J72 : un dimanche ordinaire…

Vous avez quand même pas cru que j’allais me tartiner 13000 km en bécane avec un vélo pesant 45kg  ? Là j’ai fait un échange, trop génial…

Dimanche 3 avril 2011

La gran Via – Girardot

Distance parcourue : 80,48 km

Vmoy : 15, 5 km/h Vmax : 46, 4 km/h

Température : minima : 24°, maxima : 43°, entre 35 et 40° toute la journée

Dénivelée positif : 572 m

Dénivelée négatif : 1459 m

Heures sur le vélo : 5H38’56 »

Départ : 8 heures

Arrivée : vers 17 heures dans la chambre

Résumé de l’article

  • Objectif : Girardot
  • Conditions météorologiques : chaleur le plus souvent vers 34°, allant jusque 41°, j’adore. Menace de pluie disparaissant vite, soleil voilé.
  • Etat de santé : excellent (doigt toujours pendouillard)
  • Particularités de la journée : une route excellente, montée de 5km puis longue descente, puis trois petits cols, puis très long faux plat alternant descente et montée, de la montagne puis une immense vallée, des cyclistes qui m’accompagnent, une rencontre extra, en bref, fabuleux.
  • Degré d’euphorie : très élevé, les globules rouges s’agitent dans tous les sens, la température m’est favorable, tout va bien.

 

Nous sommes dimanche, le dimanche on fait quoi ? On se repose, donc grasse matinée jusque 6h30, oué , oué, à 5heures les coqs crient, à 5h30 les cloches sonnent, à 6heures il y a des voisins qui bougent, à 6h30 je me lève et ne sais comment je fais mais à 7h30 suis prête à partir, sauf que je donne à la grand-mère les chaussures de Tunja, pour ceux qui ne suivent pas voir explications dans l’artcicle précédent. Et la grand-mère elle a plein de choses à me dire et aussi elle veut savoir plein de choses, j’apprends qu’elle vit à Bogota, là elle est venue voir sa fille, et elle préfère être ici, à cause de la température. Y a pas la température joue un grand rôle dans la manière d’être, la manière de vivre des gens. Dans les villes chaudes tout est ? Plus chaleureux… Les gens rient, les gens boivent, les gens se laissent vivre, sans peur du lendemain, ils ne couurent ni après la richesse, ni après le pouvoir , le sexe sûrement… Ils sont sales, écoutent de la musique fort, et y pas moi je me sens plus en harmonie avec les gens des villes chaudes… Donc la grand-mère a onze enfanst, 33 petits-enfants, 13 arrière- petits-enfants, j’ai le droit à un verre de je ne sais plus le nom, ça ressemble à une orange pas mûre, jus pressé devant moi dans des conditions d’hygiène pas top top mais je ne serai pas malade et j’avale un max de vitamines. Je discute un peu avec un de ses fils qui a un camion et donc connait tous les endroits où je suis passée, quand je raconte mon équipée del Capinarejo a El Espino j’ai droit à beaucoup d’admiration. J’ai le droit aussi d’admirer le camion, heureusement que je n’ai pas dit du mal des camions, non j’ai dit la vérité que les camions sont corrects mais pas les bus. Amis cyclotouristes qui avient l’intention de vous rendre en Colombie, le danger ce sont les bus.

Quand même à 8 heures me voilà partie, le soleil brille et la température est déjà de 29°. Pour rejoindre la Mesa que j’ai réfutée hier ce sera 5 km de montée en compagnie de mes amis les cyclistes colombiens. Certains ont une voiture suiveuse, tous ont la tenue ad hoc. La route est excellente, la circulation réduite à pas grand chose. Je me dis que j’ai bien eu raison de m’arrêter avant la veille, hier j’aurai galéré, aujourd’hui j’en profite. Après cette longue montée je vais descendre puis remonter puis redescendre, trois petits cols vont ainsi se succéder, toujours en compagnie de mes amis les cyclistes. Puis vers 10 heures le temps se gate et je file vers un énorme nuage noir, je crois vraiment qu’il va me tomber sur la tête, mais non il passe, je fais une longue pause coca et nougats d’ici, délicieux, mous, avec des cacahuètes et très sucrés, c’est ce qu’il me faut. Je vais encore renconter des militaires, l’arme non en bandouillère, mais là la couleur est annoncée : parade. Tous paradent, soit à pied soit à cheval, soit en moto, ils paradent bien sauf un qui est vautré sur sa moto. Je vais faire une très très longue descente, un vrai régal quand la route est bonne et que les freins freinent comme il faut. La route est à péage, c’est la seule qui relie toute les petites villes, mais c’est gratuit pour les motos et les bicyclettes. Il fait chaud, j’aime cela. Vers 10h45 je m’arrête dans un petit resto, je suis seule, je sympathise avec toute la famille, je note les noms de ce que j’aime et dont je n’arrive pas à me souvenir, le meilleur jus de fruit du monde c’est du jugo de juanavana, les drôles de racine ce sont des ullamas et je découvre un nouveau légume orange avec une peau qui rappelle celle de l’aubergine et un goût qui rappelle celui des carottes : ce sont des sanhochos, la soupe est délicieuse, le poulet extra. Je repars, je débouche dans une immense vallée de paturages et de cultures de céréales. Des agriculteurs moissonnent je ne sais quoi à l’aide trois immenses moissonneuses, un nuage blanc de grands oiseaux les accompagnent. Je vais croiser quelques grandes haciendas, quelques villages et des hôtels pour touristes ( colombiens, pas d’étrangers ici vu la pub désastreuse qui a été faite, et pourtant si vous aviez comme c’est beau la Colombie, et encore je ne connais pas tout, seulement la montagne. Je pense que la mer c’est encore différent et tout aussi fabuleux. La route refaite à neuve va sillonner longtemps cette immense vallée, et la chaleur s’intensifie, mon compteur me dit que j’ai descendu 1459mètres, si ça continue, je vais me retrouver en-dessous du niveau de la mer. Nonobstant de la chaleur (remarquez comment que je parle à l’autre bout du monde), donc nonobstant (8 ans de latin quand même, oué, oué, faut bien que je la place celle-là…) de la chaleur on se croirait en France un dimanche midi au printemps (le printemps c’est pour l’herbe vert fluo), il manque juste les gens dans leur jardin en train de boire leur pastis ou de barbecuter leurs mauvaises merguez ou chipolatas… Mais ici comme chez nous il y a un petit air du dimanche que j’adore. Vraiment j’ai chaud (mais j’adore) et j’ai soif, je m’arrête dans une boutique et là je vais faire une super rencontre avec deux nanas en moto, le courant passe un max, on s’amuse, on fait des photos, on échange nos véhicules, elles essaient mes super lunettes de soleil achetées pas cher au salon du vélo à Paris, elles sont vraiment géniales ces lunettes, ne pèsent rien, protègent bien sont anti-choc, pas trop foncées, je les ai déjà fait tomber plusieurs fois par terre sans dégat. Une autre rencontre, séance photos, échange de mails, c’est sympa tout cela, juste ça prend du temps, mais comme le ciel après avoir voilé le soleil est repassé au bleu, que ma ville étape n’est pas loin et que je n’ai pas de paramo à passer, je peux prendre mon temps. Je finis par arriver à Girardot, c’est une grande ville, les quartiers que je traverse sont vides, je rate le centre ville, je demande mon chemin aux policiers et aussi je leur demande de me conseiller un hôtel, l’expérience m’a montré qu’il ne faut jamais demander cela à un policier, d’abord ils en réfutent plein comme non recommandables, ensuite ils vous mettent en garde contre tous les dangers possibles et imaginables, au passage j’en profite pour leur dire que pour moi le danger principal ce ne sont pas les gens mais les bus, bon les pauvres ils n’y peuvent rien… Ils me conseillent un hôtel, me disent de rebrousser chemin, de prendre le sens interdit (là aussi c’est de fait et non indiqué) avec mon vélo à la main, j’obtempère quand un des policiers me courre après et me dit qu’ils vont me prendre dans leur camion pour m’emmener à un hôtel, j’avoue que je suis tentée quelques secondes, j’ai déjà emprunté plein de moyens de transport dont chez moi un chasse-neige pour aller désenclaver ma voiture, mais du camion de police non je n’ai jamais fait, et puis finalement je réfute, je leur explique que mon projet c’est de faire tout en bicyclette, ils me prennent pour une cinglée mais obtempèrent à leur tour. Puis un va nu pieds m’accompagne à un hôtel sordide et me demande de l’argent, je réfute à la fois le fait de lui donner de l’argent et l’hôtel sordide. Je finis par aboutir à un hôtel propre dont la propriétaire est peu sympa, elle veut quand même m’aider à pousser mon vélo et me coince le doigt dans la porte, ouf, pas trop de dégâts. Eau à température ambiante, il fait très chaud, pas de fenêtre, habitude ici, la chambre donne sur un patio. Allez tout cela me conviendra bien. Quand je sortirai pour faire un tour sur internet (la bonne femme de l’hôtel ne m’a pas dit qu’il y avait internet ici) et pour manger je m’apercevrai que je suis dans un quartier animé et un peu chaud, salle de jeux où je pénètre par erreur mais ça vaut le coup, surtout c’est triste, les machines à sous ça va, ça brille, c’est plein de couleurs et ça fait du bruit mais tous ces espèces de pupîtres avec des espèces de case et des gens derrière , et bien c’est très triste. Il y a aussi une boite de nuit, et  six ou huit restaurants style hamburger dégueu alignés les uns à coté des autres. Il fait chaud, la police fait ses rondes, je pense que passé une certaine heure il vaut mieux ne pas trop traîner là…

Pour les jours à venir, au programme après de nombreuses interrogations de la population, une vallée très chaude avec des températures dépassant les 60°, un col à plus de 4800 mètres, un désert sans village, fait de rochers surchauffés d’au moins 50 km, la guerillera, mais parait-il que la nuit. La guerillera, je risque de me faire tuer ? Un peu, beaucoup, les réponses varient, bref on va gérer tout ça…

J’ai oublié, ai quand meme réussi à prendre deux coups de soleil, aux deux bras, une bande qui a échappé au crémage. Les boutons sur les cuisses répparaissent, je n’ai qu’une piqure de bêtes et détail super super super important j’ai trouvé un shampoing mieux qu’en France qui sculptent mes jolies boucles, c’est d’enfer…

Bisous tout le monde

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3 réponses à J72 : un dimanche ordinaire…

  1. Bref, que du bonheur dans ton texte !
    J’ai eu ton message privé par mon blog.
    J’essayerai de reprendre la route d’aujourd’hui en évitant Bogota. Pas gentils les bus !
    Muchos besos

  2. Christ dit :

    Bah, dans les villes chaudes, on se prend la tête mais c’est moins important (tout se gère sur l’impulsion) 😉
    Besos

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