J87 : Petite route de montagne

J87 : Petite route de montagne

Lundi 18 avril 2011

Rosas – Bifurcation Mercaderes Kilomètre 0

Distance parcourue : 84,51 km

Vmoy : 13,5 km/h Vmax : 46,4 km/h

Température : minima : 17°, maxima : 34°

Dénivelée positif : 606 m

Dénivelée négatif : 1798 m

Heures sur le vélo : 6H14’04 »

Départ : 8 heures 30

Arrivée : 18 heures 15

Résumé de l’article

  • Objectif : El Bordo ou Patia
  • Conditions météorologiques : couvert, rapidement chaud, froid, 2 averses
  • Etat de santé : médiocre le matin, mieux l’après-midi
  • Particularités de la journée : la Panam devient petite route de montagne en mauvais état, quasi absence de circulation (probablement route coupée en amont par les conséquences des pluies diluviennes), superbe descente, atteinte d’une vallée chaude, problème mécanique important (dévie-chaîne cassé), obsédée par la recherche de Patia que je crois être une ville pour faire réparer mon vélo, je traverse toute la vallée chaude d’un trait, arrive juste avant la nuit et l’orage.

Oui, la Panam c’est cela, au moins ici, une petite route de montagne avec ce matin une circulation quasi absente, mais peut-être est-ce du aux pluies diluviennes qui frappent la Colombie (et au passage la pauvre cyclotouriste que je suis… Ces pluies d’une violence exceptionnelle entrainent nombreux débordements de rio, éboulements, 14 routes principales sont coupées. La route que j’ai prise de Cucuta à Pamplona est coupée. Certains disent que ces pluies sont liées au phénomène El Nino, d’autres que c’est le changement climatique. Moi je dis que j’en ai marre de ces pluies, en vallée chaude je veux bien, mais en altitude c’est l’horreur. Voilà toutes mes affaires repuent, c’est la cata.

Cette nuit je suis réveillée vers 4 heures du matin par des gens qui parlent fort. Le silence ici est une chose inexistante. Je ne l’ai trouvé que deux fois : à Bogota quand je suis montée au montcerrata par la première benne du téléphérique et au parc archéologique de San Agostin quand j’étais la première visiteuse, et bien sûr dans mes chemins de traverse où je reste longtemps sans voir personne. J’avoue que cela me manque des instants de calme et de silence. Le pire étant la télé qui débite les mêmes insanités qu’en France, tous les soirs c’est Kolanta, même scénario, tet même que ce sont les mêmes acteurs, juste par rapport à la France c’est mille fois plus fort. Au Venezuela c’était bien pire encore, ils ont tous rajoutés à leur voiture des sirènes qui se mettent en marche à chaque fois qu’ils ouvrent et ferment leur voiture et c’est à qui aura la sirène la plus forte, la plus longue. Je me souviens qu’en Thaïlande il y avait aussi beaucoup de bruit. Y-a-t-il un sociologue parmi mes lecteurs qui puisse me donner les explications à ce besoin de bruit et inversement ce besoin de calme et de silence ? L’avantage ici est que l’essence doit être plus chère qu’au Venezuela, car les moteurs ronflent moins à l’arrêt et les descentes en roue libre sont fréquentes. Ce matin donc après ce réveil intempestif je me suis rendormie jusqu’à 7 heures et… miracle la télé n’a hurlé qu’à partir de 8 heures. Je pars il est 8h30, le ciel est couvert, il ne pleut pas. Surprise, je ne suis pas vraiment au village de Rosas qui est cent mètres plus bas. Une longue et merveilleuse descente de 17 km m’attend. La route est toute cassée, effondrements de terrain, trous remplis d’eau, quelques éboulements et même sur quelques tronçons elle devient piste. Les maisons sont toujours peintes de couleurs vives et égayées de mille et une fleurs. La route serpente entre les montagnes vertes fluo bien sûr. La circulation est quasi absente. Je ne suis pas encore en grande forme mais c’est mieux qu’hier. Je n’ai toujours pas faim, depuis trois jours je me nourris de soupe, mais ici elles sont très « riches », c’est le qualificatif employé pour dire que la nourriture est bonne, la principale qualité de la nourriture ici est d’être « muy rico », moi avec le vélo ça me va bien. Je monte un grand col et deux petits, je vais peiner, mais moins qu’hier. Et catastrophe à chaque coup de pédale mon vélo fait un bruit de casserole et il a tendance à dérailler quand je passe sur le petit plateau, ce qui m’oblige à monter la cote à pied vu que je ne peux plus repartir. J’ai bien tout inspecté, c’est le dévie-chaîne qui a du jeu et la chaîne frotte dessus et en y regardant bien les pièces sont serties et donc je ne peux rien faire. Demain je vais regarder cela comme il faut vélo à l’envers et en plein jour. Vous avez vu le nombre de kilomètres que j’ai faits ? Et bien ce n’était pas mon intention… J’ai changé de carte, prenant celle imprécise mais avec le relief, en me disant que sur la Panam je ne risquais pas de me perdre, quoique ce matin je me demandais vraiment si j’étais sur la Panam, heureusement que je savais qu’il n’y avait pas d’autre route. C’est affreux il tombe encore des trombes d’eau, je crois que la meilleure des chose à faire c’est fuir, fuir le plus vite possible avant que je ne sois au mieux coincée, au pire prise dans un descumbre, une avalanche ou un débordement de rio… Utilisant cette carte au relief marqué je vois que je vais traverser une vallée chaude, super, j’en ai besoin, pour mon corps et pour mes vêtements, je compte bien prendre mon temps et mettre deux ou trois jours à la traverser, sur la carte Patia paraît être une grande ville, en plus quelques vrais cyclistes me doublent ou me croisent, je me dis qu’à Patia il y a sûrement des magasins de bicyclettes. Un moment j’essaie même de rattraper un vrai cycliste pour lui demander… Mais Patia est si petite que je la traverse sans m’en apercevoir et puis je suis aussi trompée par des bornes kilométriques qui chez nous indiquent des villes mais ici le point zéro est au milieu de nulle part. Je dépasse un hôtel sans m’arrêter, je veux arriver à Patia (qui est derrière moi) pour faire réparer mon vélo, je suis bien consciente que rouler dans ces conditions un ce n’est pas agréable deux je risque de tout casser. Alors je fais une erreur fatale, je continue, je suis bien dans cette vallée chaude, d’abord je redeviens vedette, ce midi on m’offre la soupe, on m’interviewe, je me plie aux séances photos (dans les zones froides je peux crever). Heureusement les militaires sont toujours là, quand je leur demande quelle est la prochaine ville ils me disent Pasto et ça monte, je sais que ça monte, vu que je suis beaucoup redescendu et que Pasto est à 2551 mètres d’altitude… Que vais-je faire ? Et sur mes deux cartes entre Patia et Pasto aucun village, ouf les militaires me disent qu’il y a un hôtel à une demi-heure en vélo, allez cela fera peut-être une heure pour moi, je devrais arriver pile avant la nuit, au passage je me reprends une averse. J’arrive, cinq minutes plus tard il fait nuit, trente minutes plus tard gros orage, bref je suis passée très très juste, à ne pas refaire… J’oubliais le principal j’ai vu un volcan d’enfer avec une forme conique, il ne fumait pas. A Pasto ça va fumer…Il s’appelle le Volcan Galleras, (celui de Pasto, parce que l’autre quand j’ai demandé aux gens ils ne savaient pas, je crois que c’est le volcan de Sotara) l’accès était interdit, je ne sais à l’heure actuelle ce qu’il en est peut-être la pluie l’a-t-elle éteint ? Je compte mettre deux ou trois jours pour atteindre Pasto… Il pleut toujours et fort… A Pasto je fais une escale technique (mon vélo) et je compte voir la Laguna Verde qui est dans un cratère (vous voyez que la pluie ça peut éteindre les volcans et même former un lac).

Quand même j’ai un peu balisé de me retrouver dans la nuit et dans la flotte sur cette Panam, je serai plus vigilante la prochaine fois.

J’ai oublié quoi ? Le superbe arc-en-ciel double, mon premier d’Amérique Latine… Le bébé cheval qui ne tenait pas sur ses jambes, les enfants qui connaissent Paris et la Tour Eiffel…

Je crève de chaud dans la chambre, et pour une fois qu’il y a deux fenêtres, elles ne s’ouvrent pas…

Au fait villages et population sont encore très différents ici, étrange Colombie…

Il tombe toujours des trombes, je sens que ça va se compliquer, j’espère que famille et amis n’êtes pas au courant des intempéries qui frappent la Colombie et que vous ne vous faites pas de souci pour moi car je crois que je vais encore rester deux ou trois jours sans connexion internet.. Plus si la route est coupée…

Bisous tout le monde

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Une réponse à J87 : Petite route de montagne

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