ma journée, pimpante, pédalante et pleine d’entrain, pédalante poussante fatiguée, et là loque mouillée cassée poussante. Quand même quand ce n’est pas trop pentu je remonte sur mon vélo pour me remettre en confiance. Le frein avant rebloque à chaque tour de roue, c’est pénible de chez pénible. Je décide de m’accorder une journée de repos à Pamplona, je finis par y arriver, le premier hôtel est fermé, à coté un point internet, vais vite dire que je suis toujours vivante, erreur je commence à me refoidir, je dégouline, ce n’est pas possible, le second hôtel n’a pas d »eau chaude, le troisième en annonce, l’eau sera glaciale et achèvera de me geler. Le soir repas de roi : le meilleur hamburger de ma vie et immense, deux portions de frites, un petite cerveza et du chocolat, et du net, vu que l’hôtel a une wifi qui marche avec du débit. Ce matin au réveil par ma lucarne je vois un grand ciel bleu, je rage, j’ai mal choisi ma journée de repos, et puis je m’aperçois que c’est la journée de la femme, donc je suis contente de ne rien faire… Informations sur la Colombie: c’est beau, beau, beau, c’est propre, c’est coquet, c’est agréable, sécurité totale. Il y a plus d’hôtels qu’eau (j’écris eau à la place d’au, lapsus révélateur) Venezuela, ils sont plus propres, moi je trouve que c’est moins cher (mais c’est peut-être lié au problème d’insuffisance de dollars au Venezuela). Bref le moral remonte, j’ai un peu de mal à choisir ma route, j’abandonne l’idée de faire le détour par Cocuy. Je vais voir, ce qui est sûr c’est que je reste dans la montagne, vu que c’est mon projet. Finalement je pense que c’est bien de m’arrêter ici à 2200 mètres selon mes estimations, cela va me faire un palier de décompression… Hier soir anti-inflammatoires, pansement anti-inflammatoire avec mon mouchoir, ce matin extension de la dernière phalange impossible (pas gênant pour freiner), essai de flexion possible mais extrêmement douloureux, doigt toujours enflé et rouge, je pense m’être fait une lésion du tendon extenseur et fracture articulaire P2P3 vu la symptomatologie et les circonstances de l’accident, je suis tombée sur la face dorsale de mes doigts de tout mon poids plus le poids du vélo, allez, on va faire avec.
Bisous tout le monde
Que comptes-tu faire avec cette blessure ? Une attelle ? Te soigner un jour ou deux ? Attendre plus encore ? Peux-tu rouler ?
C’est vrai que tout peut arriver et parfois ça arrive.
Soigne-toi bien Françoise et peut-être qu’avec plein de bises, ça guérira plus vite. Qui sait ?
Muchos besos
Oué les bises j’adore, non au contraire je mobilise et je me bombarde d’anti-inflammatoires, je vais mieux car je peux bouger les deux autres doigts sans hurler, donc je peux freiner,(j’ai encore passé une heur et demi sur mon vélo, j’espère que ça va aller) avec un doigt en moins, mais je peux, demain je vais descendre (paraît-il) et rejoindre un village encore plus froid, oui je peux rouler, demain je roule, j’ai vachetement étudié le truc (l’itinéraire), je te dirai, je crois que les informations que je recueille ici sont beaucoup plus fiables que celle du Venezuela qui ne l’étaient pas du tout.
Mucos, muchos besos
Aïe, avec un freinage moins sûr, plus de prudence?.Besos itou (mais je doute de l’efficacité sur fracture)
J’ai regle mon probleme de freinage… Fuerte la mujer…
J’ai repare mes freins, mais 3000 metres de descente y zon pas aime, j’ai du resserre le cable, des que je trouve un magasin, j’achete deux jeux d’avance, la n’en ai qu’un, kisses