Cet article ne constitue nullement des conseils en matière de santé en Amérique latine, ce sont juste des réflexions personnelles dictées par mon vécu, la connaissance que j’ai de moi-même, et les conseils glanés à droite à gauche y compris la consultation aux voyageurs dispensée par le centre de vaccination, le seul conseil que je peux donner c’est justement de se payer ( au sens littéral du terme, vu que c’est pas pris en charge par la sécu..) une consultation aux voyageurs, autre conseil aux Rhône-Alpins, allez à l’hôpital militaire Desjenettes, c’est ouvert aux civils, sont reconnus centre de vaccination international, sont très sérieux et sûrement moins chers que dans le privé.
Forte de ces précautions oratoires (vais bientôt pouvoir faire de la politique), voici le fruit de mes réflexions et mes décisions :
1. Le moustique (alias moscito en espanol, alias anophèle en langage savant), faut savoir qu’il pique, là tout le monde le sait, qu’il pique surtout à la tombée de la nuit et la nuit, ça c’est important à savoir si on a décidé de se protéger, et aussi ce sont les femelles qui transmettent le paludisme, oué là ça sert à rien, car je vous défie 1 de courser le moustique qui vous a piqué, 2 de l’attraper, 3 de distinguer mâle ou femelle. Faut aussi savoir qu’on voit pas toujours les traces de piqûre de moustique. Donc le moustique peut vous (et me ) filer le paludisme. L’Amérique du Sud est classée zone 3, ce qui veut dire que le paludisme est résistant à un certain nombre de traitements, faut savoir que selon les zones, il y a de 70 à 80 % de Vivax et le reste de Falciparum. Le Vivax y s’infiltre dans l’organisme et reste longtemps et peut vous rendre malade des années après l’exposition (soit après la piqûre de moustique), le Falciparum y reste pas longtemps mais tue . que choisir ? C’est pas vous qui choisirez, donc inutile de se poser la question. Ah oui, faut aussi savoir que le risque est partout en Amérique latine jusqu’à la latitude du nord du Chili, dés lors que l’on descend en-dessous de 1200m… Sûr qu’à 5000m on risque rien, mais là un autre mal vous guette ( voir en 2)
Quel est le traitement préventif ?
La Nivaquine : ça rend sourd et de toute façon totalement inefficace, vu les résistances…
Le Lariam ? Ca rend fou et c’est cher…
La malarone ? Hyper cher et non dénué d’effet secondaire, inimaginable de l’utiliser au long cours…
La Doxycline ? Seul traitement que l’on puisse prendre au long cours, sauf que moi en ai déjà pris (pour une autre infection), c’est comme si on m’avait administré une chimiothérapie : nausées, vomissements, mais pas bien, pas bien du tout, donc je réfute.
Alors quoi faire ? Se protéger dés la tombée de la nuit, vêtements couvrants imbibés de répulsifs moustiques, sur la peau découverte ( mains et visages), mettre un répulsif moustique efficace, ne fais pas de pub mais donne le renseignement par mail privé. Utiliser une moustiquaire elle-aussi imprégnée de répulsif moustique. Et moi auss, si j’en trouve utiliserai les trucs qu’on brûle, j’ai remarqué que c’était super efficace.
Et en plus ( ça c’est vraiment une idée personnelle), j’emmène un traitement curatif et me traite si fais une crise de palu.
Voilà para los moscitos…
2. Le MAM, non j’ai pas fait une faute de frappe, c’est juste le Mal Aigu des Montagnes,ça vous frappe alors qu’on s’y attend pas, ça donne mal à la tête, mal dans la nuque, vomissements, gêne respiratoire, pas bien, ça peut aller jusqu’ à l’œdème des poumons et l’œdème cérébral et faut pas plaisanter avec ça vu que ça peut aller jusqu’à la mort, seul vrai remède descendre (ou trimbaler avec soi une bouteille d’oxygène voire un caisson hyperbare, mais là vu le poids vous risquez pas de monter, remarquez si vous montez pas vous risquez pas de l’avoir ce MAM…), sinon le Diamox peut aider, le Diamox était autrefois utilisé comme diurétique, il n’est plus maintenant utilisé que comme traitement adjuvant du MAM, mais c’est un diurétique, qui dit diurétique dit que ça fait pisser et en pissant ça vous fait perdre des électrolytes ( sodium, potassium, calcium, magnésium, etc) et donc ça peut vous déglinguer, surtout si vous êtes déjà déglingué par une turista…
Bon moi j’ai décidé d’emmener du Diamox avec moi, j’ai déjà essayé les tisanes de coca, mâcher des feuilles de coca, totalement inefficace…
Et aussi le meilleur moyen de se protéger du MAM c’est de s’adapter et donc de pas monter en 48h de 0 à 5000 mètres, l’avantage de voyager en vélo c’est que on va lentement, donc forcément on a plus de chances de laisser au corps le temps de s’acclimater…
3. La turista, difficile pour nos organismes habitués à manger tout clean d’y échapper… Sûr qu’il ne faut pas boire l’eau du robinet et l’eau trouvée dans la nature, si pas d’eau en bouteille disponible l’idéal est de la filtrer et d’utiliser des pastilles purifiants l’eau, j’ai réfuté la filtration appareil trop encombrant et essayez de l’utiliser… Faut une demi-heure environ pour un verre d’eau, mais dois pas être douée… Donc emmène des pastilles (vendues dans tous les magasins de sport et en pharmacie). Aussi faut se laver les mains, ne pas manger les légumes crus, ça c’est pour la théorie car se priver des délicieux et nutritifs jus d’orange vendus dans la rue c’est très nul et refuser le fruit tendu et ouvert avec un couteau crasseux et bin pour moi c’est impensable, et puis vous voyez en vélo en train de vous laver les mains avant de boire les précieuses gouttes d’eau indispensables à votre survie ? Donc turista on aura, turista on vaincra, après on s’adapte…Et la turista, surtout pour les intestins fragiles comme les miens peut entraîner des déshydratations… Donc j’emmène un antidiarrhéique puissant et aussi 2 sachets de réhydratation.
4. Le coup de chaleur, alors là j’ai déjà donné, ça entraîne vomissements, maux de tête, bourdonnements d’oreille, et plus de ressort dans les jambes, et aussi on peut en mourir…. La solution que j’ai trouvé c’est en cas de forte chaleur de m’arroser régulièrement, de garder de l’eau fraîche ( j’ai confectionné des petits manteaux en tissu éponge pour mes gourdes, je les arrose régulièrement, l’eau en s’évaporant procure de la fraîcheur), sinon on m’a aussi dit de mettre thé ou tisane dans les gourdes, ce qui les rend plus buvables, car boire de l’eau tiède c’est quasi impossible, et là on rentre dans le cercle vicieux de la déshydratation… Penser à utiliser le sachet pour les déshydratations, en dernier recours, car après y en a plus, et faut pas trop se charger car le poids c’est l’ennemi… Reste à gérer l’eau et son poids…
5. Il peut y avoir combinaison de tous ces maux… (sauf MAM et coup de chaleur, vu qu’on perd 0, 7 degrés tous les 100 mètres, quoique…)
6. Sinon ya toutes les maladies dont on peut se prémunir par les vaccins :
- Hépatite A, ai déjà eu, donc suis immunisée
- Hépatite B, suis déjà vaccinée ( vu mon ancien boulot)
- Diptérie, tétanos , polio, suis vaccinée
- Fièvre jaune, fait il y a deux jours et même pas malade, oué sauf que depuis ai fait un état comateux de 48h, malade à crever, puis fatigue intense de 3 jours…
- Thyphoïde vais faire, ça c’était mon intention avant la réaction au vaccin contre la fièvre jaune, pour l’instant l’est dans le frigo…
7. Et ya tous mes maux personnels qui n’intéressent personne et pour lesquels j’emmène mes médicaments, les ayant défaits de leur emballage pour gagner en poids et en volume et mis dans des tits flacons de plastique et le pharmacien essaie de me trouver des trucs antihumidité non toxiques.
8. Ah oui faut aussi faire attention à désinfecter les plaies, j’emmène un tout petit flacon de Bétadine et remplacerai si besoin, ça on trouve partout.
9. J’emmène aussi une bande ( vu que ça m’a manqué, ai du sacrifier mon torchon pour en faire une bande, et mon torchon y me permet de faire la vaisselle avec 2 cuillers à soupe d’eau, laquelle eau est plus utile pour le 3 et le 4) et aussi anti-inflammatoires et antalgiques pour les cas de chute avec très mal ( déjà arrivé deux fois, vu qu’un vélo chargé c’est pas toujours très maniable…)
10. Y a tout ce que j’oublie et c’est tant mieux…
11. J’ai oublié une chose importante : prendre un antibiotique à large spectre, une moins importante : paraît-il qu’en équateur il y a la rage et que sont en manque de vaccin (c’est bête parce que la rage est la seule maladie, à ma connaissance, où la période qui sépare l’injection du vaccin et son efficacité est plus courte que la période d’incubation de la maladie, en d’autres termes, on se fait mordre (par un animal enragé), on se fait vacciner et on a pas la maladie, bon tant pis, enragés nous sommes, enragés nous resterons…
Voilà, et je répète, ceci est le fruit de mes cogitations, à ne pas prendre comme conseils, et pour terminer en rimes :
Et la santé de l’âme ?
On voudrait de santé
Se sentir infecté
Et de baumes de mots
Savoir soigner les maux
On voudrait de nos cœurs
La pompe du bonheur
Et que nos ventricules
Le bien-aimé adule
On voudrait pour nos mains
Le plus beau des écrins
Et surtout que la droite
Soit encor plus adroite
On voudrait de nos pieds
La fatigue enlever
Qu’ils nous portent très loin
Nous faisant plus humains
On voudrait de nos bras
Les lever en fiers mats
Les couvrir de sang-plume
Pour surfer sur les brumes
On voudrait des neurones
Ne pas être le clone
Garder l’intégrité
Mêm’ sans éternité
On voudrait pour l’espritQue le corps soit soumisQue nos rêves de paixPuissent s’en échapper
Et la santé de l’âme ?
La mort la réclame
Et d’un coup de scalpel
L’amène droit au ciel
Et le meilleur remède pour être bien ? Se saouler de beau…
A force de séjours en Afrique, de Nivaquine puis de Lariam à hautes doses, je comprends enfin mon état de délabrement mental …
Je me disais aussi que c’était pas génétique le délabrement mental…
l’ivressse de la beautée… ce site en est le flacon et le parfum,
je voyage par procuration.
Merci
Merci à toi Didier, d’être passé par là, d’avoir pris la peine de lire, de commenter, et pour toi, pour toi seul :
Tu es trop doué, poète pour un monde sans espoir
Bientôt tu rejoindras Sylvie et sera petit prince
Dans ces contrées de l’âme, éblouie je n’ose venir te voir
Mais de l’instant pourtant nul jamais ne m’évince
Car :
Je ne suis que l’instant
Lumière disparue
J’arrive et j’attends
Parfaite inconnue
Tu n’es que le présent
Etincelle perdue
Tu avances hardiment
Conquérant assidu
J’espère le papillon
Tu découvres la fleur
Nous serons tourbillon
Caressante clameur
Demain tout sera fini
Douleur et joie partagée
Pleurs, vacarme et tyrannie
Au néant à jamais plongées
Bisous Didou