Suis assise à mon bureau, tapotant sur mon ordinateur, devant moi le Glandasse éclairé de quelques rayons magiques…Ce week-end, visite de mon amie Françoise, la fille la plus généreuse du monde, lui ai fait connaître Die :
D’abord on a eu froid, ensuite on a vu les chats
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Puis nous avons été dire un ti bonjour à la commune libre de St Marcel…
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A Die y a vraiment de drôles de bêtes…
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Des blanches
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Des rouges
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Des auréolées de fée…
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Des qui chantent la musique
De la Clairette en guinguette
Qui sous des airs ironiques
Nous fait quelques pirouettes…
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Et après la Clairette (de Die) on voit vraiment n’importe quoi…
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Et pi à Die y a aussi la distance qui nous sépare d’Ushuaia, euh non Tombouctou…
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Aujourd’hui nous n’avons pas eu froid, l’expérience d’hier nous a servi, équipés de multe polaires, gants, écharpe, bonnets, nous sommes allés (à pied) rendre visite à « mon » berger et sa femme Françoise, des gens avec qui je suis en « résonance », des qui pour me souhaiter leurs vœux de bonne et heureuse année m’envoient un mail en me racontant l’histoire du petit colibri :
« C’était un jour, en Amérique du Sud d’ailleurs, des pluies torrentielles s’abattaient sur tout le continent (les humeurs d’el Nino ?), bientôt ce ne fût sur tout le continent qu’inondations, glissements de terrains et catastrophes en tous genres, au milieu de ce chaos il y avait un rhinocéros qui avait réussi à sauver sa vie en s’agrippant à un immense arbre de la forêt qui dérivait au petit bonheur la chance, sur une des branches de cet arbre un colibri. Le colibri s’abreuvait tranquilement goutte après goutte. Le rhinocéros, après l’avoir observé de longs instants lui demanda :
– Tu crois que tu vas réussir à absorber toute cette eau que le Dieu Soleil dans son désespoir a déversé sur cette terre ?
Le petit colibri, tout en continuant de boire répondit :
– Non, mais je fais ma part.
Essayons chacun de faire notre part... »
Je disais donc, tandis que nous allions rendre visite à » mon » berger, les premiers flocons, oh petits, petits les flocons, mais flocons quand même, se sont mis à voltger autour de nous, alors j’ai réalisé que nous entrions dans l’hiver et que même si dans ma tête j’étais déjà partie, il fallait que je me prépare à « affronter » l’hiver, quand je dis « affronter » c’est histoire de parler comme tout le monde, car même si l’an dernier cet hiver m’a cassé le poignet et que le corps médical m’a écrabouillé la main, je continue à aimer l’hiver, sa neige, ses bourrasques qui parfois vous jettent par terre, et puis l’an dernier, j’ai découvert les raquettes, à moi les grandes étendues vierges du Diois, le chevreuil qui nous surprend au détour d’un virage, les traces que vous examinez avec soin, tentant de découvrir qui est passé là : le cerf ? La biche, le sanglier ou le loup ? A moins que ce ne soit un oiseau, peut-être l’oiseau de feu…
Le berger il est cool avec moi, parce que je suis une très mauvaise fermière, c’est pas qu’il est cool parce que je suis mauvaise c’est juste ki m’en veut pas d’être mauvaise (fermière parce que suis pas mauvaise pour tout). Il y a deux ans il me confie tout son troupeau, 314 brebis, un bouc et un patou, il en avait monté 314 à l’estive, il en avait redescendu 314, puis les brebis ont brouté la bonne herbe de chez moi et ensuite le berger n’en a récupérées que 313, le loup en avait mangé une. Cette année me reconfie à nouveau son troupeau ( qui au passage prenait un malin plaisir tous les matins à 5 heures à venir faire béé-béé, ding-ding et wou-wou sur mes fenêtres…) et bin y a une brebis qui s’est échappée et malgré les trésors d’ingéniosité déployés par le berger (sel, grain, patou, aide de son fils) et bien la brebis a pris son élan, d’un bond d’un seul, elle a sauté par dessus la clôture, jamais elle ne sera retrouvée…
Et pour les ânes c’est pire encore… Il y a Caracola, Coquine et Nanon. Caracola et Coquine sont très gentils, Nanon est imprévisible. Pendant plusieurs semaines nous nous sommes apprivoisés mutuellement, mon objectif était de pouvoir partir ensemble quelques jours gambader dans la montagne (ils auraient porté ma tente et mon duvet), le leur (je pense d’objectif) était de manger à leur faim. Je les ai nourris des poires qui faisaient craquer les arbres, leur ai aussi apporté quelques croutons de pain, ai veillé à ce que leur bassine d’eau soit toujours pleine, et pour qu’elle ne se renverse pas ai fait comme pour ma tente au col des tempêtes, ai mis des cailloux dedans ( soins bien inutiles d’ailleurs car je me suis aperçue en allant déneiger les fils du parc qu’ ils allaient s’abreuver à un des petits cours d’eau qui se cachent (ainsi d’ailleurs que les champignons) dans les nombreuse ravines qui sculptent le terrain. Donc nous nous apprivoisions mutuellement. Au début je les ai promenés à l’intérieur du parc, ai tenté de leur apprendre à marcher bien sagement tous en file, mais Nanon voulait toujours passer devant. Pour leur première sortie à l’extérieur du parc j’appelle un copain à la rescousse, nous voilà partis les trois ânes, le copain et moi sur une piste forestière, un petit coin d’herbe au soleil nous invite au repos et au pique-nique, sur les conseils du copain ( les ânes doivent s’habituer à rester auprès de moi) nous ne les attachons pas, quand soudain Nanon part au grand galop, suivi évidemment par Caracola et coquine, quitte la piste forestière, s’engage dans un chemin, je sais qu’au bout du chemin il y a la falaise, je redoute le pire, mais ouf, à 1mètre de la falaise Nanon s’arrête et les deux autres aussi, nous récupérons le tout, retournons dans notre coin d’herbe au soleil, attachons les ânes, en mettant Nanon à part, histoire de le punir et terminons notre pique-nique. Au retour le copain qui tenait Nanon me le repasse, disant qu’il ne pouvait rien en faire, avec moi tout se passe bien, Nanon me suit sans problème ( je suppose qu’il était un peu amoureux de moi…) quand tout d’un coup il se met à ruer dans tous les sens, heureusement je tenais la laisse bien comme on me l’avait appris, c’est-à-dire surtout pas enroulé autour de la main, j’ai tout lâché, et puis j’ai vu que Nanon essayait de se gratter le dos, je suppose qu’une bête l’avait piqué. Les trois ânes épuisés ont passé le reste de la soirée couchés, bien sages dans leur pré, mais le lendemain à 10 heures précises ( l’heure de la sortie de la journée précédente ils étaient là devant la maison) à attendre une nouvelle sortie…Un jour je vois Nanon en dehors du parc, je passe une demi-heure à le faire rentrer dedans, dix minutes plus tard l’était encore dehors, repasse un temps fou et une énergie démesurée à le faire rentrer, cinq minutes plus trad le vois faire : il passe sa tête sous le fil, tranquillement le soulève, et encore plus tranquillement enjambe les barrières et s’échappe. Alors là je suis très en colère, le gronde, l’attache à une vieille échelle en fonte, laquelle échelle pèse au moins trois tonnes, téléphone à « mon » berger, tombe sur le répondeur, laisse un message de détresse, au milieu de tout cela me dépêche car dois assurer le covoiturage pour aller au cours de « nu », excusez-moi faut dire « modèles vivants », fais cuire mon œuf pour le pique-nique de la rando du lendemain (vous savez mes Chamois Lucois), après un dernier regard noir à Nanon, démarre ma voiture, récupère une cop, puis une deuxième, et avant de récupérer la troisième crie » mon œuf, j’ai oublié mon œuf sur le feu », abandonne alors les cop ( vous inquiétez pas les ai pas abandonnées en pleine nature, les ai abandonné là où la troisième cop avait posé ma voiture, retourne chez moi, monte mes vingt virages en pestant, arrive sur mon chemin et que vois-je ? Nanon, suant et soufflant,traînant derrière lui les trois tonnes de mon échelle, évidemment mon berger l’était toujours sur répondeur, appelle un copain au secours, y me dit attache le à un arbre, et oui, c’est tout bête, pourquoi n’y avais-je pas pensé avant ? Et mon œuf ? Évidemment j’avais éteint la plaque électrique. Suis quand même allé au cours de dessin… D’où l’expression : dur la vie d’artiste…Elle est facile celle-là ? Oué, je reconnais…Quand même un jour j’ai fait un beau nu, d’accord c’est une copie du nu agenouillé d’Edward Munch, mais quand même l’est beau. Quant à Nanon il a passé la nuit attaché à l’arbre, lui ai quand même donné à boire, l’a même pas osé braire toute la nuit vu que je l’avais grondé très fort. L’explication de l’échappage d’âne c’est que le berger qui avait pas mis le courant à la clôture, du coup l’a mis très fort, du coup Nanon lors de l’essai de promenade suivante, bien que j’ai bien abattu tous les fils au sol l’a pas voulu sortir du parc, au bout d’une heure d’efforts de ma part, ai abandonné, suis partie me promener avec Caracola et Coquine, Nanon l’a pleuré tout le temps de mon absence, puis la neige est venue et avec elle la faim, les ânes sont devenus agressifs entre eux et vis-à-vis de moi, le berger leur a apporté du foin, puis me suis cassée, le berger a récupéré ses ânes, aujourd’hui n’ai pu leur dire bonjour, ils devaient être à l’abri sous les arbres quelque part dans leurs milliers d’hectares de leur parc…
Bisous à tous ceux qui me lisent, ah oui j’oubliais, aujourd’hui me suis entraînée…à porter le bonnet péruvien…