J47 : le bon choix

 

Avant de lire l’article regardez la video, j’espere que añis et famille etes rassures, a diffuser largement autour de vous, merci

vivalacolombia

Et une autre des fois que la premier soit ratee

pazyamor

J47 : le bon choix

Mercredi 9 mars 2011

Pamplona – Chitaga

48,20km

Vmoy : 10,9 km/h  Vmax : interférences électromagnétiques

Température : 15 départ°, en cours : 34°, arrivée :  28° puis chute rapide

Dénivelée positif : 718m dénivelée négatif : 744m selon compteur

Heures sur le vélo : 4H23’28 »

Départ : 8h30

Arrivée : vers  15heures ou plus

Résumé de l’article : (pour ceux qui roulent ou les flemmards ou les gens normaux que mon délire n’intéresse guère ou ceux qui bossent comme des malades pour payer la retraite des vieux croulants comme moi, merci d’enlever le c)

  • Objectif : prendre la route secondaire repérée, Chitaga
  • Conditions météorologiques : soleil, soleil, soleil, 15 au départ, froid au col puis 34 au fond de la vallée avant de remonter
  • Etat de santé : excellent, le doigt s’améliore, le repos et manger ont fait du bien
  • Degré d’euphorie : comme le soleil, au zénith
  • Particularités de la journée : trop, trop, trop beau, paysage grandiose, route déserte en excellent état, que des cyclos (pas touriste mais cyclo quand même), ça monte, ça descend, ça remonte, géant

Avant de commencer la lecture je vous propose d’écouter les deux messages suivants, j’espère que famille et amis seraint rassurés sur mon sort, je vous demande de diffuser ces messages le plus largement autour de vous, muchas gracias.

Cela fait presque deux jours que je cogite dans ma petite tête ( et je vous rappelle que tengo una laguna en mi cabeza) sur savoir quel itinéraire choisir, mon doigt va mieux, mon état général aussi et franchement ça me démange de prendre la petite route.

– Elle est comment la route ?
– Euh, euh
– Il y a des hôtels, on peut camper ?
– Oui il y a des hôtels, camper ? Il fait très froid.
Je renonce à expliquer qu’avec mon matériel ultratech je ne crains pas le froid pour dormir, juste je crains les orages et le déluge, parce que le déluge, tant qu’on l’a pas vu on peut pas savoir ce que c’est, et je crains que la tente toute ultratech qu’elle est ne résiste pas, j’ai déjà réfléchi dans ma petite tête à comment faire : utiliser ma cape de pluie et ma couverture de survie si la tente ne résiste pas. Quand même je ne suis pas maso.
– Et il y a combien de kilomètres ?
Réponse évasive en nombre d’heures de carosses, 2 à 3 heures de carosses.
Je finis par m’adresser à une entreprise de transports.
– Chitoga ? Vous n’y pensez pas, il fait très très froid, encore plus qu’ici dit la femme en me montrant ses deux pulls et son anorak.
– Et il y a combien de kilomètres ?
– Euh, 30, 40, 60
– Et ça monte ? Ca descend ?
– Ca descend.
Ce qui m’ennuie un peu c’est que mon guide dit que la route que je veux éviter (celle qui va directement à Bucaramanga, qui est plus grande donc forcement avec de la circulation) est spectaculaire avec franchissement d’un col à 3000 mètres.

Le lendemain reconversation avec le préposé de l’hôtel
– La route qui va a Malaga ? Trop dangereux, pas les gens, il n’y a pas de problème de sécurité (les colombiens souffrent de la réputation erronée qu’on leur a faite, et je peux vous assurer que je me sens en totale sécurité ici et que moi je sens les choses et que je laisse mon vélo chargé non cadenassé sans surveillance, ce que je ne ferai pas en France), non la route est dangereuse, il y a beaucoup d’effondrements, et c’est dangereux, encore aujourd’hui il ne pleut pas…

– Ils sont comment les effondrements ?
– Il y en a un qui est très grand.
– La route est coupée ? Les voitures ne peuvent pas passer ?
– Si les voitures peuvent passer.
Bon si les voitures passent, les bicyclettes aussi.
– Et le paysage il est comment ?
– Le paysage il est beau, c’est la route.
– Bon je vais voir, par où passer pour rejoindre la route qui va à Malaga ?
Explications aussi précises que fausses, ce n’est pas grave, je n’hésite pas à redemander mon chemin, surtout que là je suis dans le sens descendant de la pente. Compte-tenu de toutes ces mises en garde je me réserve le droit de faire demi-tour si c’est trop galère. Il fait beau, pas trop froid, le moral est au beau fixe. Arrivée en bas de Pamplona, juste devant moi une route toute cassée dont la pente est supérieure à 20%, je commence à me dire que le mec il avait peut-être pas tout à fait tort, mais je vais essayer et je vais voir. Surprise c’est la route à gauche qui certes monte, mais normalement et qui est en excellent état. Et là commence l’émerveillement, en fait de route cassée, un excellent revêtement bien lisse, pas une voiture, pas un camion, très très rares maisons, pas de village, une montagne à tomber par terre (je vais quand même essayer de ne pas tomber) et en plus le soleil brille. Je rencontre deux étudiantes qui se promènent, je fais un peu causette. Je prends des photos. Et la route ?  La route qui normalement devait descendre va monter pendant 7 km, soit un deux tiers de Granon. Y a pas la route en voiture et en vélo ce n’est pas la même route. Mais elle est pédalable, je ne mettrai le pied par terre que deux petites fois et je suis heureuse, heureuse, heureuse, j’aime trop cette route, j’aime trop cette montagne, j’aime trop la Colombie. Tous ceux rencontrés en chemin me l’avaient dit que j’allais aimé la Colombie, à croire qu’ils avaient lu dans mon cœur. Je n’arrête pas de me répéter que j’ai fait le bon choix, même si je sais que la recherche d’un endroit où dormir ne sera pas toujours facile, mais on verra. Elle est vraiment superbe cette route, nuages devant, derrière, à droite, à gauche, en bas, mais pas au-dessus de ma tête, c’est trop génial. Sur la route il n’y a que…… ? Des cyclistes, des vrais avec casque et tout et tout, d’ailleurs je rattraperai un couple et me dis que je ne suis pas si mauvaise que cela, mais je crois qu’ils faisaient une pause avant de faire demi-tour. Les bucherons travaillent, les tronçonneuses ronronnent (tet y vont me couper en tis morceaux, vu que c’est des sauvages), ça sent bon la résine. Et des montagnes il y en a partout, elles s’entrechoquent et te laissent KO. Je finis par déboucher sur une large vallée suspendue à 2600 mètres où paissent tranquillement des vaches, puis ça remonte un peu, puis ça redescend. Il recommence à faire froid Je mets gants coupe-vent et bandeau polaire, et j’entame une longue descente de 30km, entrecoupée de faibles montées, le réglage de mes freins a l’air correct même si ça grinçouille, j’arrive à freiner avec deux doigts, tout va bien, je ne prends aucun risque. La route est toujours excellente et le paysage fabuleux. Deux cyclistes me croisent et me font signe de m’arrêter, ils commencent par me donner un fruit, style orange un peu verte et me disent que c’est bon pour les cyclistes. Et puis on discute, et puis on rit, et puis je fais une vidéo, et puis ils me conseillent un endroit où aller : un lac de toute beauté, la jeune fille du point internet aussi me l’a conseillé, donc je prends (sauf si déluge…). La route c’est ça aussi, c’est pas que des galères, c’est pas que des kilomètres avalés, c’est pas que les beaux paysages, c’est les rencontres et les rigolades… Après cette longue descente j’arrive au fond d’une vallée, un écriteau indique Chitaga 8km, pour certains c’est peu, mais 8km cela peut être un Termesos, un Timotes, c’est-à dire une galère, c’est aussi ¾ du Granon, j’observe le terrain un rio coule, il coule en sens contraire, donc ça va remonter, au fond de la vallée une masse sombre, noire et inquiétante. Il fait maintenant très chaud, 34°, dans ce pays on peut perdre ou gagner 20 degrés en quelques minutes, c’est fou. Je cherche un endroit plat où m’arrêter afin de me déshabiller et manger, le vent s’est mis à souffler, il m’est favorable, et quand il tourbillonne je peux tituber sans crainte vu que nulle voiture ne passe. Je trouve un endroit pas trop plat, je coince ma béquille avec une pierre, finalement coince la pierre sous le pneu, le vélo tombera quand même sur le talus, je ne pourrai le relever en tirant, ouf je peux passer derrière pour le pousser, il est vraiment lourd. Ma décision est prise, je vais me débarrasser du guide colombien, il est trop lourd, j’ai beaucoup de mal à m’y repérer, il n’y a pas d’index et c’est classé par numéro de route et comme je prends d’autres routes, vous voyez le bazar, je garde les cartes. En faisant un mixe de ma carte et de celles du guide colombien j’ai à peu près les grands villages, ce ne sont pas les mêmes qui sont indiqués….Pour une fois je pique-nique avec mon vélo bien garé en dehors de la route. La route est quasi déserte. Arrive deux voitures dans un sens, une dans l’autre, une voiture double, la voiture en face pile, ils sont passés à trois, à trois millimètres là sous mon nez. Le mec qui a failli se faire percuter est resté sans pouvoir bouger pendant cinq minutes, les deux autres ont continué tranquilles. Je pense que si ils s’étaient rentrés dedans j’aurais reçu des éclats… Et tout ça surune route déserte.Je ne traine pas, la masse noire vers laquelle je me dirige est de plus en plus inquiétante, qui dit noir dit orage, le vent me poussant, j’espère que tout là-haut  il pousse aussi. Moi des fois je pousse très peu. J’ai quand même droit à une route cassée sur cinquante mètres. L’infrastructure routière de ce pays est bien meilleure que celle du Venezuela. Accueil de l’hôtel très froid, il ne veut pas de moi, puis me raquette carrément, l’eau est glaciale, pas d’eau dans la chambre. La fenêtre donne sur le couloir, toutes les fumées de graillon de la cuisine arrivent dans ma chambre. Ca gâche un peu ma journée. Le point internet, lieu de ralliement des enfants est sympa, j’ai voulu (avec la permission de la jeune fille chargée de surveiller l’endroit qui fait aussi papeterie), charger Google earth, ça a ramé, et elle m’a mieux renseigné. A trois heures de voiture, avant le village de Presidente il y a un groupe de quatre maisons avec un hôtel, avant El Presidente il faut aussi que je bifurque à droite pour aller voir ce lac. Peut-être y camperai-je si pas de risque d’orage. Pour demain la route monte, mais elle ne gravit pas la montagne en face, non, elle la prend sur le coté. Les routes ici sont plus faciles qu’au Venezuela. Je vais encore essayer de partir à 8h30 demain. J’ai observé que le temps de descendre mes affaires, de charger mon vélo,de dire au revoir (là ce sera vite fait, vu l’accueil…) il me fallait une demi-heure. En revanche pour demain je dois faire mes courses, toujours les mêmes, ships, chocolat, pain, coca, limonade. Nouveauté j’ai en réserve des gâteaux pour les fringales.

Conclusion, j’ai fait le bon choix, il faut toujours prendre des avis, puis suivre son instinct et se réserver le droit de renoncer, voilà la cyclophilosophe a parlé…

Besos a todas y a todos y hoy a todas las Françoise del mundo porque es sus fechas.

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4 réponses à J47 : le bon choix

  1. Cyril dit :

    Que d’aventures, tu ne nous pas dit d’où venait le cycliste que tu as filmé, c’est celui que tu as croisé dans la descente ?
    En tout cas j’ai mis la vidéo sur dailymotion et donc intégrée dans ton article.

    • Francoise dit :

      Le cycliste de la video c’est un de ceux que j’ai croises sur la route perdue au-dessus de Pamplona, merci de t’occuper comme cela de ma pagina, ici dans le point internet de l’ambiance des jeunes qui font du karaoke, dommage je n’ai pas mon appareil avec moi, mais chaque jour sa petite video, toujours des nouveautes… Bisous

  2. josely dit :

    hola amiga horita estoy viendo tus videos me alegra saber de ti se te quiiere

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