J73 : monotone…
Lundi 4 avril 2011
Girardot – Natagaima
Distance parcourue : 85,21 km
Vmoy : 12,8 km/h Vmax : 27,9 km/h
Température : minima : 25°, maxima : 40°, le plus souvent 36°
Dénivelée positif : 125 m
Dénivelée négatif : 155 m
Heures sur le vélo : 6H37’39 »
Départ : 8 heures
Arrivée : vers 17 heures 45 dans la chambre
Résumé de l’article
- Objectif : m’avancer le plus près possible du désert pour ne pas m’y engager avec 20 ou 30 km dans les pattes
- Conditions météorologiques : Couvert au lever , quelques gouttes puis soleil, puis soleil voilé, puis menaçant puis retour du soleil. Chaleur très intense
- Etat de santé : excellent (doigt toujours pendouillard),
- Particularités de la journée : deux grande lignes droites séparée par trois courbes, du vert à gauche, du vert à droite. Fatiguée le matin, pas assez dormi, je manque aussi de boissons et de calories. Pourtant les calories sont là avec le soleil et la chaleur…
Je m’endors tard, il fait très chaud dans la chambre (29°) sans aération et je n’aime pas le ventilateur. Je suis réveillée dans la nuit par une pluie diluvienne qui frappe violemment les tôles du patio. Je ne suis pas inquiète, je me dis que c’est la pluie de la nuit et que demain tout ira bien. Debout 6H30, je suis fatiguée, n’ai pas assez dormi, la douche froide me fait du bien, je n’ai plus de chocolat, j’ai tout mangé hier soir (il s’était transformé en nutella, délicieux). Je pars à 8heures, je fais des progrès au niveau temps de préparation, il faut dire que j’ai rentré mon vélo dans la chambre et que je n’ai plus rien à faire sécher. Au réveil j’ai été jeté un coup d’œil dehors, bah, tout couvert mais pas froid. Je pars, tombe une petite bruine, laquelle va se transformer en grosses gouttes, j’observe les motards, l’un d’entre eux a mis sa tenue de pluie (pantalon ciré jaune et veste identique), je me dis que je ferai bien d’en faire autant, je fais. Dés que j’ai fini, hop le soleil est là, je réenlève le kwé. La route toute la journée va être deux grandes lignes droites d’environ 50km chacune séparée par trois courbes. Je susi dans une vallée très chaude avec au loin à gauche la branche orientale de la Cordillère et à droite la branche occidentale, D’ailleurs je m’en rapproche, je sais qu’après le désert je vais devoir la regrimper. Donc que de la ligne droite, à gauche du vert, à droite du vert , des pâturages, des bananiers, des rizières et de l’eau sous toutes ses formes: flaques, rios, petits cours d’eau, mares, espèces de lacs. Ca et là quelques touches de blanc : des zébus, des hérons, et même trois oies. Le matin sera dur, à cause du manque de sommeil, et puis hier je n’ai pas trouvé grand chose de sucré à me mettre sous la dent, et je n’ai pas assez de boissons sucrées. Et… les villages sont très rares, inexistants, je fais quand même 5mn de pause à 10heures, mange ma dernière barre chocolatée et ma dernière goutte de coca et je pédale, vu que je n’ai que ça à faire. La circulation est peu dense mais pollue mon espace sonore, une super voie d’arrêt d’urgence me protège des bus matadors, d’ailleurs quasi absents; je vais passer au-dessus d’une autoroute, vide, je sais que c’est le point de non-retour, soit je prends cette autoroute et rejoins la Panmerican, sa civilisation, ses camions, ses voitures, ses bus, sa pollution tant sonore qu’olfactive et pollution tout court, soit je prends mon petit chemin de traverse, son désert, sa guerillera,ses routes impossibles et le col à 4800 mètres et le route qui monte comme pas possible, que c’est sûr ce n’est pas une route à bicyclette. Je n’hésite pas une seconde, de toute façon ma décision est prise depuis longtemps. Et vas-y que je pédale et que je suis fatiguée et que j’ai envie de manger et j’ai soif et il n’y a rien, que du vert. Oui du désert vert ça existe. Enfin, un village, je trouve un resto en dehors de la route, la soupe me donne un grand coup de chaud, après manger je vais me mouiller et me reposer un peu à l’ombre. La température a atteint 40°, et il y a des 40° plus chauds que les autres, celui-là est très chaud, je me mouille, repars. J’ai acheté du jus de fruit fais et du catolate, régulièrement je vais boire et me mouiller. La journée et les kilomètres vont ainsi passer. Pas de village. Sorti de nulle part une station d’essence et une quinzaine de buvettes-resto, je m’arrête, bois du sprite, ici les bouteilles font 350ml, et achète un truc sucré, cela a le goût de lait concentré sucré, mais solidifié, c’est mangeable et ç a me fait du bien. J’adore ces coins de repos bien différents de chez nous, les gens prennent le temps de s’asseoir et une certaine solidarité se dégage entre tous ceux (camions, motos, vélos, voitures) qui font la route dans ce désert vert surchauffé. Après la pause, la route reprendra ses droits, les motos feront des queues de poissons aux vélos (hier soir à l’entré de Girardot j’ai failli valsé, une moto à un feu m’a cpupé la route, elle venait dans le même sens que moi, juste elle a accéléré pour me passer devant et me couper la route), les voitures couperont la route aux motos et vélos, les camions aussi, les bus couperont la route de tout le monde et surtout doublent sans dévier leur trajectoire d’un quart de millimètres… Et de kilomètre en kilomètre j’atteindrais largement mon objectif : je suis aux portes du désert, c’est un désert non de sable, mais de rochers avec des températures dépassant les 50°. Je pars avec provision de liquide pour boire et m’asperger. Et des trucs sucrés. Voilà sinon pas de bestioles ici, je crois qu’ils utilisent largement tous les cides, du pesticide aux raticides, ah si j’ai vu plein plein de colibris qui vont deux par deux, trop chouette, et les grenouilles qui croassent pas comme chez nous et j’ai à nouveau mes boutons tropicaux sur les jambes. Et en arrivant j’ai nettoyé ma chaîne et autres machins, hier je n’ai pas pu, chambre sans aération dur, là je l’ai fait dehors et je me suis fait aborder par un mec qui cherchait l’hôtel. Allez, troisième douche de la journée (très chaud et dodo). Voilà une femme de la campagne m’a escortée quelques kilomètre et nous avons parlé, je me doutais bien que dans ce désert vert il y avait des maisons, en témoigne ces boutiques d’artisan ( surtout de très haut chapeau de paille, je m’imagine faisant du vélo avec ça, au premier coup de vent soit mon chapeau est accroché et je m’envole malgré le poids de mon vélo, soit il n’est pas attaché et s’envole… Voilà l’histoire du chapeau c’était pour rompre la monotonie de la journée… Bisous tout le monde
Chapeau Françoise pour cette journée pas facile encore !
Hier avec Edouard le fiston nous sommes allés au Vieux Campeur pour faire les derniers achats pratiquement. J’attends toujours pour acheter mon billet d’avion, je dois attendre jusqu’au mois de mai.
A bientôt
Coucou, c’est ça le plus dur, acheter son billet d’avion, après tout va très vite et c’est fastoche, bisous, si tu veux me rattraper avale des vitamines j’ai mis le turbo… Je te dis pas comme j’ai laissé sur place un couple de suisses, un vrai plaisir, besos