J455 : je craque et m’en veux à mourir de craquer…

Jeudi 19 avril 2012

Bivouac avant le col – Puerto Rio Tanquillo

Kilométrage : 23,29 km en vélo, plus de 100 en minibus
Vmoy : 9,5km/h, Vmax : 48,6 km/h
Heures sur le vélo : 2h27’14″
Température -1° à 10°
Dénivelée positif : 500m, négatif : 1152m

Le matin tout se passe normalement, décongelage de l’eau, c’est vrai que dormir au col expose à des températures négatives mais à moins d’humidité…

La nuit fut tranquille

Je termine la montée du col, ce qui me permet certes de me réchauffer mais aussi de transpirer, alors bonjour le froid à la descente…

Tout va bien, le paysage me plait…

Et la montagne, il n’y a pas j’aime…

Voilà la descente, il fait très très froid, le vent contre est glacial, je serre les dents et j’y vais…

Là c’est je ne sais quoi au milieu de rien… Je m’abrite derrière un pilier pour avaler un gâteau

J’arrive à Villa Cerro Negro, minuscule village avec quand même une hosteria où je vais prendre un petit déjeuner dinatoire dans la cuisine, c’est là qu’il fait le plus chaud, oui, je suis archi-gelée, grande est ma tentation de m’arrêter là et de ne repartir que le lendemain, mais avec toujours cette idée que beaucoup m’ont insufflé, il est trop tard, je ne vais pas passer, avec le recul je me demande bien ce que je ne vais pas passer.., donc avec cette idée d’aller vite, je repars, grossière erreur…

Le village bien que minuscule a de grandes avenues…

Et surtout est dominé par l’imposant Cerro Negro (Cerro ici veut dire montagne)

L’hôtelière m’a indiqué un camping à 10 km, mais je veux aller plus loin… Je m’engage dans un espèce de canyon et là le vent qui était fou devient furieux…

Les gorges sont imposantes et moi je lutte, je lutte, 1mètre, 5 minutes d’arrêt, 1 mètre, cinq minutes d’arrêt, c’est comme si j’essayais de traverser un mur…

Le Cerro Negro se moque de ma détresse, car détresse est le mot, j’hésite à faire demi-tour, ce qui est sûr c’est que je ne peux avancer, je pense que toutes les prédictions destinées à me décourager sont en train de se réaliser…

La route monte plus qu’elle ne descend

Un premier véhicule me voyant sctochée sur la route m’attend, je ne fais aucun signe, il continue sa route, un deuxième fait de même, je résite encore… Un bulledozerpelleteuse a pitié de moi, il avance en crabe pour me fair un cone sans vent, je gravis ainsi une pente (inutile de dire que je pousse), la scène est si pitoyable qu’il vaut mieux en rire… Un minibus s’arrête et me propose de m’emmener, je craque… Soit-disant que ce vent n’est pas normal, il dit qu’il va me déposer à Puerto Rio Tranquillo…

Je suis désemparée, furieuse après moi-même (sur le coup, car avec le recul c’était mon obstination qui était ridicule…), si furieuse que j’ai des hallucinations…

L’eau est toujours très présente

Après le vent ce sera la pluie

Nous arrivons au lac General Carrera qui parait-il est le deuxième par sa grandeur de l’Amérique latine, parait-il…

Enfin j’ai l’explication de ces forêts mortes

Et il pleut

Oui, il pleut…

Arrivé à Puerto Rio Tranquillo, mon chauffeur s’arrêete chez son père, il me dit qu’il tient un camping, mais moi je veux dormir dans une hosteria, pas de problème, il fait aussi « alojemiento » (un lit dégagé à la hâte au milieu d’un tas de bordel), je ne peux refuser… Le feu ronffle, mes affaires vont sécher, la douche est chaude, sans être reluisant de propreté l’endroit n’est pas répugnant, je vais avoir droit à une douche chaude, au « onces », à de la viande et… Une cour effrénée de mon hôte, il ira jusqu’à frapper deux fois à ce qui me tient lieu de chambre et me démontrer le matin qu’il repasse seul ses chemises (à merveille d’ailleurs), mais il ne me plait pas et une prison même dorée n’est pas pour moi…

Et la marchandise emballée, livrée à domicile repartira le lendemain, oué parce que le lendemain ni vent et ni pluie…

Bisous tout le monde

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2 réponses à J455 : je craque et m’en veux à mourir de craquer…

  1. Monica dit :

    Tu as bien fait d’accepter l’aide du bus. Cette piste, avec le vent, la pluie, et les pics acérés des montagnes donnent un aspect fantastique, mais inquiétant. Il était plus sécurisant d’être assise dans le bus. Pour une fois, je sais que tu n’aimes pas, mais il faut aussi savoir être raisonnable.
    Bises

  2. JANODOU dit :

    Ta réaction a été la bonne, à l’impossible nul n’est tenu !
    Ca n’enlève rien à ta détermination et je ne sais pas si j’aurais enduré ce calvaire. Je ne pense pas.
    Bises à toi Courageuse Soeur !

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