Samedi 20 août 2016
6380 km de pédalage, 131 jours de voyage pour le dénicher, et il n’est pas au bord de la Mer Noire mais au bord du lac Razim.
Bivouac avant Sinoe – Pension à Sarichiol : 58 km, 500 m de dénivelée positive.
Vent de face très fort.
Nuit agitée, je fais plein de cauchemars : des enfants mettent ma tente à sac, des voleurs découpent mon antivol et mon vélo.
Tard le soir deux passages de charrettes, tôt le matin deux passages d’engins pour récolter les tournesols me remplissent d’effroi.
La matinée est difficile, le vent contre, la circulation, les incessantes montées, le paysage peu intéressant : des champs déjà labourés, quelques champs où le maïs attend, rien pas un arbre pour arrêter ce vent. Si en voilà…
Encore un monastère
D’un côté c’est sec et marron, de l’autre c’est vert, je suppose qu’en arrosant ils font deux récoltes par an.
Puis des collines aussi montantes que bienfaisantes car rafraîchissantes.
Rencontre sympathique avec deux cyclotouristes polonais qui eux ont le vent de dos, ont fait leurs sacoches eux-mêmes, mais qui ne savent pas appuyer sur le bouton d’un appareil photo, donc pas de photo de la star…
Réalisant tout d’un coup que nous ne sommes pas dimanche mais samedi (j’ai fait mes courses comme pour un dimanche), il est inutile que je me dépêche pour rejoindre Tulcea, tout sera fermé et je ne pourrais ni organiser ma croisière sur le delta du Danube, ni organiser mon retour. Je prends donc un chemin de traverse, en fait je rejoins l’EV6 qui en Roumanie n’existe que virtuellement. Aucune signalisation, aucune piste cyclable, aucun panneau protecteur. Je suppose qu’ils ont reçu de l’argent pour bénéficier de ce label, visiblement il est allé ailleurs, l’argent, pas le label…
Je trouve un restaurant dont l’accueil du personnel est inversement proportionnel au charme des locaux…
Me voici dans le delta du Danube, mon émotion est grande, j’approche du kilomètre 0 ….
Et c’est magnifique…
Et habité
Il y a même du relief
Surréalisme de ce bateau posé là par magie…
J’ai repéré sur mon topo un village où il avait une pension, je le rejoins. Je cherche longtemps et demande beaucoup, aucun fléchage, aucune enseigne et là je tombe sur le petit coin de paradis que je cherche depuis si longtemps… Après négociation je peux rester deux nuits. Pas de restaurant ce soir, comme beaucoup d’hôtels en Roumanie le samedi soir ils organisent des fêtes.
Quand je vois ce qu’ils préparent pour ce soir, je leur dis que moi avec mes tucs et ma tomate ça va être un peu triste, bon si il en reste demain je pourrai en bénéficier…
Après avoir fait mon pensum : ma lessive et ma page d’écriture, je vais me payer un bain de minuit…
Étrange, inquiétant même ce bain de minuit. Un homme m’aide à ouvrir la porte d’accès , je lui recommande bien de ne pas la fermer derrière moi…
Un premier ponton mène à une barque.
Puis une plage de coquillages qui piquent les pieds, puis de la vase, je suis seule, peut-être ce lac va-t-il m’engloutir ? Je m’avance prudemment, après la vase des cailloux glissants, de petites vagues, je ne perds pas pied, l’eau est douce, derrière moi le ciel rougeoyant, que cela est étrange, peut-être y-a-t-il des crocodiles ou qui sait le monstre du loch Ness ? Je tente une brasse, pas assez d’eau, je ne m’attarde pas, je suis vivante, je grelotte, c’est bon…
Les chiffres :
Kilométrage : 58,05 km
Dénivelée positive : 478 m
Temps sur le vélo : 5h 2′ 06’´
Conditions météorologiques : grand beau temps chaud (34°), vent violent contre.
Bisous mes suiveurs