La Burle…

Je suis « la Burle ». Vous ne me connaissez pas. Personne ne me connaît ? Si les diois me connaissent, mieux encore ils me redoutent. Ailleurs on m’ appelle la bise, ou le mistral, ou le vent du Nord, ou encore, je ne sais pas, vous les érudits dites-moi, tiens par exemple comment on m’appelle en Patagonie ou dans la Cordillère des Andes ?

Aujourd’hui j’avais entendu dire que des humains qui se disent « Chamois » voulaient prendre leur liberté ( pourquoi ? Je ne vous le dirai pas, d’abord c’est encore secret, et puis c’est une histoire trop longue à expliquer, et puis surtout c’est une histoire qui ne regarde qu’eux) et puis c’est quoi la liberté ?

Si la liberté c’était ?

Quand la prison des hommes étend ses implacables griffes
Si la liberté c’était ?
Murmurer la vie éternelle
Palpiter d’amour virtuel
Ouvrir la porte de ses ailes

Quand sous les coups immondes et cruels du geôlier tu ploies
Si la liberté c’était ?
Des nuages exhumer l’infâme
Des étoiles allumer son âme
De son cœur ranimer la flamme

Quand sous le poids de la boue croupie tu restes englouti
Si la liberté c’était ?
Parfumer la fleur qui sourit
Eclairer le soleil qui luit
Voler une feuille sans bruit

Quand enfermé derrière les barreaux de ta propre cage
Si la liberté c’était ?
Tendre les deux mains à ta sœur
Fendre le mur de ton ailleurs
Répandre le présent des heures

Quand dans les méandres de la vie nous voilà perdus
Si la liberté c’était ?
L’enfant qui pleure le consoler
Son pain espérer partager
Devant l’étranger s’incliner

Si la liberté c’était ?
Un seul mot
Le plus beau
AIMER

Donc 9 chamois ont décidé de prendre leur liberté et de partir du Pilhon, petit hameau perdu dans le Haut Diois, avec quand même sa chapelle,

sa fontaine, ses recommandations aux promeneurs.
Ils ont décidé ces chamois-là pour leur première sortie libre de gravir le Luzet, Reffudent et  le Mont Chauvet, en parcourant toutes le crêtes et en franchissant le col de Graud, le col Domenge, le col des Imbards,  le col de la Maurière. Ca fait beaucoup de cols ? Oui, ça fait beaucoup de cols. Et je suis qui moi ? Moi je suis la Burle, je suis le vent, le vent froid, le vent qui s’infiltre partout. Quand je souffle je règne en maître sur le Haut-Diois, tous ici me craignent, peu osent m’affronter, c’est quoi ces chamois libres qui osent me défier ? Au début ils ont grimpé, grimpé, ils suaient un peu, moi j’ai bien essayé de les attaquer, mais les fayards, les sapins et les sous-bois m’ont retenue, juste j’ai réussi à leur envoyer quelques flocons, et bin là les chamois libres ils ont rigolé, ils ont trouvé beau ces flocons qui voltigeaient, ils sont quand même bizarres ces chamois. Oui, mais moi je n’avais pas dit mon dernier mot. Ils voulaient passer des cols en se tenant sur les crêtes ? Ils allaient voir… D’abord ils savaient pas que même par temps calme les crêtes et les cols c’est toujours venté ? Ils savaient pas ou ils ont fait ceusses qui voulaient pas savoir ? En tous cas dés le premier pas sur la crête ils ont su, je me suis mis à souffler, souffler avec des pointes dépassant les 120km /heure, même qui zon cru que je soufflais à 600km/ heure, j’étais très fière de moi… sauf que ils ont enfilé polaires et coupe-vent et ont continué leur chemin, en rigolant… Y en a même une qui s’est transformée en grenouille voilée…

Elle a accepté de se dévoiler ( juste un peu) le temps d’une photo…

Et puis pour arriver au sommet ils ont du faire attention de pas s’emmêler dans les fils que j’avais arrachés et savamment emmêlés, et la grenouille verte en prenant une photo des chevaux que j’ébouriffais allègrement et bien elle est repartie sans son bâton, d’accord elle s’en est aperçue tout de suite mais le cheval déjà commençait à manger le bâton, et puis même lors de la prise d’une autre photo, grâce au froid que je véhiculais partout elle s’est un peu emmêlée dans son appareil photo, son gant et son bâton et s’est donné un coup, maintenant elle a un peu l’œil au beurre noir, remarquez que là j’ai été sympa parce que j’aurais pu lui envoyer la pointe du bâton et viser l’œil, non je me suis juste contenté de la poignée du bâton et n’ai atteint que la région sous l’œil… Et les chamois libres qui continuaient d’avancer, certes ils ne me dédaignaient pas mais quand même ils rigolaient toujours, alors j’ai arraché la croix du sommet, ils l’ont redressée pour les besoins de la photo, je l’ai à nouveau arrachée et l’ai fait tombée sur la tête de la chamoiselle à coté de la grenouille voilée, ça l’a même pas tuée, même pas assommée et les chamois libres ont continué d’avancer toujours dans la joie et la bonne humeur, alors j’ai soufflé si fort, si fort qu’ils n’ont pas pu s’arrêter pour la pause réglementaire du déjeuner, devant se contenter d’abricots secs et de pâte de coing faite maison, c’est vrai qu’elle est bonne cette pâte de coing ( faut pas le dire, mais j’en ai volé un petit morceau) et puis ils ont vraiment commencé à m’énerver ces chamois libres, alors j’ai soufflé en rafales, les dames légères devaient s’arrêter, s’arcbouter en me tournant le dos, mais elles ne perdaient pas leur sourire, dans un cri de détresse j’ai mêlé à mon souffle de minuscules grains de grésils qui leur piquaient les joues et les yeux, Là quand même j’ai vu quelques sourires s’estomper, mais nul n’a abandonné, toutes les crêtes ils voulaient faire, toutes les crêtes ils ont fait. Et d’un coup, d’un seul ils m’ont échappé, c’est qu’ ils commençaient à avoir faim,  ils ont quitté la crête ( reconnaissez que c’est  un signe de reconnaissance de ma force, les crêtes sont à moi et à personne d’autre), ils se sont assis un peu plus bas, à l’abri de mes caprices , de dépit avec mon ti grésil j’avais pris soin de mouiller l’herbe encore verte. Les chamois libres ont sorti de leur sac leur petit morceau de bâche à bulle, l’ont posé par terre, réduisant à néant mes efforts de mouillage d’herbe et tranquillement ont pique-niqué. Puis ils ont rejoint la combe Pontillière, tous se sont un peu déshabillés, se croyant définitivement à l’abri, y zavaient pas prévu que des fois j’arrivais à me faufiler et paf je leur donnais un coup de froid. Ils ont rejoint leur voiture, sont allé boire un coup chez des gens d’Amiens qui habitent un village encore plus reculé que celui de notre cyclotouriste, et puis ces gens d’Amiens zétaient venu juste pour l’été, mais depuis ki sont chamois zarrivent pas à repartir. Et moi je me suis infiltrée dans la maison, oh juste un petit peu, j’étais imperceptible, et j’ai vu, j’ai vu des chamois libres qui rigolaient et puis j’ai vu ça, et puis les chamois ont rejoint leurs maisons respectives, ceux de Luc ont pris la route normale ( la goudronnée), ceux de Bellegarde et la grenouille de Jonchères ont pris la piste de Montlahuc ( ça fait quand même  gagner presque une demi-heure).  Suis sûre que ces « Chamois libres » y sont pas prêts de m’oublier moi la Burle…

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Bisous fidèles lectrices et lecteurs et ne vous privez pas de commentaire, la grenouille voilée adore les commentaires, tet même qu’elle peut pas vivre sans … Remarquez, pas sûr…

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